Monthly Archives: July 2023

Kenya – FMI : sauvetage temporaire ?

Temps de lecture : 3 min Faux ongles, pâtes, cryptomonnaies, influenceurs… Afin de renflouer les caisses de l'État, le gouvernement kényan multiplie les nouvelles taxes, qui suscitent inquiétude et ressentiment dans ce pays en proie aux difficultés économiques, après le double choc de la pandémie de coronavirus et des conséquences de la guerre en Ukraine. Locomotive économique de la région d'Afrique de l'Est d'environ 53 millions d'habitants, le Kenya fait face également à une forte inflation (+ 8 % sur un an en mai) et à une sécheresse historique. La croissance a plafonné à 4,8 % en 2022, bien loin des 7,6 % atteints en 2021. La hausse des taux américains a, entre-temps, durci les conditions du crédit pour ce pays et d'autres en développement et fait chuter la monnaie locale. 20 % de la dette kenyane étant libellée en dollars, les coûts de remboursement se sont envolés. Le président William Ruto cherche à générer plus de 2,1 milliards de dollars afin de renflouer les caisses de l'État, lourdement endetté notamment par les grands projets d'infrastructure de son prédécesseur Uhuru Kenyatta, dont il fut le vice-président. Mais la mise en œuvre de la nouvelle loi de finances présentée au début de juillet ne passe pas. La justice a refusé, le 10 juillet, de lever la mesure qui interdit au Trésor de mettre en œuvre les nouvelles taxes – impopulaires – prévues par cette loi. L'affaire a été renvoyée devant la Cour suprême qui devra trancher. PUBLICITÉ À LIRE AUSSINajat Vallaud-Belkacem : « Les pays du Nord ont une dette envers ceux du Sud » Un prêt qui intervient dans une conjoncture économique difficile C'est dans ce contexte que le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé lundi 17 juillet avoir validé une nouvelle tranche d'aide de 415 millions de dollars à destination du Kenya et être parvenu à un accord pour une aide de 551 millions de dollars supplémentaires. Ce versement intervient dans le cadre de la cinquième revue des engagements pris par le Kenya dans le cadre de son programme d'aide et porte à environ deux milliards de dollars le montant total déjà débloqué, soit la quasi-totalité des fonds prévus. Le conseil d'administration du Fonds a par ailleurs accepté de prolonger de 10 mois la période d'application du programme « afin de laisser suffisamment de temps aux autorités de mettre en place leur programme de réformes ». À LIRE AUSSIAfrique : ses solutions pour se libérer du joug de la dette Des financements supplémentaires pour financer la transition climatique Dans le même temps, il a également validé l'accès du pays à 551 millions de dollars supplémentaires dans le cadre de son Fonds pour la soutenabilité et la résilience (RSF), sur une période de 20 mois. Le RSF est un fonds qui doit financer la transition climatique et la mise en place de mesures visant à permettre l'adaptation des sociétés aux changements provoqués par le réchauffement climatique dans les pays pauvres et émergents. Si le RSF peut prévoir une période de grâce, permettant aux États d'entamer le remboursement plusieurs années plus tard, ce ne sera pas le cas pour le Kenya, la durée d'accès aux fonds se calquant sur le temps restant du programme actuel en cours, soit encore vingt mois. PUBLICITÉ Les réformes prévues dans le cadre du RSF doivent permettre de « renforcer les efforts pour intégrer les risques climatiques à la politique fiscale et au cadre d'investissement du pays, réduire les émissions avec la création d'un marché du carbone et renforcer la gestion des risques liés aux désastres naturels », a expliqué la directrice générale adjointe du FMI, Antoinette Sayeh, citée dans le communiqué. À LIRE AUSSIPays émergents : la crise de la dette est en cours De nouvelles manifestations malgré les dernières violences meurtrières Le pays est confronté à l'une des pires sécheresses de ces dernières décennies ainsi qu'à des troubles internes, alors que des manifestations antigouvernementales régulières, parfois violentes, secouent le pays. L'opposition kényane reproche au président William Ruto d'avoir « volé » l'élection présidentielle d'août dernier, qu'il a remportée avec 50,49 % des suffrages exprimés, contre 48,85 % pour son challenger Raila Odinga. Ces derniers jours, les tensions sont montées d'un cran, entre les deux camps. Odinga a lancé un mouvement de contestation et appelé à des manifestations les 19, 20 et 21 juillet pour demander l'abrogation de la nouvelle loi de finances, qu'il considère comme punitive. Au moins neuf personnes ont été tuées la semaine dernière, et six autres la semaine précédente.

By |2023-07-19T17:10:48+00:00July 19th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Golden Poppy : que vaut le nouveau restaurant parisien de la star Dominique Crenn ?

C'est une cheffe française, trois étoiles Michelin… Mais de notre côté de l'Atlantique, Dominique Crenn n'a pas l'aura d'une Anne-Sophie Pic ou d'une Hélène Darroze. Aux États-Unis pourtant, son Atelier Crenn, situé à San Francisco, s'est attiré les louanges du Guide rouge depuis longtemps déjà. Et la Bretonne de naissance, 58 ans, arrivée chez l'Oncle Sam à la fin des années 1980, y est une figure reconnue. Son histoire d'amour avec l'actrice Maria Bello, vue notamment dans la série Urgences, n'y est pas pour rien non plus. PUBLICITÉ La cheffe française, Dominique Crenn. © DR La voir ainsi se lancer dans l'ouverture d'une table à Paris, son tout premier restaurant en France, a quelque chose de savoureux. Situé au rez-de-chaussée du nouvel hôtel La Fantaisie, Golden Poppy, c'est son nom, est attendu au tournant. Pas de suspense inutile : le résultat est à la hauteur du buzz et de l'attente. Le nom de l'établissement fait référence au pavot de Californie, fleur aux reflets orange vif, emblème de l'État américain où Dominique Crenn a effectué la majorité de sa carrière. À LIRE AUSSISushi Yoshinaga : le nouveau restaurant de sushis dont tout le monde va parler Le souffle californien chic à Paris Golden Poppy, deux mots qui résument l'identité du lieu, frais et bucolique, très « flower power » dans l'esprit. Mais aussi la cuisine, sans viande et en grande partie végétale, melting-pot très californien d'inspirations asiatiques, latines ou mexicaines. Paris oblige, la cheffe trois étoiles a sculpté ce propos culinaire dans un écrin chic qui rend l'ensemble encore plus singulier. Et quelques plats de la carte de truster déjà le titre d'incontournables : Le riz frit croustillant, pressé en un petit lingot baignant dans un bouillon froid tonique et assaisonné de filets d'anchois.   PUBLICITÉ Les « régré-chics » pancakes à la banane arrosés de caramels et topés de caviar fumés.   Le ceviche de bar de ligne, dressé façon palace, fouetté par une marinade leche de tigre, arrondie d'un lait de petits pois.   À l'heure où beaucoup de bars à vins et autres bistrots se copient les uns les autres, cette singularité, même soigneusement étudiée et gentiment snob, fait souffler un vent de fraîcheur délicieux. Golden Poppy. 24, rue Cadet, Paris 9e. Carte : 50-120 €

By |2023-07-19T16:34:33+00:00July 19th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Casino, le dossier qui irradie la place de Paris

« Toujours un temps d'avance ». Cette maxime ouvre le dernier rapport annuel de Casino, publié en avril. « Innover, avoir une vision, un temps d'avance a toujours été dans notre ADN », professe le distributeur de Saint-Etienne. Un discours empreint d'un souffle d'optimisme, qui paraît en total décalage avec les déboires que connaît aujourd'hui le propriétaire de Monoprix et Franprix. La société plus que centenaire est au bord du gouffre et négocie sa survie auprès de ses créanciers. Le nom de son emblématique PDG, Jean-Charles Naouri, ne se trouve pas dans les deux offres de reprise qui étaient à l'origine sur la table pour tenter de sauver la société avant que le trio Zouari-Niel-Pigasse ne décide de jeter l'éponge . Les deux camps, y compris celui de son ami de toujours, Marc Ladreit de Lacharrière, une figure de l'establishment français, prévoyaient de lui réserver le même sort : l'effacement quasi-total de la participation de la maison mère Rallye, qu'il contrôle, dans Casino. Autrement dit, celui qui a fait du distributeur stéphanois un empire, de l'Amérique latine à l'Asie, est sur le point de tout perdre, plongeant ses 200.000 salariés dans l'incertitude sur leur avenir. Sauver le patient Casino Dans le milieu des affaires français, c'est la sidération. « C'est comme un château de cartes qui s'effondre », commente un acteur du secteur, stupéfait par la vitesse à laquelle les finances du groupe se sont dégradées. « Un milliard de chiffre d'affaires a disparu en six mois ! » s'étrangle un autre.  Arnaud Lagardère est tombé, maintenant c'est Jean-Charles Naouri. Aux Etats-Unis, cela fait des années que leur sort aurait été réglé. Mais on est en France  UN banquier La priorité, aujourd'hui, est de sauver le patient Casino, admis en conciliation, mais l'heure des questions viendra, et la place de Paris aura du mal à échapper à un examen de conscience. « Arnaud Lagardère est tombé, maintenant c'est Jean-Charles Naouri. Aux Etats-Unis, cela fait des années que leur sort aurait été réglé. Mais on est en France », persifle un banquier. LIRE AUSSI : ENQUETE - Jean-Charles Naouri, la chute d'un surdoué INTERVIEW - Muddy Waters : « Nous sommes à la fois des croisés et des capitalistes » Car les alertes ont été multiples : analystes financiers, agences de notation et… fonds activistes. « When a genius fails » (« Quand un génie échoue »), prophétisait dès 2015 la firme américaine Muddy Waters, dans un rapport qui mettait à nu l'endettement faramineux du distributeur, placé sous une cascade de holdings. Il évaluait alors l'action Casino à moins de 7 euros. Elle vaut autour de 3 euros aujourd'hui, près de huit ans plus tard, même si elle cotait encore à 10 euros fin 2022. Comment le groupe, qui affiche un flux de trésorerie libre (après frais financiers) négatif depuis 2017, a-t-il pu tenir aussi longtemps ? « Tout ça a duré parce que les banques ont continué à prêter. Elles avaient une grande confiance dans la personne de Jean-Charles Naouri », estime aujourd'hui le fondateur de Muddy Waters, Carson Block, qui avait parié sur la baisse du cours pour gagner de l'argent. Il pointe du doigt le rôle des principaux créanciers du groupe, entre autres Crédit Agricole, BNP Paribas et Natixis. La Société Générale, elle, a vite réduit la voilure. Interrogations sur une ligne de crédit En septembre 2018, à un moment de secousses pour la galaxie Naouri, Rallye, le holding de contrôle de Casino, annonce que cinq grandes banques lui octroient une ligne de crédit non gagée de 500 millions d'euros. Ce soutien bancaire suscite de vives interrogations des analystes financiers et de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Dans les coulisses, les relations entre Jean-Charles Naouri et une partie de ses banques ont en réalité commencé à se tendre. Tout ça a duré parce que les banques ont continué à prêter Carson block fondateur de Muddy Waters Plusieurs prêteurs commencent à cette période à réclamer une révision du projet industriel, des augmentations de capital ainsi que des cessions pour réduire le gonflement inquiétant de la dette. Casino possède des pépites qu'il pourrait monétiser : ses actifs en Amérique latine, le site Cdiscount. Mais le PDG reste alors sourd à leurs demandes, selon elles. Membre du premier cercle Si elles n'ont pas coupé les vivres à Casino, les banques ont commencé à se délester d'une partie de leur créances auprès de fonds spécialisés, souvent au prix de pertes, un mouvement qui s'est accéléré au cours des derniers mois. « JCN », comme on le nomme, est un pilier de la place de Paris. Issu de l'Inspection des finances et ancien directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy à Bercy - où il a ouvert la France aux marchés financiers -, il fait partie du premier cercle. Celui qui fait corps quand l'un des siens est attaqué. Les activistes «vendeurs à découvert» qui, dans le sillage de Muddy Waters, ont pris le groupe pour cible, vont être dans le viseur de cette communauté à partir de 2019. Le distributeur affirme que le placement des holdings sous la protection du tribunal de commerce, le 23 mai de cette année, est la conséquence des coups de boutoir de ces fonds spéculatifs. Fin 2018, un autre « hedge fund » a fait parler de lui en France : Elliott, le fonds qui fait trembler les patrons, est entré au capital de Pernod Ricard . LIRE AUSSI : «Mon intérêt pour Casino est à la fois rationnel et émotionnel », affirme Daniel Kretinsky, désormais seul en lice Casino : Kretinsky fait basculer les créanciers en sa faveur, 3F se retire La place se met en branle. L'Afep, le lobby des fleurons tricolores, produit des arguments pour que les pouvoirs publics contiennent ces trouble-fêtes souvent anglo-saxons. L'association Paris Europlace tente notamment de faire durcir les règles à l'encontre des fonds qui parient sur la baisse du cours des actions. Lorsqu'il présente les conclusions de sa « taskforce » sur l'activisme au Palais Brongniart en janvier 2020, Augustin de Romanet, PDG d'ADP et président de Paris Europlace, ne cache pas que ce travail a été mené à la demande de certaines entreprises qui ont brandi la menace de se retirer de la cote. A ses côtés se trouve un homme lié à Jean-Charles Naouri. Ce contributeur clé de la « taskforce » a créé un site d'information économique dans lequel le PDG de Casino vient d'investir. Surtout, il dirige un cabinet d'influence, dont « JCN » est conseiller stratégique et qui essaie de faire bouger Bruxelles sur les vendeurs à découvert. « Capitalisme colbertiste » Aucune personnalité de la place n'ose publiquement défendre les activistes. A une exception près : Edouard Carmignac , star de la gestion d'actifs indépendante, dont l'un des fonds a enregistré une performance exceptionnelle au moment de la sauvegarde de Rallye, grâce à une position de vente à découvert. L'ancien agent de change devenu milliardaire ne fait pas partie du « club ». La levée de boucliers de la place lui inspire du dédain. « En France, on a une tradition du capitalisme colbertiste, où l'Etat soutient le statu quo et où les dirigeants d'entreprise sortent des mêmes écoles que les ministres », lâche-t-il dans une interview aux « Echos » en 2020. Très bien connecté, Jean-Charles Naouri sait aussi délier les cordons de la bourse quand il s'agit de défendre sa société. En cinq ans, entre 2018 et 2022, les charges exceptionnelles liées aux frais de litiges et de défense des intérêts du groupe se montent à 110 millions, d'après les rapports annuels. Ces dépenses en avocats, conseils, communicants et lobbyistes s'ajoutent aux millions versés aux banques pour des restructurations, cessions, refinancements. Les histoires qui circulent sur son compte dessinent un personnage qui a le goût du secret. « Naouri est une publicité vivante pour Signal ! » plaisante un fonds, en 2018. « S'il communique sur cette messagerie, c'est qu'elle est ultra-protégée. » Le gendarme boursier, lui, s'étonnera de la politique de conservation des mails du groupe : certains sont effacés au bout de 7 jours seulement ! Une pratique qui a cessé depuis. Naouri est une publicité vivante pour Signal ! S'il communique sur cette messagerie, c'est qu'elle est ultra-protégée. Fonds « JCN » a aussi la réputation de vouloir tout contrôler. Dans la maison, le débat contradictoire est difficile. Il l'est tout autant avec les intervenants extérieurs. Le distributeur montre les dents quand certains osent émettre des critiques. Exemple : cette lettre d'avocats qui atterrit au siège d'une banque anglo-saxonne renommée en août 2017. Casino accuse un analyste financier d'avoir publié des informations inexactes, qui ont prétendument fait chuter son cours de Bourse. Le courrier s'achève sur la menace à peine voilée de diligenter une enquête approfondie sur cette affaire. « C'est une façon de faire pression : l'analyste passe sous la surveillance étroite de son département conformité et l'établissement doit engager des frais juridiques », décrypte un professionnel des marchés. L'AMF prise entre deux feux Chez les analystes, on juge d'ailleurs le dossier Casino toxique. Cette communauté d'ordinaire discrète osera même se rebiffer sur les réseaux sociaux ou dans des notes après des mises en cause publiques de la part du groupe. Certains disent recevoir des coups de fil d'individus se faisant passer pour des journalistes. Le bureau de recherche Kepler Cheuvreux dénonce, lui, des « tentatives d'intimidation » . Mais rien ne permet de prouver que Casino est derrière ces manoeuvres. Pas plus que lorsque le spécialiste de l'antiterrorisme Jean-Charles Brisard se fait prendre en flagrant délit d'usurpation d'identité pour soutirer des informations à Muddy Waters. « Le pire espion du monde » - comme le surnomme Carson Block - a beau avoir effectué des missions de sécurité pour le groupe, comme l'affirme une source proche du distributeur, son commanditaire dans cette affaire reste inconnu. Comment l'AMF fait face à ces événements ? Pour Sophie Vermeille, l'avocate de fonds qui ont parié sur la baisse de Casino, dont Muddy Waters, « le gendarme boursier a mis du temps à intervenir, mais il est vrai qu'il ne s'est jamais agi d'une fraude comptable, simplement d'une hypercomplexité des structures rendant difficile la lecture des comptes ». Le 7 juillet dernier, l'Autorité des marchés a requis une lourde sanction contre Rallye pour des communications «trompeuses». LIRE AUSSI : L'AMF requiert une sanction exemplaire contre Rallye pour informations fausses ou trompeuses « On a laissé les deux camps face à face », déplore une source proche de Casino, qui regrette l'« inertie » de l'AMF face à l'offensive des « hedge funds ». « Depuis 2015, nous avons été l'objet d'attaques incessantes de fonds « shorts ». À force de diffuser des rumeurs négatives et trompeuses, ils ont fini par asphyxier le financement du groupe, car les taux d'emprunt ont monté et, progressivement, nous n'avons plus pu nous refinancer. Cette contrainte financière a pesé sur les résultats opérationnels », martèle le groupe. Le distributeur estime avoir fait son travail avec un total de plus de 10 milliards d'euros d'actifs cédés. « Nous avons vendu nos filiales en Thaïlande, au Vietnam, notre foncière Mercialys, des murs de magasins et 85 % de notre filiale GreenYellow créée auparavant. Mais pendant ce temps, les coûts de financement montaient et le robinet du crédit se fermait». « Il aurait fallu couper le cordon avec Rallye » Les cabinets EY et KPMG, commissaires aux comptes de la maison mère depuis près de deux décennies, n'ont, eux, pas émis d'alerte. EY ne peut pourtant pas se payer le luxe d'un nouveau scandale. L'auditeur a déjà eu maille à partir avec Muddy Waters et l'a payé cher : pour n'avoir pas averti sur la fraude du chinois Sino Forest, la firme a dû verser plus de 100 millions de dollars à des investisseurs lésés. Un mois avant le placement en sauvegarde de Rallye, les deux cabinets certifient que la « situation de liquidité est très solide » et permet « de faire face sereinement aux échéances financières ». Quant aux administrateurs judiciaires, Frédéric Abitbol et Hélène Bourbouloux, deux stars de la restructuration, ils permettent à «JCN» de garder le contrôle de ses sociétés. « Ils ont acheté l'histoire d'un choc exogène qui expliquerait la situation », souffle un connaisseur du dossier. « Pour que Casino vive, il aurait fallu couper le cordon ombilical avec Rallye », tranche une analyste.

By |2023-07-17T09:29:34+00:00July 17th, 2023|Scoop.it|0 Comments

La SNCF et Deutsche Bahn lancent une ligne directe entre Bordeaux et Francfort

Les deux sociétés ferroviaires expérimentent une offre TGV saisonnière entre Francfort et Bordeaux. Passant par Massy TGV et Marne-la-Vallée – Chessy, la ligne mettra un peu moins de 8 heures à relier les deux villes.  Une « nouvelle étape » dans la coopération entre la SNCF et Deutsche Bahn (DB), comme le souligne les deux compagnies. Expérimentée cette été, depuis le 8 juillet et jusqu’au 26 août, cette nouvelle liaison permet de relier Francfort à Bordeaux en moins de 8 heures à raison d’une fois par semaine le samedi. Ce trajet dessert, en France, les gares de Bordeaux Saint-Jean, Angoulême, Poitiers, Saint-Pierre-des-Corps, Massy TGV, Marne-La-Vallée – Chessy TGV, Champagne-Ardenne TGV, Meuse TGV, Lorraine TGV et Strasbourg. En Allemagne, les gares de Karlsruhe HBF, Mannheim HBF et Francfort seront également desservies. A bord des TGV, les voyageurs auront accès une connexion Wi-Fi, une offre de restauration et un accès aux salons SNCF et DB pour la 1ère classe.  Pour rappel, la SNCF et la DB proposent déjà 5 trajets quotidiens entre Paris et Stuttgart, 6 entre Paris et Francfort et 1 quotidien entre Marseille et Francfort. 

By |2023-07-15T14:54:22+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

« Clarins est en processus de labellisation BCorp », Guillaume Lascourrèges (Clarins)

L’entreprise familiale française de cosmétiques créée à Paris en 1954 par Jacques Courtin-Clarins poursuit son exigence de responsabilité sociétale en visant la certification BCorp en 2024. Explications avec Guillaume Lascourrèges, directeur du Développement Responsable du Groupe Clarins. THE GOOD : DEPUIS QUAND LE GROUPE CLARINS EST-IL ENGAGÉ SUR LES DIFFÉRENTS SUJETS RSE ? Guillaume Lascourrèges : Le groupe Clarins n’est pas coté en bourse, ce qui l’exclu du formalisme de certaines obligations réglementaires en matière de RSE. Néanmoins, notre entreprise familiale a toujours portée en elle de véritables convictions environnementales, sociales et sociétales. D’une part parce que nos produits de soins sont issus directement de la Nature, d’autre part parce que nous avons toujours été à l’écoute des femmes qui sont une de nos parties prenantes majeures. Nous sommes particulièrement actifs sur plusieurs domaines et en accélération depuis une quinzaine d’années. Actuellement, nous suivons notre feuille de route RSE 2020-2025 baptisée « Clarins We Care », élaborée sous l’impulsion de Virginie Courtin-Clarins, directrice générale du groupe et petite-fille du fondateur de Clarins. Inscrite dans nos statuts, notre raison d’être est : « rendre la vie plus belle, transmettre un monde plus beau ». Et pour aller plus loin nous sommes par ailleurs en processus de labellisation BCorpque nous espérons obtenir en 2024. THE GOOD : POUVEZ-VOUS NOUS CITER QUELQUES ACTIONS RSE DU GROUPE ? Guillaume Lascourrèges : Côté gouvernance, nous avons instauré un comité Développement responsable pour réunir le Comex chaque mois et demi dans le but de débattre et de voter de nouveaux projets RSE. Les sujets RSE incarnent la vision stratégique du groupe. Nous sommes vigilants aux KPIs RSE aussi bien sur le volet environnemental et sur le volet sociétal. Côté empreinte carbone, nous réalisons chaque année un bilan de nos émissions C02 sur les trois scopes. Plusieurs engagements en découlent : le recours global aux énergies renouvelables tant pour l’électricité ou le biogaz, pas plus de 2% du volume total de nos produits est acheminé par voies aériennes, nous avons noué une relation de confiance et de transparence avec nos fournisseurs qui au fil des années a permis de mettre en œuvre une plateforme utilisant la blockchain nommée « Trust » pour informer nos consommateurs des détails concernant la provenance des matières premières. 70% de nos actifs viennent de France et d’Europe. Pour les autres actifs, nous avons développé 23 filières en commerce équitable, comme à Madagascar ou au Sénégal. 64% de nos plantes de notre catalogue sont bio (avec un objectif 80% en 2025), toutes respectent un cahier des charges exigeants quant à la qualité et la « bonne santé » des sols, dont le but est aussi de protéger la santé des agriculteurs, c’est une volonté de stimuler des activités régénératrices. Plus récemment, le 14 juin dernier, nous avons posé la première pierre de notre nouvelle usine de Sainte-Savine (10). En complément de celui de Pontoise (95), ce deuxième site de production du groupe renforce la capacité de production de Clarins qui met un point d’honneur à fabriquer ses produits en France et en circuits-courts. Cette usine sera fonctionnelle à l’automne 2024 et sera pleinement engagée pour continuer la décarbonation et économiser les ressources.

By |2023-07-15T14:30:36+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Pourquoi Threads, le dernier concurrent de Twitter, cartonne

Plus de 100 millions d'utilisateurs en cinq jours. Les dirigeants de Meta (ex-Facebook) ne cachent pas leur joie face au succès de Threads, un nouveau réseau social lancé la semaine dernière. « Je ne suis pas sûr d'arriver à me faire à cette idée », s'exclame Adam Mosseri, qui dirige Instagram. « C'est fou, je ne parviens pas à en prendre conscience. » Mais le réseau social doit encore faire la preuve de sa capacité à retenir les utilisateurs. Face à la gestion catastrophique de Twitter par Elon Musk, le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a saisi l'occasion de créer une nouvelle plateforme centrée autour de l'écrit. Adam Mosseri affirme néanmoins que « l'objectif n'est pas de remplacer Twitter. […] La politique et l'actualité vont sûrement apparaître sur Threads, mais nous ne ferons rien pour favoriser ces sujets de discussion ». Pas de publicités Le lancement de cette application, qui nécessite d'avoir un compte Instagram, repose largement sur l'effet de réseau. Le nouvel utilisateur de Threads peut, en un seul clic, exporter tous ses contacts du réseau social consacré aux photos et aux vidéos. Il est pour l'instant impossible de supprimer un compte Threads sans faire disparaître le compte Instagram associé. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Twitter, un changement radical de modèle économique vers le payant Les premiers utilisateurs de Threads saluent une atmosphère plus saine que sur Twitter, où la qualité des interactions s'est dégradée depuis le rachat de la plateforme par Elon Musk. Cependant, le nombre de comptes ne suffit pas à assurer le succès commercial de la plateforme. Il faudra aussi s'assurer que ces derniers restent actifs, une fois que l'effet de nouveauté sera passé. Pour l'instant, il n'est pas possible de rechercher une conversation par mot-clé ou d'envoyer un message privé. Les suggestions de comptes à suivre sur la plateforme sont rarement pertinentes. Et « une partie de l'attrait de Threads aujourd'hui réside dans le fait qu'il n'y a pas de publicités », note Jasmine Enberg, analyste chez Insider Intelligence. Prévisions optimistes Un atout qui devrait disparaître dès que Meta cherchera à tirer profit de cette large base d'abonnés. Evercore ISI, un cabinet de conseil, estime que Threads pourrait rapporter 8 milliards de dollars à Meta dans deux ans. Ce qui dépasserait les 5,1 milliards de ventes publiées par Twitter en 2021, sa dernière année complète avant son rachat par Elon Musk. Fin juillet 2022, le réseau social à l'oiseau bleu comptait près de 240 millions d'utilisateurs. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - De Threads à Bluesky : que valent les alternatives à Twitter ? Threads n'est pas le seul réseau social à tenter de tirer parti des difficultés de Twitter. Bluesky a réussi à attirer 1 million d'utilisateurs, bien qu'il fonctionne sur invitation uniquement. Mastodon devrait, quant à lui, être relié à Threads, de telle sorte que les utilisateurs pourront envoyer des messages d'une plateforme à l'autre. La personnalité clivante d'Elon Musk peut aussi inciter certains à quitter Twitter. Absent dans l'UE L'application de Meta est disponible dans plus de 100 pays, dont les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et le Japon. Cette liste exclut en revanche les pays de l'Union européenne. Le nouveau réseau social veut éviter de s'attirer les foudres des régulateurs européens. LIRE AUSSI : Bruxelles monte d'un cran dans la surveillance généralisée de plusieurs « Big Tech » «Il y a eu des spéculations sur pourquoi nous n'avons pas encore lancé Threads dans l'UE,» écrit Rob Sherman, le vice-président chargé du respect de la vie privée chez Meta. Selon lui, «l'application respecte les règles fixés par le RGPD [règlement général sur la protection des données].» Il fait allusion, en revanche, à des «exigences réglementaires qui n'ont pas encore été clarifiées» - une référence claire au DMA, le «digital market act» qui a pour but de limiter le pouvoir de plateformes dont Meta. Dans l'incertitude, le groupe californien s'est abstenu de lancer l'application dans l'Union européenne.

By |2023-07-15T14:16:02+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – « Il nous reste environ trente ans de numérique devant nous »

Il nous reste environ trente ans de numérique devant nous, selon le cabinet Green IT. Or même dans les milieux technocritiques, on s’inquiète – à juste titre – de l’essor du numérique mais très peu de sa fin programmée. C’est pourtant un risque majeur, et nous ne sommes pas du tout prêts. Nos imaginaires futuristes reposent toujours sur une extension sans fin de la robotique, d’exosquelettes et d’intelligence artificielle. On devrait se poser sérieusement la question de ce qui va se passer quand les écrans s’éteindront et commencer à anticiper le monde d’après le numérique. Ne devrait-on pas aussi dire adieu à la ruée vers la productivité ? CORINNE MOREL DARLEUX Les seuils de contre-productivité établis par Ivan Illich, professeur à l’université d’État de Pennsylvanie, montrent que si certaines innovations technologiques peuvent apporter, à un moment donné, un mieux-être, elles ont par la suite des effets contre-productifs. Il utilise l’exemple de la voiture qui, au lieu de nous faire gagner en mobilité et en confort de vie, a pris une place vorace et toxique dans la société. Alors qu’elle devait nous faire gagner du temps, entre le temps passé à travailler pour gagner de quoi payer les assurances et le carburant, les heures passées dans les embouteillages ou à chercher une place pour se garer en ville, au final Illich a calculé qu’on n’allait pas plus vite en voiture qu’un cycliste.  CORINNE MOREL DARLEUX Prenons la fameuse « dématérialisation », censée optimiser les démarches en les passant en ligne. C’est une calamité. On fait face à des erreurs 404 en rafale. Les personnes âgées se retrouvent seules face à leur écran. On ne peut plus parler à un être humain pour se faire expliquer les points obscurs. On perd des heures à essayer de comprendre et in fine des technologies qui étaient censées nous simplifier la vie nous la rendent juste plus compliquée. Pensez-vous que nos standards de bonheur vont changer et que, demain, ce ne seront plus Elon Musk ou Jeff Bezos qu’on admirera mais des personnes au mode de vie sobre ? CORINNE MOREL DARLEUX C’est un des gros enjeux de la bataille culturelle que de changer le camp du cool et du stylé. On aura fait un grand pas quand se balader en quad ou organiser un rallye automobile dans un parc naturel sera perçu comme honteux et malaisant. Il y a tout un référentiel et des codes culturels à déconstruire. Mais c’est un processus long et compliqué, il est difficile de se défaire des normes qu’on nous a inculquées.  « On doit retrouver une notion du luxe qui ne passe pas par des logiques de domination et de prédation » Corinne Morel Darleux, autrice et militante écosocialiste Partager sur Twitter Partager sur Facebook CORINNE MOREL DARLEUX Nos référents du luxe doivent aussi changer. On doit pouvoir déboulonner l’imaginaire du yacht et des diamants, trouver du calme et de la volupté ailleurs que dans un jet privé ou une villa à l’autre bout du monde avec chauffeur et piscine chauffée. Si l’on considère que le luxe aujourd’hui est d’avoir du temps, du calme et un espace à soi, alors une cabane remplie de belles choses simples peut devenir une réelle source de plaisir et de bonheur. Ce n’est qu’un exemple, chacune et chacun aura sa propre version de ce qui le fait rêver, mais on doit retrouver une notion du luxe qui ne passe pas par des logiques de domination et de prédation.

By |2023-07-15T10:18:49+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Distribution : Carrefour reprend Cora pour ne pas être distancé en France

Les distributeurs attendaient la consolidation du marché français depuis des années. Elle intervient. La descente aux enfers de Casino a débloqué la mécanique. Alors que tout le monde regarde du côté de Monoprix et Franprix , Carrefour opère sa première grosse acquisition en France depuis vingt ans avec le rachat de Cora et de Match, les réseaux d'hypermarchés et de supermarchés du groupe d'origine belge Louis Delhaize de la famille Bouriez. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Casino, Cora : dans la distribution, la guerre des mètres carrés est déclarée DECRYPTAGE - Cora : Carrefour s'offre l'un des derniers des distributeurs régionaux Un total de 60 hypers et 115 supermarchés changent de mains pour une valeur d'entreprise de 1,05 milliard d'euros. La finalisation de l'opération est attendue mi-2024 après consultation de l'Autorité de la concurrence. « Le parc de magasins acquis présente une très forte complémentarité géographique avec celui de Carrefour, avec des parts de marché particulièrement importantes dans les régions Grand Est et nord de la France, où Carrefour est peu présent », indique le communiqué de Carrefour, qui ne craint pas l'antitrust. Tenir Intermarché à distance Le groupe dirigé par Alexandre Bompard ajoute 5,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires (avec essence) aux 42 milliards qu'il réalise dans l'Hexagone. Il additionne les 2,5 % de part de marché de Cora (1,8 %) et Match (0,7 %) telle que définie par l'institut Kantar à fin juin, à ses 19,8 %. Cela lui permet de rester dans la roue du leader Leclerc, qui caracole avec 23,5 % et un gain d'un point sur le seul dernier mois. LIRE AUSSI : Distribution : les clés du Meccano Carrefour prend ses distances avec le numéro 3, Intermarché (15,3 %), signataire d'un accord pour l'acquisition de 180 magasins Casino (au moins) qui renforceront son poids. Si l'on se base sur le classement de l'année pleine 2022, Carrefour et Cora atteignent 22,6 % de part de marché, un poil devant Leclerc (22,4 %). Les magasins Cora et Match gagnent globalement de l'argent avec un Ebitda de 189 millions d'euros. Carrefour promet l'ajout en trois ans de 110 millions grâce à une série de synergies. L'intégration coûtera 200 millions. « Cette opération se conforme à notre stratégie de croissance externe par des acquisitions ciblées, comme nous l'avons fait avec Big au Brésil , des opérations qui comportent peu de risques d'exécution », explique Alexandre Bompard aux « Echos ». « Dans un marché en consolidation, la part de marché est précieuse », reconnaît le PDG, qui ajoute : « Il y a quelques années, nous n'aurions pas eu les moyens ni la méthode industrielle pour faire une telle acquisition. » Un volet immobilier Carrefour, qui possède déjà 30 % du marché français de la livraison à domicile, ne reprend pas les jardineries Truffaut, propriété de Louis Delhaize depuis 1990, ni Houra.fr, l'un des pionniers (créé en 2000) de la vente de produits alimentaires en ligne. Selon Alexandre Bompard, la réflexion suit son cours sur le devenir des enseignes Cora et Match. « Elles ont développé un lien fort avec les clients, notamment dans l'Est et le Nord », constate-t-il. Les synergies seront néanmoins effectives à l'achat (Carrefour et Cora ont fait centrale d'achat commune il y a quelques années) et sur le plan de la productivité avec la méthode « Maxi » qui réactive déjà les hypers Carrefour. LIRE AUSSI : Jean-Charles Naouri, la chute d'un surdoué Le repreneur n'a pas plus statué sur le sort des sièges de Cora et Match, qui sont répartis sur plusieurs sites en Ile-de-France pour l'essentiel. Carrefour vient de lancer un plan de départs volontaires d'environ 900 personnes pour ses propres sièges… Les financiers noteront que la transaction comprend deux volets immobiliers. Carrefour reprend les murs de 55 hypermarchés et 77 supermarchés. Carmila, la foncière dont le groupe détient 36 % a, par ailleurs, conclu un accord avec le groupe Louis Delhaize pour reprendre leur participation de 93 % dans Galimmo, qui détient 52 galeries commerciales adjacentes à des magasins Cora. Carrefour est ainsi assuré de l'alignement de la gestion de ses nouveaux magasins avec les galeries qui les entourent.

By |2023-07-15T09:26:36+00:00July 15th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Casino, Cora : dans la distribution, la guerre des mètres carrés est déclarée

Cela fait presque cinq ans que les acteurs français du grand commerce annoncent la consolidation de leur marché. « Il y a beaucoup de concurrents et les marges sont faibles dans le secteur. De plus, nous ne sommes qu'au début de l'arrivée de grandes plateformes comme Amazon. Il y aura des difficultés et des consolidations dans les années à venir », déclarait Alexandre Bompard en juin 2019, lors de l'assemblée générale de Carrefour. Avec le rachat de Cora et des supermarchés Match ce mercredi, le PDG passe aux actes. Enfin ! diront les critiques qui ont pensé un moment qu'il avait atteint le principe de Peter des fusions-acquisitions en ratant successivement un rapprochement avec Casino, en 2018, l'OPA du canadien Couche-Tard, fin 2020, et le projet « Merlot » d'intégration avec Auchan un an plus tard. C'est surtout la déconfiture de Casino qui a déverrouillé le système. Début de démembrement Placé sous le régime de la consolidation, incapable de rembourser ses dettes, le groupe de Jean-Charles Naouri fait l'objet d'une bataille entre deux repreneurs : le duo Daniel Kretinsky-Marc Ladreit de Lacharrière et le trio Zouari-Niel-Pigasse. La lutte pour la survie du plus que centenaire de Saint-Etienne (Loire) entraîne un début de démembrement. Déjà 180 magasins Casino sont promis à Intermarché. Ils représentent 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Fort de leur dynamisme commercial, les Mousquetaires comptent porter ce chiffre à au moins 2,5 milliards, représentant environ 1,5 point de part de marché qui s'ajouterait à leurs 15,3 % et les aurait conduits à se rapprocher des 19,8 % de Carrefour, lequel ne pouvait prendre le risque de rétrograder à la troisième place de son marché national, dix ans après avoir dû céder le leadership à Leclerc. LIRE AUSSI : Casino et le bal des prétendants DECRYPTAGE - Cora : Carrefour s'offre l'un des derniers des distributeurs régionaux Le séisme Casino connaîtra d'autres répliques. Avec moins de 8 % de part de marché (toujours selon Kantar) et un parc constitué pour l'essentiel de grands hypermarchés, Auchan fait figure d'homme malade de la distribution française. Pour les Mulliez, la fusion avec Carrefour constituait le remède idéal, une façon de sortir de la crise par le haut. Cette fusion reste à faire. Dans tous les cas, Auchan doit bouger. Déjà Lidl pèse aussi lourd que lui dans le cabas des ménagères. Zéro artificialisation La consolidation est compliquée pour les réseaux d'indépendants. Mais ils y participent quand même, à l'image d'Intermarché. Abandonné par son partenaire des achats Carrefour, Système U se retrouve isolé. Surtout, la loi qui interdit toute artificialisation des sols va empêcher les adhérents Leclerc, U et Intermarché de croître comme ils le faisaient par extensions successives. La France n'acceptant plus de nouveaux grands supermarchés et hypermarchés, les sites existants reprennent de la valeur. Les emplacements deviennent rares et les parts de marché précieuses. Thierry Cotillard, le président d'Intermarché l'a bien compris en se jetant sur les magasins dont Casino a voulu se débarrasser. La consolidation ne se joue plus uniquement à l'échelle des groupes. La bataille se livre désormais magasin par magasin. Après la guerre des prix, la guerre des mètres carrés est engagée.

By |2023-07-14T18:01:55+00:00July 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Vinci va tester une « autoroute électrique » pour camions sur l’A10

Des camions électriques qui se rechargent tout en roulant : c'est la solution technologique que s'apprête à tester Vinci Autoroutes en conditions réelles sur deux petites portions de l'A10. « Une première mondiale », s'enorgueillit même l'exploitant dans un communiqué publié ce jeudi. Pour lutter contre le changement climatique, la décarbonation des poids lourds et des cars (qui représentent un quart des émissions du transport routier) est un impératif. Mais convertir ces gros véhicules est encore plus compliqué que pour les voitures particulières. Dans l'état actuel de la technologie, un camion doit embarquer une batterie pesant trois à quatre tonnes pour atteindre une autonomie de 700 kilomètres, ce qui réduit sa capacité de chargement tout en demandant d'énormes quantités de matières premières. Un rail comme pour le métro Plusieurs industriels du secteur ( Bosch , Daimler, Volvo, Iveco…) cherchent à contourner la difficulté en travaillant sur des motorisations à hydrogène. Mais une autre piste existe : la recharge de la batterie pendant que le camion roule. Cette voie est présentée comme très prometteuse par un rapport de novembre 2021 remis au ministère de la Transition énergétique, car permettant de réduire considérablement la taille de la batterie. Déjà largement utilisée pour faire circuler certains métros (à Paris par exemple), une des solutions consiste à installer sur le sol un rail auquel se connecte le véhicule pour récupérer l'électricité. Cette technologie va être expérimentée par Vinci Autoroutes sur deux kilomètres de l'autoroute Paris-Orléans, en amont du péage de Saint-Arnoult. Bobines magnétiques Un peu plus loin, une portion d'une taille identique servira à tester une solution de recharge par induction (comme le font les téléphones portables), grâce à des bobines magnétiques enfouies sous le bitume. Dans les deux cas, les chargeurs ne s'activeront qu'avec des véhicules compatibles. LIRE AUSSI : La France pourrait tester à son tour l'« autoroute électrique » pour camions Risque-t-on la panne sèche sur autoroute avec une voiture électrique ? L'objectif est d'étudier la viabilité de ces deux techniques à vitesse commerciale et dans des conditions de circulations réelles. Seront scrutées évidemment l'efficacité énergétique, mais aussi les risques pour la sécurité routière, ou encore l'impact des conditions météorologiques. Le projet, qui coûtera 26 millions d'euros sur trois ans, doit débuter à partir de septembre, indique Vinci Autoroutes. Il bénéficiera d'un financement public dans le cadre de France 2030. Vinci Construction, la société Hutchinson (qui fournira les bobines) et l'Université Gustave Eiffel sont également partie prenante. Bientôt des caténaires en Alsace Considérée comme plus mature technologiquement, une autre voie consiste à installer des caténaires comme dans le ferroviaire, pour alimenter des poids lourds dotés de pantographes. Après l'Allemagne et la Suède, la France s'apprêterait à lancer une expérimentation en Alsace à l'horizon 2026. Si l'une de ces techniques parvient à prouver son efficacité, la recommandation du rapport de 2021 était de viser un déploiement à l'échelle européenne, pour atteindre 8.850 kilomètres d'autoroutes électriques en 2035. Présidé par Patrick Pélata, l'ancien numéro deux de Renault, le groupe de travail évaluait le coût des travaux à 30 milliards d'euros pour la solution caténaire, et 36 milliards pour la solution par rail.

By |2023-07-14T17:47:43+00:00July 14th, 2023|Scoop.it|0 Comments