Les deux barres d’immeuble de 26 étages ont l’apparence classique des grandes résidences austères qui poussent dans les nouvelles zones urbaines à travers la Chine. Mais ce ne sont pas de nouveaux citadins issus de la classe moyenne chinoise qui habitent cet immense complexe immobilier à la périphérie de Ezhou, une ville du Hubei, au centre de la Chine. Sous le regard d’un millier de caméras de surveillance vivent ici plus de 80.000 cochons, les premiers résidents du site inauguré fin 2022. Ils seront bientôt rejoints par des dizaines de milliers d’autres. Le site pourra accueillir jusqu’à 600.000 cochons en même temps, une fois la mise en service du deuxième gratte-ciel prévue début 2024.
L’objectif est de produire 1,2 million de porcs par an lorsque l’élevage aura atteint sa pleine capacité. Ce site est considéré comme la plus grande porcherie « intelligente » au monde.
Salle de séchage à 65 degrés
En Chine, la relance de la production nationale à la suite de la fièvre porcine africaine a été marquée par de nombreux investissements, avec dans certains cas, la création de fermes géantes .
« Il y a désormais plus de 200 fermes à étages en Chine, avec plus ou moins de réussite, mais nous sommes les seuls à combiner autant de technologies issues de différentes industries », explique Zhuge Wenda, PDG et chef scientifique de Zhong Xin Kai Wei Modern Husbandry.
L’entreprise a investi 4 milliards de yuans (512 millions d’euros) dans la construction de ces deux bâtiments cumulant une superficie de 390.000 mètres carrés chacun. Pour pénétrer sur le site, la centaine d’employés passe par une salle de séchage à 65 degrés pendant dix minutes afin de réduire au maximum la charge bactérienne et virale. Après avoir effectué plusieurs cycles de désinfections et de test, ils travaillent, vivent et dorment sur place et ne sont autorisés à sortir de l’enceinte qu’une fois par mois pour une période de six jours de repos.
Pour limiter au maximum les contacts avec l’extérieur et garantir la sécurité sanitaire, l’entrée de grains et farines alimentaires est également automatisée : produite à côté de la porcherie, l’alimentation est acheminée sur un tapis roulant jusqu’aux réservoirs géants situés au dernier étage de la ferme avant d’être distribuée vers les auges des étages inférieurs, le tout contrôlé, réparti et dosé depuis un centre de contrôle high-tech.
Au rez-de-chaussée du bâtiment, une dizaine de techniciens en combinaison surveillent en permanence les porcs depuis les écrans et ordinateurs. Au premier étage, une grande piscine stocke l’eau chaude afin que les porcs puissent boire de l’eau chaude 24 heures sur 24 en hiver Au-dessus, chaque étage du bâtiment fonctionne de manière autonome avec des espaces dédiés pour chaque étape de l’élevage : un lieu pour les truies, un autre pour les porcelets, un troisième pour l’engraissement des porcs etc.
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
Leave A Comment