Depuis le Brexit, de nombreuses banques internationales ont créé une entité dans l’Union européenne (UE) pour continuer de servir leurs clients sur le continent. Mais qu’en est-il pour les firmes européennes souhaitant garder leur présence sur le marché britannique ?

Le régulateur britannique, la « Financial Conduct Authority », a publié lundi des données éclairantes sur cette conséquence de la fin du passeport européen au Royaume-Uni, parfois occultée par le débat sur les transferts de banquiers de la City vers l’UE.
Il en ressort que, depuis le Brexit, 212 sociétés européennes ont obtenu de la part de la FCA l’autorisation d’exercer leur activité au Royaume-Uni, après l’expiration au 31 décembre 2023 du régime temporaire mis en place par le régulateur.
Parmi elles, on compte de grandes banques européennes comme BNP Paribas, Société Générale ou Deutsche Bank, des fonds d’investissement tels que PAI Partners ou Allianz Global Investors, ou encore des sociétés de recherche (Kepler Chevreux).

Autorisation temporaire
Ce chiffre est à mettre en regard des 1.191 établissements qui avaient adhéré au régime transitoire nommé « TPR » (pour « Temporary Permissions Regime »), et par lequel ils ont été autorisés, pendant les trois années suivant le Brexit, à exercer au Royaume-Uni le temps d’obtenir une approbation définitive de la FCA.
Il paraît encore plus faible, comparé aux 8.000 sociétés basées sur le continent et qui utilisaient leur « passeport européen » pour servir des clients britanniques avant la sortie de l’UE par le Royaume-Uni.
« Au moment du Brexit, certains pensaient que les 1.000 firmes utilisant le TPR créeraient une entité au Royaume-Uni, rappelle William Wright, directeur du think tank New Financial. Nous étions sceptiques et pensions que seules 300 à 500 firmes demanderaient une approbation. Le résultat est encore bien inférieur. »
La FCA précise que 104 entreprises ont fait une demande d’autorisation mais ne l’ont pas obtenue, n’ayant « pas réussi à répondre aux standards » exigés par le régulateur.

40 créations de bureaux
On ne connaît pas le nombre d’emplois créés à la suite de ces nouvelles autorisations. Sur les 212 sociétés européennes approuvées par la FCA, la majorité d’entre elles disposaient déjà d’une présence à Londres. « Seules 40 ont dû créer un bureau. Il est difficile de savoir quelle est la substance créée par ces entités et combien il y a d’emplois derrière », indique William Wright.
En sens inverse, les firmes britanniques ont été nettement plus nombreuses à créer une nouvelle structure sur le continent. Selon le dernier relevé de New Financial datant d’avril 2021, 366 sociétés avaient créé une entité dans l’UE des suites du Brexit.
« Nous sommes dans une situation asymétrique. En créant une nouvelle entité, les sociétés britanniques s’ouvrent l’accès à 27 pays, les firmes européennes à seulement un pays, le Royaume-Uni », avance William Wright. Pour les plus petites d’entre elles, avoir une présence physique à Londres ne valait simplement plus la peine.

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