C’est tout un symbole. Au moment où tomberont les emblématiques cheminées de l’ancienne centrale thermique EDF de Porcheville, dans les Yvelines, quelque 18.000 panneaux photovoltaïques auront fleuri sur ce vaste site en bord de Seine, fermé depuis mai 2017 .

La future ferme solaire devrait s’étendre sur une dizaine d’hectares, à la place même de ce qui fût un parc à charbon utilisé pendant des décennies, non loin du bâtiment usine voué, lui aussi, à disparaître. L’électricien a fait le nécessaire pour libérer la zone de manière anticipée et la rendre compatible avec ce nouveau projet porté par EDF Renouvelables.

La consommation de 6.400 Franciliens
« On est encore en phase d’études », indique-t-on au sein de la filiale. Ces recherches sur l’environnement et la biodiversité notamment ont démarré en juin 2023, elles devraient durer un an. Le temps d’obtenir les autorisations, les travaux commenceront fin 2025, pour une mise en service au troisième trimestre de l’année suivante.
La puissance installée de 10 mégawatts-crête (à savoir la puissance maximale) de ces milliers de panneaux photovoltaïques – qui devraient être fixés en hauteur car la zone est inondable – permettra de produire environ 11 GW/h d’électricité chaque année. De quoi assurer la consommation de 6.400 personnes, fait savoir EDF Renouvelables. Et ce sont les locaux qui devraient en profiter, puisque « l’électron sera consommé au plus près de sa source de production ».
L’Ile-de-France va mettre la main à la poche. Mi-janvier, sa présidente, Valérie Pécresse, et le PDG d’EDF, Luc Rémont, ont signé un partenariat pour « accélérer la décarbonation de la première région d’Europe ». Celle-ci va prendre une participation financière « à hauteur de 20 % » dans la future centrale solaire via la Société d’économie mixte (SEM) « IDF Energies et Territoires », un outil créé fin 2023, consacré aux projets énergétiques.

« C’est une nouveauté pour nous », souligne Yann Wehrling, le vice-président de la région chargé de la transition écologique. « La région pourrait mettre entre 1,2 et 1,5 million d’euros dans le projet. Le montant sera appelé en 2025 », précise-t-il aux « Echos ».

Totems de l’énergie fossile
« Nous faisons à Porcheville ce que nous avons fait à Grandpuits, deux totems de l’énergie fossile en Ile-de-France », resitue Yann Wehrling. En juillet dernier, une centrale photovoltaïque a vu le jour sur le site de cette ancienne raffinerie de TotalEnergies, en Seine-et-Marne. Grandpuits est à ce jour la plus puissante de la région.
Elle est talonnée par une autre ferme solaire lancée par le géant français quelques mois plus tôt, non loin de Porcheville, sur l’ex-dépôt pétrolier de Gargenville. L’an prochain, c’est une autre friche en reconversion, sur l’ancienne base aérienne 217 dans l’Essonne, qui accueillera 70.000 panneaux solaires sur 30 hectares .
Meaux, Marcoussis, Triel-sur-Seine , Etréchy … En quelques années, plusieurs fermes solaires, privées ou publiques, ont poussé en Ile-de-France où la cadence s’est accélérée. C’est même la région la plus dynamique. Pour autant, elle ne représente encore aujourd’hui que 2 % de la production solaire française.

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