Des investisseurs majoritairement masculins

Ces données s’inscrivent dans « un cycle de marché transitoire vers une année 2024 plus prometteuse sur le plan des valorisations, si l’on considère les deux premiers mois (+26 % pour la capitalisation totale entre janvier et mars 2024), un schéma déjà observé en 2020 et 2021 », s’enthousiasme l’auteur de l’étude. Malgré l’embellie, 23 % des Français envisagent d’acquérir des cryptoactifs cette année, soit 3 points de moins que l’année dernière. Ils seraient refroidis par les « faillites et fraudes de FTX, Genesis et BlockFi » et le manque d’épargne disponible.
Les investisseurs en cryptos sont à 70 % des hommes (contre 60 % l’année dernière). Un chiffre à comparer aux 58 % d’hommes détenant des actions d’entreprises, d’après un baromètre de l’AMF datant de mars 2023. Les jeunes sont majoritaires, avec 57 % de moins de 35 ans, et un doublement de la tranche des 18-24 ans, à 24 %.
Les investisseurs en cryptos sont issus pour moitié (49 %) de catégories socioprofessionnelles supérieures, une proportion toutefois inférieure à l’année précédente (56 %). Néanmoins, la part des foyers les plus riches interrogés (plus de 60.000 euros nets par an de revenus) est tombée à 15 % (contre 27 % en 2023). La proportion des plus modestes (moins de 18.000 euros) a bondi à 31 % (contre 22 % l’an passé).

Jusqu’à 50 % de l’épargne en crypto
L’Adan met en avant que 80 % des Français réalisent moins de deux transactions par mois, un chiffre « qui va toujours à l’encontre d’un stéréotype présentant les détenteurs de crypto comme des traders en puissance ». Le lobby du secteur souligne aussi un autre indicateur très regardé : le taux d’épargne consacré à cette classe d’actifs très risquée. Plus de la moitié des sondés (54 %) allouent moins de 10 % de leur épargne au bitcoin et autres devises. Cependant, quelque 36 % y consacrent de 10 % à 50 % de leur épargne, pour une moyenne totale de 21 % (mesurée fin 2023).
« La comparaison sur les trois études permet de mettre en exergue une augmentation de la part de ces actifs dans la composition de l’épargne des investisseurs », indique l’auteur de l’étude. Et les sommes investies ? Elles restent à 75 % inférieures à 5.000 euros. Pour investir, les Français choisissent Binance (32 %), Crypto.com (26 %) et Coinbase (22 %) – tous enregistrés à l’AMF -, loin devant les fintechs Revolut (15 %) et Lydia (14 %), qui opèrent via Bitstamp et Bitpanda.

Pas d’engouement a priori pour les ETF
Le point commun de tous ces cryptoinvestisseurs est la quête de rendement financier (46 %), même si l’étude note « une perception croissante des cryptomonnaies comme un actif refuge », avec 34,4 % des acquéreurs convaincus par cette idée, contre 30,3 % en 2023. Un sentiment que le baromètre corrèle au « contexte inflationniste » depuis deux ans , et que confirme la durée de détention des cryptos, avec une moitié de Français visant un placement de long terme.
Alors que le marché des cryptos a basculé vers les ETF en janvier, à la faveur des onze fonds indiciels directement investis en bitcoin approuvés aux Etats-Unis, la question se pose en France où des produits équivalents existent, mais ne sont quasiment pas distribués aux particuliers. Le baromètre constate que 49 % des Français intéressés par la crypto préfèrent s’y exposer en direct, plutôt qu’au travers de véhicules d’investissement servant d’intermédiaires. Pour l’auteur de l’étude, ce serait pourtant une façon de percer un plafond de verre en termes d’adoption.

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