Monthly Archives: March 2024

Pour survivre, les start-up du Web3 cachent tokens et NFT sous le tapis

Leur modèle de start-up a tout du Web3 : émission de jetons, vente de NFT, rétribution des utilisateurs… Et pourtant, vous n'en trouverez aucune trace. Les mots ont été substitués. On parle de « digital collectibles » au lieu de NFT , de dollars en sus de cryptos et tout simplement de jeux vidéo plutôt que de métavers. Depuis peu, plusieurs start-up du Web3 se remettent à lever des fonds : +2,5 % à 1,9 milliard de dollars dans le monde au dernier trimestre 2023 selon Pitchbook. Elles sortent du bois, mais au prix d'un repositionnement produit et marketing. A écouter Ilan Nabeth parler de sa jeune pousse Playmakers, pour laquelle il annonce boucler une levée de 1,5 million de dollars en pré-amorçage, sa plateforme n'a rien à voir avec le Web3. « Des millions de joueurs créent des contenus pour leurs jeux vidéo favoris mais sans en tirer de revenus. Avec Playmakers, nous les connectons à des studios partenaires afin qu'ils intègrent leurs assets aux jeux et touchent une commission sur les ventes, entre 10 % et 30 % », pointe le dirigeant, qui a été auparavant l'un des premiers employés du studio Homa Games . Des traces de Web3 un peu partout Pourtant lorsqu'on lit le document de présentation aux investisseurs (pitch deck) de la start-up, on y apprend que la mécanique de rémunération des contributeurs doit reposer sur le « MADE », un jeton créé sur la blockchain et dont le cours est censé s'apprécier à mesure que son adoption croît. Or aujourd'hui, celui-ci a disparu pour laisser place… à de l'euro et du dollar. « Le marché du Web3 est trop petit donc nous visons aussi les studios traditionnels », relève Ilan Nabeth. Des acteurs qui ne s'intéressent pas trop aux cryptos. Et puis, on ne compte plus les jeux Web3 dont le token s'est effondré : -95 % pour le français Dogami , et autant pour l'ex-leader Axie Infinity . LIRE AUSSI : ANALYSE - Les entrepreneurs des NFT vont-ils au casse-pipe juridique ? DECRYPTAGE - A la diète, le secteur du Web3 attend la prochaine vague Le profil des investisseurs de Playmakers est aussi assez évocateur. On y retrouve les fonds Web3 RockawayX et V3ntures, et Sébastien Borget, le pape français du métavers derrière The Sandbox, et dont le business repose justement sur la création de contenus par les utilisateurs, vendables sur une place de marché en NFT. Enfin, si Ilan Nabeth a créé Playmakers à la base, c'est parce qu'il s'est « intéressé à la blockchain ». Autre signe que le vent a tourné : le PDG nomme comme outils de création de contenus… des IA génératives telles que Midjourney. Savoir renoncer aux NFT… Des jeunes pousses nées dans le terreau autrefois fertile de la blockchain et qui ont changé de discours pour lever des fonds, et viser un marché plus grand que les geeks des cryptos, il y en a d'autres. Dans les jeux hippiques, plusieurs acteurs ont voulu répliquer le succès de Sorare dans le football avec ses NFT. Ohrac a le premier tenté d'émettre des jetons indexés sur des chevaux mais sans succès. « Le cadre réglementaire ( Jonum ) a dissuadé les investisseurs », souffle Pierre Meskel, son fondateur. Son concurrent Eqwin a, lui, survécu en lâchant les NFT et son premier positionnement, « Ypoverse », censé être un « métavers hippique », confie la PDG Nina Caput. « Tu pourrais lever deux fois plus si tu gardais les termes NFT et Web3, me disait-on à l'époque. Et là on me dit que j'ai été visionnaire. » LIRE AUSSI : INTERVIEW - Pour le PDG de Sorare, « la France est un paradis pour entreprendre » ANALYSE - Jeux en ligne : pourquoi Sorare pourrait provoquer un big bang Plus récemment, l'équipe de Jockiz a levé plus d'un million d'euros auprès de Tony Parker, ZEturf et Pyratzlabs pour son jeu fantasy reposant sur les jockeys. « C'est un jeu Web3 mais avec une expérience Web 2.0, la blockchain est trop abstraite, donc à aucun moment les utilisateurs n'ont l'impression d'utiliser des NFT ou des cryptos, d'ailleurs les échanges se font en euros », souligne Bilal El Alami, dont la start-up studio Pyratzlabs a accompagné la jeune pousse. … Ou ne pas trop en parler Dans ce cas, les NFT restent utiles comme objets représentant une valeur, et pouvant se revendre sur une place de marché - dont la sortie est en mars. Sur le site de Jockiz, les cartes des jockeys ont tout des cartes de footballeurs de Sorare mais à aucun moment les trois lettres magiques NFT ne sont visibles. Pour les trouver, il faut aller dans les conditions d'utilisation. De son côté, Lyne Stambouli a levé 1 million d'euros pour sa plateforme EverRose, qui propose des « collectibles » de sites touristiques. Son objectif est de vendre ces cartes dans les boutiques souvenir d'une centaine de monuments à terme. Les deux premiers sont la Grande muraille de Chine et la Cité interdite, à l'issue d'un accord avec China Media Group. Là encore, les jetons non fongibles restent au vestiaire. Comme le résume la fondatrice, « 

By |2024-03-05T22:12:13+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Métavers : les Français de The Sandbox ne désarment pas

Installé à l'entrée du Grand Palais Ephemère, The Sandbox était la tête d'affiche du salon NFT Paris 2024, dont la troisième édition s'est tenue les 23 et 24 février. Propriété du hongkongais Animoca Brands depuis 2018, la start-up cofondée par les Français Sébastien Borget et Arthur Madrid était devenue, en 2022, l'un des métavers les plus sérieux aux côtés de Decentraland, attirant nombre de marques, de Carrefour à Gucci, et de stars, de Snoop Dogg à Paris Hilton. Si les directions marketing s'y étaient précipitées, y voyant le prochain espace commercial à conquérir - certaines arrivant d'ailleurs après la vague en 2023, comme Celio, le British Museum ou « Forbes » -, les utilisateurs eux, n'ont jamais été vraiment conquis. A part une poignée de curieux et de geeks attirés par les mécanismes de rémunération en monnaie locale, le SAND. Crise de l'immobilier 3.0 En ce début 2024, alors que le monde n'a plus d'yeux que pour l'intelligence artificielle, le duo de Français maintient le cap du métavers et des NFT ; des start-up peinant à lever des fonds leur ont pourtant tourné le dos ! D'abord, The Sandbox a fait évoluer ses mécanismes de jeu, trop longtemps limités à la collecte de « gemmes ». Là, il s'ouvre aux combats et aux multi-joueurs. LIRE AUSSI : ENQUETE - Plongée dans The Sandbox, le roi du métavers fondé par deux Français RECIT - Camping, messe et MMA : nos déroutants premiers pas dans le métavers de Mark Zuckerberg Une place de marché a été ouverte pour que les propriétaires de terrains puissent vendre des objets numériques en NFT. Un fonds doté de 100 millions de SAND vient d'être annoncé pour stimuler la création de contenus, le nerf de la guerre pour cet univers en quête de peuplement. « Le métavers ce n'est pas juste jouer, c'est créer », pointe Sébastien Borget. Les terrains, qui s'arrachaient à prix d'or en 2022, sont vendus à 75 %, et selon Arthur Madrid, ils ne subissent pas de ventes alors que leur valeur a décroché d'environ 13.000 dollars à 600, en deux ans, selon OpenSea. La crypto « SAND » a fondu de 92 % The Sandbox dénombre 5,3 millions d'utilisateurs détenant un portefeuille, mais beaucoup seraient dormants. Lorsque la plateforme publie un événement lors de ses saisons rassemblant marques et licences, elle attire alors 100.000 utilisateurs. « Nous travaillons sur l'onboarding », assure Sébastien Borget. Les détenteurs de SAND sont 350.000, une donnée « importante », mais combien attendent que le cours, qui a chuté de 92 % en deux ans, remonte enfin… ? « Les gens disent que le métavers est fini mais notre vision s'étire sur dix à vingt ans », souffle Arthur Madrid. « Le fait que ni Zuckerberg ni Borget n'aient réussi à faire cette révolution en dix-huit mois n'est pas étonnant, l'idée est de créer une entreprise qui sera là encore dans trente ans. » Lancer un jeu complet en 2025 Mais alors que le secteur du Web3 tire la langue, exsangue après deux ans moroses pour les cryptos et d'assèchement des financements pour les start-up, comment un métavers quasiment désert peut-il continuer à opérer ? Meta lui, est adossé à un empire publicitaire mais The Sandbox ? LIRE AUSSI : ANALYSE - Le métavers à la relance ANALYSE - Le métavers est mort, vive les métavers Les revenus, tirés de la vente de terrains, d'avatars et de cryptos, resteront inconnus, mais « ne sont pas comparables à 2022 ». La start-up n'a jamais levé les 400 millions de dollars évoqués en 2022 par Bloomberg. Selon nos informations, elle a levé 180 millions de dollars depuis sa création, dont la dernière opération connue se monte à 93 millions de dollars en 2021, auprès de SoftBank. Sa dernière levée, « un bridge » (un financement d'urgence), serait quatre fois inférieure à ce qui était attendu. Arthur Madrid déclare avoir « de quoi voir venir au moins jusqu'en 2032 ». L'un des secrets de The Sandbox est de revendre du SAND tous les ans. Sa valorisation se monte encore à 1,8 milliard de dollars, dont un tiers est détenu par la start-up. Toujours en version « alpha », la plateforme espère ouvrir son jeu à tous en 2025. Arthur Madrid se dit « optimiste » quand il voit les succès de Roblox et de Fortnite , qui vient de s'allier à Disney. Pour passer un cap, The Sandbox cherche à générer ses contenus 3D grâce à l'intelligence artificielle.

By |2024-03-05T22:11:26+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – « Shein détruit la filière textile française sans créer un seul emploi »

Trois questions au député Les Républicains (LR) de la Loire Antoine Vermorel-Marques, qui a déposé mardi 13 février une proposition de loi pour « démoder la fast fashion  » grâce à un système de bonus-malus. Pablo Maillé - 18 février 2024 4 000 tonnes. Chaque jour. Voilà la quantité de déchets, majoritairement textiles, que reçoit la décharge de Dandora, aux portes de Nairobi, au Kenya. En cause, selon les ONG Changing Markets Foundation et Climate Chance, une industrie mondiale de la mode de plus en plus polluante, désormais responsable d’un tiers des rejets de micro-plastiques dans l’océan et de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est pour freiner la croissance de ce modèle du « tout jetable », incarné notamment par le géant chinois Shein et son prix moyen estimé à 7 euros par article, qu’Antoine Vermorel-Marques mène la charge. Le jeune député Les Républicains (LR) de la Loire a déposé ce mardi 13 février une proposition de loi intitulée « Démoder la fast fashion avec un système de bonus-malus ». Concrètement, le texte prévoit notamment le ciblage des acteurs les plus néfastes pour l’environnement à raison d’une pénalité de 5 euros sur tous les produits estampillés fast fashion, censée compenser en retour les marques plus responsables, comme celles de l’industrie textile française. La proposition de loi doit être débattue ce printemps dans l’hémicycle. En attendant, le jeune trentenaire, figure de l’aile « écologiste » du parti de droite, a accepté de répondre à nos questions. Usbek & Rica : Vous êtes né et avez été élu à Roanne, commune de la Loire porteuse d’une riche histoire textile. Cette proposition de loi est-elle avant tout personnelle, pour vous ? ANTOINE VERMOREL-MARQUES À Roanne et dans tout le bassin lyonnais, on était les rois du textile dans les années 1970. Aujourd’hui, il n’y a pas une seule famille de ma conscription qui n’a pas vu un de ses membres licenciés dans les années 1980–1990, à cause des politiques de délocalisations en Chine. Le sujet est donc sensible. Heureusement, depuis quelques années, les choses bougent. On a aujourd’hui un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale et régionale, notamment grâce à une forme de réindustrialisation. Le secteur local du textile va mieux car beaucoup d’industriels se remontent les manches chaque jour pour faire du « made in France ». Le problème est qu’ils se voient concurrencés par l’ultra-fast fashion. En tant que plus jeune député de droite, je suis né comme beaucoup avec cette conscience du changement climatique, et cette nécessité de trouver des solutions. Je suis aussi fils d’agriculteur, j’ai eu en quelque sorte les pieds et les mains dans la terre pendant mon enfance, ce qui fait que j’ai une forme de respect, de sensibilité, par rapport au monde qui nous entoure. Pour autant, je suis quand même un homme de droite. Ça peut paraître contradictoire aux yeux de certains, mais ça ne l’est pas. Quand on regarde dans le rétroviseur, on s’aperçoit que le principe de pollueur-payeur, c’est De Gaulle ; l’instauration de l’écologie dans les politiques publiques, c’est Pompidou ; la Charte de l’environnement, c’est Chirac ! Bref, la droite apporte des choses qui restent, même si cela fait malheureusement longtemps qu’on n’est plus au pouvoir. Ce qui compte aujourd’hui, c’est qu’on arrive à construire aussi des propositions nationales ambitieuses comme celle-ci. « La clé, c’est que ce n’est pas une taxe supplémentaire. On ne vient pas vous prendre de l’argent. » Antoine Vermorel-Marques, député Les Républicains (LR) de la Loire Partager sur Twitter Partager sur Facebook ANTOINE VERMOREL-MARQUES Par ailleurs, cette proposition vient du terrain. C’est en déjeunant début janvier avec des industriels du textile de ma région que j’ai pris conscience du problème. J’avais bien sûr conscience du phénomène de l’ultra-fast fashion, mais pas de son poids actuel dans les ventes, notamment de celui de Shein, qui détruit la filière textile française sans créer un seul emploi sur notre territoire. Parallèlement, je suis aussi tombé sur ces vidéos TikTok d’influenceuses vantant la surconsommation à travers des « hauls », c’est-à-dire des séances de déballage. Je me suis dit : « Non seulement il faut légiférer, mais en plus il faut sensibiliser. » Résultat, ma propre vidéo parodique du phénomène, surtout utile pour vanter les mérites de la proposition, a quasiment atteint le million de vues. En quoi consiste concrètement votre proposition de loi ? ANTOINE VERMOREL-MARQUES Il s’agirait de mettre en place un système de bonus-malus. Cet outil est selon moi l’un des plus importants pour orienter les comportements et financer la transition écologique. L’idée est simple : vous achetez un t-shirt issu de l’ultra-fast fashion en ligne, vous avez un malus de 5 euros maximum par article. Au contraire, vous achetez un t-shirt respectueux de notre environnement, produit en France ou en Europe, vous avez un bonus de 5 euros maximum. La clé, c’est que ce n’est pas une taxe supplémentaire. On ne vient pas vous prendre de l’argent. On vient juste vous dire : « Si vous polluez, vous payez. Si vous ne polluez pas, vous gagnez. » Résultat, c’est gagnant à la fois pour le consommateur et pour la planète. Aujourd’hui, depuis la loi anti-gaspi de 2018, l’éco-contribution que vous payez sur votre t-shirt peut être modulée jusqu’à 20 % du prix du produit. C’est beaucoup pour une voiture et un téléphone mais, pour un t-shirt à 2 euros, ça ne change strictement rien. Ce que je propose, en clair, c’est donc que pour les plateformes qui mettent en ligne chaque jour plus de 1 000 nouveaux produits se voient obligées de payer non pas 20 % supplémentaires, mais jusqu’à 5 euros. L’autre avantage, c’est que ce système de bonus-malus est tout à fait possible en droit européen. Celui-ci permettrait de mettre en place un « passeport textile », modulable en fonction de l’impact carbone environnemental du produit. Typiquement, un produit Shein sera forcément le moins bien classé car il est produit dans des mauvaises conditions et transporté en avion. Son empreinte carbone est donc très négative. À l’inverse, le caractère modulable de cette éco-contribution permettra de favoriser le « made in France », et donc de créer des emplois. L’idéal serait que la mesure soit implantée à l’échelle européenne, mais je me méfie toujours de ceux qui disent qu’il faut forcément attendre l’accord de tous nos voisins – souvent, on finit par ne rien faire. En l’occurrence, on a la faculté nationale de le faire, et un règlement européen qui nous le permet, n’attendons pas ! C’est à l’État français de prendre ses responsabilités. 

By |2024-03-05T22:10:34+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Kevin Speed ou vivre à Amiens et travailler à Paris avec un train à 5€

La startup française comte sur les "navetteurs" et leurs trajets domicile-travail longue distance pour imposer son modèle "hard discount". Étape cruciale pour la startup ferroviaire Kevin Speed : un un accord-cadre d’une durée de 10 ans renouvelables vient d’être signé avec SNCF Réseau (en attente de validation par l’Autorité de régulation des transports (ART)).  Concrètement : l’attribution à Kevin Speed des sillons permettant le lancement de son offre phare, ilisto, sur ses trois premières lignes Lille-Paris, Strasbourg-Paris et Lyon-Paris, en desservant toutes les gares TGV intermédiaires. Objectif : phase test en 2026 et commercialisation fin 2028. Si l’ART entérine l’accord, les trains ilisto circuleront jusqu’à 16 fois par jour sur les lignes représentées ci-dessous, à grande vitesse, tout en desservant “toutes les gares le long des lignes à grande vitesse dans la Somme, la Marne, la Moselle et la Saône-et-Loire”, promet Laurent Fourtune, président de Kevin Speed.

By |2024-03-05T21:17:15+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Affiche des Jeux olympiques : saurez-vous trouver ces éléments cachés ?

L’affiche officielle des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 vient d’être dévoilée. Crossover des univers de Jules Verne, Moebius ou encore Où est Charlie, l’œuvre créée par le dessinateur français Ugo Gattoni regorge de détails. Saurez-vous repérer les éléments cachés ? L’affiche officielle des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a été dévoilée hier dans la grande nef du musée d’Orsay à Paris avant d’être exposée dans les rues de la Capitale. La création du dessinateur français Ugo Gattoni peut être admirée en format paysage avec une partie de gauche consacrée aux Jeux olympiques et une partie de droite aux Jeux paralympiques. Une affiche qui semble tout droit sortie de l’esprit de Jules Verne, de Moebius ou encore de Martin Handford, créateur d’Où est Charlie ?. 2 000 heures de travail ont été nécessaires à la réalisation de l’œuvre. « J’avais envie de quelque chose de grandiose, mais aussi de festif. C’est un Paris complètement surréaliste, utopique, avec beaucoup de poésie », a déclaré le dessinateur. Presque tous les sports olympiques et paralympiques y sont représentés ainsi que divers lieux de compétition et des références à l’histoire des Jeux. Saurez-vous trouver ces éléments cachés ? L’affiche regorge de détails plus ou moins difficiles à repérer. Essayez de trouver : Le Belem, le voilier trois-mâts qui transportera la Flamme entre la Grèce et Marseille 8 phryges, les mascottes des Jeux inspirés du célèbre bonnet phrygien (4 dans la partie gauche et 4 à droite) La vague de Teahupo’o qui accueillera les meilleurs surfeurs à Tahiti Les 3 médailles olympiques (or, argent et bronze) Un ring de boxe La devise olympique : Citius, altius, fortius, communiter (Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble) La torche olympique La colombe de la paix (non il ne s’agit pas d’un pigeon parisien) Une fontaine Wallace

By |2024-03-05T21:14:44+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Porté par le succès des ETF à Wall Street, le bitcoin bat son record historique

Conçu sur les ruines de la crise de 2008, comme une alternative au système financier, le bitcoin est, quinze ans après, plus que jamais porté par la finance traditionnelle qu'il rêvait de remplacer. Mardi vers 16 heures, il a atteint 69.324 dollars sur Coinbase, en hausse de 4,4 % ces dernières 24 heures et de 19 % en une semaine, portant sa valorisation à 1,34 milliard de dollars. Son précédent record remontait au 9 novembre 2021. Il avait alors tutoyé les 69.000 dollars. Lundi, le bitcoin a aussi, pour la première fois, dépassé le cap des 60.000 euros. En un an, la reine des cryptos a triplé de valeur. A l'époque, les cours des cryptos étaient portés par « l'argent gratuit » lié à l'environnement de taux bas, « l'épargne Covid » constituée pendant la crise et la croyance que la pandémie allait faire des monnaies 2.0, l'argent de l'économie numérique de demain. Mais les commerces ont rouvert et la guerre en Ukraine a attisé l'inflation , que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont combattue avec succès en relevant les taux d'intérêt. Deux ans de purge effacés Avec un bitcoin au plus haut, c'est comme si les deux dernières années de purge dans le secteur crypto n'avaient pas existé. Au-delà de l'environnement macroéconomique, cette période a pourtant été marquée par des crises retentissantes touchant des acteurs censés être fiables, en tête desquels figurent FTX et son fondateur Sam Bankman-Fried. Le prodige des maths avait ses entrées à Washington , il croupit aujourd'hui en prison . Son principal concurrent, le patron de Binance Changpeng Zhao a accepté de payer 4,3 milliards de dollars d'amende . Sans oublier le prometteur stablecoin Terra , liquidé en 24 heures, le fonds crypto 3AC , ou Celsius … tous tombés. LIRE AUSSI : ANALYSE - Bitcoin : le dernier tour de magie de Wall Street Les traders et gérants parient sur une poursuite de l'envolée du bitcoin en 2024 Malgré ces sérieuses atteintes à la réputation des cryptos - auxquelles on peut ajouter l'effondrement des NFT (jetons non fongibles) , une bulle massive vidée à 95 %, ou les meme coins, ces cryptos parodiques masquant souvent des « arnaques à la bouilloire », et enfin le financement du terrorisme , que la guerre à Gaza a remis sous le feu des projecteurs -, le secteur se relève donc, bitcoin en tête. « Ces conditions rappellent certains moments de fin 2020 et 2021, de marché haussier et d'optimisme extrême », a déclaré à Bloomberg Jaime Baeza, fondateur du fonds spéculatif crypto AnB Investments. « Il existe un fort effet de levier sur le marché et les niveaux d'avidité deviennent extrêmes. » Le « greed index » vient ainsi de toucher les 82 %. Le catalyseur de la hausse a été l'approbation , le 11 janvier par la Securities and Exchange Commission (SEC), de onze fonds indiciels cotés et directement investis en bitcoin (ETF bitcoin spot). Depuis, les gestionnaires d'actifs ont amassé près de 17 milliards de dollars de bitcoin, selon Bloomberg, dont 10 milliards rien que pour BlackRock. Jamais, en trente ans de lancements d'ETF, les émetteurs n'avaient enregistré une telle collecte. Les autres « coins » à la fête Ce puissant moteur est amplifié par un ralentissement de l'inflation en ce début 2024, qui devrait conduire à une détente sur les taux d'intérêt . En ce mois de mars comme par le passé, quand la reine des cryptos s'apprécie, les autres suivent. Sa dauphine, l'ether, a gagné près de 60 % depuis le début de l'année - elle est aussi portée par l'espoir d'entrer à Wall Street via une dizaine d'ETF en mai. A 3.800 dollars, elle reste assez loin de son record historique de plus de 4.600 dollars. Le solana (+32 % depuis janvier), le ripple (+25 %) ou encore le cardano (+50 %) ont également enregistré de belles performances. Les jetons liés à l'IA ont eux aussi fortement progressé en surfant en plus sur les espoirs attachés aux prouesses de l'intelligence artificielle générative (+217 % pour FetchAI en un mois ou +220 % pour SingularityNET). Mais ce sont les « meme coins » qui ont repris le plus de force, notamment le dogecoin (+120 % en un mois), le shiba (+260 %) ou le pepe coin (+690 %). Pour les professionnels, c'est l'un des indicateurs montrant que les particuliers sont revenus dans la crypto. Après être restés en marge du marché pendant deux ans, ils ont lu dans la presse que le bitcoin remonte et ont peur de manquer le prochain cycle haussier. En 2022, leur mauvaise gestion du risque leur avait fait perdre des fortunes .

By |2024-03-05T21:09:51+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Tesla : Elon Musk promet un roadster « époustouflant » pour la fin de l’année

Un pied de nez à Apple, qui a abandonné son projet de voiture ? Une tentative de redonner une touche de glamour à Tesla, dont le cours a perdu 20 % depuis le début de l'année, sur fond de ralentissement de la croissance des ventes de voitures électriques ? Elon Musk a ravivé mardi soir les attentes autour du projet de roadster de la marque, pour la première fois évoqué en 2017. « Ce soir, nous avons radicalement amélioré les objectifs de conception de la nouvelle Tesla Roadster, a-t-il écrit sur sa plateforme X. Il n'y aura jamais d'autre voiture comme celle-ci. » LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - « Apple Car » : Tim Cook brise le rêve après dix années d'efforts secrets Le roadster est le modèle historique de Tesla , celui avec lequel la marque s'est lancée en 2008. Se concentrant avec succès sur les berlines, puis les SUV , et enfin le pick-up, Tesla serait sur le point de relancer une petite sportive deux places hypervitaminée. « La conception de la production est terminée » et le modèle « sera dévoilé à la fin de l'année, avec pour objectif une commercialisation l'année prochaine », a précisé le patron. Une accélération record Des déclarations à prendre avec des pincettes. Comment, si l'on prend au mot Elon Musk, Tesla a-t-il pu améliorer ces dernières heures les performances de l'engin, alors que celui-ci a franchi son ultime étape de développement industriel ? Il faut aussi garder en tête que le temps ne s'écoule pas de la même façon pour le patron de Tesla que pour le commun des mortels. Son dernier modèle commercialisé, le CyberTruck , a été largement retardé. Le roadster lui-même a connu quelques retards à l'allumage. Le projet, dévoilé en 2017, devait initialement être commercialisé en 2020. LIRE AUSSI : PODCAST - Elon Musk accumule les ennuis Cybertruck : le mastodonte de Tesla est-il trop dangereux pour les piétons ? En attendant, Elon Musk vante des caractéristiques étonnantes pour son futur coupé sportif. Celui-ci devrait accélérer de 0 à 60 mph (miles per hour, soit 96 km/h) en moins d'une seconde. « Et c'est la partie la moins intéressante », a-t-il ajouté. Toutefois, le site officiel de Tesla annonce pour l'instant 2,1 secondes pour réaliser le 0 à 100 km/h (ainsi qu'une vitesse de pointe de 400 km/h et 1.000 km d'autonomie). Une collaboration entre SpaceX et Tesla « Il lui faudra de sacrés appuis pour l'empêcher de décoller », a réagi un membre de X. Les fans de Tesla rêvent d'ailleurs d'un roadster volant. Elon Musk ne fait rien pour les décourager. Au contraire. Il met en avant une collaboration entre sa société spatiale, SpaceX , et Tesla sur ce modèle. En 2018, il avait même twitté, sur le ton de la plaisanterie, que « l'option SpaceX inclura environ 10 petits propulseurs de fusée » intégrés de part et d'autre de la voiture. Le tout « améliore considérablement l'accélération, la vitesse de pointe, le freinage et les virages ». Et de lâcher, sibyllin, « peut-être qu'elles permettront à une Tesla de voler… ».

By |2024-03-05T10:50:05+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Cosmétiques : The Body Shop va-t-il fermer boutique ?

Cosmétiques : The Body Shop va-t-il fermer boutique ? Depuis le dépôt de bilan de la maison mère britannique de l’entreprise, il y a deux semaines, le sort des 66 magasins français est incertain. Par Antoine Bouchet Publié le 28/02/2024 à 16h34 Les magasins français de l'enseigne pourraient bientôt connaître des ruptures de stock. © JMP / JMP/ABACA Temps de lecture : 1 min Ajouter à mes favoris Google News Commenter Partager Jusqu'à quand tiendront-ils ? L'annonce du placement en redressement judiciaire de la marque au Royaume-Uni et la suppression des 270 postes au siège social de la compagnie de produits de beauté a semé le doute dans l'esprit des salariés français. Outre-Manche, c'est la moitié des 198 boutiques qui vont fermer. LA NEWSLETTER ÉCONOMIE Tous les jeudis à 17h Recevez le meilleur de l’actualité économique. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. En Hexagone, les 260 employés sont inquiets. Leurs magasins ne sont plus approvisionnés, et le site de la marque est actuellement indisponible. Selon les informations du Parisien, une procédure de conciliation a été ordonnée par le tribunal de commerce dans l'espoir de trouver un accord à l'amiable entre le groupe et sa filière française. À lire aussi André, Kookaï, Gap… : les raisons d'une hécatombe Rachats en série sans succès Le géant L'Oréal en 2006, le brésilien Natura en 2017 et finalement le fonds d'investissement allemand Aurélius en 2023 : en moins de vingt ans, la marque a connu plusieurs repreneurs, sans parvenir à garantir la pérennité de son activité. En janvier, Aurélius annonçait céder ses filiales européennes et asiatiques déficitaires à un autre fonds d'investissement. La filiale allemande a ainsi trouvé un repreneur et été placée en redressement fiscal. La française, elle, n'a pas eu cette chance. Créée en 1976, The Body Shop se démarque de ses concurrents par son approche éthique des produits de beauté à travers la préservation de l'environnement et son engagement pour le commerce équitable et surtout contre les tests sur les animaux. Ces dernières années, la défense de ces thématiq

By |2024-03-05T10:35:27+00:00March 5th, 2024|Scoop.it|0 Comments

EXCLUSIF – Nucléaire : la facture prévisionnelle des futurs EPR grimpe de 30 %

Les projets de construction de nouvelles centrales nucléaires se révèlent souvent plus coûteux que prévu. Visiblement, le programme français de relance de l'atome - la construction de six nouveaux EPR2 à Penly (Seine-Maritime), à Gravelines (Nord) et au Bugey (Ain) - ne fera pas exception. Selon nos informations, EDF évalue désormais à 67,4 milliards d'euros le coût de construction prévisionnel des six réacteurs EPR2 commandés par les pouvoirs publics pour engager la relance du nucléaire en France - un nouveau prix estimé « en euros de 2020 ». C'est 30 % de plus que les 51,7 milliards d'euros annoncés par EDF en avril 2021, dans une première estimation rendue publique. Deuxième chiffrage Ce chiffrage intègre les coûts d'investissement pour la réalisation des études d'ingénierie, les contrats de fabrication des équipements et de construction sur le site, les provisions pour risques, les frais de mise en service, de pièces de rechange ou encore les charges de long terme pour démantèlement. Mais il n'intègre pas les coûts de financements, déterminants dans le coût final du projet. EDF avance deux raisons principales à cette révision de son budget prévisionnel. La progression des coûts d'ingénierie d'une part, l'énergéticien ayant décidé de prendre neuf mois de plus que prévu pour finaliser les plans génériques de son réacteur EPR remodelé.

By |2024-03-04T22:12:25+00:00March 4th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Usbek & Rica – Les communs, obsession des bons ancêtres

TRIBUNE // En novembre 2023, l’OMS alertait sur les dangers d’une pandémie globale touchant un quart de la population mondiale : celle de la solitude, véritable « mal du siècle » selon l’économiste Daniel Cohen. Conséquence du délitement du lien social et du triomphe de l’individualisme, elle dessine le portrait d’une humanité qui peine à « vivre ensemble », à fabriquer du collectif ou à se penser en commun. Or, l’Homme est bien un « animal politique », incapable de trouver le bonheur ailleurs qu’en société et perpétuellement en quête de « communs », ressources partagées et gérées par la communauté. Dans cette nouvelle tribune du Club des bons ancêtres, Yves Pellicier, président de MAIF réfléchi à la résilience de ces « communs ». Le Club des Bons Ancêtres - 29 février 2024 Cette quête s’inscrit dans une histoire. Celle du cum-munus, ou la co-obligation qui nous engage depuis toujours en tant que membres de la « cité ». Elle s’inscrit aussi en réaction au capitalisme et de l’avènement d’une propriété absolue. Elle est enfin une promesse : celle d’un renouveau, portée depuis les années 1980 par le logiciel libre et depuis 2009 par les travaux de la Prix Nobel d’économie Elinor Ostrom.  L’idée de « communs » est inséparable du modèle mutualiste de la MAIF, née de l’association d’un petit groupe d’instituteurs qui ont décidé, en 1934 de « mettre en commun ». 90 ans plus tard, MAIF porte toujours une attention sincère à ce qui est partagé, comme en témoigne l’engagement de l’entreprise face à l’enjeu climatique.  La question qui se pose à présent est celle de savoir comment la notion de commun va évoluer à l’avenir, face aux aléas géopolitiques et environnementaux. Les communs seront-ils résilients ? Tentative de projection sur 5 générations. Demain : La tête dans les communs Demain, les expérimentations autour des communs ouvriront la voie à une démocratisation du concept, qui fera une entrée fracassante dans l’imaginaire collectif. De Wikipédia aux AMAPs, en passant par l’open source, les communs irriguent déjà nos pratiques sans être nécessairement explicites. Il est temps de mettre un mot sur ces modèles. Pour Valérie Peugeot, prospectiviste au sein du laboratoire de sciences sociales et humaines d’Orange Labs, il est essentiel de faire un travail de pédagogie auprès des « Monsieur Jourdain des communs », qui n’ont pas toujours conscience de participer au mouvement. C’est la condition sine qua non à la naissance d’un phénomène politique et social d’ampleur, qui place l’auto-organisation, la coopération et la gestion collective au cœur de ses principes. C’est également un moyen de faire converger des initiatives et des pratiques qui restent aujourd’hui disparates et dispersées. À nos enfants : La tentation du repli Malgré tout, un certain nombre de forces s’opposeront toujours à l’affirmation des communs. La première force d’opposition émane de ceux qui bénéficient le plus du régime de propriété absolue, dont les intérêts s’opposent au développement de nouveaux modèles de coopération et de solidarité. Dans ce contexte, le futur proche des communs est nécessairement une histoire de conflits, dont on perçoit d’ores et déjà des signaux faibles, dans la privatisation des espaces naturels. A la fois anecdotique et éclairante, la fermeture de certains chemins de randonnée en Chartreuse au bénéfice de chasses privées laisse imaginer la nature des conflits à venir, entre fervents défenseurs des communs et propriétaires.  Dans la mesure où leur fonction sociale consiste à préserver les ressources et ce qui compte pour une société, les communs s’inscrivent dans une écologie politique. Édouard Jourdain - Politologue Partager sur Twitter Partager sur Facebook De manière plus générale, le durcissement d’une société de plus en plus anxiogène est de nature à favoriser les logiques de repli, peu propices aux grandes actions collectives. Vincent Cocquebert, auteur de La Civilisation du cocon explique ainsi que « beaucoup ressentent le besoin de se lover dans leur propre « safe space », qui n’est plus un espace politique pour mettre en place des leviers vers l’action, mais plutôt un lieu où se couper du monde ».  À nos petits-enfants : Les communs par la base (et par KO) À plus long terme, les logiques de repli comme les mécaniques de confiscation des biens  sont amenées à se heurter à la réalité du monde. Face au dépassement des limites planétaires, la prise en compte des communs s’impose  comme une nécessité. « Dans la mesure où leur fonction sociale consiste à préserver les ressources et ce qui compte pour une société, les communs s’inscrivent dans une écologie politique », explique ainsi le politologue Édouard Jourdain.  Dans ce contexte, nous assistons à l’invention d’un nouveau type d’organisation, en mesure de protéger les communs. Cette transformation émane de la base, guidée par ceux dont les idéaux, la vision du monde et parfois même la survie est menacée. A l’image des 301 instituteurs qui se sont réunis pour inventer leur propre modèle mutualiste et se soustraire aux sociétés capitalistes d’assurance, l’entreprise militante de demain résulte de regroupements d’un genre nouveau. Parfois violente, cette transformation donne également lieu à de nouvelles formes de collaborations, dans une lente hybridation du capitalisme. L’idée – proposée par le Réseau Université de la Pluralité – d’une entreprise pensée comme un Syndic de Communs « prenant en charge la gestion de ressources partagées sous la forme de Communs, pour en décharger les membres de la communauté et en garantir l’accès comme la préservation », pourrait alors s’imposer. À quatre générations : L’entreprise militante face à la corruption des communs Même installée dans le paysage économique, l’entreprise militante qui émerge alors doit maintenir des équilibres fragiles, qui caractérisent la gouvernance des communs. Le premier risque est celui du « commons washing », qui consiste à afficher un engagement de façade sans transformer les pratiques.  L’émergence de « faux communs » représente également une menace pour l’entreprise militante, qui doit veiller à ne pas assimiler toute pratique collective ou mutualisée à du « commun » au sens noble mais bien à embarquer toutes ses parties prenantes dans un projet politique et social. Les plateformes numériques, qui joueront à l’avenir un rôle central dans l’économie, auront à terme cette capacité à créer les conditions sociales et technologiques du partage, tout en ayant développé des modèles de gouvernance et de rétribution moins extractifs. À 150 ans : Le mutualisme au coeur d’un kaléidoscope de modèles Face au risque de corruption, la question des communs conduit comme souvent à celle de leur gouvernance. Dépassant les clivages traditionnels du public et du privé, de la nationalisation ou de la privatisation, cette dernière appelle de nouveaux modèles d’organisation. Or, un monde économique basé sur les communs n’est pas dogmatique, ni rigide, il donne lieu à la naissance d’une myriade de modèles et de modes de gouvernance : à « un million de révolutions tranquilles », pour reprendre le titre de l’ouvrage de Bénédicte Manier.  Dans ce bouillonnement d’initiatives démocratiques et d’expérimentations, le mutualisme s’impose comme une forme stable et efficace de modèle de gouvernance. Dans 150 ans, il ne se distingue plus de l’entreprise traditionnelle, qui en a adopté les grands principes afin de répondre aux enjeux collectifs des années à venir. Après plusieurs siècles de jachère, les communs ont retrouvé un rôle incontournable dans le fonctionnement des sociétés humaines.

By |2024-03-04T22:08:36+00:00March 4th, 2024|Scoop.it|0 Comments