Accélérer l’électrification de leur parc automobile, alors que les voitures à batterie sont déjà sous-utilisées ? Les loueurs courte durée voient d’un très mauvais oeil la proposition de loi du député Damien Adam (La République en marche) qui sera examinée en avril à l’Assemblée nationale.

Le texte, qui devrait avoir le soutien du gouvernement, vise à accélérer la trajectoire de verdissement des flottes d’entreprises, de sociétés de leasing et des loueurs du type Avis, Europcar ou Sixt. Damien Adam propose que 20 % des voitures immatriculées en 2024 soient électriques, puis 30 % en 2025, et jusqu’à 95 % en 2032. Il veut aussi sortir les hybrides rechargeables du périmètre.
Côté loueurs de courte durée, les « wattures » ne représentent aujourd’hui que 6 % environ de leur parc. Et ils ont déjà du mal à pousser ces rares modèles à batterie auprès de leurs clients. Leur taux d’utilisation s’affiche à moins de 50 %, soit un tiers de moins que pour les thermiques.

Des aménagements en vue
« Nous constatons que la demande n’est pas à la hauteur des attentes, insiste Jean-Philippe Doyen, président de la branche mobilité partagée de Mobilians, la fédération de la réparation et des services automobiles. Même les enseignes qui ont mis le paquet sur l’électrique n’arrivent pas à relever leurs taux d’utilisation. »
Le député Damien Adam n’est pas contre étudier ce cas spécifique. « La situation est très compliquée pour les loueurs courte durée, reconnaît-il. J’ai donc demandé à Mobilians de me faire des propositions. Mais on ne peut pas se contenter du statu quo. »

Un expert du secteur approuve. « Les loueurs héritent pour une grande part des véhicules que leur poussent les constructeurs, qui s’en servent comme tampon pour maintenir leur production, explique cet ancien cadre dirigeant d’une marque française. Ils n’ont donc pas toujours une grande marge de manoeuvre sur leurs parcs. »

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