Avant le Covid, les FinTech ivoiriennes étaient en croissance constante et suscitait l’intérêt des investisseurs. Durement touchées par la pandémie, comment ont-elles résisté à la vague ? Quel fut l’impact des mesures prises par les décideurs ? Comment l’écosystème a évolué et a tenté de s’adapter à la crise ?

Une étude de MicroSave Consulting (MSC), en partenariat avec Mastercard Foundation, lève le voile sur leurs stratégies. Les résultats de cette enquête, couvrant la période avril-décembre 2020, révèlent que les FinTech ivoiriennes ont résisté à la crise en réorganisant les compétences de leur personnel et en s’appuyant fortement sur les ventes numériques. Télétravail, intensification des activités sur les plateformes numériques (telles que Facebook), concours promotionnels en ligne, suspension des frais de transaction liés aux paiements des services publics afin de réduire la charge financière des clients… Face à crise sanitaire, les stratégies d’adaptation ont permis aux startups de la finance numérique de sortir du gouffre duquel elles n’étaient pas loin de s’enfoncer.

« De nombreuses FinTech se sont retrouvées dans des situations précaires lors de la première vague de la pandémie… »
D’après les recherches, la Côte d’Ivoire comptait 37 FinTech en 2020 dont 28 concentrées dans le sous-secteur du paiement digital. « De nombreuses FinTechs se sont retrouvées dans des situations précaires lors de la première vague de la pandémie, période de grande incertitude. Les réserves de liquidité étaient faibles, les revenus quasi inexistants pour la plupart. Malgré les pertes, les FinTech ont su faire preuve de résilience en diversifiant leurs modèles d’affaires et leurs partenariats », indique le rapport.

En effet, toutes les FinTech interrogées dans cette étude disent avoir offert des transactions P2P (pair-à-pair) gratuites jusqu’à la fin de l’année 2020 pour des montants inférieurs à 25 000 FCFA.

Frappée de plein fouet au début de la pandémie, la quasi-totalité des FinTech et des plateformes de paiement ont été contraintes à faire évoluer leurs modèles économiques après le mois de juin 2020. L’étude révèle que pendant le confinement, le volume des transactions, d’une entreprise sondée, a diminué immédiatement affichant jusqu’à -25 % pour se retrouver avec un chiffre positif de 10 % après la levée des restrictions.

« …les modèles d’affaires proposés par les FinTech ne sont pas viables et durables »
Par-dessus tout, la pandémie a mis en évidence les nombreux défis auxquels font face les FinTech ivoiriennes : leurs besoins en liquidité mais aussi la réticence du gouvernement vis-à-vis d’elles, le défaut d’infrastructures ou encore d’éducation numérique.

Par ailleurs, aucun des investisseurs interrogés dans l’enquête (business angels, représentants de fonds d’investissement internationaux et d’agences bilatérales) ne finance actuellement de FinTech ivoirienne. Ils suivent de près l’évolution de cette industrie. Mais la plupart des investisseurs estiment que les modèles d’affaires proposés par les FinTech « ne sont pas viables et durables ».

« … les solutions de services financiers numériques sont biaisées vers la catégorie des paiements, d’où une innovation limitée dans le domaine des services financiers en général. Ce constat est vrai non seulement pour la Côte d’Ivoire, mais aussi pour le marché francophone de l’Afrique de l’Ouest », lit-on dans le rapport, qui fournit plusieurs recommandations opérationnelles et stratégiques pour soutenir les FinTech. Par exemple, les impliquer dans le processus de solutions de sortie de crise.

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