Demain, notre carte déjeuner pourra-t-elle être rechargée en cryptomonnaies ?
Oui, de façon non équivoque. C’est même déjà possible aujourd’hui. Le problème avec les cryptomonnaies, c’est le jargon qu’on lui associe. Remplacez le mot cryptomonnaie par devise et cela vous paraîtra beaucoup moins compliqué. Convertir des euros en bitcoins est le même cheminement que de convertir des euros en yens. C’est à l’entreprise de voir si le taux est favorable, mais technologiquement et dans les usages, cela est possible. Le seul frein à l’adoption des cryptomonnaies peut être leur caractère volatile.
Cela est possible et pourtant les cryptomonnaies ne sont pas adoptées par les entreprises. Quand seront-elles plus généralement utilisées ?
Tout dépend des entreprises. Certaines d’entre elles ont investi dans les cryptomonnaies d’un point de vue patrimonial. Elles le font également avec des devises. Quand Tesla stocke du bitcoin et l’utilise de manière spéculative, il s’agit du même processus que si elle possédait des assets financiers. L’un des points importants concerne l’usage et à quel moment les marchands seront réglés nativement dans une cryptomonnaie. Je pense que cela va arriver vite car les Etats sont de plus en plus nombreux à créer leur propre monnaie numérique. Ces dernières années, l’argent est devenu presque totalement dématérialisé. Qu’ils payent par carte bancaire ou Apple Pay, les gens ne voient jamais l’argent physiquement. Ce sera intéressant de voir comment les géants du secteur tirent leur épingle du jeu, notamment pour conserver les frais alors même que les cryptomonnaies reposent sur la désintermédiation.
Quel intérêt cela aura-t-il pour l’entreprise et pour le collaborateur ?
En réalité, le voyageur d’affaires n’apporte que peu d’intérêt à la monnaie dans laquelle il règle ses achats durant un déplacement. Ce qu’il veut, c’est pouvoir régler aussi simplement que possible ses achats. Pour cela, il faut enlever la friction autour des taux de change par exemple. Aujourd’hui, peu de gens connaissent le taux de change du yen lorsqu’ils voyagent au Japon. Ce qui préoccupe le collaborateur, c’est s’il respecte la politique de dépense de sa société. Pour lui, c’est donc la transparence qui est importante. Pour récompenser les collaborateurs, les cryptomonnaies peuvent être également intéressantes. Cela permet de créer un programme de fidélité avec d’actifs numériques. Cela est très positif car la devise devient une manière de créer un produit ou un service.
Pour l’entreprise, le vrai intérêt est de payer le moins de frais de change possible sur les dépenses globales. L’enjeu est également que ce soit simple à gérer pour réduire les coûts et passer les contrôles fiscaux sans encombre. Comment justifier les taux pour certaines devises qui ne sont pas cotées officiellement ? Les autres enjeux sont ceux de l’explicabilité et la transparence, car il faut être capable de vérifier une transaction qu’un salarié a faite en cryptomonnaies. Cela permet d’avoir une preuve supplémentaire et de réduire le risque de fraude.
Quand les cryptomonnaies se démocratiseront dans le monde de l’entreprise, qu’est-ce que cela changera pour Jenji ?
Cela impactera la cotation et le taux de change. La Banque Centrale Européenne ne cote pas encore les cryptomonnaies, il faudra donc prouver que des taux délirants n’ont pas été utilisés. Chez Jenji, nous voyons ce nouveau moyen de paiement comme une option. Ce n’est pas la base du logiciel, mais un produit supplémentaire mis en place grâce à la technologie. C’est ce que nous avons fait avec notre solution de paiement Jenji Pay. La difficulté sera de faire cohabiter ces flux de manière native pour les entreprises. Un jour, certains collaborateurs voudront peut-être être remboursés en cryptomonnaies et il faudra apporter une réponse crédible à ces inspirations.
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