1. Les avocats et les médecins

GPT-4 pourrait être l’avocat de demain. L’intelligence artificielle (IA) a été soumise à une simulation de l’examen du barreau – exigé des diplômés des facultés de droit américaines – et le modèle s’est classé parmi les 10 % des meilleurs candidats.
D’ailleurs, PwC a lancé un service de chatbot pour ses avocats et juristes afin de les aider à aller plus vite dans leur travail. Cela pourrait permettre de simplifier leur travail dans l’analyse de contrats ou les « due diligences » (vérifications et analyses avant une transaction). Le cabinet pourrait aussi l’utiliser l’IA dans sa pratique fiscale et s’en servir pour résumer des clauses de contrats.
De même, l’expertise médicale de l’IA est bluffante, selon Anil Gehi, professeur agrégé de médecine et cardiologue interrogé par le « New York Times ». Celui-ci a décrit au chatbot les antécédents médicaux d’un patient qu’il avait vu la veille, et lorsqu’il lui a demandé comment il aurait dû traiter le patient, le chatbot lui a donné « la réponse parfaite », a-t-il déclaré.

2. Les développeurs… et les hackers
A peine GPT-4 était-il sorti que les développeurs s’en sont emparés pour générer du code, notamment pour programmer de petits jeux vidéo. « En comparaison, ChatGPT avait beaucoup de lacunes et il fallait faire beaucoup de retouches », témoigne Vincent Terrasi, cofondateur et directeur technique de la start-up Draft & Goal.
Plus étonnant, le chatbot « peut porter un projet informatique de A à Z, de la gestion de projet au design du produit en passant par la programmation et la communication pour le distribuer », s’étonne le data scientist, qui a pu tester l’outil. Mieux : à partir d’une simple photo d’une maquette dessinée à la main pour un site Web, l’IA a été capable de créer un véritable site, si l’on en croit la présentation faite par Greg Brockman, président d’OpenAI.
« Il est aussi possible de lui demander d’analyser un code et de trouver ses failles », ajoute Nicolas Gaudemet, partner chez Onepoint. OpenAI a décidé de ne pas restreindre cette possibilité pouvant être utilisée à des fins à la fois bienveillantes et malveillantes.

3. La banque, la finance, les consultants, le support…
Jeff McMillan, responsable de l’analyse, des données et de l’innovation pour la gestion de patrimoine de Morgan Stanley, est convaincu que l’IA peut apporter beaucoup aux banques et organismes financiers. « C’est comme si vous aviez le responsable stratégie à côté [d’un conseiller lorsque celui-ci parle à un client]. »
La banque teste un chatbot alimenté par la technologie d’OpenAI pour ses conseillers financiers, relate CNBC. L’idée est d’aider à exploiter les recherches et données de la banque. L’outil utilise une base de quelque 100.000 recherches de Morgan Stanley. Pour limiter les erreurs, une vérification humaine est réalisée.
Consulting, analyse financière, service client… « Les applications sont très larges. On peut lui envoyer une photo d’une note sur un business plan et l’IA dira quelle ligne améliorer », poursuit Vincent Terrasi. GPT-4 pourrait remplacer les centres d’appels et les équipes techniques des entreprises sur les questions les plus simples, ou se changer en assistant commercial ou fiscal, OpenAI ayant assuré qu’il peut aider tout un chacun à calculer ses impôts. « Ce sera moins frustrant que de parler aux chatbot actuels ! » prédit Nicolas Gaudemet.

4. Les journalistes, les écrivains et les métiers du marketing
Demain, cet article pourra-t-il être écrit par une IA ? Le journalisme promet d’être bouleversé par la génération automatique de texte. « Pour les tâches de desk, consistant à ‘bâtonner des dépêches’ [le fait de retoucher une dépêche d’agence de presse, NDLR], cela pourra être automatisé et les journalistes pourront se consacrer à l’enquête et au décryptage, qui deviendront d’autant plus essentiels à l’heure des deepfakes », estime Nicolas Gaudemet.
Poème, histoire, discours… La créativité de GPT-4 est montée en puissance, d’après les premiers tests. « L’humain peut encore faire mieux mais le gap entre les versions 3 et 4 est juste énorme », juge Vincent Terrasi. Cela dit, l’IA devrait davantage servir de « brouillon » aux métiers créatifs. « Pourquoi est-ce que les gens lisent ? Car c’est une vraie personne qui a ressenti une émotion et l’a retranscrite. Ce n’est pas une machine qui peut le faire », veut croire Nicolas Gaudemet.
Mais c’est surtout dans le marketing, la rédaction de contenus et le SEO que l’intelligence artificielle pourrait être cataclysmique. « GPT-4 peut comprendre n’importe quel graphique ou tableau de données. […] Ce sera un assistant personnel ultra performant pour suggérer des stratégies sur des données réelles », prophétise Vincent Terrasi.

5. Les chercheurs, les enseignants et les traducteurs
Dans les métiers de la connaissance, GPT-4 pourrait être d’une grande aide, le chatbot étant capable de synthétiser des informations de plusieurs sources, de résumer des PDF (par exemple de travaux de recherche) ou de décrire des images de façon détaillée.

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