Un voyage dans le temps. En visitant le barrage hydroélectrique de Baccarat en Meurthe-et-Moselle, on se croirait presque devant une image d’Epinal. La Meurthe, qui alimente le barrage, court sagement entre les clapets qui régulent le débit d’eau. La passe à poissons, qui permet à ces derniers de contourner le barrage sans encombre, est agrémentée de rochers savamment installés, le tout dans un calme presque champêtre que seul vient perturber le bruit des turbines lorsque l’on pénètre dans la salle des machines.
Ici, tout est d’origine ou presque. Les turbines, en tout cas, datent de 1927, l’année où a été construit le barrage, qui alimentait par le passé les usines toutes proches de la prestigieuse verrerie de Baccarat. Malgré cette atmosphère un peu désuète, c’est pourtant une électricité destinée à la future mobilité durable qui est produite ici.
Le barrage a été racheté en 2021 par la société Dream Energy, qui possède une vingtaine d’autres ouvrages semblables à celui-ci en France. D’une puissance moyenne de 2.350 MWh par an, cette installation fournit de l’électricité pour les besoins de la société elle-même, qui a la particularité d’être à la fois producteur et fournisseur d’électricité renouvelable pour ses propres activités.
A l’origine, l’entreprise, dont la création remonte à 2007, débute dans la construction de parcs tertiaires. Pour fournir de l’électricité à ses immeubles dits « à énergie positive », l’entreprise Artea, dont le chiffre d’affaires a atteint plus de 110 millions d’euros en 2023, et qui est la maison mère de Dream Energy, décide de se lancer dans la production d’énergie renouvelable, solaire d’abord, puis hydroélectrique. « Avec le photovoltaïque, on peut produire 1.200 heures par an environ, alors qu’on monte à 4.000, voire 5.000 heures par an avec l’hydroélectricité », explique Baptiste Roy, responsable production et fourniture de Dream Energy.
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