HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Fabien Namias : “Quand BFMTV est sur l’info chaude, elle est la meilleure”

By |January 6th, 2025|Categories: Scoop.it|

BFMTV lance son journal de 20 heures et une nouvelle grille à partir de ce lundi 6 janvier. La chaîne d'information de CMA Médias veut revenir à ses "fondamentaux", l'actualité chaude, dans la lutte qui l'oppose à CNews pour la première place des chaînes info, explique dans une interview à l'AFP son directeur général, Fabien Namias, ex-LCI et successeur de Marc-Olivier Fogiel depuis octobre dernier, après le rachat de BFMTV par l'armateur CMA CGM.  

Pourparlers entre l’Italie et SpaceX pour des services de télécommunications sécurisées

By |January 6th, 2025|Categories: Scoop.it|

La romance italo-américaine, matérialisée par la visite surprise de Giorgia Meloni à Donald Trump hier en Floride, se poursuivrait en coulisses. La Botte serait en discussions avancées avec la société SpaceX d'Elon Musk sur un contrat de services de télécommunications sécurisées pour le gouvernement italien, a rapporté hier Bloomberg News. Selon l'agence de presse, le contrat porterait sur la fourniture à l'Italie par SpaceX d'une gamme complète de services de cryptage pour la téléphonie et l'Internet de l'exécutif italien. Si les discussions sont toujours en cours et que l'accord final sur un contrat de cinq ans n'a pas encore été conclu, le projet aurait déjà obtenu l'aval des services de renseignement italiens et du ministère de la Défense du pays, précise Bloomberg, citant des sources. Situations d'urgence Le contrat, chiffré à 1,5 milliard de dollars par Bloomberg, inclurait aussi des services de communication pour l'armée italienne dans la région Méditerranée et le déploiement de services de satellites en Italie pour les situations d'urgence comme une attaque terroriste ou une catastrophe naturelle, ajoute l'agence. LIRE AUSSI : Spatial : Bezos défie Musk dans les lanceurs Satellites : face à SpaceX, Bruxelles lance sa constellation pour plus de 10 milliards d'euros Ces informations ont été publiées après que la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, s'est dite prête dimanche à travailler avec Donald Trump après un déplacement surprise à la résidence du président élu en Floride. Interrogés par Reuters, SpaceX et le ministère italien de la Défense n'ont pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.

Les New-Yorkais découvrent le péage urbain qui entoure Manhattan

By |January 6th, 2025|Categories: Scoop.it|

Le nouveau péage urbain mis en place à New York fait depuis quelques jours couler beaucoup d'encre mais il n'a finalement pas provoqué de chaos ce lundi matin, au lendemain de sa mise en service. La nouvelle zone payante commence à la pointe de Manhattan et monte jusqu'à la 60e rue, s'arrêtant avant Central Park. C'est l'épilogue d'une vingtaine d'années de valse-hésitation, de cinq ans de travaux, et d'un rebondissement de dernière minute. En juin, la gouverneure de New York Kathy Hochul a en effet sabordé le péage 25 jours avant son entrée en service, à la surprise générale. Des portiques avaient pourtant été installés dans toute la zone. Mais la démocrate craignait que cela ne contribue à faire gagner les républicains aux élections de novembre. Il est cependant encore possible que le péage ne perdure pas. Donald Trump a en effet promis d'annuler cette « taxe régressive » lorsqu'il entrera à la Maison-Blanche. Elle va nuire aux familles, aux travailleurs, aux entreprises, a-t-il déclaré. « Donald Trump est un New-Yorkais, […] je pense que, étant sur la Cinquième Avenue, il voit ce que les embouteillages font à notre ville », a répondu Janno Lieber, le patron de la MTA, la société gestionnaire du réseau de transports en commun de la ville. Des financements de 15 milliards de dollars pour le métro Le tarif ordinaire s'élève à 9 dollars, mais seulement si les véhicules entrent aux heures de pointe. Car la « tarification embouteillages » vise, comme son nom l'indique, à délester les artères de la ville d'une partie du trafic diurne, et à inciter les camions à livrer la nuit - certains sont si énormes qu'ils font trembler la chaussée. Chaque jour travaillé, autour de 700.000 véhicules entrent dans la zone. Avec le péage, il n'en restera plus que 80.000, projettent les initiateurs. Le prix du péage est moins élevé que le projet initial, qui était de 15 dollars. Il dissuadera donc moins les habitants du New Jersey, du Westchester ou de Brooklyn de prendre leur voiture pour venir travailler. LIRE AUSSI : Ce que va coûter l'abandon du péage urbain de New York ENQUÊTE - Comment New York veut chasser les voitures de Manhattan La taxe pourrait rapporter 1 milliard de dollars par an à la MTA. Avec ce cash, il espère pouvoir emprunter 15 milliards pour financer ses projets. Une manne bienvenue pour le métro de New York, qui est vétuste. La régie compte prolonger la ligne de la seconde avenue et adapter plus de stations au handicap. Elle voudrait également recruter du personnel pour mieux assurer la sécurité des passagers. Dimanche, la mise en place du péage s'est déroulée sans heurts. Certains ont pris les voies de contournement. « Il y avait moins de trafic que d'habitude pour rentrer chez moi depuis Upper Manhattan », note Michael Spudic, un habitant du Queens, « mais pour reprendre le pont de la 59e rue, il faut être prudent, si vous ne vous engagez pas sur les voies de gauche, vous pouvez vite être repéré par ces sinistres caméras et vous devrez payer le péage ! » D'autres n'ont même pas eu besoin de passer sous le portique pour subir une hausse du coût de la vie, tel ce Français de l'Upper West qui habite juste avant la zone à péage. Il s'est vu majorer de 10 % le tarif de location d'un garage, son bailleur anticipant les stratégies des automobilistes qui se gareront à la périphérie pour finir leur trajet autrement.

Royaume-Uni : Elon Musk prend en otage la rentrée politique

By |January 6th, 2025|Categories: Scoop.it|

« L'Amérique devrait libérer le peuple britannique de son gouvernement tyrannique. Oui, Non ? ». C'est avec ce post, sous forme de sondage, qu'Elon Musk, propriétaire du réseau social X devenu bras droit de Donald Trump, a ouvert la semaine. Ce message provocateur arrive après une longue liste de sorties similaires, ces derniers jours, de la part du milliardaire libertarien, qui a littéralement pris en otage la rentrée politique de janvier au Royaume-Uni. Notamment depuis les émeutes raciales de l'été dernier, le patron de Tesla et de SpaceX, qui se mêle de plus en plus de politique en Europe, a pris en grippe le gouvernement de Keir Starmer. Au point que le Premier ministre travailliste a dû s'exprimer ce lundi après avoir tenté d'éviter toute confrontation publique avec l'influent homme d'affaires. Le bras de fer intervient à un moment où Donald Trump menace de diviser le Royaume-Uni et l'Union européenne. Ces tensions seront l'un des dossiers à régler par Peter Mandelson, un des grands ministres de Tony Blair, qui a été nommé ambassadeur du Royaume-Uni à Washington et avait plaidé pour de bonnes relations avec Elon Musk. Deux poids, deux mesures Le milliardaire d'origine sud-africaine s'est désormais saisi de l'affaire des viols d'enfants par des réseaux de pédophiles d'origine indo-pakistanaise, entre la fin des années 1990 et jusqu'en 2013. Il a accusé Keir Starmer sur X d'être « complice du viol de la Grande-Bretagne ». Il accuse en général les institutions britanniques, de la police à la justice en passant par les politiques, de faire deux poids deux mesures, en fermant les yeux sur l'ampleur du scandale, tout en sanctionnant les prises de parole, sur les réseaux sociaux, des critiques venues de l'extrême droite, comme celles du militant Tommy Robinson. LIRE AUSSI : Le spectre d'Elon Musk plane sur le débat politique britannique Keir Starmer était le directeur du Crown Prosecution Service (CPS) entre 2008 et 2013, soit l'équivalent de procureur général en France. « Une ligne a été dépassée », s'est insurgé le chef du gouvernement Labour lundi en défendant en particulier l'une de ses secrétaires d'Etat, traitée de « sorcière du mal » par Elon Musk parce qu'elle aurait refusé en octobre une nouvelle enquête nationale sur le sujet, optant pour une enquête par les autorités locales d'Oldham. Il a dénoncé « ceux qui propagent mensonges et désinformation » et « ne sont pas intéressés par les victimes ». Dans son viseur également, les personnalités politiques qui se saisissent de cette affaire et « sautent dans le train de l'extrême droite ». La leader des conservateurs, Kemi Badenoch, a demandé une « enquête nationale » sur le sujet. Mensonges et désinformation Les accusations contre Keir Starmer se concentrent sur 2009, lorsque la décision avait été prise de ne pas poursuivre des pédophiles présumés à Rochdale, près de Manchester, car les avocats pensaient que les victimes ne seraient pas crédibles. Il n'y a aucune preuve que Keir Starmer ait été au courant des détails de cette affaire. Celle-ci a ensuite été réouverte en 2011 et selon le procureur régional interviewé dans le « Financial Times », Keir Starmer « était 100 % derrière cette décision ». Le Premier ministre et ses défenseurs affirment qu'il a laissé un Crown Prosecution Service bien plus sévère dans ce genre d'affaires, en particulier dans le cas où des considérations raciales pourraient conduire les autorités à ne pas regarder les choses en face. Enquête nationale Une enquête nationale a été lancée en 2015 pour comprendre pourquoi les autorités locales avaient failli aux victimes, qui se comptent au moins en milliers (« des centaines de milliers » de « petites filles britanniques », selon Elon Musk). Le ministre de la Santé Wes Streeting a expliqué que son gouvernement ne voulait pas relancer d'enquête nationale car le temps était venu de la mise en place des recommandations de celle-ci et des enquêtes locales. Ce qu'auraient pu faire les Tories, au pouvoir pendant quatorze ans jusqu'à juillet dernier, a pointé du doigt Keir Starmer. Maigre consolation pour le Premier ministre britannique, qui comptait focaliser l'attention ce lundi sur de nouvelles réformes pour le système de santé, le milliardaire américain en croisade contre le wokisme s'est désolidarisé de Nigel Farage, l'influent leader du parti d'extrême droite Reform UK et nouvel élu à Westminster. « Pas les qualités » pour diriger Reform UK Alors qu'il l'avait rencontré à Mar-a-Lago le mois dernier, chez le futur président américain, Elon Musk vient d'estimer que Farage n'avait « pas les qualités » pour diriger ce parti. Une rumeur circule que le patron de Tesla pourrait financer Reform UK à hauteur de 100 millions de dollars. Nigel Farage n'a pas voulu s'associer à Elon Musk pour défendre Tommy Robinson et accuser la secrétaire d'Etat qu'a défendue Keir Starmer. « Le fait que Musk me soutienne ou soutienne Reform ne veut pas dire qu'en tant que grandes personnes, nous devons être toujours d'accord sur ce que l'autre dit », avait déclaré dimanche Nigel Farage à un média britannique. En ajoutant : « Mais je crois à la liberté d'expression, et je pense qu'il est un héros. »

Automobile : 2025, année de la baisse des prix des voitures électriques

By |January 6th, 2025|Categories: Scoop.it|

L'année 2025 devrait signer la fin de la flambée des prix dans l'automobile. Analystes et acteurs du secteur s'accordent sur le sujet. Concurrence accrue, obligation de vendre davantage de voitures électriques, baisse des ventes… L'âge d'or des constructeurs a bien pris fin. Au bénéfice du consommateur ? La période post-Covid, ses pénuries et ses perturbations de la chaîne logistique créant un manque de voitures à vendre, a permis aux marques d'augmenter leurs prix comme jamais. Cette folle flambée s'est éteinte en 2024, ressort-il des déclarations des constructeurs lors des présentations de résultats du troisième trimestre. Mieux encore pour les clients, les ristournes ont augmenté pour relancer les ventes, premier mouvement pouvant indiquer une baisse à venir des prix catalogue. « Durant les douze derniers mois, les incitations ont augmenté pour toutes les motorisations en France », relève Jato Dynamics dans une étude publiée mi-décembre. « Pousser la tôle » Dans le détail, les remises se sont envolées de 7 % pour les voitures électriques ou hybrides rechargeables, et de 10 % pour les essences ou diesel. « L'envolée des prix des véhicules thermiques vient contredire la pensée commune selon laquelle c'est l'arrivée des 'watture' qui alimente le problème d'accessibilité des modèles en Europe », insiste Felipe Munoz, chez Jato Dynamics. L'an prochain, les clients pourraient profiter d'une baisse des prix catalogue. « En 2025, il faudra faire le bilan du mantra 'la valeur et les marges plutôt que les volumes' », prédisent les analystes d'HSBC dans une note publiée en début de semaine. LIRE AUSSI : ANALYSE - L'inévitable saignée sociale de l'automobile européenne EXCLUSIF - Voitures électriques : le gouvernement rabote dès à présent le bonus à l'achat Beaucoup d'investisseurs anticipent un effondrement de la discipline de tenue des prix, avec l'accroissement des risques macroéconomiques, le ralentissement de la demande et l'impératif de 'pousser' à la vente de voitures électriques pour respecter la législation CO2. Les hausses de tarifs de plus de 20 % pratiquées à la faveur de la sortie du Covid, ont eu pour conséquence d'atrophier de l'ordre de 20 % également le marché des voitures neuves. Les analystes de Morgan Stanley observent ainsi que l'accessibilité financière des voitures n'a jamais été si basse depuis 2008. « Les prix doivent baisser pour retrouver les volumes prépandémiques, mais c'est un processus graduel », expliquent-ils. Les constructeurs doivent retrouver des volumes afin de faire tourner davantage leurs usines. Matières premières moins coûteuses Et c'est particulièrement vrai pour les véhicules électriques. « Les concessions auto hébergent déjà une large gamme, et les prix pourraient diminuer si les consommateurs ne recouvrent pas bientôt leur appétit pour ces modèles », estiment les analystes de HSBC. Ils tablent sur une baisse supplémentaire de 5 à 10 points des tarifs de ces véhicules, qui viendront s'additionner aux ristournes de 10 % déjà observées aujourd'hui. Outre la nécessité de faire tourner leurs lignes de production, les constructeurs doivent diminuer de 15 % leurs émissions de CO2 l'an prochain en Europe. Cela passe par une hausse conséquente, mais différente pour chaque constructeur, de leurs ventes de voitures électriques. « L'industrie automobile doit se mettre en ordre de marche pour respecter ses objectifs, ce qui pourrait potentiellement déboucher sur une guerre des prix dans l'électrique, ce qui ne sera pas sans effet sur leurs profits », préviennent les analystes d'UBS. Dans ce contexte, la baisse des coûts des matières premières et des prix des batteries devrait toutefois donner un peu d'air aux industriels, de l'ordre de 100 à 200 euros d'économies par véhicule, ont calculé les mêmes analystes. Bonus écologique limité En France, la séquence de baisse pourrait être intense en début d'année. L'enveloppe budgétaire du bonus écologique sera pour la première fois « fermée ». En clair, lorsque l'Etat aura déboursé l'équivalent de 700 millions d'euros d'aides à l'achat, il fermera le robinet de subventions. « Les constructeurs sont incités à se montrer commercialement agressifs dès le début de 2025, avant que les fonds publics ne s'assèchent », prévient Michael Foundoukidis, analyste chez Oddo. Reste que diminuer les prix de ventes aura des effets sur les valeurs de revente des véhicules, crucial pour les profits des concessionnaires et des constructeurs. Ces derniers pourraient donc appuyer le moins possible sur le levier des prix, utilisant à la place les outils financiers à leur disposition et désormais prisés des particuliers comme des entreprises, c'est-à-dire la location avec option d'achat (LOA) ou la location longue durée (LLD). Faciliter le financement « Nous prévoyons que les constructeurs continuent d'utiliser à plein leurs filiales de financement pour rendre leurs véhicules moins onéreux pour les clients tout en maintenant le prix facial de leurs véhicules et en conservant leurs marges opérationnelles, détaillent les analystes de Morgan Stanley. Cela aura toutefois un impact sur les indicateurs financiers des groupes. » Quant aux prix des voitures thermiques, quelques-uns parient… sur une hausse des prix. Ceux-ci pourraient augmenter afin de dissuader les clients de se tourner vers ces modèles émetteurs de CO2, tout en augmentant la marge par véhicule.

Le juteux business du tether, l’autre dollar

By |January 5th, 2025|Categories: Scoop.it|

C'est une crypto qui ne fait pas la une des journaux. Ses cours ne s'enflamment pas aux moindres déclarations de Donald Trump. Et pour cause, la valeur de l'USDT, que gère Tether, entreprise qui croule sous les profits (6,2 milliards de dollars en 2023), est alignée sur le dollar. LA NEWSLETTER ÉCONOMIE Tous les jeudis à 17h Recevez le meilleur de l’actualité économique. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. L'USDT, troisième crypto après le bitcoin et l'ethereum, est ce que l'on appelle un « stablecoin ». Comme les autres monnaies électroniques, elle est inscrite sur des blockchains même si elle est gérée de manière tout à fait différente. Dans ce cas, pas de mineurs qui rivalisent pour obtenir des bitcoins toutes les dix minutes. Un gros matelas de réserves en dollars Pour maintenir la parité avec le dollar, la méthode, sur le papier, est simple. Quand un client apporte un dollar, on crée un USDT, en sens inverse si un dollar est retiré on en brûle un. Pour que la confiance règne, il faut s'assurer que Tether, la société responsable du « stablecoin », possède une couverture parfaite grâce à des réserves rapidement mobilisables : la capitalisation de l'USDT tourne autour de 220 milliards de dollars avec des contreparties en cash, bitcoins, or, obligations et surtout dans une masse énorme de bons du Trésor américain (au moins 81 milliards dollars) dont Tether est en fait l'un des plus gros détenteurs privés. Comment être sûr que les USDT sont suffisamment gagés ? Pendant longtemps le doute a travaillé les membres de la communauté crypto. Les autorités boursières américaines ont même infligé il y a trois ans des amendes à Tether (pour un total de plus de 50 millions de dollars) pour l'obliger à plus de transparence. Tether a été fondé par un trio d'Américains parmi lesquels Brock Pierce, acteur de cinéma dans ses jeunes années reconverti dans les affaires où il n'a pas que des amis. Tether n'est pas cotée en Bourse et une part de mystère plane toujours sur l'entreprise avec des holdings à Hongkong et Singapour et un relais aux îles Vierges britanniques. Archives Quand le bitcoin sort de la clandestinité Pour ne rien arranger, le Wall Street Journal a récemment révélé qu'un procureur du District Sud de New York avait ouvert une enquête sur des rumeurs laissant entendre que des échanges d'USDT auraient servi à des trafics de drogue, au crime organisé, au terrorisme, et auraient profité à des délinquants cyber. Rumeurs non confirmées. Le PDG de Tether, Paolo Ardoino, un Génois passionné de codage et d'IA, a opposé un vigoureux démenti à ces allégations. Lors d'une conférence en octobre à Lugano, il a rappelé que Tether faisait tout son possible, en collaborant avec le FBI et le département américain de la Justice, pour juguler les dérives. Pour lui les fraudes commises avec l'USDT sont « une goutte d'eau dans l'océan » par rapport aux malversations commises avec le dollar. De toute façon a-t-il ajouté : « Si les États-Unis veulent nous tuer, ils peuvent appuyer sur un bouton […] Nous n'allons pas les combattre. » La possibilité d'une offensive de la justice américaine en décembre a fait trembler les marchés de toutes les cryptos, même le bitcoin a cédé du terrain. C'est que Tether est « to big to fail ». Chaque jour les volumes échangés en USDT (190 milliards de dollars) représentent trois fois ceux enregistrés sur le bitcoin. Les transactions seraient supérieures à celles du réseau classique de Visa. Les « stablecoins » ont deux usages essentiels. Ils sont une solution d'attente pour les investisseurs en cryptos qui passent d'une monnaie à l'autre. « Les “stablecoins” sont indispensables à l'écosystème », explique Thibaut Boutrou de Meria. Ils mettent en fait de l'huile dans les multiples rouages de l'univers crypto. Autre usage sensible, dans les pays où l'usage du dollar est entravé (Iran, Venezuela, Russie…), l'USDT permet en un clic de transférer des sommes à l'étranger ou, à l'inverse, d'en recevoir. Comme sa valeur est relativement stable il peut être préféré au bitcoin trop volatile. Déjà 7,7 milliards de dollars de bénéfices en 2024 Aujourd'hui, l'USDT, avec 70 % du marché, est, de loin, le premier « stablecoin ». Son concurrent, l'USDC de Circle par opposition au flou qui entoure l'image de Tether, s'efforce de donner une image de transparence. Ainsi, Circle a obtenu l'agrément du Canada et de l'Europe que Tether a délibérément ignoré. Pour les autorités américaines, peu importe que Tether et Circle soient en concurrence directe. Ce qui leur importe c'est que pratiquement 100 % du marché sont des « stablecoins » dollars. Le Trésor US place ainsi plus facilement ses bons du Trésor, à un moment où la Chine ne fait pas mystère qu'elle veut, au contraire, en céder… À lire aussi Le bitcoin, « trumpomonnaie » L'existence des « stablecoins » dollars écarte aussi une menace à laquelle les autorités américaines avaient mis fin brutalement en 2022. À l'époque, Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook (aujourd'hui Meta), appuyé par d'autres investisseurs (Uber, Lyft, Iliad, Coinbase…), avait installé une équipe à Genève censée créer une cryptomonnaie. Le Libra, dénommé ensuite en Diem, devait, au final, être indexé sur le dollar. Les autorités américaines ont tout fait pour bloquer une initiative qui visait à créer une monnaie privée assise sur les deux milliards de clients du réseau social. Ancien de Pay Pal, David Marcus, l'architecte du projet Libra vient tout juste de révéler comment Washington s'y est pris pour casser le projet : il a tout simplement menacé de sanctions les banques associées au projet, un « assassinat politique à 100 % ». À découvrir Le Kangourou du jour Répondre Reste une question, qu'est-ce qui aujourd'hui empêcherait un Amazon ou un Meta de reprendre une initiative type Libra ? Mauvaise pioche nous dit Claire Balva de Deblock : « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour des Gafam de créer leur propre monnaie. Avec les “stablecoins” les monnaies crypto indexées sur le dollar sont déjà là. » Ce dont ne peut que se réjouir Tether. Ses affaires vont bien, très bien même. Rien que pour les trois premiers trimestres de cette année l'entreprise affiche un bénéfice de 7,7 milliards de dollars. Des niveaux dignes de Goldman Sachs ou de Black Rock, mais avec seulement une centaine d'employés. L'argent afflue tellement que l'entreprise investit dans des terrains agricoles, dans les biotechnologies, les micro-processeurs, la production d'énergie… Une abondance, due pour une grosse part à la hausse des taux d'intérêt qui redescendront sûrement. Pas suffisamment cependant pour dissuader Paolo Ardoino, son PDG, d'éviter de tomber sous les foudres de la justice américaine.

Naissance d’un nouveau géant des télécoms en Italie

By |January 3rd, 2025|Categories: Scoop.it|

Fastweb + Vodafone, c'est le nom du nouveau géant des télécoms né du rachat de Vodafone Italia par l'opérateur Swisscom. La finalisation de cette opération à 8 milliards d'euros, initialement prévue au premier trimestre 2025, a été annoncée en avance le 31 décembre. « Nous ouvrons une nouvelle ère des télécoms en Italie, en unissant les forces et les infrastructures de deux entreprises parfaitement complémentaires, a déclaré Walter Renna, le patron du nouveau groupe : Vodafone Italia avec son réseau mobile et Fastweb avec son réseau internet à large bande ». L'acquisition de Vodafone Italia, numéro deux du marché, permet à Swisscom, actuellement numéro quatre, de devenir le deuxième plus gros opérateur de télécoms du Sud des Alpes, derrière TIM (Telecom Italia), avec un chiffre d'affaires combiné d'environ 7,3 milliards d'euros par an et un Ebitda de 2,4 milliards d'euros. Le nouvel ensemble gérera un total de plus de 20 millions de lignes mobiles, de 5,6 millions de lignes fixes et un réseau qui s'étend sur 74.000 kilomètres, dont la moitié en fibre FTTH, un marché sur lequel il devient leader. Les marques commerciales Vodafone et Fastweb seront conservées, annonce le groupe. Les synergies de la fusion sont estimées à 600 millions d'euros environ, à partir de 2029. Guerre des prix Le processus d'intégration va débuter dès cette année 2025, avec le transfert des clients mobiles de Fastweb sur le réseau de Vodafone, et inversement pour le fixe. La fusion juridique interviendra fin 2025 et ne devrait pas poser de problème pour les deux sociétés basées à Milan. « Notre objectif est de devenir numéro 1 sur tous les segments du marché et notamment les nouveaux, comme les data centers, l'intelligence artificielle ou la cybersécurité », promet Walter Renna le directeur général de Fastweb + Vodafone.

Comment les chefs d’entreprise utilisent leurs notes de frais pour payer moins d’impôts

By |January 3rd, 2025|Categories: Scoop.it|

Certains se souviennent peut-être que Carlos Ghosn avait fait payer, par la société Renault-Nissan dont il était alors le patron, une fête fastueuse pour son anniversaire au château de Versailles en 2014. Les arrangements du magnat de l’automobile avaient défrayé la chronique en raison du montant en jeu (533 434 euros) et de la notoriété du groupe. Il était toutefois loin d’être le seul chef d’entreprise à faire passer ses dépenses personnelles en frais professionnels. C’est ce que montre une enquête réalisée par David Leite, chercheur à la Paris School of Economics (PSE), en lien avec le World Inequality Lab. A partir d’un panel de 30 000 Portugais passés du statut d’employé à celui de patron (le plus souvent propriétaires de leur entreprise) entre 2016 et 2019, il montre qu’une part substantielle de leurs dépenses personnelles est transférée vers les entreprises. Une pratique d’évitement fiscal déjà révélée dans plusieurs autres études (ici et ici par exemple), qui est également d’usage en France. Au Portugal, les systèmes de sécurité sociale sont distincts entre salariés et dirigeants d’entreprise. Cela a permis à David Leite de déterminer la date du changement de statut et observer l’évolution de leur consommation. Un mois après le passage d’employé à patron, leurs dépenses personnelles diminuent de 19 %. Un an après, la baisse est de 36 %. En devenant chef d’entreprise, peut-être devient-on moins dépensier après tout ? Ce n’est pas la conclusion de David Leite qui interprète plutôt ces résultats comme « le pendant du transfert des dépenses personnelles vers l’entreprise sous la forme de dépenses professionnelles ». Cela notamment parce que la consommation de ces nouveaux patrons diminue essentiellement sur des postes à la limite entre le personnel et le professionnel (supermarché, essence, hôtels et restaurants…). A l’inverse, les dépenses qui peuvent difficilement passer pour des achats professionnels (services de santé, activités sportives et culturelles, charges liées au logement…), ne réagissent pas au changement de statut. Restaurants et nuits d’hôtel au frais de l’entreprise Les chefs d’entreprise utiliseraient également la carte bleue de leur société pour les dépenses de leur conjoint, qui diminuent de 7 % un mois après le passage d’employé à patron et 12 % un an plus tard. Même chose concernant le foyer dans son ensemble. Quand un salarié devient patron, son niveau de dépenses personnelles baisse nettement Evolution du niveau des dépenses personnelles mensuelles avant et après le passage du statut de salarié à celui de patron (Portugal, 2016-2019) gr1.png Source : e-Fatura, IRS, social security records, 2016–2019 / David Leite https://shorturl.at/FNYlF Facebook Twitter Et comme Carlos Ghosn, ils ne se priveraient pas non plus de faire payer leur anniversaire par leur société. En effet, les dépenses des entreprises observées dans cette étude pour les hôtels et restaurants augmentent de 9,8 % durant le mois d’anniversaire du propriétaire-dirigeant, et de 6,1 % le mois de celui du conjoint. Coïncidence ? Sûrement pas. D’abord parce que la variation est importante, ensuite parce que l’on n’observe pas de tel changement lors du mois d’anniversaire d’autres employés des mêmes entreprises, sélectionnés au hasard. Entreprises : des dépenses d’hôtellerie et de restauration qui font un bond au moment de l’anniversaire du patron... Evolution des dépenses d'hôtellerie et de restauration des entreprises autour de l'anniversaire du dirigeant ou d'un salarié gr2.png Source : e-Fatura, IRS, social security records, 2016–2019 / David Leite https://shorturl.at/FNYlF Facebook Twitter ... Ou de son conjoint Evolution des dépenses d'hôtellerie et de restauration des entreprises autour de l'anniversaire du conjoint du dirigeant ou de celui d'un salarié gr3.png Source : e-Fatura, IRS, social security records, 2016–2019 / David Leite https://shorturl.at/FNYlF Facebook Twitter « Et alors ? C’est leur boîte après tout, c’est eux qui en paieront le coût », pourrait-on rétorquer. Un raisonnement biaisé, car en fait c’est surtout l’Etat qui trinque. Plus de frais professionnels, c’est moins de recettes fiscales En effet, en faisant passer leur consommation pour des frais professionnels, ils ne paient pas la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), déduite pour les achats réalisés dans le cadre de l’activité d’une société. Cela leur permet aussi d’augmenter artificiellement les coûts de l’entreprise, ce qui réduit le bénéfice et donc l’impôt sur les sociétés, calculé en pourcentage des bénéfices réalisés. Enfin, le chef d’entreprise doit en principe se verser une rémunération pour, ensuite, la dépenser. S’il esquive cette étape en payant directement avec sa boîte, il évite également les impôts sur les dividendes et/ou le salaire, selon le mode de rémunération. « Faire passer la consommation par l’intermédiaire de l’entreprise permet d’éviter presque tous les principaux impôts des systèmes fiscaux modernes, quelle que soit l’importance des bases d’imposition », signale ainsi David Leite. Selon son évaluation, entre la réduction des dividendes et l’évitement de la TVA1, cette stratégie d’évitement fiscal aurait coûté aux finances publiques portugaises 2,2 milliards d’euros, soit 1 % du produit intérieur brut (PIB) du Portugal, en 2019. Un montant loin d’être négligeable, surtout en comparaison des pertes de recettes liées à l’évasion fiscale « classique ». Ces dernières ont par exemple été estimées à 0,62 % du PIB au Portugal par l’économiste Gabriel Zucman. Malgré ce niveau très important, « mon estimation est une fourchette basse du montant des pertes de recettes publiques », précise David Leite. Il ne prend pas en compte ici l’effet des économies réalisées sur l’impôt sur les sociétés. Par ailleurs, il estime dans son étude que les revenus des entreprises sont versés sous forme de dividendes. Or, les dirigeants peuvent se rémunérer sous forme de salaire, soumis à la fois à l’impôt sur le revenu et aux cotisations de sécurité sociale. Ce qui pourrait encore faire gonfler la note pour l’Etat. Ce stratagème n’est donc pas anodin, d’autant plus qu’il n’est pas très compliqué à mettre en place et reste relativement difficile à détecter et à sanctionner car la limite entre dépenses personnelles et professionnelles est parfois fine. Cela avait failli marcher pour Carlos Ghosn, qui avait tenté de faire passer sa fête d’anniversaire pour une soirée d’entreprise.

Usure accélérée d’un moteur P&W : les compagnies exploitant l’A220 dans l’inquiétude

By |January 3rd, 2025|Categories: Scoop.it|

Les compagnies aériennes exploitant des Airbus A220 équipés de moteurs Pratt & Whitney (P&W) – dont Air France et Air Austral – ont de bonnes raisons de s’inquiéter. Les opérations de maintenance du motoriste prennent beaucoup de retard, du fait d’une usure accélérée des moteurs PW1000 GTF, lesquels équipent des A220 mais aussi des A320neo et Embraer E2. Un retrofit est prévu par P&W pour résoudre ces problèmes, mais pas avant 2027… A cela s’ajoutent des défaillances sérieuses constatées sur ces moteurs. L’un d’eux, selon Swiss, serait «tombé en panne de manière soudaine et inattendue» sur l’un de ses vols le 23 décembre dernier, ayant provoqué un atterrissage d’urgence de l’A220 en Autriche. Un steward de la compagnie suisse serait décédé après avoir inhalé des fumées toxiques générées par la panne, douze des 74 passagers et quatre membres d’équipage ayant dû être soignés. Et ces problèmes de moteurs ne sont pas une première : d’autres incidents ont provoqué l’interruption de l’exploitation d’A220 chez Swiss comme chez d’autres compagnies. Mais le transporteur helvétique ne juge aujourd’hui pas nécessaire de clouer au sol des A220 et A320, comme elle l’a fait pour une partie d’entre eux en 2023. Air Baltic vient pour sa part d’annoncer qu’elle allait devoir annuler 4 670 vols sur son réseau l’été prochain. Certains de ses A220, du fait des retards dans la maintenance des moteurs P&W, ne pourront plus voler pendant plusieurs mois. Une vingtaine de lignes devraient être totalement suspendues et une autre vingtaine subiront une réduction des fréquences (les dessertes de Paris ne sont pas concernées). La compagnie balte, qui opère depuis Riga, Tallinn, Vilnius et Tampere, exploite une flotte de 49 A220-300, et attend la livraison de 41 autres. Plus globalement, de nombreuses compagnies aériennes sont obligés d’immobiliser leurs A220-300, dont Egypt’Air, Air Sénégal et Air Tanzania. Air Austral a dû clouer au sol deux de ses trois A220 cet été. Idem pour Air France avec plusieurs de ses A220-300, un avion qu’elle a choisi pour remplacer ses A318 et A319. Sa flotte compte actuellement 39 appareils de ce type pour 68 commandes fermes auprès d’Airbus. 

Load More Posts