Clap de fin pour Eversy, la start-up de Mounir Mahjoubi
« Eversy, c'est fini. Et on vous remercie pour tout. » L'ancien secrétaire d'Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, a annoncé il y a quelques jours sur LinkedIn la fermeture de la plateforme de seconde main multiproduits qu'il avait lancée en mars dernier avec ses deux associés Thomas Papadopoulos et Ariane Vandenesch . « Le voyage d'Eversy a été riche en apprentissages et découvertes. Même si nous n'avons pas rencontré le public espéré et malgré l'absence d'investissements financiers extérieurs, chaque pivot, chaque défi rencontré a été une occasion d'apprendre, de grandir et d'affiner notre compréhension du marché », a écrit le dirigeant. Eversy s'était lancé dans la location de vacances, la mobilité durable (vélos, scooters…) et la décoration. Des segments dans lesquels la concurrence est rude (Airbnb, Leboncoin, Selency, Upway…) et les acteurs sont bien financés, ce qui leur permet de booster leurs dépenses en marketing. La start-up française misait sur deux facteurs différenciants : la sécurité - il était obligatoire de décliner son identité pour acheter ou vendre un produit - et une commission plus faible. L'argument de la faible commission Certaines plateformes multiplient les frais : commission pour le vendeur, commission pour l'acheteur, les frais de service… Sans compter l'affichage en hors taxes pratiquées par certaines d'entre elles et qui peut tromper le consommateur. Pour un achat de 100 euros par exemple, Eversy prélevait 7,2 % TTC contre 21,4 % pour Airbnb, 39 % pour Abritel ou encore 32,9 % pour Selency. LIRE AUSSI : Mode : pourquoi les start-up misent (encore) sur la seconde main Six chiffres révélateurs de la folie de la seconde main Autre critère important pour mettre en vente sur Eversy : la fabrication, la qualité et des critères environnementaux (pour la mobilité, pas de scooter thermique par exemple). Mais malgré ces arguments, il était difficile de se frotter à ces acteurs qui sont bien ancrés dans la tête des consommateurs. « La base d'une marketplace est que l'offre fait la demande. En dehors de ça, c'est difficile de lutter juste sur les commissions », souligne Marc Ménasé, fondateur du fonds de capital-risque Founders Future. Certaines plateformes ont baissé leur prix depuis comme Selency (décoration) dont la commission de vente est passée de 25 à 15 %. « 100.000 produits déjà en ligne ont été concernés par notre baisse de commission et ont donc vu leur prix baisser d'au moins 10 % », indique la plateforme sur son site. Mounir Mahjoubi n'en est pas à son premier échec ni à son premier succès. « La vie entrepreneuriale n'est pas un long fleuve tranquille, en vingt ans, il s'agit de la sixième entreprise que je crée et je suis à parité entre les succès et les échecs. Et je peux dire qu'à chaque fois, j'ai beaucoup appris et surtout, j'ai rencontré des gens exceptionnels », a-t-il écrit sur LinkedIn, en référence notamment à La Ruche qui dit Oui ! et l'agence Mounir & Simon. L'ancien secrétaire d'Etat au Numérique va se consacrer à un autre sujet : l'intelligence artificielle. « Mes dernières expériences m'ont convaincu que ce que nous vivons depuis un an constitue un changement radical de paradigme pour notre économie et pour la société. Je vais donc mobiliser mon expérience et ma maîtrise des enjeux pour participer et structurer ce changement. Les besoins sont infinis », estime-t-il. Contacté, Mounir Mahjoubi n'a pas donné suite à notre demande d'interview.
Amazon ouvre une boutique d’occasions à Londres jusqu’au 12 décembre
Amazon ouvre une boutique de la deuxième chance à Londres où on peut acheter des produits d’occasion d’Amazon à prix réduit, au Centre Brunsweek. Le magasin est ouvert du 27 novembre jusqu’au 12 décembre 2023. Un magasin situé au centre Brunswick dans le centre de Londres On y trouve des articles retournés, remis à neuf avec jusqu’à 50 % d’économies par rapport aux prix de vente. Le nouveau magasin est situé au Brunswick Centre, dans le centre de Londres, et propose une large gamme de produits retournés. Les clients peuvent acheter des appareils de cuisine et électroménagers, des livres, des jeux et jouets. Ce magasin vient en complément de Amazon Second Chance qui propose des produits retournés toute l’année en ligne et qui fournit également aux clients des informations sur la réparation, le recyclage et l’échange de produits électroniques. Amazon a fait don de 4 000 produits qui seront présentés dans la boutique de la Seconde Chance, y compris des produits de qualité d’occasion, en boîte ouverte et remis à neuf provenant d’Amazon. On y trouve des Echo, Kindle et Ring Doorbell On y trouve 300 appareils Amazon Echo, Amazon Kindle et Ring Doorbell remis à neuf. Le magasin dispose également d’une zone de réparation où les clients peuvent participer à des ateliers de réparation. Des intervenants de GXO ServiceTech, l’un des principaux partenaires de réparation d’Amazon au Royaume-Uni et en Europe, enseigneront aux clients comment réparer les ordinateurs portables et appareils électroménagers cassés
L’intelligence humaine n’a rien d’un artifice
Dans la vie, comme en entreprise, nos décisions sont le fruit d’une étonnante alchimie entre un peu de raison et beaucoup d’émotions. Alors que l’intelligence artificielle nous offre la performance et la pertinence de ses calculs, elle ne peut pourtant rivaliser avec celle, plus sensible et résonnante, de nos interactions, rappelle Matthias Leridon, président de Tilder. Un article à retrouver dans la revue 44 d’INfluencia. Mai 1997, New York. Gary Kasparov, la tête entre les mains, vient de perdre sa deuxième partie d’échecs contre l’ordinateur Deep Blue. Pour la première fois dans l’histoire, la machine a dépassé l’homme à ce jeu, ce « combat » d’intelligence, où l’on croyait que la capacité de jugement et d’adaptation au changement du cerveau humain était difficilement égalable. Aujourd’hui, n’importe quel ordinateur peut battre n’importe quel humain à n’importe quel jeu, aussi complexe fût-il. Heureusement, étant donné les sommes d’argent, l’énergie et… l’intelligence qui ont été investis dans ces développements technologiques. La défaite de Kasparov a suscité de nombreuses réactions. L’intelligence humaine serait-elle définitivement dépassée, reléguée au rang d’usager de machines de plus en plus intelligentes, capables de mémoriser, de s’adapter et d’apprendre de leurs erreurs – ce qu’on nomme le machine learning ? Le pouvoir de la relation, la puissance des non-dits En posant la question ainsi, on se trompe de problème. Un élément-clé passe trop souvent sous les radars des conversations de comptoir sur la puissance de l’IA. En effet, pourquoi joue-t-on aux échecs ? D’abord, voire surtout, pour s’amuser. Pour retirer un plaisir intellectuel et émotionnel de l’effort que le jeu demande. La machine, elle, ne joue pas ; elle exécute. Face à elle et avec elle, un humain peut bien sûr prendre du plaisir à jouer. Mais tous les signaux de communication non verbaux qui font le sel des interactions humaines – les silences, les sous-entendus, les jeux de regards – seront par définition absents ici. D’un côté, l’intelligence artificielle de la machine. De l’autre, l’intelligence relationnelle que les humains mobilisent dans leurs interactions. La capacité de « programmation de l’humour » reste à démontrer. Le plaisir du jeu repose sur des mécanismes qui n’ont rien à voir avec la puissance de calcul. Il ne peut être ni répliqué, ni rentré dans un algorithme, ni artificialisé. Les moments de silence entre deux êtres humains sont riches de sens, de sous-entendus et d’émotions. Peut-on en dire autant des moments de silence avec un Chatbot ? Bien sûr, le développement actuel des « large language models » est spectaculaire. Il permettra bientôt aux machines de singer la moindre de nos émotions, de réagir avec nuance, finesse, peut-être même un jour avec humour – même si ce dernier point reste moins sûr, car la capacité de « programmation de l’humour » reste à démontrer. Aucune phrase ne nous fait rire hors du contexte qui la porte. L’humour repose sur l’interaction entre une personne qui ose essayer de faire rire et une autre qui réagit à cette tentative. Décider, c’est aussi (surtout ?) ressentir L’IA et l’intelligence relationnelle ne sont pas fongibles. Ces deux concepts s’appuient sur deux compréhensions différentes du mot « intelligence », aux implications très différentes. L’intelligence qu’on qualifie d’artificielle tire le sens de ce mot du côté du calcul, de la performance et de la puissance de compréhension. L’intelligence relationnelle dont je parle se situe du côté du jugement, de l’interaction sensible et de l’interprétation. Mais aussi du côté de la faculté de décision. En accompagnant des dirigeantes et des dirigeants d’entreprises, d’associations ou d’institutions, j’observe que l’intelligence relationnelle est une compétence managériale irremplaçable. Une décision stratégique, qui détermine le sort et le sens d’un groupe humain, pourra toujours être informée au préalable par des compilations de données. Mais elle ne pourra jamais être remplacée par elles. Pour fixer un cap, il faut s’appuyer sur une conviction qui s’incarne dans la vision et la parole d’un leader qui ne peuvent être réduites à un calcul, aussi précis soit-il. Dans le management, on demande d’un dirigeant qu’il s’engage personnellement, qu’il investisse émotionnellement sa relation avec l’entreprise et son écosystème. Cette compétence mobilise ce qu’on appelle l’intelligence relationnelle. Celle qui vous procure des émotions au premier contact, à la première poignée de main, au premier regard. Celle qui nous fait aller les uns vers les autres. Celle qui nous donne l’impression de multiplier nos forces plutôt que de les additionner pour avancer collectivement. Dans beaucoup de secteurs, l’intelligence artificielle représente une formidable opportunité pour consolider ou transformer une activité dans les années à venir. Mais au quotidien, aucune entreprise ne pourrait fonctionner sans l’intelligence relationnelle de toutes les personnes qui la composent. Cette intelligence-là, qui n’est pas fondée sur la performance mais sur la qualité de l’écoute, l’intensité des rapports humains et la force de la présence réelle, échappe par nature et par essence aux algorithmes.
Danone en passe de céder Michel et Augustin à l’italien Ferrero
Fini l'aventure Michel et Augustin pour Danone. Le géant du yaourt, qui a décidé de se séparer de cette marque, est entré en négociations exclusives avec l'italien Ferrero, propriétaire de Nutella, en vue de sa cession. « 'Les trublions du goût' ne réalisent pas la croissance suffisante au regard du programme de relance Renew de Danone. Nous voulons nous concentrer sur les activités gagnantes », rappelle le groupe. La marque, connue pour ses biscuits, ses yaourts à boire et ses desserts ne fabrique rien. Ses produits sont élaborés par d'autres. « Michel et Augustin est une marque très appréciée, mais elle ne correspond pas aux priorités d'investissement », enfonce Jürgen Esser, le directeur financier de Danone. Michel et Augustin avait, il est vrai, quelque chose d'incongru dans le portefeuille du géant laitier, qui semblait avoir définitivement tourné la page du biscuit en 2007 en vendant Lu à l'américain Kraft Foods (devenu Mondelez en 2012) pour un montant de 5,3 milliards de dollars. LIRE AUSSI : Danone veut revenir à une croissance rentable et durable Avec WhiteWave Foods, Danone veut devenir le leader mondial du bio « Nous poursuivons la revue de notre portefeuille », dit encore Danone. De la même façon que « nous avons mis en vente Horizon organique et Wallaby en janvier dernier, nous allons céder Michel et Augustin ». Ces deux entreprises américaines, qui faisaient partie de WhiteWave, un groupe dédié au bio et aux productions végétales n'ont à ce stade, d'ailleurs, pas trouvé preneur et les discussions se poursuivent. Ferrero, un gros acteur du biscuit Danone est monté au capital de Michel et Augustin en deux temps. Il a repris une première partie de 40 % en 2016 à Artemis, le holding de la famille Pinault, via le fonds Danone Manifesto. Puis le reste en 2020. La marque, qui n'a jamais été consolidée dans les comptes du groupe, avait gardé une relative autonomie. Danone l'a néanmoins fortement internationalisée en la commercialisant aux Etats-Unis, à Shanghai et Hong Kong, sachant qu'elle était déjà présente en Belgique, en Allemagne et en Suisse. Il a également contribué à la création de versions végétales de ses yaourts à boire et de sa mousse au chocolat. L'acquisition de Michel et Augustin par Ferrero semble plus cohérente. Le groupe italien est devenu un acteur important du biscuit au cours des huit années écoulées, multipliant les opérations de croissance externe et les lancements dans ce domaine pour diversifier la consommation de sa pâte à tartiner Nutella. Ferrero a lancé son premier biscuit au Nutella en France en 2016 avec un succès immédiat. Dès 2017, il totalisait 60 % de la croissance de la catégorie sur le marché hexagonal. L'entreprise d'Alba s'est offert les biscuits Delacre en 2016, puis les biscuits Kellogg's en 2019 pour 1,15 milliard de dollars . Une opération qui lui a permis de faire un bond significatif aux Etats-Unis. Des lancements ont suivi en France avec Kinder Cards et Kinder Cerealé, pour le petit-déjeuner.
Au Japon, de la bouse de vache à la conquête de l’espace
Le Japon a potentiellement ouvert un nouveau chapitre de son histoire spatiale jeudi avec l'essai réussi d'un moteur de fusée alimenté uniquement par une énergie produite localement: de la bouse de vache. Ce test a vu un moteur propulser horizontalement une flamme bleue et orange d'une dizaine de mètres pendant quelques secondes par la porte ouverte d'un hangar du bourg de Taiki, sur l'île septentrionale de Hokkaido. Le biométhane liquide nécessaire à l’expérience a été fabriqué à partir des "contributions" des bovins de deux producteurs laitiers locaux, précise Takahiro Inagawa, patron de la société japonaise Interstellar Technologies. "Nous faisons cela non seulement parce que c'est bon pour l'environnement, mais aussi parce qu'il peut être produit localement, qu'il est très rentable et que c'est un carburant très performant et d'une grande pureté", dit M. Inagawa à l'AFP. "Nous sommes la première entreprise privée à le faire", ajoute-t-il. "Je ne pense pas qu'il soit exagéré de penser que cela sera reproduit dans le monde entier." Interstellar espère envoyer des satellites dans l'espace grâce à ce carburant, et s'est associée à la société Air Water, productrice de gaz industriels, qui travaille avec des agriculteurs locaux disposant d'équipements pour transformer la bouse de vache en biogaz. PUBLICITÉ Takahiro Inagawa, patron de la société japonaise Interstellar Technologies, dans la salle de contrôle de l'entreprise, le 7 décembre 2023 à Taiki, dans la préfecture d'Hokkaido, au Japon (AFP - Philip FONG) "Le Japon, pauvre en ressources, doit dès maintenant s'assurer une source d'énergie neutre en carbone sur son territoire", estime Tomohiro Nishikawa, un ingénieur du groupe nippon de gaz industriels Air Water. "La matière première issue des vaches de cette région a un potentiel énorme. Si la situation internationale devait évoluer, il est important que le Japon" dispose d'une telle source d'énergie, selon lui. Le biométhane de Air Water est déjà utilisé par une laiterie locale et d'autres usines, pour le chauffage d'habitations et pour alimenter camions et navires dans le cadre de programmes pilotes.
Wall Street s’arrache Temu, la star montante de l’e-commerce
Son nom est loin d'être aussi connu que celui de son grand rival, Alibaba. Et pourtant, le cours de PDD Holdings, la maison mère des plateformes d'e-commerce Pinduoduo en Chine et Temu à l'international, a connu une ascension fulgurante à Wall Street. C'est l'une des seules valeurs chinoises à trouver grâce aux yeux des investisseurs internationaux cette année. Le cours de PDD Holdings a progressé de 75 % en 2023. C'est mieux que certains des « 7 magnifiques » qui ont électrisé les marchés mondiaux ces derniers mois : Apple, Google et Microsoft ont progressé de 50 % environ. La valorisation du groupe chinois reste certes bien inférieure à celle des géants américains, mais à 190 milliards de dollars, elle vient de dépasser celle d' Alibaba , dont le cours a fondu de 17 % depuis le début de l'année. Plus de 50 millions d'Américains déjà clients La popularité de PDD Holdings auprès des investisseurs doit beaucoup à la croissance folle de sa plateforme d'e-commerce à l'international, Temu. Débarquée il y a un peu plus d'un an outre-Atlantique, elle taille déjà des croupières aux géants du secteur. Les volumes que capte son application correspondent à l'équivalent de 12 % des ventes des supermarchés Target, selon Bloomberg. Ses ventes ont été multipliées par plus de 10 entre décembre 2022 et octobre 2023 et compte plus de 50 millions d'utilisateurs américains actifs chaque mois, selon Sensor Tower. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Temu : pourquoi ce site chinois d'e-commerce cartonne en France La plateforme chinoise est arrivée plus récemment sur le Vieux Continent, mais là aussi elle s'est rapidement fait une place. Depuis son lancement en avril en France, elle est déjà montée à la 35e place des enseignes où les Français ont le plus dépensé au troisième trimestre, selon le magazine LSA. Et à la 11e place des sites d'e-commerce les plus populaires, devant AliExpress (12e), et juste derrière Shein, qui pointe à la 10e position, selon Médiamétrie. Son secret ? Des articles à prix cassé, produits par des usines partenaires avec lesquelles elle entretient des relations de long terme, notamment grâce à sa plateforme soeur Pinduoduo, qui développe ce système depuis des années sur le marché chinois. Un modèle également suivi par Shein , qui vend principalement des articles de mode. Pour encourager ses clients à consommer, Temu est passé maître dans l'art de la « gamification », avec des mini-jeux à foison qui reposent notamment sur les invitations à envoyer à ses contacts. Des pubs durant le Super Bowl Pour amorcer la pompe, la plateforme chinoise ne lésine ni sur la publicité, ni sur les rabais. Elle s'est ainsi offert l'année dernière plusieurs spots durant la grand-messe du football américain, le Super Bowl, où les prix dépassent les 6 millions de dollars pour 30 secondes de diffusion. Elle compte réitérer l'opération cette année, selon le « Wall Street Journal », tout en inondant les réseaux sociaux de ses réclames, principalement Facebook, devant Instagram et YouTube. LIRE AUSSI : Wall Street, PDD Holdings : changement climatique C'est cette recette qui a permis à PDD Holdings de quasiment doubler son chiffre d'affaires au dernier trimestre à près de 69 milliards de yuans (9 milliards d'euros). Mais Temu paie cette croissance au prix fort, avec des pertes de 6 dollars en moyenne par commande aux Etats-Unis, pour un panier moyen de 39 dollars, selon Goldman Sachs. Et les pertes sont plus élevées sur d'autres marchés internationaux, selon la banque. Certes, c'est en suivant ce même modèle que Pinduoduo s'est fait une place en Chine, avant de relever ses prix. « Le groupe est profitable en Chine, et utilise les profits générés sur ce marché pour financer son expansion internationale, mais cette croissance vertigineuse, surtout aux Etats-Unis, risque d'attirer l'attention des régulateurs américains et européens », met en garde Xiadong Bao d'Edmond de Rothschild AM. Face au succès phénoménal de Temu et de Shein, des élus américains évoquent déjà la possibilité d'abaisser la franchise douanière appliquée aux colis en provenance de Chine, actuellement de 800 dollars, qui profite largement à ces plateformes.
L’UE échoue à s’entendre sur la réglementation de l’intelligence artificielle
Ce fut long, âpre et intense. Au terme de près de vingt-quatre heures de négociations, les législateurs européens ont échoué à s'entendre sur un projet de loi visant à réglementer l'intelligence artificielle (IA), le premier du genre au monde. Ce texte, qui a déchaîné les passions bruxelloises ces derniers mois - et même au-delà -, vise à contrôler une technologie présentée par certains comme une menace potentielle pour l'existence de l'humanité. Dans ses grandes lignes, il édicte des règles pour les systèmes d'IA à haut risque, en les classant de faible à inacceptable. Du diagnostic de maladie à l'obtention de crédit, en passant par la conduite autonome de véhicules et le tri de CV, l'IA s'immisce dans tous les secteurs et touche aux droits fondamentaux des citoyens. D'où les débats parfois houleux que le texte a générés. Huis clos Il fait l'objet depuis mercredi soir d'ultimes négociations à huis clos entre le Conseil et le Parlement européen, ainsi que la Commission européenne, destinées à déterminer sa forme finale. Mais aucun accord n'a pu être trouvé, à ce stade, sur l'ensemble du projet de loi, et les discussions ont été reportées à vendredi matin. « Nous avons fait beaucoup de progrès ces dernières heures, reprise des travaux demain, restez à l'écoute ! » a tweeté jeudi Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, l'un de ses architectes. En réalité, il s'agit bel et bien d'un échec. A l'origine, les protagonistes pensaient vraiment pouvoir annoncer un accord sur la version finale du projet de loi jeudi matin. ChatGPT en ligne de mire « Il y a des accords sur certaines parties du texte, relativise l'un d'eux, mais ils sont provisoires, car il faut un accord sur tout, pour pouvoir parler d'accord… » En clair, ce n'est pas parce que certaines parties du texte semblent acquises, que les législateurs ne reviendront pas dessus vendredi. Ceux-ci seraient notamment parvenus à tracer les grandes lignes d'un accord sur la question épineuse de la réglementation de l'IA générative - les systèmes comme ChatGPT -, jusqu'ici principal point de blocage. Il prévoirait un modèle à plusieurs niveaux de régulation et des contraintes plus fortes pour les systèmes les plus puissants. Il réconcilierait ainsi le Parlement et de nombreux chercheurs, partisans d'un encadrement spécifique et ceux en faveur d'une autorégulation - France, Allemagne et Italie - redoutant que des règles trop strictes ne tuent les start-up européennes pouvant potentiellement rivaliser avec OpenAI ou Google. LIRE AUSSI : Intelligence artificielle : ultime phase de négociations entre les législateurs européens L'Europe franchit un nouveau pas dans la régulation de l'intelligence artificielle « Beaucoup de sujets conflictuels ont été transférés des articles vers les considérants [lesquels permettent de préciser l'intention du législateur] », pointe une source au fait des discussions. « On pourrait utilement s'interroger sur les travaux techniques qui devront être menés par la suite » - soit après l'obtention d'un accord politique. La définition de l'IA, par exemple, a été intégralement transférée dans les considérants, faute d'avoir pu trouver un accord entre législateurs. Définition de l'IA Jeudi après-midi, juste avant de stopper les échanges, ces derniers menaient des discussions ardues concernant la sécurité nationale et la reconnaissance faciale notamment. L'utilisation de l'IA par les forces de l'ordre pour l'identification biométrique des individus dans les espaces publics et, aussi, pour la police prédictive - identifier des criminels, par exemple - fait particulièrement débat. Vendredi, les parties se remettront autour de la table, non sans pression, tant l'enjeu est fort. Un accord doit absolument être conclu rapidement, faute de quoi la loi pourrait tomber dans les limbes, car il sera difficile de l'adopter à temps avant les élections européennes de juin 2024 - en vue d'une entrée en application, au mieux, en 2026.
Aérien : 4,7 milliards de passagers attendus en 2024
Après deux années de crise, la rentabilité pour les compagnies aériennes est à la hausse en 2023 et se stabilisera en 2024. Selon IATA, les bénéfices nets du secteur aérien devraient atteindre 25,7 milliards de dollars en 2024 (marge bénéficiaire nette de 2,7 %). Les bénéfices d’exploitation, eux, devraient atteindre 49,3 milliards de dollars en 2024, contre 40,7 milliards en 2023.Les revenus totaux en 2024 devraient croître de 7,6 % sur un an pour atteindre un montant record de 964 milliards de dollars. > A lire aussi : IATA prévoit un retour aux bénéfices dès 2023 pour les compagnies aériennes Au total, le volume de voyageurs devrait également atteindre 4,7 milliards de personne, soit un record historique qui dépasse les 4,5 milliards enregistrés en 2019. En PKT, le trafic sera même supérieur de 4,5 %. « Les gens adorent voyager et cela a aidé les compagnies aériennes à revenir aux niveaux de connectivité d’avant la pandémie. La rapidité de la reprise a été extraordinaire ; Pourtant, il semble également que la pandémie ait coûté à l’aviation environ quatre années de croissance. À partir de 2024, les perspectives indiquent que nous pouvons nous attendre à des modèles de croissance plus normaux pour les passagers et le fret », a déclaré Willie Walsh, directeur général de l’IATA.
Around Us, le nouveau “guide touristique” nourri à l’IA générative –
Around Us est une application mobile qui permet de voir des monuments emblématiques et de planifier des itinéraires de visites qui sortent « des sentiers battus ». Je suis partie du constat qu’il existait de nombreuses applications pour les touristes mais que peu d’entre elles donnent des itinéraires ou recommandations personnalisées qui regroupent à la fois les visites emblématiques et celles moins connues. Il y a Google Maps mais il y a beaucoup trop d’informations dedans. Concrètement, il suffit au mobinaute d’entrer une zone qu’il souhaite visiter et d’y ajouter des filtres qui permettent de recommander des points d’intérêts par thématique. L’application nourrie à l’IA générative est alors capable de générer une liste de lieux à visiter. Quels sont les limites de cette technologie et pourquoi avoir besoin d’un humain derrière si le contenu est au final généré par l’IA générative ? ChatGPT peut fournir dans la liste des lieux qui n’existent pas ou plus, comme des restaurants. Around Us va alors être capable de « trier » ces intrus et de vérifier les noms sur la liste fournie. L’IA générative est un formidable outil à condition d’être en mesure de pouvoir vérifier et valider ce qu’elle nous dit. Les erreurs sont nombreuses et il faut pouvoir les corriger. Aujourd’hui, proposer un outil touristique qui donne des recommandations uniquement grâce à l’IA n’existe pas, il faut un humain ou un outil intermédiaire. A partir de quelles sources de données se nourrit votre IA ? Quels sont vos objectifs à court terme ? L’IA générative se nourrit des données qu’on lui fournit. A ce jour, elle s’appuie donc sur les données disponibles à travers plusieurs sources, dont celles de DataTourisme et il y a un aspect collaboratif important que je souhaite développer. Le but est d’arriver à créer une communauté d’utilisateurs capables de mettre à jour et de compléter les informations disponibles. L’objectif d’ici fin décembre est d’ajouter une collection de points d’intérêts et en 2024 d’avoir une communauté sérieuse. Sur Android nous sommes déjà à 600 000 téléchargements et 150 000 sur iOS. Selon vous, comment les professionnels du secteur et les touristes peuvent-ils tirer profit de l’IA générative ? Pour les acteurs du Tourisme, l’IA générative est un outil formidable pour les aider dans leur travail quotidien et gagner du temps. Je pense par exemple aux Offices de Tourisme qui doivent régulièrement mettre à jour des informations qui changent constamment. S’ils arrivaient à automatiser cela grâce à l’IA générative ce serait formidable, de même pour la partie traduction. Pour les touristes, l’IA générative peut également être très utile pour les démarches administratives avant le voyage, par exemple. En revanche, j’ai tendance à penser que pour les touristes cela peut être dangereux si cette technologie est mal utilisée car il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qu’elle nous dit, d’où le besoin de garder un contrôle humain.