IA : ce qu’il faut retenir du premier sommet mondial –
Écouter cet article Powered by ETX Studio 00:00/03:57 Le premier sommet mondial de l’intelligence artificielle (IA) s’est achevé ce jeudi 2 novembre, près de Londres, à Bletchley Park (Angleterre). Une centaine d’experts, chefs d’entreprise et dirigeants politiques triés sur le volet comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la vice-présidente américaine Kamala Harris ou encore la Première ministre italienne Giorgia Meloni, se sont penchés pendant deux jours sur les dangers suscités par les progrès exponentiels de l’IA. L’objectif était de convenir d’une action commune pour dresser des barrières afin d’éviter toute dérive de la technologie. Voici ce qu’il faut en retenir. Signature d’un accord et "responsabilité partagée" Dès le début de la rencontre, mercredi, les principales puissances mondiales comme la Chine, les États-Unis et l’UE "se sont entendues sur une responsabilité partagée" face aux risques de l’IA, signant la déclaration "historique" de Bletchley, s’est félicité le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Ce dernier a ensuite annoncé le principal succès de cette réunion, un accord entre gouvernements et entreprises pour "travailler ensemble sur la sécurité des nouveaux modèles d’IA avant leur lancement". PUBLICITÉ LIRE AUSSI >> Sommet mondial sur l’IA : revoilà l’épouvantail "Terminator" "Pour l’instant, ceux qui testent les modèles d’IA sont les entreprises qui les développent", a expliqué le Premier ministre britannique. Et de préciser : "J’ai pris en ce sens la décision, avec la vice-présidente américaine Kamala Harris, d’établir des instituts de sécurité IA, en coopération avec nos deux gouvernements". Premier rapport sur l'"état de la science" Les participants se sont en outre accordés pour confier au chercheur canadien Yoshua Bengio, figure du secteur et lauréat du prix Turing en 2019, le premier rapport sur "l’état de la science". Celui-ci devra effectuer une évaluation scientifique des recherches existantes et des risques et possibilités de l’IA, puis fixer les priorités pour éclairer de futurs travaux sur la sécurité de cette technologie de pointe. Réponse "unie" et "globale" Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a quant à lui appelé à une réponse "unie, durable et globale" face aux risques liés à l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle. Lors d’un sommet, il a estimé que "les principes de gouvernance de l’IA devraient être fondés sur la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits humains". Échange entre Elon Musk et Rishi Sunak LIRE AUSSI >> IA : il y a bien plus de raisons de s'en réjouir que de paniquer Au cours d’une conversation avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak en marge du premier sommet mondial sur l’IA, Elon Musk a prédit que l’avenir de l’IA serait une "ère d’abondance", avec un "revenu universel élevé" plutôt qu’un revenu de base universel, mais averti que des "robots humanoïdes" pourraient chasser les humains. PUBLICITÉ Il a estimé qu’il arriverait un moment où "aucun travail n’est nécessaire". Les emplois à la place seraient seulement pour ceux qui en voudraient un pour "satisfaction personnelle", a-t-il ajouté. L’IA est comme "un génie magique" qui réalise tous vos souhaits, a encore déclaré Elon Musk, tout en rappelant que ces contes de fées se terminent rarement bien. "L’un des défis futurs est de savoir comment trouver un sens à la vie". LIRE AUSSI >> Satya Nadella, PDG de Microsoft : "Il y aura une multiplicité de modèles économiques sur l’IA" Prochain sommet en France Lors du sommet, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a appelé mercredi l’Union européenne à "innover" avant de réguler le développement de l’intelligence artificielle (IA). Face aux géants que sont les Etats-Unis ou la Chine, "si l’Union européenne veut rester dans la course de l’intelligence artificielle au XXIe siècle, tous les pays européens doivent mettre en commun leurs forces, leurs compétences, leurs technologies, et investir plus largement et plus rapidement", a-t-il affirmé devant la presse. La France accueillera la prochaine édition de ce sommet sur la sécurité de l’intelligence artificielle à Paris, après une édition virtuelle dans six mois en Corée du Sud. D’ici là, "nous devons nous concentrer sur les risques à court terme, comme la désinformation", l’impact de l’IA sur l’emploi, et la concentration de la technologie entre les mains d’une poignée d’acteurs privés, a expliqué Bruno Le Maire, car "cela n’est pas compatible avec les intérêts des citoyens et des Etats".
Peut-on vraiment modifier notre manière de voyager ? –
« La pandémie, la guerre climatique et l’évolution de l’intelligence artificielle sont en train de bouleverser nos modes de vie », a déclaré le sociologue Jean Viard lors de l’évènement Focus Tourisme organisé par l’agence régionale de tourisme Grand Est. Pour lui, ces trois domaines sont en train de transformer le tourisme. La pandémie a généralisé le télétravail et a créé de nouveaux profils travailleurs/vacanciers. Seuls 25% des travailleurs français font du télétravail total ou partiel, mais désormais, ce sont les loisirs qui ont un impact sur le travail et non plus l’inverse. « Les touristes sont aussi les télétravailleurs et les retraités, parce que nous vivons bien plus longtemps », précise Jean Viard. La pandémie et la prise de conscience écologique ont également créé un nouveau rapport à la nature et au vivant. « Nous sommes passés d’une société industrielle, masculine, à une société du vivant, davantage organisée par des femmes », explique-t-il. Dans ce paradigme, le tourisme est émetteur de sens et créateur de lien. C’est un lieu de rencontres, d’affection, de renforcement du lien familial. Le challenge est désormais de diminuer l’impact carbone des pratiques sociales. Pour Jean Viard, ce besoin de proximité va de pair avec la transformation numérique de la société. L’intelligence artificielle s’inscrit dans la période de l’inattendu que nous vivons. Son rôle est en train d’être déterminé dans le secteur du tourisme. Elle supprimera des emplois et en créera d’autres, comme a pu le faire le Fordisme au début du 20e siècle. « Le surtourisme ne m’inquiète pas, car les flux peuvent être régulés par l’IA. Le rôle des territoires est de dire aux voyageurs quel est le moment idéal pour venir », déclare-t-il. Un changement de culture et non pas de règlementation Selon Jean Viard, ces trois domaines sont en train de changer notre culture, notre rapport au voyage. Et c’est selon lui ce qui permettra de changer nos habitudes de consommation, plus que la règlementation. Le sociologue n’est pas d’accord avec Jean-Marc Jancovici et son idée d’établir une limite de 4 vols par vie : « Les sociétés changent quand la culture change. Je ne crois pas à la règlementation et à une société trop structurée. Nous sommes des fous créatifs, utilisons cela pour gagner la guerre climatique », affirme-t-il. Comment réinventer les imaginaires du tourisme ? Comment faire évoluer les pratiques touristiques quand la population associe le voyage aux plages de sable fin, à l’avion, à l’exostisme ? « Même si le monde évolue, nos représentation restent figées », a expliqué l’anthropologue Marie Stutzmann sur la scène de Focus tourisme. Changer la typologie de ses vacances a un goût de renoncement. Cela s’explique par le fait que l’Homme est un bipède qui a besoin de stabilité, d’homéostasie. Le physiologiste Walter Cannon décrit homéostasie comme « l’ensemble des processus organiques qui agissent pour maintenir l’état stationnaire de l’organisme, dans sa morphologie et dans ses conditions intérieures, en dépit de perturbations extérieures ». L’Homme est donc nativement rétif au changement alors même qu’il a eu besoin de s’adapter au fil de l’Histoire pour survivre. C’est le paradoxe de l’homo-sapiens, explique Marie Stutzmann. Il est difficile de changer les imaginaires, car ils sont inconscients, ils nous dépassent, mais il est possible de créer les conditions de leur évolution. Selon l’anthropologue, le tourisme peut investir trois territoires de valeurs : se relier et être en lien (avec soi, les siens, le territoire, les autres), une baisse de la pression sociale (avec d’autres codes culturels et la création d’un espace de liberté) et une autre relation au monde (avec un changement de temporalité, de rythme et un temps dédié à la déconnexion). « Le futur du tourisme est un futur de déconstruction et de construction. Il émergera d’une renaissance et non pas d’un crash », a-t-elle conclu.
Des robots et des hommes : l’entrepôt du futur selon Amazon
Des robots dans les entrepôts, des drones dans les airs et peut-être un jour des humanoïdes travaillant aux côtés des humains. Une décennie après le rachat du roboticien Kiva Systems , Amazon croit plus que jamais dans l'automatisation. C'est le message martelé lors de la deuxième édition de l'événement « Delivering The Future », dans lequel le géant mondial de l'e-commerce dévoilait ses dernières innovations et une partie de sa feuille de route technologique. Le lieu choisi pour cette présentation occupe une place à part parmi les plus de 175 entrepôts logistiques d'Amazon à travers le monde . Situé en banlieue sud de Seattle, à trente minutes du siège de l'entreprise, l'entrepôt BFI1 cumule les fonctions de centre de préparation de commandes et de site d'expérimentation de nouvelles technologies en situation réelle pour Amazon Robotics, une filiale née de l'acquisition de Kiva en 2012. 750.000 robots installés en dix ans Depuis, l'automatisation occupe une place prépondérante dans la stratégie du groupe fondé par Jeff Bezos. Avec 750.000 robots installés dans ses entrepôts en moins de dix ans, Amazon Robotics est aujourd'hui un des premiers constructeurs de machines pour la logistique au monde. La plupart d'entre elles, dérivées des travaux initiaux de Kiva, sont des robots mobiles chargés de déplacer et d'amener aux préparateurs de commandes les grandes armoires contenant les produits à expédier - à charge pour l'opérateur de prendre le bon produit dans la bonne case de l'armoire, et de le placer dans le colis. LIRE AUSSI : L'humanoïde, nouvelle frontière des robots pour entreprises Livraison par drone : les experts d'Amazon visent 500 millions de colis en 2030 Le système va connaître une amélioration notable avec une nouvelle solution robotique, Sequoia, tout juste dévoilée à Seattle. Avec elle, les cases en tissus des armoires sont remplacées par de grands bacs de plastique où différents objets peuvent être placés pêle-mêle. Le bac est amené directement à l'opérateur, qui n'a plus qu'à saisir l'objet à expédier avant que la caisse ne reparte. Selon Amazon, qui a déjà implanté Sequoia dans un entrepôt au Texas, le système se montre 75 % plus rapide pour le stockage initial des produits et 25 % plus rapide lors de l'expédition. Pour Tye Brady, « chief technologist » d'Amazon, « c'est un changement fondamental dans notre façon de répondre aux commandes, car Sequoia est à la fois plus efficace et plus ergonomique. » Le choix d'utiliser des bacs de plastique ouvre aussi la porte à une automatisation accrue. L'an dernier, Amazon avait présenté un bras robotique développé en interne, Sparrow, capable d'identifier et de saisir un objet à l'intérieur d'une caisse. « Sparrow est directement lié à Sequoia, car il va nous aider à compléter les bacs qui repartent au stockage », indique Scott Dresser, vice-président d'Amazon Robotics. Humanoïdes en approche Dans un futur plus ou moins proche, la tâche de déplacer ces bacs pourrait même être confiée… à des robots humanoïdes. Au sein de l'entrepôt BFI1, une zone a été aménagée pour tester Digit, un robot bipède de 1,75 m conçu par la start-up Agility Robotics , dans laquelle Amazon a investi. Son travail : prendre des bacs vides et les ranger dans des armoires. Simple, mais spectaculaire, car aujourd'hui les robots bipèdes comme Digit ne sont jamais utilisés dans un environnement de travail. « Les bacs ont des caractéristiques très utiles pour former les robots, car leur forme est simple et standardisée. C'est bien plus simple à manipuler que des objets de taille et forme différentes », explique Damion Shelton, PDG d'Agility, qui est en train de construire une usine de robots dans l'Oregon.
Le monde n’a jamais connu de « récession démocratique » aussi longue
Opposants emprisonnés, presse muselée, indépendance judiciaire diminuée, élections biaisées… de la Hongrie à la Tunisie, les démocraties sont de plus en plus fragilisées. Dans son dernier rapport, publié ce jeudi, l'organisation intergouvernementale International Idea observe que près de la moitié des pays examinés (85 sur 173) ont enregistré, en 2022, la baisse d'au moins un des 17 facteurs clés de performance démocratique au cours des cinq dernières années. « C'est la sixième année où nous notons un recul des démocraties. C'est la période la plus longue jamais enregistrée », observe Seema Shah, principal auteur du rapport d'International Idea. Les pays qui ont le plus nettement décliné en Afrique sont le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée, l'île Maurice et la Tunisie. A Tunis, le président Kaïs Saïed s'est ainsi approprié les pleins pouvoirs et a multiplié les limogeages brutaux. De nombreux opposants, chefs d'entreprise, journalistes ou responsables politiques ont été emprisonnés. Ailleurs, de gros reculs ont également été constatés en Biélorussie, en Afghanistan et en Birmanie ainsi qu'au Salvador et au Nicaragua. Ce petit Etat d'Amérique centrale, raconte un fin connaisseur, « c'est 'Tintin chez les Picaros' revu par Stephen King ». La mainmise absolue de Daniel Ortega et de sa femme, Rosario Murillo, a d'ailleurs poussé le pape François à dénoncer, en février dernier, « une dictature grossière » après la condamnation d'un évêque à 26 ans de prison pour « conspiration ». Erosion des contre-pouvoirs Parmi les facteurs étudiés par International Idea, la représentation politique et l'Etat de droit sont ceux qui ont été le plus largement impactés l'an dernier. « On ne fait pas un classement des démocraties, mais on sélectionne les critères qui y contribuent et on regarde où sont les problèmes », souligne Seema Shah. Il y a évidemment les cas notoires, comme les coups d'Etat récents dans plusieurs pays du Sahel . Mais aussi des manoeuvres plus insidieuses comme l'emprisonnement d'opposants politiques en Russie ou les perquisitions dans les états-majors de certains partis en Inde avant des élections locales. LIRE AUSSI : Les Occidentaux scandalisés par la lourde condamnation en Russie d'un opposant de Poutine Inde : les partis d'opposition ciblés par de multiples perquisitions avant les élections Selon le rapport, la détérioration est « exacerbée par l'érosion des contre-pouvoirs formels (élections, parlements ou tribunaux) qui peinent à faire respecter la loi ». La liberté d'expression comme la liberté de la presse ont décliné partout : « C'est préoccupant parce que c'est un support essentiel aux institutions démocratiques », observe la responsable d'International Idea. L'Europe pas épargnée Les Européens n'échappent pas aux mauvaises notes. L'Etat de droit s'est ainsi affaibli en Hongrie et en Autriche, où s'essouffle également la liberté d'expression, tandis que l'accès à la justice s'est dégradé au Royaume-Uni. Tout comme en France, où la liberté de réunion a reculé. La Pologne, où l'opposition vient de remporter une victoire inattendue , avait vu sa position se détériorer sérieusement au regard des critères de performances démocratiques. Globalement, l'Europe reste la plus avancée, « mais la trajectoire d'un groupe non démocratique comme l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Russie et la Turquie peut avoir une influence déstabilisante sur une région majoritairement démocratique », observe International Idea.
Apple vend moins de produits, mais ses services décollent
L'année a été rude pour Apple. Après deux années exceptionnelles liées à la pandémie de Covid et à l'essor du travail à distance, les ventes d'ordinateurs portables se sont effondrées partout dans le monde. L'entreprise californienne en souffre particulièrement . Pour l'instant, la tendance ne semble pas prête à s'arrêter : au dernier trimestre, les ventes de Mac se sont élevées à 7,6 milliards de dollars seulement, contre 11,5 milliards un an auparavant. Cela fait plusieurs trimestres que les ventes de produits Apple reculent. Ses revenus, sur l'année écoulée, se sont établis à 383 milliards de dollars, contre 394 milliards l'année précédente. Soit une baisse de 2,8 %. Et ses profits ont décliné dans la même proportion. En un an, Apple a dégagé 97 milliards de dollars de profit net, contre 99,8 milliards l'année d'avant.
Nivea, la marque plan-plan devenue cash machine
Quand un produit est centenaire, le moindre changement vous saute aux yeux. Mais là, c'est l'explosion. Sur les tables, toutes les petites boîtes métalliques rondes et bleues ont perdu leur logo Nivea. A la place, « Moin Leipzig » (Bonjour Leipzig) et « I love Leipzig », avec la ligne d'horizon dessinée par les bâtiments de la ville. Ce vendredi, les dirigeants de Beiersdorf, 200 employés, des politiques et des fournisseurs, sont réunis pour inaugurer la nouvelle usine de Leipzig, à une demi-heure en voiture du centre-ville. Le plus gros investissement de Beiersdorf Dédié à la fabrication de mousses à raser, de déodorants et de sprays pour les cheveux, le site constitue le plus gros investissement de l'histoire du groupe, avec près de 300 millions d'euros et deux ans de travaux. Evalué à l'origine à 220 millions, le coût du projet a ensuite dérapé avec les perturbations logistiques et l'envolée des prix, qui ont suivi le Covid. LIRE AUSSI : La marque Nivea fête ses 100 ans Depuis mai, trois lignes de production tournent déjà sur les cinq prévues et deux pourront encore être installées en cas de besoin. En traversant les halls flambant neufs, la forte automatisation des procédés est frappante. Avec ses cinq lignes, l'usine pourra produire jusqu'à 450 millions de produits par an. Produire en Allemagne, un choix judicieux ? Alors que l'Allemagne s'inquiète d'une possible désindustrialisation du pays, l'événement a quelque chose de rassurant. L'usine constitue une « reconnaissance claire de la Saxe comme site de production », martèle le ministre-président du Land, Michael Kretschmer. LIRE AUSSI : INTERVIEW : « Tout le monde veut des produits durables mais personne ne veut payer plus » Reste que le projet a été décidé avant la guerre et le Covid, à une époque où le pays semblait solide comme un roc. L'Allemagne est-elle encore aujourd'hui un choix judicieux, alors que toute l'industrie se plaint des prix de l'énergie ? « L'énergie ne représente que 2 à 3 % de nos coûts », répond Vincent Warnery, le patron français de Beiersdorf. A Leipzig, pas de Mittelstand Et puis, le choix de Leipzig s'explique parce que cet investissement se fait en parallèle d'une fermeture. Située à une heure de route, l'usine Beiersdorf de Waldheim a produit ses dernières crèmes début octobre. Vincent Warnery a apporté un nouvel état d'esprit. Il a réussi à mieux faire travailler ensemble les équipes de R&D et le marketing. Loïc Morvan Analyste financier chez Bryan, Garnier & Co Waldheim, c'était l'usine historique de la crème Florena, l'une des marques les plus aimées des Allemands de l'Est. Mais une extension de capacité était trop compliquée sur ce site centenaire. La moitié des 250 salariés travaillent désormais à Leipzig, quitte à faire deux heures de route chaque jour. Un lieu pour favoriser les rencontres En investissant à Leipzig, Beiersdorf rejoint des géants comme Porsche, Siemens, BMW ou Amazon. Le Mittelstand, ces entreprises industrielles et familiales de taille moyenne, n'existe pas ici. La période communiste a éliminé cet écosystème et le recréer n'a rien d'évident. Aujourd'hui encore, la région accueille soit des grosses entreprises, soit des petites structures. LIRE AUSSI : Quatre chercheurs qui imaginent les cosmétiques de demain Chez Beiersdorf, l'usine de Leipzig fait suite à l'inauguration, début septembre, d'un nouveau campus à Hambourg. Un bâtiment de 51.000 mètres carrés, qui a coûté 250 millions. A l'intérieur, 4.000 mètres carrés d'espace collaboratif et beaucoup de lumière. Du bleu bien sûr, Nivea oblige, mais aussi du rose cendré… Une traversée du désert Conçu pour favoriser les échanges, le campus relie l'ensemble des divisions à un espace central où sont installés un café et une cantine. « C'est là où toutes les compétences se rencontrent », souligne Marie Boden, chargée du projet chez Beiersdorf. Le nouveau campus de Beiersdorf à Hambourg relie l'ensemble des divisions à un espace central où sont installés un café et une cantine.Beiersdorf Inaugurés coup sur coup, ces investissements interviennent alors que la machine Beiersdorf tourne beaucoup plus vite qu'avant. Passé à côté du boom chinois et en retard sur le numérique, le groupe a longtemps été un élève médiocre de la classe de cosmétiques. Mais les choses ont changé. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - La « dermocosmétique », nouvel eldorado du marché de la beauté Après des années de progression faiblarde, le géant de Hambourg a enregistré l'an dernier une croissance organique à deux chiffres, pour la première fois depuis vingt ans (+10,2 %). Le résultat opérationnel a bondi de 16,6 %, hors charge exceptionnelle. Une performance supérieure à L'Oréal Mieux, sur les neuf premiers mois de l'exercice fiscal 2023, la croissance s'est encore accélérée (+11,2 %). Surtout, les ventes de la marque Nivea se sont envolées de 17,5 % sur la période, avec une performance supérieure à celle du pôle grand public de L'Oréal (+14,5 % en comparable). Une gageure. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE : les trois tendances beauté de l'après-pandémie se renforcent A quoi tient ce succès alors que le marché chinois patine ? Les analystes financiers voient là les premiers résultats de la stratégie mise en oeuvre par Vincent Warnery. Cap sur les soins du visage Arrivé en mai 2021, cet ancien membre de SOS racisme et des jeunes rocardiens a réduit le catalogue de références et décidé de focaliser les efforts sur les crèmes pour la peau, et notamment pour le visage. Un secteur beaucoup plus rentable que les produits d'hygiène (shampoings, gels douche), où la concurrence des marques distributeurs est forte. En période d'inflation, « le fait de proposer des produits accessibles est considéré par les marchés comme un atout », explique Vincent Warnery aux « Echos ».Dpa/Abaca Beiersdorf a longtemps craint de « se prendre » L'Oréal de front, en allant sur les soins du visage. Sur ce segment, la marque disposait d'une part de marché deux à trois fois inférieure à celles dans les crèmes pour le corps ou les mains. Passé par L'Oréal (de 1996 à 2013), puis par Sanofi, le dirigeant de 54 ans a visiblement aidé le groupe à se décomplexer. « Vincent Warnery a apporté un nouvel état d'esprit chez Beiersdorf. Il a réussi à mieux faire travailler ensemble les équipes de R&D et le marketing. Ce qui est typiquement une des grandes forces de L'Oréal », explique Loïc Morvan, analyste financier chez Bryan, Garnier & Co. « Nous nous sommes trop souvent dispersés » Le manager d'origine marseillaise a aussi changé l'organisation. « Nous n'étions pas si bons que cela dans le passé. Nous nous sommes trop souvent dispersés avec beaucoup de petits lancements locaux. L'objectif était plus de satisfaire le patron du pays que le client », raconte Vincent Warnery lors d'une réunion avec les analystes en 2022. LIRE AUSSI : Les crèmes Nivea en perte de vitesse Pour changer la donne, le diplômé de l'Essec a tiré un trait sur la structure décentralisée de Nivea, avec l'idée d'en faire vraiment une marque mondiale. Le manager s'appuie pour cela sur Grita Loebsack, une « L'Oréalienne » de nationalité allemande. En janvier 2022, elle a été nommée au poste nouvellement créé de présidente de Nivea. Car si dans l'automobile les Allemands ne recrutent pas chez Renault ou Stellantis, dans les cosmétiques, c'est bien L'Oréal la référence. Entre 2010 et 2019, le groupe français a vu son chiffre d'affaires bondir de plus de 50 % quand Beiersdorf enregistrait une progression de 16 % sur dix ans. Les périmètres ne sont bien sûr pas les mêmes, mais quand même… La bonne affaire de l'inflation Autre facteur de succès, l'inflation. Le propriétaire des crèmes Eucerin et des pansements Hansaplast profite à plein du nouvel environnement économique. Contrairement à de nombreux concurrents, le groupe de 31 milliards de capitalisation est parvenu à augmenter les volumes, en même temps que les prix. LIRE AUSSI : EXCLUSIF - Clarins compte devenir le leader mondial du soin haut de gamme Pourquoi ? Si dans l'alimentaire, les consommateurs se rabattent vite sur les marques distributeurs en période de crise, c'est moins le cas pour les produits plus intimes comme les crèmes. Surtout si elles sont considérées comme abordables comme Nivea. Lorsque l'inflation pèse sur les budgets, la marque est souvent perçue comme un bon compromis. Le premier « capital market day » du groupe La Bourse a plébiscité la nouvelle stratégie. Le titre a fait partie des plus fortes croissances du DAX en 2022 et moins de 10 % des analystes sont aujourd'hui à la vente. « Le fait de proposer des produits accessibles est considéré par les marchés comme un atout », explique Vincent Warnery aux « Echos ». Il faut dire que le groupe a aussi soigné sa com, avec un discours plus direct et un « capital market day », le premier du genre, en juin 2022. LIRE AUSSI : Mécénat : Nivea aide à garder le contact Beiersdorf a pourtant une structure, qui n'est pas faite pour plaire aux marchés. Avec 20 % des ventes réalisées dans les adhésifs pour l'industrie et le grand public, le géant de Hambourg conserve une activité historique, dépourvue de synergie avec la cosmétique. Aux Etats-Unis, elle aurait été cédée depuis belle lurette. Deux milliardaires de 72 et 80 ans Dopé par trois révisions de perspectives à la hausse depuis octobre, le titre affiche une progression de 22 % sur un an. De quoi satisfaire Wolfgang et Michael Herz, 72 et 80 ans, les deux propriétaires du holding de contrôle de Beiersdorf. Après une bonne dizaine d'années de croissance poussive, couronnée par une sortie du DAX en mars 2021, les deux milliardaires avaient décidé de décapiter la direction au printemps 2021. Ils ne doivent pas être mécontents de leur décision. Les dividendes n'ont pas bougé depuis 2012 Aujourd'hui, Beiersdorf prévoit encore une croissance organique à deux chiffres cette année. Mais les petits actionnaires, eux, ne sont pas contents. Malgré l'envolée des ventes, les dividendes n'ont pas bougé depuis… 2012. Un modèle de rigueur protestante… LIRE AUSSI : Le fabricant de Nivea joue la carte de l'innovation Le propriétaire des sticks à lèvres Labello est pourtant riche. Il dispose de 4,5 milliards d'euros de liquidités d'après le rapport annuel. Une somme en grande partie investie dans des actifs financiers, dont le rendement serait d'à peine 0,5 %, selon la presse allemande. Un groupe trop mono-marque Quels sont les défis de demain pour Beiersdorf ? Souvent considéré comme trop prudent, le groupe va devoir se montrer plus offensif en matière d'acquisitions et de dividendes. L'essor de Nivea a permis de compenser le net recul de la petite marque de luxe La Prairie, qui pâtit de la déconfiture du marché chinois. LIRE AUSSI : ENQUÊTE : quand le luxe s'aventure dans la jungle digitale chinoise Il n'en reste pas moins que le pôle cosmétique de Beiersdorf reste trop mono-marque et trop dépendant du marché grand public. Il doit se diversifier et rattraper son retard sur le numérique. Très présent en Europe (44 % des ventes), Beiersdorf cherche aussi à combler les trous dans la raquette, en se renforçant en Inde et en Chine, où il a misé sur un partenariat avec Tmall . Mais sans rentrer sur des marchés très concurrentiels comme les soins capillaires. Une montagne de données Pour séduire ces consommateurs, Beiersdorf mise aussi sur l'intelligence artificielle. Depuis 2020, un petit appareil de la taille d'une main, baptisé Skinly, recueille quotidiennement des données sur la qualité de la peau de 17.000 volontaires dans une cinquantaine de pays. LIRE AUSSI : ENQUÊTE La « clean beauty », nouveau défi stratégique de L'Oréal Quelque 7 millions de mesures ont été prises depuis trois ans. « Notre branche n'a jamais disposé d'une telle quantité de données », explique la vice-présidente R&D du groupe, Gitta Neufang. A l'avenir, cette montagne d'informations pourrait permettre d'adapter les produits à la géographie des consommateurs et à leurs habitudes. Reste à voir si cette localisation de l'offre ne rentrera pas en contradiction avec la gestion centralisée du Nivea d'aujourd'hui.
Shell pourrait-il faire perdre son label B Corp à Havas ?
Tout semblait aller pour le mieux pour Havas. Le réseau roi de groupes de communication, propriété du groupe Vivendi, affichait la semaine dernière une croissance organique de 4,5 % de son chiffre d’affaires au troisième trimestre 2023. Et même si Yannick Bolloré révélait à AdAge, la semaine dernière, « une situation difficile, liée à l’inflation, à la hausse des taux d’intérêt, ainsi qu’aux crises géopolitiques actuelles », rien ne semblait pouvoir gâcher ces bons résultats. D’autant que depuis la rentrée, Havas engrangeait les budgets de com de KFC, Danone ou Gifi. Invincible, le 20 septembre dernier, donc, le géant de la com annonçait par la même, avoir été retenu par le géant gazier et pétrolier Shell pour un contrat publicitaire mondial. Objectif affiché :« accompagner l’équipe de Shell dans son ambition de mieux informer les consommateurs sur la gamme de solutions énergétiques que l’entreprise propose aujourd’hui et sur ses investissements pour l’avenir ». Hélas, ce partenariat s’est aussitôt attiré les foudres des associations de défense de l’environnement, avant même sa mise en place prévue en janvier 2024. Certaines d’entre elles, à l’image du groupe de pression L’Initiative pour un traité de non-prolifération des énergies fossiles, accuse en effet Havas d’avoir accepté de travailler avec « l’un des principaux coupables de la crise climatique ». De son côté Duncan Meisel, président de Clean Creatives, (collectif de professionnels de la communication ayant renoncé à travailler avec le secteur des énergies fossiles), estime que ce contrat pourrait avoir « un impact significatif sur la réputation, les certifications CSR et le recrutement » de Havas. En effet, B Lab Global, l’association à but non lucratif, dont la réputation n’est plus à faire et qui décerne chaque année son label B Corp aux entreprises commerciales les plus vertueuses, annonçait hier ne plus garantir à certaines agences le précieux sésame. Une décision quasi inévitable après qu’un collectif composé de 26 agences – dont Good, Enviral, Manifest et Marlin Communications – a réclamé le retrait du certificat B Corp détenu par quatre filiales du groupe Havas suite à la signature du contrat Shell.
Automobile : 5 choses à savoir sur Ampere, la nouvelle filiale électrique de Renault
1. Un « pure player » pour séduire les investisseurs Avec Ampere, Renault veut se donner les moyens pour devenir un acteur majeur de la mobilité électrique, dans le sillage des géants du secteur que sont Tesla et BYD. En créant une entité à part, il s'agit surtout de profiter de l'attrait des marchés pour les « pure players » et d'attirer les financements pour aider le groupe à supporter les très lourds investissements qu'il va devoir consentir pour réussir ce virage. L'acte de naissance d'Ampere sera rapidement suivi par une introduction en Bourse, espérée pour le premier semestre 2024 et portant sur une partie du capital de la filiale. Dans une interview au « Financial Times » en septembre, Luca de Meo, le directeur général de Renault qui va également prendre les rênes d'Ampere, disait encore espérer une valorisation totale comprise entre 8 et 10 milliards d'euros, équivalente à celle du groupe aujourd'hui. LIRE AUSSI : Renault mise plus que jamais sur Ampere, sa future filiale électrique Les analystes semblent moins optimistes. Ceux d'UBS se sont montrés particulièrement sceptiques, valorisant l'entité entre 3 et 4 milliards d'euros. Le contexte de la naissance d'Ampere n'est, par ailleurs, pas particulièrement favorable , tiraillé entre de fortes tensions macroéconomiques et un ralentissement notable de la croissance des immatriculations dans l'électrique. 2. Nissan et Mitsubishi dans l'aventure Ampere n'est pas seulement le porte-étendard de Renault dans le 100 % électrique. Elle est aussi le symbole de la nouvelle relation avec Nissan. La filiale a été au coeur des tractations entre le constructeur français et son partenaire japonais pour rééquilibrer leurs relations, fortement dégradées depuis 2015 et torpillées quatre ans plus tard par l'affaire Ghosn. Une prise de participation de Nissan dans Ampere faisait en effet partie des conditions posées par Renault en amont des discussions. La firme l'a respectée en actant fin juillet un investissement pouvant aller « jusqu'à 600 millions d'euros », c'est-à-dire moins que le chiffre de 1 à 1,5 milliard qui avait un temps circulé. Le pourcentage du capital détenu dépendra de la valorisation retenue pour l'introduction en Bourse. Le troisième membre de l'Alliance, Mitsubishi sera aussi de la partie. Alors qu'il n'y était pas contraint, le constructeur de Tokyo a annoncé fin octobre un investissement maximal de 200 millions d'euros dans Ampere. La nouvelle entité se verra, par ailleurs, confié la production d'un modèle de la marque aux trois diamants pour le marché européen. 3. Casser les coûts et les délais S'ériger en concurrent de Tesla, BYD et la myriade de start-up chinoises - sans compter les constructeurs traditionnels - impose de produire à la fois plus vite et moins cher. Avec Ampere, Renault ambitionne de réduire de 40 % le coût unitaire dès 2027 et de ramener à « moins de dix heures » le temps de production d'un véhicule. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Automobile : le long et dur chemin vers la rentabilité des voitures électriques Pour obtenir de tels résultats, la filiale prévoit notamment de réduire de 30 % la diversité des pièces utilisées dans ses modèles et compte profiter d'une forte concentration de ses moyens de production dans le département du Nord. Ampere va s'appuyer sur le pôle ElectriCity, créé au printemps 2022 par Renault en regroupant ses usines de Ruitz, Douai et Maubeuge. Les batteries doivent être, quant à elles, produites au sein des futures usines de la start-up Verkor, à Dunkerque, et du sino-japonais AESC Envision, près de Douai. A l'arrivée « 80 % des fournisseurs (seront) situés à moins 300 km », souligne le groupe, incluant le site de Cléon, en Seine-Maritime, spécialisé dans la motorisation. Renault évalue à 400.000 véhicules la capacité annuelle de production d'ElectriCity « dès le premier jour » et vise le million d'ici 2030. A cette échéance, Ampere devrait atteindre « une marge à deux chiffres », selon les prévisions du groupe. 4. Avec Qualcomm et Google vers la « voiture logicielle » Le terme revient très souvent dans la communication de Renault autour de sa nouvelle entité : Ampere doit être « pionnière du véhicule défini par logiciel » ou « Software Defined Vehicle », c'est-à-dire « un véhicule amélioré tout au long de sa durée de vie par la mise à jour et l'intégration de nouvelles applications pour étendre ses fonctionnalités, […] un peu sur le principe du smartphone mais en bien plus complexe ». Dans cette quête, Renault s'est attaché les services de partenaires d'envergures. Sa filiale codéveloppera d'ici 2026 avec l'américain Qualcomm des « plateformes de calcul haute performance ». Google sera son « fournisseur cloud privilégié », avec pour mission de mettre au point un « jumeau numérique » des véhicules « pour (y) faciliter l'intégration continue de services et la création de nouvelles applications installées ou désinstallées sur demande ». Renault a également noué des liens avec le franco-italien STMicroelectronics pour sécuriser l'approvisionnement en semi-conducteurs et développer de nouvelles solutions hardware pour optimiser les performances des véhicules électriques. L'équipementier français Valeo, de son côté, fournira à Ampere des composants électriques et électroniques, tout en « contribuant au développement logiciel ». 5. Quatre modèles pour se lancer La production d'Ampere débutera avec un modèle existant, la Megane E-Tech, qui est déjà assemblée au sein de l'usine de Douai. La berline compacte sera rejointe, courant 2024, par le nouveau Scénic. Annoncé comme la future tête de gondole de la filiale, l'ex-monospace devenu SUV revêt une importance cruciale pour Renault après l'échec commercial de sa petite soeur. LIRE AUSSI : La voiture électrique à 25.000 euros, le nouveau Graal de l'automobile DECRYPTAGE - R5, Rafale, Duster… Renault prépare une déferlante commerciale en 2024 Ampere verra ensuite arriver deux « revivals » : la R5 électrique, affichée à moins de 25.000 euros, fin 2024, puis la Renault 4, petit SUV inspiré de la 4L, en 2025. Deux autres modèles sont annoncés d'ici 2030, mais n'ont pas encore été dévoilés. Florian Maussion
Unilever CEO: We will stop ‘force fitting’ purpose to our brands
Unilever has become synonymous with the idea of placing purpose at the heart of its brands – but its new CEO looks set to change that. Former Heinz chief financial officer Hein Schumacher took over as CEO of the consumer goods giant in July. Today (26 October) he told investors that the company would stop “force fitting” purpose to all its brands. Under the leadership of his predecessor Alan Jope, Unilever faced criticism for focusing on purpose at the expense of growth. Schumacher did not dismiss the concept of purpose outright, however, acknowledging the company’s focus on delivering on purpose “inspires many people to join and stay with Unilever”. “When done well, and with credibility, [brand purpose] can be highly effective,” he said, pointing to examples like Dove and Lifebuoy. “But we will not force fit this across the entire portfolio, for some brands it simply won’t be relevant and that’s okay,” he added. The CEO continued he hoped this would “simplify” the job of the company’s brands. In recent years, debate around brands’ sustainability and purpose has arguably generated more heat than light. Hein Schumacher, Unilever In 2022, a major Unilever investor and founder of Fundsmith Equity, Terry Smith, launched an attack on the company’s focus on purpose across all its brands. “A company which feels it has to define the purpose of Hellmann’s mayonnaise has in our view clearly lost the plot,” he said. Previous CEO Jope had stuck with the company’s commitment to purpose in the face of criticism. Earlier this year he pointed to the strong growth the company was seeing in its Prestige business as an example of how “putting purpose at the heart of your business is a pathway to sustainable growth”. While his successor Schumacher today stated he saw purpose as a growth-driver for certain brands, he said Unilever’s approach to the issue had not “advanced the cause of purpose”. “In recent years, debate around brands’ sustainability and purpose has arguably generated more heat than light,” he acknowledged. He sought to separate the business’ overarching sustainability agenda from the idea of integrating a social or environmental purpose into every brand proposition. Every brand will be “full active participants” in Unilever’s sustainability objectives, which he stressed it is “not walking away from”. However, not all brands will need a purpose, in the way Dove has, for example.