HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Sébastien Bazin (Accor) flingue les géants de la tech

By |August 1st, 2023|Categories: Scoop.it|

A l'occasion du Global Meeting Exchange d'Accor, Sébastien Bazin, patron du groupe, s'est livré à un exercice rappelant la communication de son entreprise au plus fort de la crise pandémique : une défense et illustration des valeurs humaines que charrierait l'industrie de l'hospitalité. Un retour fut donc fait sur les actions qu'Accor entreprit pour accueillir des personnels médicaux en plein confinement, notamment. En revanche, le codicille qu'il y ajouta, en anglais vu l'auditoire international et avant tout américain, fut aussi inédit qu'étonnant et... détonant puisqu'il prit la forme d'une diatribe plutôt violente contre les géants de la tech. "Ne tweetez pas ce que je vais dire, s'il vous plaît", commença le CEO, en s'adressant aux quelque 300 participants, omettant, apparemment, que l'événement était couvert par une quinzaine de médias (selon l'organisation). "Where were you?" "Il y a cette industrie de l'hôtellerie, qui est la deuxième plus grande industrie du monde après celle des technologies de l'information. Et bien sûr, nous nous comparons toujours, y compris en bourse", contextualise Sébastien Bazin. Puis il poursuit en expliquant que trois semaines auparavant, il s'est retrouvé en présence de ces "big CEOs" de "Microsoft, Apple" et consorts. Certains d'entre eux lui parlent alors de l'actualité Chat GPT et des développements de l'AI en général : "Sébastien, vous ne vous rendez pas compte à quel point c'est génial. Cette nouvelle technologie va aider la vie à se développer pour le meilleur en termes d'éducation, d'expérience, etc." "Et ces PDG voulaient me convaincre de la valeur de leur technologie et de la valeur de la taille de leur entreprise", explicite Sébastien Bazin, qui déroule la réponse qu'il leur réserva : "Je suis un adepte de la technologie. Mais laissez-moi vous dire quelque chose : si vraiment vous voulez que je croie que vous allez être ma solution pour demain, je veux juste vous rappeler l'épisode Covid. Vous aviez les plus grandes entreprises, avec la plus grande quantité de cerveaux, la plus grande quantité de ressources financières, des dizaines de milliards sur vos comptes. Et je n'ai vu aucun de vous aider à la résolution de la crise. Où étiez-vous ? Qu'avez-vous fait ? Qu'avez-vous vraiment fourni ? Quel ingénieur ? Quel modèle ("pattern") ? Toute les industries, y compris les plus affaiblies comme nous-mêmes, ont aidé. Nous avons été accessibles, nous avons été généreux, nous avons été authentiques. Nous avons essayé d'aider les infirmières, les médecins, d'isoler, de fournir des employés. C'est ce que nous avons fait, alors que nous étions à genou, sans argent". "Greed" Et de conclure de façon cinglante et, reconnaissons-le, assez efficace : "Vous n'avez rien fait de tel. Alors oui, je pourrais croire que vous pouvez faire quelque chose demain. Mais veuillez d'abord vous excuser pour ce que vous n'avez pas fait". Mais ce n'était pas tout à fait fini, puisque l'un des interlocuteurs de cet échange tendu, qui n'en avait apparemment pas assez reçu, poursuit sur le sujet, alors visiblement très en colère ("pissed") contre Sébastien Bazin : "C'est intéressant ce que vous dites. Mais pouvez-vous nous dire pourquoi c'est ainsi ?" Et le patron d'Accor de ne pas se démonter : "Oui je peux le dire mais vous allez encore plus me détester : c'est facile, ça s'appelle la cupidité ("greed"). Non seulement vous n'avez rien fait, mais c'était au moment où vous avez gagné le plus d'argent de votre vie". L'histoire ne dit pas si une photo de Sébastien Bazin barré d'un "Wanted" circule dans la Silicon Valley. Ce sera peut-être le cas après la publication de cet article.

La dynastie Rothschild fait ses adieux à la Bourse

By |August 1st, 2023|Categories: Scoop.it|

Rothschild renoue avec son histoire. La famille déclenche ce lundi l'OPA annoncée sur sa prestigieuse banque d'affaires avant ses adieux définitifs à la Bourse. L'ultime étape du retour de la dynastie à ses racines bicentenaires : en 1982, pour survivre à la nationalisation voulue par le gouvernement socialiste, elle avait été forcée de renoncer à l'usage de son nom et de côtoyer les marchés publics. Après son expropriation par François Mitterrand, se refusant à mettre fin à la longue lignée de banquiers familiaux, David de Rothschild avait fait renaître de ses cendres la maison de haute finance au travers d'une ancienne compagnie ferroviaire, Paris Orléans, cotée en Bourse depuis 1838 et acquise par James de Rothschild, échappant ainsi à l'emprise complète de l'Etat. Le patriarche, qui a oeuvré des décennies à forger les alliances du capitalisme européen, lui a transmis le patronyme dynastique il y a huit ans - sous l'appellation Rothschild & Co -, avant de confier les rênes de la banque à son fils Alexandre en 2018. LIRE AUSSI : RECIT - Rothschild, les secrets d'une renaissance EXCLUSIF - « La nationalisation de la banque m'a contraint à repartir d'une page blanche » Ces adieux à la Bourse signeront le retrait des marchés cotés pour l'ensemble des branches familiales. La maison de son cousin Edmond de Rothschild, la Compagnie Financière, cotée en Suisse depuis 1987, les a devancés de quatre ans en se retirant également de la cote. Ce départ pour les David de Rothschild, associés à la branche anglaise au sein de Concordia (à 5 %), vise à « consolider l'indépendance ». Ils font le constat qu'« aucun des métiers ne requiert de faire appel aux marchés de capitaux », selon la note d'information déposée en vue de l'OPA. Leurs performances « doivent être appréciées sur le long terme », alors que la banque anticipe une chute de 50 % de ses bénéfices cette année. Dans ce contexte, « le statut de société privée apparaît plus pertinent que celui d'une société cotée ». La haute finance ne cultive pas le goût de la publicité. Appui des grandes familles L'offre s'ouvrira donc ce lundi au prix de 38,60 euros par action et durera 35 jours. Dividendes attachés, elle s'élève à 48 euros par action, soit une prime de 36 % par rapport aux moyennes des 180 jours précédents l'annonce du retrait début février. Vendredi, le cours a clôturé à 38,70 euros, valorisant la banque 2,98 milliards d'euros. Le retrait ne sera cependant acté que si le seuil de 90 % des titres est atteint. « A défaut, le groupe restera coté avec le risque d'un titre assez illiquide pour les investisseurs », estiment des observateurs proches du groupe. LIRE AUSSI : FOCUS - Les Rothschild marient leur destin à de grandes familles européennes FOCUS - David de Rothschild orchestre sa succession à la tête de la banque Des actionnaires minoritaires ont certes soulevé la question de valorisation du groupe et par le passé, Vincent Bolloré s'est invité au capital de la banque d'affaires , à l'époque de son incursion chez Lazard, au début des années 2000. Il avait fini par revendre sa participation aux AGF dont le président Jean-Philippe Thierry était censeur du véhicule coté Paris Orléans. Pour éviter ce type d'écueil, la famille dispose de nombreux filets de sécurité. A ce jour, les branches française et anglaise (au travers de Concordia) détiennent déjà avec un concert d'investisseurs 65,8 % du capital et 73,7 % des droits de vote. Financés à hauteur de 450 millions d'euros par des prêts, ils se sont assuré l'appui financier de grandes familles, les Dassault, Peugeot , Wertheimer, propriétaires de Chanel , et les Giuliani - chacune ayant vocation à détenir 5,1 % du capital une fois Rothschild & Co retiré de la Bourse. Ils bénéficient aussi du soutien d'autres alliés proches : d'autres membres de la famille anglaise, les Maurel, le banquier François Henrot, bras droit de David de Rothschild, les Dentressangle ou encore Hubertus von Baumbach (le PDG de la deuxième plus grande société pharmaceutique d'Allemagne, Boehringer Ingelheim). Evolution de la gouvernance Les associés gérants de la maison viendront également apporter leurs titres et leurs intérêts seront regroupés dans une nouvelle entité, Rothschild & Co Partners qui détiendra près de 10 % du capital. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bourse : comment Rothschild explique sa décote face aux banques américaines Des soutiens qui vont nécessairement conduire à un nouvel équilibre dans la gouvernance. Celle-ci va rester duale. Rothschild & Co Gestion dont la présidence exécutive est détenue par Alexandre de Rothschild va rester le gérant statutaire et le représentant légal du groupe. Mais le conseil de surveillance va être remanié. Les David de Rothschild et leurs cousins d'outre-Manche y auront la majorité des sièges, les quatre grandes familles, Dassault, Peugeot, Wertheimer et Giuliani, comptant chacune un représentant. Toutefois, cette instance aura un « rôle essentiellement consultatif », souligne la note d'information, à l'exception de certaines décisions. A l'issue de cette opération, la famille des David de Rothschild reste ainsi maîtresse à bord de la banque qui porte son nom.

Jeux : mini-révolution chez Sorare qui va accepter les paiements en euros

By |August 1st, 2023|Categories: Scoop.it|

Une mini-révolution se prépare chez Sorare. La licorne française, qui édite notamment un jeu de fantasy football basé sur des cartes NFT, va proposer une nouvelle fonctionnalité permettant de payer en devises classiques (euro, dollar, livre sterling). Objectif : élargir sa base en « éliminant l'une de ses principales barrières à l'entrée », en l'occurrence la création d'un portefeuille de cryptomonnaies. Baptisée « Cash Wallet », cette innovation sera disponible dès le début du mois d'août, juste avant la reprise des championnats européens de football. Fruit d'une association avec la fintech Mangopay, plateforme de paiement spécialisée dans les marketplaces, elle prendra la forme d'un portefeuille numérique, « comme pour n'importe quelle place de marché », résume Nicolas Julia, le PDG de Sorare. Une manière pour l'entreprise de partir à la conquête de nouveaux joueurs, dont beaucoup ne souhaitent pas être exposés aux cryptomonnaies. « Au départ, avec des cartes stockées sur la blockchain, la crypto était notre monnaie native, c'était la seule solution. Mais cela devenait une friction pour les fans de sport », reconnaît le jeune dirigeant. « Accélérer notre croissance » En revanche, « nous restons fidèles aux fondamentaux du Web3 et à sa technologie, la propriété numérique, la sécurité garantie par la blockchain, la possibilité d'échange, etc. L'idée, c'est de profiter des bénéfices de cet écosystème sans les craintes associées ». Les utilisateurs qui voudraient continuer à payer en cryptomonnaie - l'ether dans le cas de Sorare - pourront continuer à le faire. Avec une possible exposition à sa volatilité, même si la valeur des cartes reste basée sur la rareté et les performances des joueurs. LIRE AUSSI : Pour le PDG de Sorare, « la France est un paradis pour entreprendre » Sorare déploie une nouvelle offre pour convaincre le régulateur des jeux d'argent L'entreprise fondée en 2018 s'apprête donc à vivre une évolution majeure dans son développement, dans un contexte de turbulences sur le marché des NFT. Une situation qui n'entraîne pas de coup d'arrêt dans le recrutement de nouveaux joueurs, assure Nicolas Julia. « Il y a une crise de confiance (dans les NFT, NDLR). Mais pour nous, c'est naturel de vouloir grandir, et nous avons prévu un ensemble d'initiatives pour accélérer notre croissance. Cette innovation est simplement un prérequis », indique-t-il. Une application mobile, dont les caractéristiques n'ont pas été dévoilées, sera lancée en fin d'année, suivie par une grande campagne marketing. Déjà doté d'une base d'environ 5 millions d'utilisateurs, Sorare pourrait donc l'élargir considérablement, en s'affranchissant de son principal frein technologique. Et ainsi nourrir les ambitions de son patron, qui souhaite en faire un « leader mondial dans le sport ».

« Barbie » en route vers le milliard de dollars au box-office

By |August 1st, 2023|Categories: Scoop.it|

Le rose bonbon n'est pas encore passé de mode. « Barbie » rameute encore les foules dans les cinémas du monde entier. Après deux week-ends en salle, le film de Greta Gerwig s'approche déjà du milliard de dollars au box-office, avec 775 millions de dollars de recettes à ce stade au niveau mondial, selon Comscore. Dont 351 millions de dollars rien qu'aux Etats-Unis et au Canada. Une belle performance, sachant que le film a été réalisé avec un budget de 100 millions de dollars. « Barbie » se positionne ainsi comme le troisième film de 2023 le plus rentable du box-office mondial, derrière « Super Mario Bros » et « Les Gardiens de la Galaxie vol.3 ». « Le film a démarré très fort et présente un très bon maintien d'un week-end à l'autre, avec seulement une baisse de 32 % du nombre d'entrées », analyse Eric Marti, directeur général de Comscore France. « Il réunit tous les indicateurs pour devenir un phénomène et dépasser le milliard. » Le blockbuster de Warner Bros avait déjà franchi le record du meilleur démarrage jamais accompli par une réalisatrice indépendante, avec 162 millions de ventes de billets aux Etats-Unis pour son premier week-end. Un bénéfice surprise Le succès ne décroît pas. Le marketing bien léché de Mattel a porté ses fruits. Le phénomène Barbie a même permis au géant américain des jouets de publier un bénéfice surprise au deuxième trimestre, de 0,10 dollar par action. Or les analystes avaient estimé une perte de 0,02 dollar par action. Les ventes nettes de l'entreprise ont malgré tout diminué de 12 % par rapport au deuxième trimestre de 2022.

Spectaculaire virage stratégique chez Decathlon

By |July 31st, 2023|Categories: Scoop.it|

Adieu Artengo, l'emblématique marque de tennis de Decathlon. Au revoir Tarmak et ses ballons de basket. C'est l'heure du grand ménage chez Decathlon : le géant français du sport projette de faire disparaître de ses rayons bon nombre de ses marques propres. Sur 49 aujourd'hui, il ne devrait en rester qu'une dizaine d'ici à l'année prochaine. Kipsta deviendrait, par exemple, l'emblème de tous les sports collectifs, Tribord celui des sports d'eau, Inesis l'unique pour les sports de précision (fléchettes, golf, pétanque…). La marque Decathlon ferait partie des marques maintenues, devenant transversale et plus puissante. C'est un virage à 180 degrés pour l'enseigne forte de la galaxie Mulliez : il y a peu, la direction prônait encore les vertus d'une multiplicité de ces « marques passion », malgré la faiblesse de certaines. Choc de simplification Ce grand soir, à l'échelle du discret groupe nordiste, est la marque de la nouvelle directrice générale Barbara Martin Coppola , arrivée en mars 2022 en provenance d'Ikea. Le programme choc de la dirigeante - la première à ne pas être une Mulliez ou un pur produit de la boutique -, a été présenté il y a une dizaine de jours aux salariés via leurs représentants syndicaux. L'intention semble claire : il s'agit de rationaliser à la fois l'organisation, la logistique et la production. Avoir 49 marques signifie 49 interlocuteurs en magasin ou encore 49 communicants. Le client, semble-t-il, ne n'y retrouvait pas, ou plus. Il existe, par exemple, actuellement une dizaine de types de doudounes pour dix sports différents. Une situation qui coûte, au niveau des stocks et de la complexité de gestion. En supprimant les doublons, l'enseigne viserait une baisse de 20 % de l'offre en magasin. Par ailleurs, la manoeuvre pourrait faire plus de place en rayon aux marques internationales, un paramètre sensible chez Decathlon. LIRE AUSSI : La sortie de Russie ne freine pas l'essor de Decathlon « Rationaliser l'organisation reviendra à réduire les équipes, mais cette réorganisation n'est pas chiffrée », ajoute un syndicaliste du groupe, qui se dit inquiet pour l'emploi. De fait, Decathlon a toujours été adepte du « stop-and-go » - le commerce étant tout sauf une science exacte. « La rentabilité va se faire au détriment des conditions de travail, de l'emploi et des rémunérations », s'alarme, de son côté, Sébastien Chauvin, délégué syndical CFDT. Depuis quelques mois, les embauches sont limitées, des CDD non renouvelés. Dans les équipes de conception, des projets de nouveaux produits pour 2024 ont été stoppés. Dans son campus de Villeneuve-d'Ascq, Decathlon abrite aujourd'hui une foule de spécialistes chargés d'inventer les produits maison. « Continuer à offrir le même choix » Interrogée par « Les Echos », la direction de Decathlon confirme qu'un « travail est actuellement mené afin de simplifier la lisibilité et la compréhension de nos offres produits, ce qui passe notamment par nos marques ». Mais l'entreprise affirme que « simplification des offres ne veut pas dire altération du choix », et ajoute qu'elle va « continuer d'offrir le même choix et la même diversité de sports ». S'il n'y a pas péril en la demeure, les ventes ne seraient pas à la hauteur des objectifs, lâche-t-on côté syndical. A la fin de ce premier semestre, celles-ci n'auraient augmenté que de 2 %, contre les 9 % attendus. Et la rentabilité serait inférieure à celle de l'année dernière à la même période. Après son départ fracassant du poste de président du conseil de surveillance en 2018, Matthieu Leclercq, fils du fondateur de Decathlon, a fait baisser sa part dans le capital de la société. L'Association familiale Mulliez (AFM), qui y était majoritaire, est encore montée en puissance. Celle-ci semble avoir aujourd'hui plus d'exigence sur la rentabilité. LIRE AUSSI : Comment Gaël Monfils a choisi Artengo, une marque de Decathlon Le fils du fondateur de Decathlon claque la porte L'enseigne compte 1.751 magasins, dont 325 en France, pour un chiffre d'affaires de 15,4 milliards d'euros en 2022 - dont 4,7 milliards dans l'Hexagone. Sur ses bases tricolores, le groupe voit monter en puissance son challenger, Intersport. Fort de ses 800 magasins et 3,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, le rival vient de se renforcer de 72 magasins Go Sport et vise les 5 milliards d'euros de ventes en 2025, en mettant toujours en tête de gondole les grandes marques sportives. Surtout, Decathlon, enseigne mondiale, doit encore accélérer sur la vente en ligne - c'est d'ailleurs la grande mission de Barbara Martin Coppola, l'ancienne « chief digital officer » du géant suédois du meuble. Pour cela, il faut dégager des moyens. La part des ventes en ligne représentait 16,8 % du chiffre d'affaires des ventes en 2022, contre 20,8 % en 2021 (année Covid). L'objectif est de rendre le site internet actuel plus désirable et plus ergonomique. Rationalisation du parc Dans ce même esprit, Decathlon confirme la fermeture des magasins de Treillières près de Nantes et de Le Vigen près de Limoges. Des fermetures liées à une insuffisance de performances propres à ces sites, précise l'enseigne, qui continue d'ouvrir des magasins. « Nous adaptons et optimisons notre réseau, nos surfaces et nos formats de magasin en permanence », justifie l'enseigne. Selon nos informations, Decathlon a également entamé depuis deux ans environ une réduction des surfaces de vente de certains de ses magasins, comme à Paris (Rosa Parks, dans le 19e), Mantes-la-Jolie, Blois ou encore Meaux. La réduction peut aller de 500 à 1.500 m2, la surface libérée pouvant, dans certains cas, être relouée à une autre enseigne.

L’Oréal continue de progresser encore plus vite que le marché de la beauté

By |July 31st, 2023|Categories: Scoop.it|

Des performances de sprinter. Dans un marché de la beauté en croissance de 10 %, L'Oréal continue comme depuis trois ans à faire mieux que la plupart de ses concurrents et à gagner ainsi des parts de marché. Le numéro un mondial dépasse les 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les six premiers mois de l'année et garde un rythme de croissance de 13,3 %, supérieur à celui du marché. La marge d'exploitation du géant de la beauté à 20,7 % est en augmentation de 30 points de base ; et le groupe a amélioré sa rentabilité sur une base déjà élevée. « Nous sommes fiers de cette surperformance dans un marché très dynamique, avec une croissance de 4,9 % en volume et de 8,5 % en valeur », souligne son directeur général Nicolas Hieronimus. Fidèle à sa stratégie, le groupe a cherché à contenir les hausses de prix sur son catalogue historique de produits et à tirer la valeur vers le haut en lançant de nouveaux produits mieux valorisés. La stratégie s'affirme payante. En dépit des tensions sur le pouvoir d'achat, les ventes européennes sont très porteuses, en hausse de 18,2 % (en comparable), alors que l'Asie du Nord commence à profiter du rebond de la Chine, au deuxième trimestre. L'Amérique du Nord aussi performe, en progression de +13 % alors que les marchés émergents représentent « un quart de la croissance ». LIRE AUSSI : DECRYPTAGE- Comment Clarins compte devenir le leader mondial du soin haut de gamme La division grand public, avec ses gammes de prix entre 3 et une petite trentaine d'euros, affiche une croissance historique en hausse de 15 %, à 7,6 milliards d'euros. Elle a été particulièrement performante en Europe. « L'Oréal Paris, Garnier, Maybelline, NYX Professional Makeup, qui sont ses quatre marques mondiales sont toutes en croissance à deux chiffres », se félicite Nicolas Hieronimus. La domination de L'Oréal dans le soin de la peau s'appuie aussi sur la division Beauté dermatologique qui progresse de 29 %, à 3,3 milliards d'euros. Elle devance désormais la branche produits professionnels. Ses marques de soins sont très prescrites aux Etats-Unis. La division « est devenue une fusée sur orbite qui a encore un fort potentiel et elle est la plus profitable. Sa rentabilité exceptionnelle, est en hausse de 70 points de base, à 28,4 % », indique Nicolas Hieronimus. LIRE AUSSI : INTERVIEW « Le potentiel de la dermocosmétique est immense », selon Myriam Cohen-Welgryn, à la tête de la division Beauté dermatologique de L'Oréal. Le luxe a exigé de plus forts investissements qui pèsent sur sa rentabilité. La deuxième division du groupe tire ses profits du maquillage et des parfums ; son chiffre d'affaires progresse de +7,6 %, à 7,2 milliards d'euros. L'Oréal commercialise avec succès les licences mode (Prada, Valentino…) ainsi que des acquisitions tels les parfums Mugler (dont « Angel ») jadis détenus par Clarins. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE- Barbie : grandeur, décadence et réveil d'un mythe L'Oréal, qui ne communique pas de prévisions, concède ne pas voir de signes d'inquiétudes. « La confiance des consommateurs aux Etats-Unis reste élevée alors que l'inflation baisse légèrement. Il y a des difficultés mais le marché de l'emploi reste dynamique ; les gens ne vivent pas dans la crainte de ne pas retrouver un emploi », estime le dirigeant. « Les Etats-Unis sont un marché qui amplifie les succès », se réjouit-il. Parmi les récents succès de L'Oréal outre-Atlantique, une collaboration entre la marque NYX et Barbie, avec un produit épuisé quelque temps seulement après sa commercialisation dans le cadre de la sortie du film à la gloire de cette figurine.

Les voyageurs Air France peuvent déposer et enregistrer leurs bagages dans le centre de Paris

By |July 31st, 2023|Categories: Scoop.it|

Voyager avec deux enfants sous le bras, quatre valises et les couches pour le petit dernier peut vite se transformer en parcours du combattant. Pour faciliter la vie des familles ou des personnes voulant tout simplement se rendre à l’aéroport l’esprit et le dos légers, Air France vient de lancer son nouveau service de dépôt et d’enregistrement de bagages dans Paris. Grâce à un partenariat avec la startup Alltheway et le groupe Accor, les voyageurs de la compagnie aérienne peuvent réserver un créneau d’enregistrement de 10 minutes dans l’un des huit lieux partenaires dans la Capitale : les hôtels Novotel Tour Eiffel, Mercure Tour Eiffel, Novotel Les Halles, Mercure Montparnasse et Pullman Bercy ainsi que Paris Expo Porte de Versailles, le Parc des Expositions Villepinte et le Palais des Congrès. Ils récupèrent ensuite leurs bagages sur le tapis de leur aéroport d’arrivée. Tous les vols assurés par Air France au départ de Paris-CDG sont éligibles, à l’exception de ceux vers Tel-Aviv, en Israël. Bientôt, le service sera étendu aux voyages depuis l’aéroport Paris-Orly et aux vols assurés par KLM. A mesure que la startup Alltheway, qui s’occupe de l’acheminement des bagages, se développe, d’autres lieux de dépôt seront proposés. A terme, les voyageurs pourront même profiter du retrait et de la livraison des bagages à leur domicile ou sur leur lieu de séjour.

Génération Z, génération paradoxe ?

By |July 31st, 2023|Categories: Scoop.it|

Consommation consciente ou consommation réaliste ? Labellée génération écologiquement et socialement engagée, la Gen Z est aussi dépeinte comme la plus grande consommatrice de fast et ultra fast fashion. Triste marqueur de ce tableau, le succès indéniable de la marque chinoise Shein, 1ère enseigne d’habillement des 15-24 ans en 2022, devant Zara ou H&M. Un succès confirmé par les milliers de personnes présentes à l’ouverture de leur pop-up store parisien en mai 2023, tout comme celui des opérations précédentes à Toulouse, Montpellier ou encore Lyon. On peut également citer le succès fulgurant des vapoteuses “puffs”, un fléau environnemental symptomatique de l’ère du tout jetable.     La consommation de la Gen Z semble donc écartelée entre sa conscience écologique & sociale et son désir consumériste. Un grand écart dont les étudiants avaient bien conscience lors des interviews, confiant une forme de schizophrénie entre leur volonté de bien faire, et le sentiment d’être esclaves de la société de consommation. “Je me sens blâmé de consommer de la fast fashion, mais je ne me sens pas non plus récompensé quand j’essaie de faire un effort, on ne nous donne pas envie de mieux faire”. Ils expliquent que leur génération pratique une forme de rejet, voire de déni des informations, tant ils sont habitués à des nouvelles catastrophiques, mais surtout catastrophistes : “on doit faire tous les efforts que nos parents n’ont pas pu faire, c’est déprimant”.  Ils expliquent la dimension paradoxale de leur consommation par un principe de réalité, et demandent un certain droit à la légèreté. Ils apprennent à mieux faire au fur et à mesure de leur éducation, et de la croissance de leur pouvoir d’achat. Un cheminement qui doit être accompagné par les marques, dans des communications honnêtes qui ne pratiquent pas la surpromesse, mais savent féliciter les avancées à leur juste mesure.     Social media : une autre pratique polluante  Autre symptôme de leur ambivalence : l’usage immodéré du social media. Au-delà de la toxicité reconnue de ces plateformes, leur consommation énergétique est également affolante. Et on peut se demander si cette génération qui a appris à faire le tri des ordures et à limiter ses trajets en avion a bien conscience de l’empreinte carbone du numérique et notamment de Tik Tok : classée application préférée de la Gen Z, cette dernière est également la plus polluante de toutes. De quelques secondes à une poignée de minutes, une attention dite de courte durée La Gen Z souffrirait d’un déficit d’attention, en n’étant capable de se concentrer que sur de très courtes durées. On parle alors des formats populaires en social media, depuis les 7 ou 15 secondes des reels jusqu’aux vidéos de 2 minutes.  Un temps court qui contraste avec le temps long consacré au binge-watching des séries populaires. Et qui semble raconter que c’est peut-être simplement l’intérêt pour le sujet ou l’activité qui détermine la volonté et la capacité à se concentrer. Social media et désocialisation Créés pour permettre à leurs utilisateurs de rester en contact les uns avec les autres, les réseaux sociaux participent en réalité en partie à une désocialisation des usagers, les enfermant dans une approche algorithmique de la société qui n’encourage pas l’empathie. Sans parler de la vampirisation du temps et de l’attention, symptomatiques d’une relation toxique que nous décrivons dans le 2ème épisode de notre série sur  la Gen Z. L’enfermement dans le monde du social media contribue ainsi à un sentiment d’isolement préjudiciable à tous et au bonheur individuel. Or, comme le décrit merveilleusement bien Joe Keohane dans son ouvrage The Power of strangers: the Benefits of Connecting in a Suspicious World, le temps passé à discuter avec de vraies personnes dans la vraie vie, plus particulièrement des étrangers que nous rencontrons par hasard, contribue au contraire à améliorer la capacité d’empathie, le bonheur et le développement cognitif.

Meta et Google grands vainqueurs du rebond de la publicité en ligne

By |July 31st, 2023|Categories: Scoop.it|

Le marché de la publicité en ligne donne enfin des signes de rebond. La semaine dernière, Meta (ex-Facebook), Alphabet et Snap ont publié leurs résultats trimestriels. L'activité publicitaire des deux premiers est à nouveau florissante, après un fort ralentissement en fin d'année dernière, tandis que le troisième peine encore à se relever. Entre avril et juin, la vente de publicités a rapporté 58,1 milliards de dollars à Alphabet, la maison mère de Google, contre 56,3 milliards l'année dernière. Cette hausse est due aux bons résultats de la recherche en ligne, qui bénéficie d'un rebond du tourisme , mais aussi à ceux de YouTube, dont les revenus croissent à nouveau après plusieurs trimestres de baisse. Même élan pour Meta. Le groupe, qui contrôle Facebook, Instagram, Messenger, WhatsApp et la nouvelle application Threads, a annoncé que ses revenus ont bondi de 11 % en un an. En revanche, Snap a publié des résultats en baisse de 4 %. La maison mère de l'application Snapchat prévoit que ses ventes continueront à décliner ce trimestre. En Bourse, les actions Meta et Alphabet grimpent chacune de 8 % en une semaine. Au contraire, l'action Snap chute de 15 % ces derniers jours. Concurrence croissante Le succès de Meta « est en grande partie lié à une demande accrue d'espace publicitaire, et au fait que l'entreprise est l'un des acteurs clés du secteur », note Jasmine Enberg, analyste chez Insider Intelligence. Même raisonnement pour Google. Les deux entreprises représentent à elles seules près de la moitié (48,4 %) du marché de la publicité en ligne aux Etats-Unis, selon les estimations d'Insider Intelligence. LIRE AUSSI : RESULTATS - Google redresse la tête et Microsoft ralentit la cadence RESULTATS - Meta rebondit, porté par la publicité en ligne et par l'IA Elles doivent cependant faire face à une concurrence croissante : outre Snap et Twitter, TikTok se taille une part croissante du marché. Les revenus publicitaires d'Apple ne cessent d'augmenter. Enfin, Amazon a les faveurs des annonceurs qui veulent faire apparaître leurs publicités au plus près de la décision d'achat des consommateurs. Succès de Reels Pour se défendre face à TikTok, Meta compte sur Reels, une copie conforme de son concurrent chinois. L'entreprise dirigée par Mark Zuckerberg a longtemps éprouvé des difficultés à vendre ce nouveau format aux annonceurs. Le temps passé sur Reels par les utilisateurs de Facebook et d'Instagram faisait baisser les revenus du groupe, à cause de l'absence de publicités. LIRE AUSSI : RECIT - TikTok, le roi de l'économie de l'attention TikTok : l'inquiétante chorégraphie de Pékin Cette époque est désormais terminée, espère Meta. « Plus des trois quarts de nos annonceurs utilisent désormais Reels », a déclaré Susan Li, sa directrice financière. Mark Zuckerberg estime à 10 milliards de dollars le revenu annuel lié à cette fonctionnalité, dont l'algorithme utilise l'intelligence artificielle pour présenter de nouveaux contenus aux utilisateurs. Snap s'embourbe Pendant ce temps, Snap n'est toujours pas sorti d'affaire. Malgré ses 397 millions d'utilisateurs, « nous sommes encore loin d'avoir la croissance de nos revenus à laquelle nous aspirons », concède son PDG, Evan Spiegel, face à des analystes. L'entreprise, qui enchaîne les trimestres dans le rouge, n'a réussi à dégager de profits qu'une seule fois, en pleine pandémie. LIRE AUSSI : RESULTATS - Snap décroche en Bourse, après la baisse de ses revenus DOSSIER - La santé des géants de l'économie à la loupe En cause, sa petite taille, mais aussi la concurrence de TikTok, qui devrait atteindre 1,8 milliard d'utilisateurs mondiaux d'ici à la fin de l'année, selon Business of Apps. L'entreprise californienne a récemment lancé une nouvelle plateforme pour les publicitaires, qui a pu en dérouter certains, avance aussi Business of Apps. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Le métavers de Zuckerberg, un trou noir de 43 milliards de dollars A plus long terme, Snap mise sur l'intelligence artificielle avec MyAI, un chatbot qui doit lui permettre de récolter davantage de données sur ses utilisateurs et de les monétiser. Meta, quant à lui, envisage lui aussi de créer un agent utilisant l'IA pour aider les entreprises à répondre aux demandes de leurs clients.

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