Des performances de sprinter. Dans un marché de la beauté en croissance de 10 %, L’Oréal continue comme depuis trois ans à faire mieux que la plupart de ses concurrents et à gagner ainsi des parts de marché.

Le numéro un mondial dépasse les 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les six premiers mois de l’année et garde un rythme de croissance de 13,3 %, supérieur à celui du marché. La marge d’exploitation du géant de la beauté à 20,7 % est en augmentation de 30 points de base ; et le groupe a amélioré sa rentabilité sur une base déjà élevée.
« Nous sommes fiers de cette surperformance dans un marché très dynamique, avec une croissance de 4,9 % en volume et de 8,5 % en valeur », souligne son directeur général Nicolas Hieronimus. Fidèle à sa stratégie, le groupe a cherché à contenir les hausses de prix sur son catalogue historique de produits et à tirer la valeur vers le haut en lançant de nouveaux produits mieux valorisés.

La stratégie s’affirme payante. En dépit des tensions sur le pouvoir d’achat, les ventes européennes sont très porteuses, en hausse de 18,2 % (en comparable), alors que l’Asie du Nord commence à profiter du rebond de la Chine, au deuxième trimestre. L’Amérique du Nord aussi performe, en progression de +13 % alors que les marchés émergents représentent « un quart de la croissance ».
La division grand public, avec ses gammes de prix entre 3 et une petite trentaine d’euros, affiche une croissance historique en hausse de 15 %, à 7,6 milliards d’euros. Elle a été particulièrement performante en Europe. « L’Oréal Paris, Garnier, Maybelline, NYX Professional Makeup, qui sont ses quatre marques mondiales sont toutes en croissance à deux chiffres », se félicite Nicolas Hieronimus.

La domination de L’Oréal dans le soin de la peau s’appuie aussi sur la division Beauté dermatologique qui progresse de 29 %, à 3,3 milliards d’euros. Elle devance désormais la branche produits professionnels. Ses marques de soins sont très prescrites aux Etats-Unis. La division « est devenue une fusée sur orbite qui a encore un fort potentiel et elle est la plus profitable. Sa rentabilité exceptionnelle, est en hausse de 70 points de base, à 28,4 % », indique Nicolas Hieronimus.

Le luxe a exigé de plus forts investissements qui pèsent sur sa rentabilité. La deuxième division du groupe tire ses profits du maquillage et des parfums ; son chiffre d’affaires progresse de +7,6 %, à 7,2 milliards d’euros. L’Oréal commercialise avec succès les licences mode (Prada, Valentino…) ainsi que des acquisitions tels les parfums Mugler (dont « Angel ») jadis détenus par Clarins.

L’Oréal, qui ne communique pas de prévisions, concède ne pas voir de signes d’inquiétudes. « La confiance des consommateurs aux Etats-Unis reste élevée alors que l’inflation baisse légèrement. Il y a des difficultés mais le marché de l’emploi reste dynamique ; les gens ne vivent pas dans la crainte de ne pas retrouver un emploi », estime le dirigeant.

« Les Etats-Unis sont un marché qui amplifie les succès », se réjouit-il. Parmi les récents succès de L’Oréal outre-Atlantique, une collaboration entre la marque NYX et Barbie, avec un produit épuisé quelque temps seulement après sa commercialisation dans le cadre de la sortie du film à la gloire de cette figurine.

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