HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Bagages : United intègre la fonctionnalité Share Item Location d’Apple pour AirTag

By |December 17th, 2024|Categories: Scoop.it|

United Airlines annonce l’intégration de la fonctionnalité Share Item Location d’Apple à son application mobile. Les passagers pourront ainsi utiliser des AirTags pour connaître la localisation de leurs bagages. Cette fonctionnalité, compatible avec les AirTags et accessoires du réseau Find My d’Apple, permet aux passagers de partager la localisation de leurs bagages avec le service client de la compagnie aérienne. Pour rappel, un AirTag est une balise connectée qui permet de connaître l’emplacement d’un objet. L’objectif pour United est d’accélérer la récupération des bagages retardés et renforcer la satisfaction des voyageurs. Une couche supplémentaire de sécurité et de transparence Avec la mise à jour iOS 18.2*, les utilisateurs d’AirTags peuvent générer un lien « Share Item Location » dans l’application Find My sur leur iPhone, iPad ou Mac. Ce lien permet aux agents du service client de United d’accéder à une carte interactive et mise à jour en temps réel, localisant précisément le bagage égaré. Pour garantir la confidentialité, la localisation partagée est automatiquement désactivée au bout de sept jours ou à la demande du client. Ni Apple ni les fabricants d’accessoires n’ont accès à ces informations, précise United Airlines. Les passagers de la compagnie peuvent depuis plusieurs années suivre leurs bagages en temps réel via l’application de la compagnie. Cependant, la nouvelle fonctionnalité Share Item Location d’Apple ajoute une couche supplémentaire de sécurité et de transparence, afin de faciliter la récupération rapide des bagages en cas d’imprévus. « Il y a un vrai travail de réassurance à effectuer » Selon Nicole Hogg, Directrice du traitement des bagages chez SITA, si les voyageurs utilisent des AirTag, c’est en effet parce qu’ils ne possèdent pas assez d’information. Les consommateurs veulent savoir où se trouvent leurs effets personnels en temps réel, comme c’est le cas sur Amazon. « Il y a un vrai travail de réassurance à effectuer », nous a-t-elle confié. Et d’ajouter : « Au-delà du tracking des bagages, c’est donc l’information qui doit être mieux délivrée ». *Pour utiliser cette fonctionnalité, les passagers doivent disposer d’iOS 18.2 ou version ultérieure et s’assurer que l’application United est à jour.

Climat : les quatre leviers qui permettront de décarboner l’agriculture

By |December 17th, 2024|Categories: Scoop.it|

Comment décarboner l'agriculture tricolore ? Dans le cadre de ses travaux sur la transformation de l'économie française, le Shift Project vient de publier son rapport final sur le sujet, au terme de quatorze mois de recherches menées en concertation avec le monde agricole. Un rapport d'autant plus instructif que, contrairement aux idées reçues sur un secteur en pleine crise, une vaste enquête réalisée en parallèle par le think tank fondé par Jean-Marc Jancovici, publiée ce jeudi, montre plus de plus de 80 % des agriculteurs se disent prêts à engager leur transition - à condition d'être accompagnés et soutenus financièrement. Le monde agricole a tout à gagner à une telle transformation, a insisté, lors de la présentation du rapport, il y a quelques jours, la responsable du projet, Céline Corpel (elle-même agricultrice). « Grâce à la mécanisation, aux engrais azotés, et aux produits phytosanitaires, on a fait exploser les rendements. Mais aujourd'hui, l'agriculture souffre de nombreuses vulnérabilités : face au réchauffement climatique lui-même, mais aussi face à une forte dépendance aux énergies fossiles (via les carburants et les engrais azotés), aux pesticides, ou aux importations d'alimentation animale », a-t-elle rappelé. Equation complexe Alors que l'agriculture génère 18 % des émissions de gaz à effet de serre de la France (74 millions de tonnes équivalent CO2 en 2022, sans compter les émissions indirectes liées notamment à la production des engrais azotés), les chercheurs du Shift Project ont travaillé à un scénario dit « de conciliation », permettant de réduire ces émissions à 48 millions de tonnes (MT) à horizon 2050, conformément à la deuxième stratégie nationale bas carbone ( la troisième SNBC, publiée début novembre, ne fixe pas d'objectifs précis à 2050). LIRE AUSSI : SONDAGE - Une très large majorité d'agriculteurs prêts à prendre le virage de la transition écologique « C'est le scénario qui permet le mieux de concilier les priorités stratégiques de la France (assurer l'autonomie agricole et alimentaire du pays, réduire sa dépendance énergétique, ou encore maintenir les capacités exportatrices de produits agricoles) avec l'objectif de décarbonation », a expliqué Laure Le Quéré, coauteur du rapport. L'équation est particulièrement complexe, car tous ses paramètres interagissent les uns avec les autres. « Si on a moins d'animaux en élevage, on a moins de fumier pour fertiliser les sols, ce qui contraint à utiliser plus d'engrais azotés », poursuit cette ingénieure agronome. Le rapport préconise d'utiliser quatre grands leviers pour décarboner l'agriculture. Les économies d'énergie, l'utilisation d'énergie décarbonée, ou la production de bioénergie (biogaz ou biocarburant), doivent permettre de gagner 7 MT (entre 2020 et 2050). Le moindre recours aux engrais azotés (qui émettent du CO2 lors de leur fabrication et du protoxyde d'azote lors de lors utilisation) réduirait de son côté les émissions de 11 MT. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Revenu des agriculteurs : le grand plongeon Par exemple, en multipliant par trois les surfaces cultivées de légumineuses, qui fixent naturellement l'azote, en généralisant les cultures à couvert, des cultures intermédiaires permettant de ne pas laisser les sols nus, ou encore en passant à des cultures nécessitant peu d'intrants comme le chanvre. Mais ce sont surtout l'évolution des systèmes d'élevage (-16 MT) et une meilleure exploitation de la capacité des sols à stocker du carbone (-26 MT), qui feront la différence. Représentant 60 % du total du secteur, les émissions liées à l'élevage peuvent être réduites en modifiant l'alimentation des animaux (de sorte à limiter la fermentation entérique qui leur fait éructer du méthane, un autre puissant gaz à effet de serre), en diminuant le cheptel « de façon planifiée et non subie comme aujourd'hui », a souligné Laure Le Quéré, ou encore en privilégiant l'élevage dans des pâturages, en lieu et place d'un élevage intensif. Le problème essentiel, c'est que le coût d'une agriculture décarbonée est plus élevé que celui d'une agriculture carbonée ! Olivier Dauger Chargé des questions climatiques à la FNSEA Enfin, pour que les sols recommencent à stocker du carbone au lieu d'en émettre (10 MT par an actuellement), en plus de généraliser les cultures à couvert, le Shift Project préconise de maintenir le maximum de surfaces en prairies permanentes, de développer l'agroforesterie ou de planter des haies. « Une telle transition ne pourra toutefois pas être engagée sans assurer la viabilité économique des fermes, en leur assurant un revenu suffisant et en les protégeant de la concurrence internationale », a insisté Corentin Biardeau-Noyers, coauteur du rapport. LIRE AUSSI : ANALYSE - La transition écologique, une vraie course d'obstacles pour le monde agricole Invités à débattre du rapport avec Jean-Marc Jancovici à l'issue de sa présentation, les représentants des syndicats agricoles présents n'ont pas dit autre chose. « J'en ai vu des études… ! », a commenté Olivier Dauger, chargé des questions climatiques à la FNSEA, qui a jugé le rapport du Shift Project « excellent ». « Mais le problème essentiel, c'est que le coût d'une agriculture décarbonée est plus élevé que celui d'une agriculture carbonée ! » Mais comment faire payer les consommateurs ? « On touche à un sujet sensible politiquement : l'alimentation », a relevé de son côté Laurence Marandola, de la Confédération paysanne. Il faudra de fait afficher une vision et montrer un réel courage politique pour accompagner les agriculteurs dans leur transition.

Climat : à quoi ressemblera une France à + 4 °C ?

By |December 17th, 2024|Categories: Scoop.it|

A Paris, il y aura les températures moyennes de Montpellier actuellement (14,2 °C) ; dans la moitié sud de la France, celles de l'Andalousie (plus de 18 °C). Voilà ce à quoi il faut s'attendre en 2100 dans une France à + 4 °C (par rapport à l'ère préindustrielle) sous l'effet du réchauffement climatique en cours, selon un rapport publié ce mardi par Météo-France. Au lendemain de la présentation du plan national d'adaptation au réchauffement climatique de la France, l'organisme public est revenu dans ce rapport « pédagogique » sur l'évolution prévisible des températures et des précipitations dans les décennies à venir, et jusqu'à la fin du siècle. Scénario réaliste « Nos simulations ont été établies sur l'hypothèse d'un réchauffement planétaire de + 3 °C en 2100, qui adviendra sans amplification des engagements pris par l'ensemble des pays de la planète en matière de réduction des gaz à effet de serre », a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie de Météo-France, en présentant le rapport. « Car la France se réchauffe plus vite que la moyenne, à l'inverse des océans et des zones tropicales. » « Il s'agit, hélas, d'un scénario réaliste, établi sur des bases scientifiques », poursuit le météorologue. Plus précisément, sans efforts supplémentaires, le réchauffement en France continentale et en Corse serait alors de + 2 °C en 2030, + 2,7 °C en 2050 et + 4 °C en 2100. « Mais tous les territoires ne connaissent pas la même dynamique de réchauffement : il sera amplifié dans le Sud-Est et en montagne, d'environ 0,8 °C, par rapport à ceux plus proches de la Manche comme la Normandie », indique-t-il. De même, il sera plus fort en été qu'en hiver, avec un écart d'environ 1 °C. L'impact du réchauffement sur les précipitations est nettement moins évident, indique Météo-France. En moyenne sur l'année, ses simulations montrent une légère augmentation des pluies sur le quart nord-est, et une légère baisse dans le Sud-Ouest. Disparition des glaciers alpins Sur les précipitations saisonnières en revanche, l'évolution est un peu plus marquée. En hiver, il pleuvra davantage qu'aujourd'hui sur l'ensemble du pays, sauf dans les Alpes et les Pyrénées. « Les précipitations utiles, celles qui ne s'évaporent pas, diminueront toutefois sous l'effet de la hausse des températures », indique le rapport. En été, ce sera l'inverse, sur tout le pays, avec toutefois une incertitude relativement élevée. Disponibles sur le portail public « Drias, les futurs du climat », les données et les cartes détaillées correspondantes sont destinées à aider les acteurs publics, les entreprises et les citoyens à prendre leurs décisions d'investissements (dans des infrastructures ou dans l'immobilier, par exemple). LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Dérèglement climatique : 2024 sera la première année à dépasser 1,5 °C de réchauffement Canicule à Lyon, sécheresse en Bourgogne… comment le réchauffement climatique redessine la France Le rapport publié ce mardi par Météo-France sera complété par un second volet, en janvier, qui présentera l'impact du réchauffement sur les événements extrêmes : vagues de chaleur, tempêtes, inondations, etc. Selon des données publiées par le gouvernement l'an dernier, on sait déjà qu'il est probable d'avoir en 2100 des canicules durant un ou deux mois au bord de la Méditerranée, 40 ou 50 nuits tropicales chaque année dans les villes de la moitié nord de la France, une disparition totale des glaciers alpins ou encore un enneigement limité à dix jours dans les Pyrénées et à vingt-quarante jours dans les Alpe

Apple “Intelligence” fait des siennes ! – MacBidouille.com

By |December 16th, 2024|Categories: Scoop.it|

Le New-York Times et la BBC sont extrêmement fâchés contre Apple Intelligence, qui présente des non-sens, contre-sens ou de l'hallucination pleine et entière avec leur logo et leur nom dans ses résumés de notifications issues de leurs App iOS: Ces hallucinations, non-sens voire contre-sens est la raison pour laquelle je me suis départi de Llama-7B pour le service Minitel MacBidouille, pour utiliser une IA plus solide (et plus chère), Mistral-large. Personne ne veut voir son contenu éditorial massacré! On peut considérer que c'est de la mésinformation, ce qui exposerait alors Apple à des actions en justice dans de nombreux pays, en sus de l'atteinte à l'image de ces marques de médias, mais aussi pour d'autres de la diffamation. C'est très problématique! Avec les technologies de LLM génératifs actuelles dans une empreinte mémoire limitée (sur l'appareil), cela est normal et même attendu. La résolution pourrait venir de résumés de contenus non-privés, non-intimes, via des services cloud d'Apple, avec quand-même des problèmes de droit d'auteur qui pourraient alors se poser. [Article initial] Sur Reddit.com/r/AppleIntelligenceFail par u/eriadeus. Évidemment, Llama-3.2-1B est imparfait, je recommande d'ailleurs Llama-3.2-1B-instruct lorsqu'on désire donner des instructions plutôt que d'en tirer de l'information. Mais Apple Intelligence semble faire carton-plein, notamment sur les résumés de notifications. Traduit cela donne cela: "Ma grand-mère m'a laissé un message vocal me demandant de l'appeler, elle parle Cantonais, ça n'est absolument pas ce qu'elle a dit" Voilà la traduction approximative et caviardée du résumé par Apple "Intelligence": "Bonjour, tu es drôle de toucher ma p****n de mère, OK, au revoir" Le fait est qu'après un temps de téléchargement très long qui peut dépasser les 24 heures, les différentes fonctions semblent plus des versions Alpha que des Bétas utilisables, d'où le subreddit consacré à ses bévues! On ne pourra pas reprocher à Apple Intelligence de manquer de créativité en tou

Blockchain Innovation Will Put an AI-Powered Internet Back Into Users’ Hands

By |December 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

THE DOOMERS HAVE it wrong. AI is not going to end the world—but it is going to end the web as we’ve known it. AI is already upending the economic covenant of the internet that’s existed since the advent of search: A few companies (mostly Google) bring demand, and creators bring supply (and get some ad revenue or recognition from it). AI tools are already generating and summarizing content, obviating the need for users to click through to the sites of content providers, and thereby upsetting the balance. AI Lab Newsletter by Will Knight WIRED’s resident AI expert Will Knight takes you to the cutting edge of this fast-changing field and beyond—keeping you informed about where AI and technology are headed. Delivered on Wednesdays. SIGN UP By signing up, you agree to our user agreement (including class action waiver and arbitration provisions), and acknowledge our privacy policy. Meanwhile, an ocean of AI-powered deepfakes and bots will make us question what’s real and will degrade people’s trust in the online world. And as big tech companies—who can afford the most data and compute—continue to invest in AI, they will become even more powerful, further closing off what remains of the open internet. FEATURED VIDEO Computer Scientist Explains One Concept in 5 Levels of Difficulty The march of technology is inevitable. I’m not calling attention to this to cry that the sky is falling or to hold back progress. We need to help individual users gain some control of their digital lives. Thoughtful government regulation could help, but it often slows innovation. Attempting a one-size-fits-all solution can create as many problems as it solves. And, let’s face it, users are not going to retreat from living their lives online. READ MORE This story is from the WIRED World in 2025, our annual trends briefing. Major technology movements often come together—think of the rise of social, cloud, and mobile computing in the 2000s. This time is no different: AI needs blockchain-enabled computing. Why? First, blockchains enforce ownership. Blockchains can make credible commitments involving property, payouts, and power. A decentralized network of computers—not a big company, nor any other centralized intermediary—validates transactions, ensuring that the rules and records cannot be altered without consensus. Smart contracts automate and enforce these ownership rights, creating a system that ensures transparency, security, and trust, giving users full control and ownership of their digital lives. For creators, this means the ability to decide how others—including AI systems—can use their work. Another basic ownership right that blockchains can enforce is identity. If you are who you say you are, you can sign a statement, cryptographically, attesting as much. We could carry our identities around the web without relying on third parties. Onchain identities could also help separate real users from bots and imposters. In the 1990s, no one on the internet knew if you were a dog. Now, people can know for sure if you’re a dog—or a bot. In 2025, I expect to see more “proof of humanity” on the internet, thanks to recent advances in these technologies. In 2025, blockchains will be used to create tamper-resistant records of original digital content, a bulwark against deepfakes. When a video, photo, or audio recording is created, blockchains can provide and store a unique digital fingerprint. Any changes to the content alter that signature, making it easy to detect tampering. Blockchains can also store metadata and verification attestations from trusted sources, further ensuring content authenticity. Finally, in 2025, blockchains will help achieve the original ideals of the internet, fostering a more creative, open, diverse web. Right now, users depend on a few internet giants—the same ones that are investing so heavily in AI (and asking for regulation to keep smaller competitors out). Websites and apps that were once open have added paywalls, restricted or closed their APIs, removed their archives, edited past content without permission, and added intrusive banners and ads. In 2025, blockchain alternatives will offer more choice, open source innovation, and community-controlled options. They will carry the torch of the open internet. Crypto will start taking power away from big tech companies, putting it back in the hands of users.

Immobilier d’entreprise : le retour en grâce de Paris La Défense ?

By |December 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

Passé de 5 % avant la crise du Covid à 13,9 % au troisième trimestre 2024, le taux de vacance des surfaces de bureaux à La Défense s'envole. Il atteint même 19 % si l'on intègre les surfaces de bureaux libérées mais pas encore en phase de commercialisation. Pour séduire les entreprises, les propriétaires déploient des mesures d'accompagnement généreuses, jusqu'à 45 % sur certains actifs. Quant aux tours à rénover, leur valeur s'effondre, avec une valeur moyenne de 233 euros le m² pour une restructuration - encore 6.400 euros le m² en 2010 ! - et 88 euros le m² pour une conversion en logement. « La compétitivité prix de La Défense crée un cercle vicieux de dégradation de la valeur : les loyers sont trop faibles pour rentabiliser l'investissement privé et ne permettent pas de relancer les opérations de remise à niveau des tours », pointe Cédric de Lestrange, président de l'Association des utilisateurs de La Défense (AUDE). Or, le parc de La Défense ne compte pas moins de 35 % d'immeubles obsolètes. A en croire l'association, qui estime à 1,5 million de mètres carrés potentiels la surface à transformer, la baisse des loyers ne résoudra pas la crise structurelle que traverse La Défense. Seule une reconfiguration totale du site pourra redynamiser le quartier d'affaires. Conversion des bureaux en logements « Nous proposons un plan de redéveloppement qui encourage la conversion des surfaces de bureaux, aujourd'hui surcapacitaires, vers d'autres types d'usage, tels que l'enseignement, le logement, l'hôtellerie, les loisirs ou les centres de recherche », explique Cédric de Lestrange. Ce projet de territoire partagé prévoit de renforcer le socle académique existant - 52 établissements supérieurs y sont implantés -, en créant des clusters dans le domaine de l'IA, de la transition énergétique et de la ville de demain. LIRE AUSSI : A La Défense, la Tour CBX affiche complet THEMA - Paris La Défense : la longue marche de la transformation de bureaux en logements L'objectif est ainsi de produire 5.000 nouveaux logements pour étudiants et jeunes actifs ; d'investir dans des infrastructures dédiées au campus (incubateur, bibliothèque universitaire, équipements sportifs et culturels, foyer étudiant partagé) ; ou encore de lancer une marque « Campus La Défense », à vocation internationale. Transformation des tours Ecrire l'avenir du quartier, l'aménageur Paris La Défense y travaille depuis plusieurs années en organisant, dès 2022, les Etats généraux de la transformation des tours de la Défense : une réflexion collective sur l'évolution du modèle de l'immobilier de bureaux. Poursuivant l'ambition de devenir le premier quartier d'affaires post-carbone mondial et de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre territoriales d'ici à 2030, l'organisme public a accéléré, en 2023, la démarche de verdissement et de piétonnisation de la dalle. LIRE AUSSI : ENQUÊTE - Open space, dalle minérale, gratte ciel et tout béton, La Défense ne fait plus rêver ENQUÊTE - Immobilier : à La Défense, la peur du vide Le chantier du parc urbain dessiné par le paysagiste Michel Desvignes (5 hectares de pelouses, bosquets et plans d'eau), qui remplacera les carreaux de béton sur l'axe central de Coeur Défense, débutera en 2025. Conscient de l'ampleur du travail à mener pour rendre le quartier d'affaires désirable, Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense, mise sur la logique partenariale et une alliance public-privé. « Le sujet est trop complexe pour que seul l'aménageur public décide. Nous devons associer nos partenaires privés aux projets de développement de la Défense », soutient-il. En outre, afin d'accroître ses capacités de financement et d'action, l'établissement public réfléchit à la création d'un fonds parapublic ou d'une foncière consacrée aux actifs de l'Etat « pour ne pas laisser s'échapper le potentiel de revalorisation de La Défense ». Grands noms de la finance Le quartier d'affaires n'a pas dit son dernier mot. Laboratoire d'innovation - en témoigne, l'appel à projet Empreinte lancé en 2022 pour le développement de programmes urbains mixtes et bas carbone - La Défense continue d'accueillir les grands noms de la finance, du conseil, du luxe et de l'industrie. « Douze entreprises de plus de 1.000 salariés s'y sont installées ces trois dernières années… pour seulement trois départs », note Grégoire de la Ferté, directeur général de CBRE. LIRE AUSSI : Icade déménage son siège à La Défense Sanofi déménage ses 3.700 salariés de son site emblématique de Gentilly Comet Meetings, qui opère des surfaces de bureaux au sein de la tour Alto et de Coeur Défense, confirme l'intérêt du quartier. « Les immeubles de grandes tailles permettent de mutualiser les services et les investissements pour construire des programmes ambitieux sur un temps long », soutient Matthieu Nicoletti, directeur du développement de Comet Meetings. La récente montée en puissance d'Eole (ligne du RER E), jusqu'alors en fonctionnement partiel , qui reliera La Défense à Haussmann-Saint-Lazare en huit minutes, devrait enfin jouer en faveur de la City française.

Bic s’attaque au marché des brosses à cheveux

By |December 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

Après les stylos, les rasoirs et les briquets, Bic rêve de conquérir un nouveau marché : celui des brosses à cheveux. Il faut dire que les ventes de ces instruments de coiffage, peignes inclus, pèsent environ 4,5 milliards de dollars à travers le monde. Et pour s'y frayer un chemin, le groupe français vient de s'offrir la société britannique Tangle Teezer, fondée en 2007 par Shaun Pulfrey et qui avait été reprise par le fonds Mayfair Equity Partners. La marque, axée sur les promesses de démêlage, réalise actuellement un chiffre d'affaires annuel de 70 millions. Profitable, elle revendique la place de numéro un en Grande-Bretagne et de numéro quatre aux Etats-Unis. Bic l'a fait tomber dans son escarcelle pour environ 165 millions de livres, soit 200 millions d'euros. Accent aux Etats-Unis « Tangle Teezer a le même ADN que Bic, avec une volonté identique de faciliter la vie quotidienne. Il a un potentiel de croissance important. Mais il avait besoin d'un partenaire plus grand, ayant un savoir-faire industriel comme le nôtre, habitué des volumes et possédant la force de déployer la marque dans tous les circuits de distribution », estime Gonzalve Bich, le directeur général du groupe. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bic en quête d'un nouveau dirigeant pour poursuivre la saga familiale DECRYPTAGE - De la Cocotte-Minute au briquet Bic : cinq icônes de la consommation qui ont su traverser le temps De la période où ils avaient vécu en Grande-Bretagne de 2009 à 2012, sa femme et lui avaient d'ailleurs gardé une des brosses de la société britannique. Le patron de Bic prépare le rachat depuis le début de l'année et a profité du bouclage de l'acquisition pour annoncer qu'il ne demanderait pas, en mai 2025, le renouvellement de son mandat à la direction du groupe. Un processus de transition sera mis en place d'ici au 30 septembre 2025. Pour développer Tangle Teezer, le groupe, qui avait réalisé des ventes de 2,26 milliards d'euros en 2023, prévoit de commencer par mettre l'accent sur les Etats-Unis, un pays où Bic réalise 40 % de ses ventes. Il compte garder la marque telle quelle vis-à-vis du consommateur, sans l'adosser, au moins pour l'instant, au nom du groupe. Et les produits, dont les prix s'échelonnent entre 12 et 18 euros, rejoindront, en toute logique, le pôle rasoirs. Côté production, les brosses sont aujourd'hui réalisées par des sous-traitants. « Nous procéderons petit à petit à une internalisation en optimisant les lieux de fabrication. Il faut s'assurer de conserver la qualité », souligne Gonzalve Bich. Produits à moindre renouvellement S'il n'y a pas de réels poids lourds mondiaux sur le secteur de la brosse, il faudra cependant du temps à Bic pour accroître les volumes de ventes. D'autant que, contrairement aux autres produits du groupe ayant une durée de vie dépendant des kilomètres d'écriture ou des milliers de flammes générées, il s'agit de produits pérennes au très faible taux de renouvellement. L'acquisition intervient pour Bic après un troisième trimestre 2024 plus favorable que le début de l'année, le groupe ayant revu en octobre à la hausse ses prévisions de rentabilité pour l'année. Il attend une marge d'exploitation ajustée se rapprochant de 15,5 %. Depuis 2022, sa marge opérationnelle se situe plutôt sous les 15 %. Elle s'inscrit dans la moyenne des groupes de grande consommation. LIRE AUSSI : ENQUETE - Et Bic retrouva la flamme DECRYPTAGE - Cadeaux de Noël : les quatre semaines qui peuvent tout changer pour les fabricants de jouets Côté ventes, le groupe avait, en revanche, réduit en juin les perspectives de croissance, devenue « basse à un chiffre » à taux de change constant hors Argentine. Mais le chiffre d'affaires des briquets aux Etats-Unis est mieux orienté au troisième trimestre. La reprise de Tangle Teezer est la plus grosse opération réalisée dans les dernières années. Les précédents rachats portaient sur une niche, les tatouages semi-permanents. En 2022, le groupe avait ainsi mis la main sur la marque canadienne Inkbox. Une opération à 57 millions d'euros. La même année, il s'était offert Tattly, une petite griffe américaine de tatouages temporaires, durant deux à quatre jours et travaillant avec des artistes pour développer ses designs. « Ce sont de nouveaux marchés sur lesquels nous apprenons et que nous sommes en train de développer. Il s'agissait d'activités en ligne. Nous les avons transformées en mettant aussi les références en rayon. Avec ces produits, nous sommes des 'market makers' », observe Gonzalve Bic. Le nouvel univers qu'investit le groupe, celui des brosses à cheveux, s'adresse, lui, à un public plus large.

Bitcoin : le chantage du FMI au Salvador

By |December 14th, 2024|Categories: Scoop.it|

Le bitcoin (BTC) n'a pas de frontières, mais il s'incarne dans un pays, le Salvador, et le rêve d'autonomie et de développement de son président, Nayib Bukele. Ce pays d'Amérique centrale est devenu la terre promise du bitcoin quand il y a obtenu le statut de monnaie légale au même titre que le dollar américain, le 7 septembre 2021. Le Fonds monétaire international (FMI) avait regardé avec méfiance ce choix à la fois économique, politique et technologique. Entre la dollarisation subie et les monnaies attaquées et volatiles courantes dans les pays d'Amérique latine, cette troisième voie monétaire ne l'avait pas convaincu. A peine six mois après le lancement du bitcoin dans le pays, le FMI avait demandé au Salvador de renoncer au bitcoin. « Il existe des risques importants associés à l'utilisation du bitcoin sur la stabilité et l'intégrité financière, la protection des consommateurs, ainsi que les éventuels passifs fiscaux associés », juge l'institution. Par la voix de son ministre des Finances, Alejandro Zelaya, le pays avait sèchement répondu à l'institution, l'accusant d'interventionnisme monétaire et de mépris pour l'indépendance du Salvador. « Aucun organisme multilatéral ne va nous obliger à faire quoi que ce soit, absolument aucun. Les Etats sont des Etats souverains et prennent des décisions souveraines sur leurs politiques publiques », avait-il martelé. Le FMI est passé des conseils aux menaces sinon au chantage, selon le « Financial Times ». Sa mission est arrivée au Salvador pour la fourniture d'un prêt de 1,3 milliard de dollars au pays. Le FMI y mettrait certaines conditions comme la fin de l'obligation pour les commerces d'accepter le bitcoin comme moyen de paiement. Même si, dans la pratique, il est peu utilisé comparé au dollar, cette injonction passe mal alors que le marché des cryptos vole de record en record. Début 2022, Nayib Bukele avait péché par excès d'optimisme en prédisant que le bitcoin atteindrait les 100.000 dollars en fin d'année. Il terminera finalement à 17.000 dollars, et n'atteindra l'objectif voulu que deux ans plus tard. LIRE AUSSI : ZOOM - Pourquoi le Salvador rêve de devenir la terre promise du bitcoin DECRYPTAGE - L'essor du bitcoin préoccupe les banques centrales Pour la première fois depuis 4 ans, le Salvador avait fait son retour sur les marchés obligataires internationaux en avril en levant 1 milliard de dollars. Pour attirer les investisseurs sceptiques quant à cet émetteur risqué très mal noté par les agences de notation, il s'était engagé à multiplier par 16 ses coupons (grimpant de 0,25 % à 4 %) dans certaines conditions. Cela se produira si le pays échoue, d'ici octobre 2025, à faire remonter son rating de deux crans ou s'il ne parvient pas à un accord de financement avec le FMI. Si les négociations avec l'institution internationale échouent, pourquoi le pays ne se tournerait-il pas vers le monde des cryptos, rassasié par l'envolée des cours, pour obtenir un financement, par exemple en cryptos stables ou stablecoins adossées au dollar ? Colonialisme monétaire Vent debout contre le FMI qu'elle estime idéologiquement et maladivement opposé à ses activités, la communauté crypto exhorte le pays à ne pas céder à cette forme de « colonialisme monétaire ». Le cours du bitcoin, actuellement autour de 100.000 dollars, a presque doublé depuis son introduction au Salvador il y a plus de trois ans. Le pays, qui achète régulièrement des bitcoins, en détient près de 6.200 bitcoins (607 millions de dollars). L'envolée de la crypto lui permet d'enregistrer une plus-value de près de 334 millions de dollars. Ces achats sont des investissements de long terme pas du trading, ne cesse de souligner le président Nayib Bukele. Le Salvador veut investir davantage dans les activités du crypto-écosystème (minage…). LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Le flop de l'expérience bitcoin au Salvador INTERVIEW - Alejandro Zelaya : « Le Salvador veut devenir le centre financier mondial du bitcoin » Echec ou coup de maître, l'expérience salvadorienne a braqué les projecteurs sur ce modeste pays qui espère sortir définitivement d'années de crises et de violence. « Les bénéfices du bitcoin ne se limitent pas à son utilisation comme monnaie. Avant, on parlait du Salvador pour sa criminalité. Aujourd'hui, on parle de la stratégie numérique du pays. Le bitcoin a un intérêt en termes d'investissement, d'inclusion financière, de création d'emplois, d'attractivité. Il ne faut pas le réduire à son cours et à sa volatilité », avait déclaré en 2022 aux « Echos », Alejandro Zelaya, le ministre des Finances.

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