Opinion : IA : vers la « justice artificielle » ?
Alors que l'intelligence artificielle progresse de manière fulgurante dans de nombreux domaines, peut-on concevoir de lui confier la justice, c'est-à-dire la balance et surtout le glaive, indissociables de l'aventure humaine ? La question est dépassée, car la « justice artificielle » est déjà une réalité. Source d'efficacité incomparable, elle pourra donner ou redonner aux juges humains ce qui leur manque : du temps et des moyens pour juger les cas dans lesquels ils sont indispensables. A condition de le vouloir et de maîtriser les risques. Nul ne conteste que l'IA peut procurer une aide sans équivalent aux juges, avocats et autres professionnels de la justice, dans leurs travaux de recherches, de traitement des faits, d'analyse des incidents de procédure, voire de rédaction des projets de jugement. Les cours américaines et anglaises ont déjà rendu des décisions organisant le rôle des « AI.ssistants ». En France, la Cour de cassation utilise l'IA pour orienter les pourvois vers un circuit court si la solution s'impose ou vers un circuit approfondi pour les affaires plus complexes. Domaine contractuel ou économique Pour le glaive, une question centrale se pose : comment distinguer les cas qui peuvent être tranchés par le juge robot de ceux qui doivent être réservés au juge humain ? Il paraît exclu de confier à un tribunal artificiel les affaires familiales ou pénales, en raison de la proportion prépondérante d'humanité qu'elles demandent pour être traitées. On pourrait, en revanche, imaginer qu'une sélection soit effectuée parmi celles qui relèvent du domaine contractuel ou économique, la plupart de ces affaires ne présentant pas de complexité particulière sur les faits et le droit. LIRE AUSSI : INTERVIEW - Avocats : « L'intelligence artificielle est une machine à faire gagner du temps », estime le patron de Gide TRIBUNE - Tribunaux de commerce : un magistrat ou une IA ? Par exemple, un locataire ne paie pas ses loyers, un artisan n'est pas réglé d'une facture. Il arrive pourtant qu'un juge - qui a reçu une formation d'excellence pour traiter le droit - soit mobilisé pour traiter jusqu'à 70 dossiers de ce type par jour. Rien ne devrait s'opposer à ce que ces affaires, dont le traitement est cardinal, mais qui encombrent les tribunaux, soient confiées à la justice artificielle, quitte à réserver aux parties la possibilité de faire appel devant un vrai juge. En Estonie, « le pays le plus numérique du monde », les litiges portant sur moins de 7.000 euros peuvent être soumis à une plateforme spécialisée qui rendra une décision ayant valeur de jugement. En Chine, ce sont des tribunaux artificiels qui jugent les litiges qui découlent des transactions sur internet. Biais algorithmiques D'autres affaires sont plus complexes en raison de faits qui demandent à être démêlés ou parce qu'elles impliquent l'analyse de principes fondamentaux dont l'interprétation évolue au gré du temps. Par exemple, la notion d'« agir en bon père de famille » a considérablement évolué depuis le Code civil de 1804, pour être finalement remplacée par le terme « raisonnablement » en 2014. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - IA : Les « ChatGPT » du droit se multiplient dans la French Tech IAvocat, l'application d'intelligence artificielle qui fâche les avocats Laisser un juge robot décider de ce qui relève de l'action raisonnable ou pas et, plus généralement, orienter les valeurs et les codes qui régissent une société à une époque donnée, ne serait pas opportun. ChatGPT le dit lui-même, « l'utilisation de l'IA dans la justice comporte des risques, tels que les biais algorithmiques, la protection de la vie privée et la transparence des décisions. Il est essentiel de mettre en place des réglementations et des mécanismes de supervision pour atténuer ces risques ». A cet égard, le prochain règlement européen sur l'IA prévoit de soumettre à des règles strictes d'évaluation et de contrôle les systèmes d'IA ayant pour domaine l'activité juridique et judiciaire. Et c'est essentiel. Redonner du temps aux juges Loin d'être menacés, les métiers du droit, à condition d'en maîtriser les risques, vont profiter de l'IA. Intelligence et justice artificielles pourront (re)donner du temps au juge pour les litiges dans lesquels il est irremplaçable : de quoi assurer la tenue de plus d'audiences, des débats plus longs, plus de réunions judiciaires et d'échanges entre les acteurs de la justice.
L’IA parviendra-t-elle à penser vraiment ?
Penser : un exercice élémentaire inaccessible par la machine Face à ces champs de compétence et malgré une puissance de calcul courant jusqu'aux étoiles, l'IA demeurerait irrémédiablement « comme une poule devant un couteau », exactement comme l'élève dans « La Leçon » de Ionesco qui, ne parvenant pas à comprendre la logique de la soustraction, apprend tous les résultats par coeur pour ne pas être prise à défaut. Pour Raphaël Enthoven, être en mesure de restituer toutes les théories philosophiques connues sur un sujet ne fera jamais de ChatGPT un philosophe. A la fois parce que, la philosophie ne faisant pas de progrès, le philosophe est le contemporain des philosophes de chaque époque et n'est, comme le disait Proust du romancier, « pas beaucoup plus avancé qu'Homère », mais aussi parce que la philosophie implique le « remplacement d'une certitude par un doute », ce dont la machine serait incapable. Si la philosophie d'aujourd'hui se targue qu'en son sein, l'IA ne sert à rien, c'est un peu présomptueux. Olivier Houdé Professeur de psychologie à Paris Cité Le philosophe l'a d'ailleurs expérimenté quand il a accepté d'affronter ChatGPT sur un sujet du bac. Si la machine a rendu sa copie en presque autant de temps qu'il aura fallu à l'écrivain pour lire le sujet, ce dernier a eu 20/20 et l'IA 11. Enthoven explique qu'il est « juste le prof de philo à qui l'on demande d'exécuter l'exercice élémentaire qu'aucune machine, jamais, ne sera en mesure d'accomplir : penser ». Déjà des centaines de milliards de paramètres Jamais ? Ce n'est pas l'avis de Yann LeCun , Stanislas Dehaene ou Olivier Houdé, des camarades que j'ai interrogés pour l'occasion. Le premier, professeur d'IA à NYU et Chief AI Scientist chez Meta, considère que si Enthoven « a raison aujourd'hui, le futur lui donnera tort ». Le deuxième, professeur de psychologie cognitive au Collège de France, rappelle que « notre cerveau est une machine et qu'il n'y a aucune limite de principe dans notre capacité de le modéliser et d'en reproduire à terme les principaux traits, y compris l'imagination et le raisonnement philosophique. Les modèles actuels ont des centaines de milliards de paramètres, ce qui commence à approcher de la complexité d'un cerveau humain . Nous avons tendance à surestimer nos propres capacités. Or ces modèles ont l'immense avantage sur nous de pouvoir tout lire et de ne jamais oublier ». Quant à Olivier Houdé, professeur de psychologie à Paris Cité et auteur de Comment raisonne notre cerveau (PUF) , il prévient : « Si la philosophie d'aujourd'hui se targue qu'en son sein, l'IA ne sert à rien, c'est un peu présomptueux, car déjà Aristote avait dû inventer jadis les syllogismes pour contrecarrer les biais cognitifs de l'époque. C'est un Aristote puissance 10, voire bien plus, qu'il nous faudrait aujourd'hui pour imaginer comment contrecarrer les biais générés par l'IA. Heureusement, la psychologie expérimentale et les neurosciences apportent quelques leviers d'action. » LIRE AUSSI : Dans la tête de Paul Valery Raphaël Enthoven, qu'il faut voir dans son spectacle sur Camus à La Scène libre, prend un pari : « En 2030 comme en 3030 nous serons aussi loin qu'aujourd'hui de fabriquer de la vie ou de créer de toutes pièces une entité consciente d'elle-même ». Son ami Laurent Alexandre, qui publie en avril « ChatGPT va nous rendre immortels » (éditions JC Lattès), parie lui que ChatGPT réussira l'agrégation de philosophie avant cinq ans et le renvoie à la longue liste des « jamais la machine ne pourra… » : marcher sur la Lune, manipuler l'ADN, etc. Quand j'ai confessé à Stanislas Dehaene imaginer un monde où les intelligences humaines cohabiteraient avec des intelligences artificielles, il m'a répondu : « Je suis persuadé que nous aurons des scientifiques et des philosophes artificiels avec qui il sera intéressant de collaborer dans une décennie tout au plus. » Enthoven nous répliquera qu'on confond la traduction psychophysique de nos raisonnements avec leur cause. Affaire à suivre !
La bataille de l’intelligence artificielle se focalise sur la performance des LLM
Très courante dans la recherche en intelligence artificielle depuis des décennies, la pratique du « benchmark » compte maintenant des dizaines d'examens pour passer en revue les modèles et chatbots de l'IA générative. Le fameux test de Turing des années 1950 a ainsi laissé la place au plus connu d'entre eux, le MMLU. Imaginé par des universitaires américains pour « mesurer la compréhension massive du langage multitâche » il soumet les modèles à 57 tâches, notamment des exercices de mathématiques ou d'histoire des Etats-Unis. D'autres bancs d'essais se concentrent sur la capacité d'un modèle à synthétiser, à coder ou à éviter les affirmations toxiques. LIRE AUSSI : Edouard Grave (Kyutai) : « Rendre les IA plus factuelles reste une vraie question scientifique à régler » « Ces tests sont très utiles pour savoir où en est la recherche, c'est par exemple grâce à ce type de tests qu'on peut observer les avancées de chaque génération de modèles en programmation ou en raisonnement », relève Clémentine Fourrier, chercheuse chez Hugging Face. Force aussi est de constater que des modèles plus petits, et plus économes en énergie, obtiennent aujourd'hui les mêmes notes que de plus gros modèles il y a seulement un an. Iniquité Mais la spécialiste émet aussi des réserves, pointant de possibles triches, au pire des cas, ou tout simplement une forme d'iniquité. « Il est impossible de savoir si les entreprises font passer les tests dans les mêmes conditions », poursuit-elle. Ainsi, Google avait en fin d'année dernière comparé des pommes et des oranges en affirmant que son Gemini surpassait GPT-4. En réalité, l'instruction fournie à son modèle en début de test était beaucoup plus détaillée que celle donnée par OpenAI à son propre modèle. LIRE AUSSI : LLM : comment les Gafam s'attaquent au problème des langues rares Les experts s'accordent sur un point : le choix d'un modèle pour les entreprises ne peut se faire au seul prisme des tests mais bien au cas par cas. « Tout dépend des usages. Pour la synthèse, OpenAI, c'est fabuleux. S'il faut des données actualisées, on préférera Gemini aux modèles disponibles sur Microsoft. Mais on privilégiera aussi parfois des petits modèles comme Mistral 7B ou LLaMA qui hallucinent moins que les plus gros, notamment pour les entraîner sur les bases de données des clients », égrène Jérôme Malzac, le directeur de l'innovation de Micropole, une entreprise française de services numériques. Lorsque les projets impliquent un grand nombre de requêtes de la part des utilisateurs, le coût des ressources informatiques entre aussi en ligne de compte. La question intéressera alors de près les autorités de la concurrence qui enquêtent sur le secteur. Il devient souvent plus intéressant pour une entreprise de passer par les modèles en partenariat avec les champions de l'informatique en ligne comme Microsoft, Amazon ou Google, plutôt que de s'appuyer sur ses propres serveurs.
Train: l’exécutif enterre l’idée du «passe rail » illimité
Ni fleurs ni couronnes: malgré le soutien affiché du président de la République, puis de l'ex-ministre des Transports Clément Beaune, l'idée d'un «passe rail» permettant d'emprunter à volonté tous les TER et trains Intercités de France a déjà touché son terminus, avant d'avoir pu voir le jour. Dans les plans du précédent gouvernement, l'objectif de travail était un déploiement dès l'été prochain. Ce projet visant à développer l'usage du train, ambitieux mais coûteux, s'accordait mal avec les importantes économies budgétaires à réaliser à moyen terme (30 milliards en deux ans). Du côté des régions, toutes n'étaient pas enthousiastes à l'idée de mettre en place ce système, à financer de leur poche à la place de l'Etat . Tarification sociale pour les jeunes C'en est donc fini de l'idée du passe universel, sur les modèles allemand ou autrichen, permettant à quiconque de circuler à volonté sur les réseaux régionaux pour 49 euros par mois. En Allemagne, l'ardoise du «Deutschlandticket» lancé au printemps dernier représente 3 milliards d'euros annuels, financés à parité par l'Etat fédéral et les Länder. A la place de l'ambitieux dispositif, le nouveau ministre des Transports Patrice Vergriete prône une version très sensiblement rétrécie. « Ce que j'imagine proposer pourrait être une expérimentation d'un passe rail ciblé sur les jeunes et sur la période estivale sur les réseaux TER et Intercités (...). Une tarification sociale pour les jeunes, pour leur permettre de découvrir l'ensemble des régions de notre beau pays », a résumé l'ex-maire de Dunkerque la semaine dernière au Sénat. Il proposera cette formule rabotée à Carole Delga, la présidente de l'Association des régions de France (ARF). «La mobilité est affaire de pragmatisme», a résumé le ministre, enterrant au passage l'idée défendue par son prédécesseur. LIRE AUSSI : Clément Beaune espère la création d'un passe rail « dès l'été prochain » Il est vrai que le projet n'était pas encore calé sur de bons rails et posait de multiples questions pratiques. Pour les régions, cela aurait représenté un sérieux coup de canif dans leur liberté tarifaire, prévue dans une loi de 2014 et entrée en application en 2016. Une prérogative à laquelle elles sont désormais attachées, d'autant plus que l'usager ne paye plus avec son billet que 20% des coûts de fonctionnement des trains régionaux, déplaçant le curseur dans les budgets des exécutifs régionaux.
Usbek & Rica – Fripes : « La seconde main marche de pair avec la fast fashion »
Partie au Liban pour remonter les filières du réemploi textile, l’anthropologue rattachée à l’EHESS Emmanuelle Durand révèle les dessous des vêtements de seconde main dans un premier livre percutant intitulé L’envers des fripes (éd. Premier Parallèle), à paraître aujourd’hui. Dans un entretien avec Usbek & Rica, elle revient sur la face cachée de ce marché grandissant. Emilie Echaroux - 7 mars 2024 Que vous a appris votre traversée des friperies libanaises jusqu’aux points de retraits des colis Vinted, en passant par les bennes de collectes européennes ? EMMANUELLE DURAND L’enseignement majeur de cette traversée a été de me rendre compte qu’on assiste à une transformation paradoxale des flux de fripes, dans une économie du vêtement de seconde main en plein essor avec une croissance de plus de 10 % par an en France. De plus en plus de vêtements neufs invendus circulent sur le marché de la fripe, témoignant de la logique de surproduction de l’industrie textile, mais aussi des effets pervers de certaines règlementations en matière de recyclage. On pourrait s’attendre à ce que cette hausse des vêtements invendus de première main réhausse par la même occasion la qualité des vêtements qui circulent sur le marché de la fripe. Or, on se retrouve avec des invendus qui sont surtout des marchandises défectueuses, mal calibrées, qui n’ont pas pu trouver une place sur le marché textile « classique ». « Le secteur de la fripe permet à l’industrie textile de la fast fashion de continuer de tourner à plein régime et de surproduire » Emmanuelle Durand, anthropologue et autrice de l'ouvrage « L'envers des fripes » Partager sur Twitter Partager sur Facebook EMMANUELLE DURAND En fin de compte, on se rend compte que le secteur de la fripe, en permettant à ces marchandises surnuméraires de trouver une voie de sortie – c’est-à-dire un marché – permet à l’industrie textile de la fast fashion de continuer de tourner à plein régime et de surproduire, puisqu’elle ne craint pas d’être étouffée sous ses stocks. Finalement, on se rend compte que la fripe et la fast fashion marchent main dans la main. Jusqu’au XIXe siècle, le textile de seconde main provient principalement des hôpitaux, des pensionnats, des accidents industriels et commerciaux, ainsi que du secteur militaire. Aujourd’hui, d’où provient-il ? De la fast fashion ? EMMANUELLE DURAND Les flux de vêtements se complexifient et se diversifient. On trouve sur les marchés de seconde main de plus en plus de vêtements de fast fashion. Mais des vêtements plus anciens qualifiés de « vintage » continuent aussi d’irriguer les commerces de fripes. Cette diversification des flux de vêtements qui alimentent ce marché rebat les cartes de notre rapport à l’authenticité, au neuf et à l’usure. L’anthropologue américaine Mary Douglas a conceptualisé l’idée de la souillure en montrant qu’elle ne relevait pas seulement de considérations organiques, hygiéniques et matérielles qu’on pourrait résumer à la saleté, mais que la souillure est aussi quelque chose qui, disait-elle, « n’est pas à sa place » et qui trouble l’ordre social et moral. La fripe brouille ces lignes entre le neuf et l’ancien, le propre et le sale. La « fripe écolo » constitue-t-elle un mythe, étant donné que les friperies sont alimentées en grand nombre par des vêtements issus de la fast fashion ? EMMANUELLE DURAND On peut effectivement parler d’un mythe. La fripe n’est pas aussi écologique que ce que certains discours laissent entendre. Même si elle reste bien évidemment largement moins polluante que la fast fashion. Ce qu’on désigne par « fripes » constitue un marché extrêmement complexe qui présente beaucoup d’alternatives différentes. En l’état, certains pans du secteur des fripes peuvent tout de même être considérés comme vertueux, telles que les initiatives qui sont attentives à la manière dont les choses circulent, par où elles passent et qui en prend soin. Scène du film-documentaire « The True Cost », d'Andrew Morgan © Life Is My Movie Entertainment / Untold Creative EMMANUELLE DURAND L’autre mythe concernant la fripe revient à penser que le processus de récupération du vêtement est simple. On imagine souvent à tort qu’il suffit de récupérer des dons de vêtements et de les revendre avec le minimum d’intermédiaires. Mais c’est faux. Karl Marx parle de « fétichisation de la marchandise » pour évoquer la dissimulation des relations de travail que nécessite la production d’une marchandise. Pour devenir une marchandise désirable et convoitée, un vêtement jeté ou donné doit passer entre les mains d’un tas de travailleurs qui s’occupent de la collecte, du tri, du conditionnement, du calibrage et du transport. Finalement, le vêtement circule tout autour de la planète avant, parfois, de revenir chez nous, dans nos friperies. À qui doit-on l’industrialisation de la seconde main ? Vinted ? EMMANUELLE DURAND L’industrialisation du secteur de la seconde main est arrivée bien avant Vinted et les économies de plateforme de ce type. Les premiers mouvements perceptibles de cette industrialisation remontent à l’après Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1960 et 1970, le secteur de l’aide sociale, de l’associatif et de l’humanitaire se professionnalise. Face aux conflits qui secouent différentes parties du monde, de plus en plus de vêtements sont donnés par geste de charité. Cette période coïncide aussi avec l’avènement du prêt-à-porter, avec les prémices de la consommation de masse vestimentaire. L’étape clé de l’industrialisation du secteur de la fripe est l’arrivée, dans les années 1980, d’acteurs privés : des grossistes qui prennent en charge les opérations de tri et d’import-export avec un arsenal d’usines et d’entrepôts.
Jean-François Rial : « 2024 sera à croissance forcément modérée »
Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, entrevoit 2024 en demi-teinte, comme le montre son récent « Thread » sur Twitter. Une prudence qui contraste avec l’optimisme prévalant en octobre dernier, lors de la publication des résultats semestriels du groupe portant sur le premier semestre 2023. La croissance à long terme des voyages « restera forte » malgré une certaine tendance à la désintermédiation, estime le PDG de Voyageurs du Monde. Toutefois, « l’année 2024 sera à croissance forcément modérée, voire compliquée ». Avec une puissante volatilité de la demande. La géopolitique pèse sur les voyages L’inflation des prix des voyages semble terminée (comme en témoignent les baromètres Orchestra et MisterFly). Ce qui aura, bien sûr, une incidence sur la dynamique des volumes de ventes. La géopolitique représente un autre facteur de préoccupations pour le patron de Voyageurs du Monde, pourtant diversifié sur une centaine de destination afin notamment de diluer son risque-pays. « Toutes les destinations du monde arabe sont touchées à cause de la guerre à Gaza, l’enlisement de la guerre en Ukraine inquiète de plus en plus, toutes classes de revenus confondus. » Selon le PDG, les impacts des soubresauts violents que subit la planète augmentent en intensité, « à la hausse comme à la baisse ». Ainsi, la clientèle aisée généralement peu touchée par les sujets de pouvoirs d’achat semble en revanche « s’inquiéter de plus en plus des problèmes du monde » estime-t-il. Le long-courrier menacé ? Les experts du voyage ont souvent évoqué la formidable résistance du secteur face aux secousses économiques, politiques, sanitaires et climatiques. Cette résilience montrerait-elle des fissures ? L’avenir nous le dira. Actuellement, des agences de voyages et des TO témoignent toujours d’un fort niveau d’activité et d’optimisme. Pour Jean-François Rial, 2024 semble en outre s’illustrer comme « une année court-courrier plus que long-courrier », ce qui « n’incite pas à l’optimisme à court terme ». Surtout pour une entreprise multi-marque comme Voyageurs du Monde. Ce spécialiste des voyages sur mesure et d’aventure programme des départs sur tous les continents, notamment dans des pays lointains. Le groupe réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 700 millions d’euros. Au niveau des chiffres globaux de l’industrie, pas de signal d’alarme à l’horizon, pour l’instant. D’après le baromètre Orchestra, les destinations long-courriers trustent toujours 21% des ventes globales des agences de voyages en février, contre 22% un an plus tôt. 2023 avait été « exceptionnelle » Si 2024 pourrait annoncer un atterrissage en douceur, c’est aussi parce que le secteur a connu « une année 2023 de référence exceptionnelle », estime Jean-François Rial. Effectivement, 2023 a pleinement profité du Travel Revenge post-Covid. « Le premier trimestre avait été époustouflant, (affichant) la plus grande croissance que je n’ai jamais vue chez Voyageurs du monde en 30 ans de direction. » La remontada 2023 a de surcroît été alimentée par l’inflation et le retour fulgurant du long-courrier. Plusieurs pays d’Asie et d’Amérique ont levé leurs restrictions sanitaires. Pour mémoire, les destinations long-courriers affichent un bond de +19% en 2023 (en forfaits), selon l’Observatoire des Entreprises du Voyage (EdV). Toutefois, le palmarès des destinations les plus vendues en forfaits reste dominé par l’Espagne, la France métropolitaine et la Grèce.
La Bourse de Londres se dit prête à accueillir le bitcoin et l’ether
C'est un nouveau signal positif pour le secteur des cryptomonnaies et il vient, cette fois, de Londres. Ce lundi, la FCA, le gendarme britannique des marchés financiers, a annoncé qu'elle ne s'opposera pas aux demandes de Bourses régulées en vue de coter des ETN (exchange traded notes) adossés à des cryptomonnaies. Ces produits seront cependant réservés aux investisseurs professionnels tels que des sociétés d'investissement et des établissements de crédit. Le régulateur, déjà offensif sur le front de la publicité pour la crypto , affirme que « ces produits ne conviennent pas aux particuliers en raison du risque important de perte en capital ». Les candidats ne devront pas proposer d'effet de levier, indique la FCA. Ils devront détenir au moins 90 % des cryptoactifs sous-jacents dans un portefeuille qui n'est pas connecté à Internet, une mesure de sécurité destinée à limiter le risque de piratage. Enfin, les dépositaires devront respecter les lois anti-blanchiment d'argent au Royaume-Uni, dans l'Union européenne, à Jersey, en Suisse ou aux Etats-Unis. Répliquer le succès des ETF Le London Stock Exchange s'est immédiatement saisi de cette ouverture en annonçant que la Bourse de Londres acceptera de coter des ETN adossés à du bitcoin et de l'ether à partir du deuxième trimestre, sans donner de date exacte. Londres est déjà la capitale européenne des cryptos, selon Chainalysis, au regard des volumes échangés, et, avec Paris, l'une des places les plus attractives pour le secteur. La City a attiré en 2023 le prestigieux fonds de capital-risque a16z . LIRE AUSSI : Londres, capitale européenne des cryptos RECIT - Porté par le succès des ETF à Wall Street, le bitcoin bat son record historique Cette ouverture aux ETN sur les cryptos à Londres intervient deux mois jour pour jour après l'approbation par le gendarme boursier américain (SEC) d'ETF investis directement en bitcoin à Wall Street. Ce lancement, notamment porté par BlackRock (10 milliards de dollars de collecte nette) et Fidelity (6,15 milliards), a été historique , avec au total 20 milliards de dollars (18,3 milliards d'euros) collectés en deux mois, ce qui a largement contribué à relancer les cours des cryptos , et notamment celui du bitcoin. Contrairement aux ETF, les ETN sont des titres de créance et non des parts de fonds. Mais, comme eux, ils répliquent l'évolution de la valeur de l'actif sous-jacent (comme le bitcoin). Les fournisseurs d'ETN doivent détenir l'actif sous-jacent. Si la demande pour ces produits financiers est là, comme on peut l'anticiper, alors on peut s'attendre à de nouvelles pressions à la hausse sur les cours du bitcoin et de l'ether. Regain d'attractivité du bitcoin La semaine dernière, le bitcoin a dépassé le cap historique de 70.000 dollars et l'ether a approché celui des 4.000. Ce lundi, les deux cryptodevises grimpaient encore. Selon CoinGecko, le bitcoin a pris 3,5 % en 24 heures, inscrivant un nouveau record au-dessus de 72.000 dollars, et l'ether a gagné 3 %, à 4.050 dollars. LIRE AUSSI : Régulation des cryptos : Londres prêt à faire concurrence à l'Union européenne Le nouveau sommet du bitcoin intervient dans un contexte d'affaiblissement du dollar américain. Pour Neil Wilson, analyste chez Finalto, « le renforcement des attentes de baisses de taux américains affaiblit le billet vert ainsi que les rendements des bons du Trésor américains, des actifs concurrents, ce qui rend le bitcoin plus attractif en comparaison ». Cette annonce à Londres jette inévitablement un coup de projecteur sur la place de Paris. D'après Morning Star, 68 fonds indiciels de type ETP (exchange traded product) et ETN sont proposés par des acteurs comme VanEck ou 21Shares. Indexés sur une plus grande variété de cryptos (solana, polkadot, aave, avalanche…), ils utilisent des contrats à terme et ne détiennent pas ces cryptos en portefeuille. MicroStrategy à la tête d'un trésor de plus de 200.000 bitcoins, soit 14,8 milliards de dollars L'envolée du cours du bitcoin stimule l'appétit de MicroStrategy pour la reine des cryptos… et celui des investisseurs pour l'éditeur de logiciels. Aux mains de Michael Saylor, un fervent défenseur des cryptos, MicroStrategy a acquis 12.000 pièces en plus (873 millions de dollars) lundi. C'est son deuxième achat de bitcoins le plus important à ce jour. Il gonfle son trésor de guerre à 205.000 bitcoins, ce qui représente environ 14,8 milliards de dollars. Une telle somme continue de faire de l'action de la société un « proxy » pour les investisseurs souhaitant s'exposer au bitcoin sans en détenir. Son cours de Bourse a progressé de 134 % depuis le début de l'année, contre environ 70 % pour la cryptomonnaie. Depuis 2020 et le pivot de MicroStrategy vers l'achat de bitcoins, l'action a progressé de 1.000 %.
Porté par le succès des ETF à Wall Street, le bitcoin bat son record historique
Conçu sur les ruines de la crise de 2008, comme une alternative au système financier, le bitcoin est, quinze ans après, plus que jamais porté par la finance traditionnelle qu'il rêvait de remplacer. Mardi vers 16 heures, il a atteint 69.324 dollars sur Coinbase, en hausse de 4,4 % ces dernières 24 heures et de 19 % en une semaine, portant sa valorisation à 1.340 milliards de dollars. Son précédent record remontait au 9 novembre 2021. Il avait alors tutoyé les 69.000 dollars. Lundi, le bitcoin a aussi, pour la première fois, dépassé le cap des 60.000 euros. En un an, la reine des cryptos a triplé de valeur. A l'époque, les cours des cryptos étaient portés par « l'argent gratuit » lié à l'environnement de taux bas, « l'épargne Covid » constituée pendant la crise et la croyance que la pandémie allait faire des monnaies 2.0, l'argent de l'économie numérique de demain. Mais les commerces ont rouvert et la guerre en Ukraine a attisé l'inflation , que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont combattue avec succès en relevant les taux d'intérêt. Deux ans de purge effacés Avec un bitcoin au plus haut, c'est comme si les deux dernières années de purge dans le secteur crypto n'avaient pas existé. Au-delà de l'environnement macroéconomique, cette période a pourtant été marquée par des crises retentissantes touchant des acteurs censés être fiables, en tête desquels figurent FTX et son fondateur Sam Bankman-Fried. Le prodige des maths avait ses entrées à Washington , il croupit aujourd'hui en prison . Son principal concurrent, le patron de Binance Changpeng Zhao a accepté de payer 4,3 milliards de dollars d'amende . Sans oublier le prometteur stablecoin Terra , liquidé en 24 heures, le fonds crypto 3AC , ou Celsius … tous tombés. LIRE AUSSI : ANALYSE - Bitcoin : le dernier tour de magie de Wall Street Les traders et gérants parient sur une poursuite de l'envolée du bitcoin en 2024 Malgré ces sérieuses atteintes à la réputation des cryptos - auxquelles on peut ajouter l'effondrement des NFT (jetons non fongibles) , une bulle massive vidée à 95 %, ou les meme coins, ces cryptos parodiques masquant souvent des « arnaques à la bouilloire », et enfin le financement du terrorisme , que la guerre à Gaza a remis sous le feu des projecteurs -, le secteur se relève donc, bitcoin en tête. « Ces conditions rappellent certains moments de fin 2020 et 2021, de marché haussier et d'optimisme extrême », a déclaré à Bloomberg Jaime Baeza, fondateur du fonds spéculatif crypto AnB Investments. « Il existe un fort effet de levier sur le marché et les niveaux d'avidité deviennent extrêmes. » Le « greed index » vient ainsi de toucher les 82 %. Le catalyseur de la hausse a été l'approbation , le 11 janvier par la Securities and Exchange Commission (SEC), de onze fonds indiciels cotés et directement investis en bitcoin (ETF bitcoin spot). Depuis, les gestionnaires d'actifs ont amassé près de 17 milliards de dollars de bitcoin, selon Bloomberg, dont 10 milliards rien que pour BlackRock. Jamais, en trente ans de lancements d'ETF, les émetteurs n'avaient enregistré une telle collecte. Les autres « coins » à la fête Ce puissant moteur est amplifié par un ralentissement de l'inflation en ce début 2024, qui devrait conduire à une détente sur les taux d'intérêt . En ce mois de mars comme par le passé, quand la reine des cryptos s'apprécie, les autres suivent. Sa dauphine, l'ether, a gagné près de 60 % depuis le début de l'année - elle est aussi portée par l'espoir d'entrer à Wall Street via une dizaine d'ETF en mai. A 3.800 dollars, elle reste assez loin de son record historique de plus de 4.600 dollars. Le solana (+32 % depuis janvier), le ripple (+25 %) ou encore le cardano (+50 %) ont également enregistré de belles performances. Les jetons liés à l'IA ont eux aussi fortement progressé en surfant en plus sur les espoirs attachés aux prouesses de l'intelligence artificielle générative (+217 % pour FetchAI en un mois ou +220 % pour SingularityNET). Mais ce sont les « meme coins » qui ont repris le plus de force, notamment le dogecoin (+120 % en un mois), le shiba (+260 %) ou le pepe coin (+690 %). Pour les professionnels, c'est l'un des indicateurs montrant que les particuliers sont revenus dans la crypto. Après être restés en marge du marché pendant deux ans, ils ont lu dans la presse que le bitcoin remonte et ont peur de manquer le prochain cycle haussier. En 2022, leur mauvaise gestion du risque leur avait fait perdre des fortunes .
Sur orbite, le bitcoin enflamme les réseaux sociaux
Le nouveau record du bitcoin (BTC), à 69.192 dollars (63.654 euros) après 68.826 dollars en novembre 2021, déchaîne les passions. Un retour en force au goût de revanche après un long hiver. La prouesse de la leader des cryptos, qui a chuté mardi à 61.000 dollars pour rebondir à 67.000 dollars mercredi, ne doit rien aux autres marchés. Sa corrélation avec Wall Street, la tech ou l'or est insignifiante cette année. Le triomphe n'en est que plus grand pour ses défenseurs. Sur les cryptos et le bitcoin, un émoji vaut souvent mieux qu'un long discours. Les petites fusées qui symbolisent son retour en grâce sont de nouveau de sortie. Sur X, Richard Teng, le directeur général de Binance, première plateforme au monde, n'a pas manqué cette occasion. Apparus sur Internet dès ses débuts en 1999, les émojis ont été adoptés par la communauté des cryptos pour manifester sa joie, ses doutes et moquer ses opposants ou les cryptosceptiques. Ces figurines colorées fleurissent sur les réseaux sociaux. Ces « éléments de langage » numériques, celle d'une langue universelle des signes, sont à l'image du leader du monde des cryptos, actif sans frontière. Au-delà de 69.000 dollars, le bitcoin vaut désormais plus qu'un kilo d'or (68.400 dollars). De quoi enflammer la communauté des cryptos. Sur Google, les recherches relatives au bitcoin ont déjà atteint deux records cette année, le 11 janvier au lendemain de l'approbation de l'ETF (fonds indiciel coté) , et le 28 janvier. Objectif lune Le slogan fétiche du secteur, « To the moon » (vers la Lune) acte du lancement sur orbite de la fusée des cryptos. Cette formule était apparue en 2013 quand le cours du bitcoin avait franchi la barre des 1.000 dollars. A l'époque, Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale, avait déclaré que le bitcoin « est une bulle et rien de plus », car il n'a « aucune valeur intrinsèque » et ne peut prétendre au statut de monnaie. L'envolée des cryptos donne l'occasion aux « cryptofans » de souligner les erreurs d'appréciation et la soi-disant incompétence des banquiers centraux ou des médias traditionnels, raillés pour leur cécité face à la révolution en marche. Les émojis les plus positifs employés par la communauté des cryptos sur les réseaux sociaux sont une flamme, une fusée en ascension, un pouce levé et un visage hilare. Ces figurines évoquent l'état euphorique de la communauté des cryptos et du bitcoin quand les cours s'envolent (2017, 2021, 2024) et que le bitcoin brise son plafond de verre. Lors des chutes des marchés, apparaissent des émojis plus menaçants comme un dollar qui s'envole, signe d'une richesse évaporée. Dans une étude (1), des chercheurs ont évalué le pouvoir prédictif des émojis fétiches sur les cryptos. Ces baromètres de l'humeur du marché semblent devancer le prix du bitcoin d'une journée. La recrudescence des manifestations d'enthousiasme de la cryptosphère est suivie d'une hausse de la leader du marché. Crypto novlangue Ce n'est pas le cas pour les émojis à connotation négative qui sont sans lien avec le cours du bitcoin. Habitués aux krachs à la vitesse de l'éclair (flash crash) qui ont émaillé son existence, les investisseurs semblent avoir dédramatisé ces trous d'air. Ils invitent alors leurs semblables à envisager les cryptos dans une optique de long terme, en leur rappelant le slogan « HODL », en référence à la faute de frappe la plus célèbre de la cryptosphère. Etait apparu en décembre 2013, sur le forum bitcointalk, le terme « HODL » pour « HOLD » (« détenir » en anglais). Son auteur expliquait qu'il se contentait de détenir des bitcoins et ne spéculait pas car il était « un mauvais trader et en était conscient ». Plus le bitcoin connaît des mouvements extrêmes de cours (fortes hausses ou baisses), plus il est commenté sur les forums spécialisés. Dans les phases euphoriques, ils jouent le rôle de caisse de résonance et d'amplification et quand les marchés plongent, ils se transforment en thérapie collective pour investisseurs ruinés. S'estimant malmenée par une presse aux ordres des banques et banquiers centraux, la communauté s'est emparée des réseaux sociaux pour faire valoir son opinion dès le début de l'épopée des cryptos . Dogecoin, la crypto du bonheur Les réseaux sociaux restent plutôt bien disposés à l'égard des cryptos selon une étude (2) qui a analysé 131 millions de messages et commentaires sur le principal forum Reddit et sur longue période (2009-2022). Les messages à tonalité positive sont deux à trois fois plus nombreux que ceux qui traduisent de la tristesse ou de la colère de la part de leurs auteurs. La crypto qui suscite le plus d'enthousiasme n'est pas le bitcoin ou l'ethereum mais le dogecoin , dont le soutien d'Elon Musk en 2021 lui a assuré une campagne publicitaire mondiale. Même si le bitcoin a été la première crypto lancée en 2009, les premiers messages sur le forum Reddit n'apparaissent qu'en novembre 2010. C'est l'ancêtre de ripple (créé en 2012), rippleplay qui fut la première à avoir son espace de discussion sur Reddit (octobre 2009). La performance élevée d'une crypto lui garantit une avalanche de messages et de commentaires. C'est particulièrement vrai pour solana, avalanche, polygon et cosmos. Le lien entre la hausse du cours et le nombre de message sur le réseau social est plus fort pour l'ethereum que pour le bitcoin. Toutes cryptos confondues, les messages ont bondi en 2021 et plongé quand le marché s'est effondré l'année suivante. Les investisseurs se sont « lâchés » pour faire part de leur colère, peur et détresse.