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Biodiversité : le rapport alarmant de l’Unesco sur ses sites protégés

Dans le golfe de Californie, la pêche illégale du poisson totoaba, très prisé en Chine pour sa vessie natatoire à qui l'on prête des vertus aphrodisiaques, menace l'existence du vaquita. Ce dernier, le plus petit cétacé au monde pesant quelque 50 kg, est souvent pris dans les filets des pêcheurs braconniers. Tant et si bien qu'il n'en reste qu'une dizaine en vie dans l'aire protégée du golfe. C'est l'un des enseignements de la première cartographie de l'état de la biodiversité effectuée sur les quelques 260 sites naturels classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Le rapport, publié ce jeudi par l'organisation en collaboration avec l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), révèle que ces sites naturels, s'ils représentent moins de 1 % de la surface terrestre, abritent plus de 20 % des espèces cartographiées au niveau mondial, soit, au total, plus 75.000 espèces de plantes et plus de 30.000 espèces d'animaux. Aujourd'hui, les sites classés de l'Unesco sur une superficie de 3,5 millions de kilomètres carrés - l'équivalent du territoire de l'Inde - protègent plus de 20.000 espèces menacées à l'échelle mondiale. Comme l'a souligné lors d'une conférence de presse, mercredi au siège de l'organisation à Paris, le directeur du patrimoine mondial de l'Unesco, Lazare Eloundou Assomo, les sites « sont la dernière ligne de défense, le denier rempart contre l'extinction des espèces ». Le climat, priorité absolue Mais, ces premiers travaux historiques sur l'état de conservation de la biodiversité dans ces aires protégées montrent une nette dégradation de la situation. « Un tiers des sites naturels sont dans une situation critique et inquiétante. La menace liée au changement climatique a nettement augmenté depuis ces trois dernières années », avance Guy Debonnet, l'un des auteurs du rapport. Chaque augmentation de 1 degré de la température mondiale pourrait occasionner le doublement du nombre d'espèces menacées précise l'étude. Dans un scénario d'une hausse de la température de 4 degrés, plus de 60 % des espèces seraient exposées, sur terre ou dans les mers, à des conditions climatiques dangereuses. Le réchauffement climatique n'est pas seul en cause. Les pressions humaines telles que l'agriculture engendrant une déforestation, la construction d'infrastructures, le braconnage de certaines espèces, la surexploitation de certaines ressources, sans oublier les multiples conflits guerriers, menacent le fragile équilibre. Manque de financements Si l'on veut respecter les engagements de l'accord de Kunming-Montréal , signé en décembre 2022 à la COP15 sur la biodiversité, « il va falloir faire plus », tonne Lazare Eloundou Assomo. « D'ici à 2025, nous allons former les gestionnaires de sites à prendre des mesures relatives à l'adaptation et à l'atténuation au changement climatique », assure Lazare Eloundou Assomo. LIRE AUSSI : COP15 biodiversité : les 5 principaux points de l'accord La Grande Barrière de Corail risque d'être classée parmi les sites « en péril » du patrimoine mondial L'accord de la COP15 prévoit notamment de restaurer, d'ici à 2030, au moins 30 % des écosystèmes terrestres, côtiers et marins dégradés. Pour l'heure, « les sources de financement ne sont pas forcément disponibles pour les sites de l'Unesco », a regretté, lors de cette conférence de presse, Tim Badland, le directeur du programme patrimoine mondial de l'UICN. L'organisation milite donc pour une intégration du patrimoine mondial dans les stratégies et les politiques nationales dans le cadre de l'accord de décembre 2022. L'Unesco appelle donc à des efforts supplémentaires. Les enjeux sont considérables si l'on en croit une étude publiée en 2021 par la Banque mondiale . L'effondrement des principaux écosystèmes coûterait d'ici à 2030, 2.700 milliards de dollars chaque année à l'économie mondiale (2,3 % du PIB mondial).

By |2023-08-31T06:31:27+00:00August 31st, 2023|Scoop.it|0 Comments

« L’idée n’était pas de faire de l’hôtel pas cher mais un espace ouvert à tous », François Leclerc, directeur de la chaîne hôtelière JO&JOE

Créée en 2017, JO&JOE est la petite dernière et l’une des marques stratégiques de la division Lifestyle ENNISMORE du groupe Accor. Positionnée au départ sur le marché des « millennials » de l’auberge de jeunesse, elle mise sur une stratégie de diversification de sa clientèle et se développe rapidement à l’international. Elle annonce des ouvertures à Rome, en Nouvelle-Zélande et en Chine. Explications du directeur de la petite chaîne qui monte, François Leclerc nous avons réalisé que nous rations complètement une tranche de clientèle, plus jeune, entre 18 et 35 ans, d’où Jo&Joe INfluencia : comment est née l’enseigne JO&JOE ? François Leclerc :  le groupe Accor, depuis l’arrivée à sa tête de Sébastien Bazin, il y a une dizaine d’années, a beaucoup évolué, notamment en se lançant dans une stratégie plus internationale et une hôtellerie moins traditionnelle. La décision a été prise de regrouper les établissements de type lifestyle et boutique hôtel, dans une division baptisée Ennismore, où nous avons mis les marques que le groupe a rachetées petit à petit, comme Mama Shelter qui a été créée par la famille Trigano et dont nous détenons maintenant 100%, 25ème Heure, SBE, The Hoxton, TRIBE dont je m’occupe également, etc. JO&JOE, en revanche a été créé in-house par les équipes opérationnelles et le département « Innovation Lab &Design ». Ce département pense l’hébergement de demain, a réalisé que nous rations complètement une tranche de clientèle, plus jeune, entre 18 et 35 ans, qui zappe l’hôtel quand elle voyage, opte pour les auberges de jeunesse ou pour leurs nouveaux concurrents. Il y a certes une quarantaine de marques et 5500 hôtels dans 110 pays dans le groupe, mais pas de lieu différent pouvant répondre à cette attente. J’ai donc rejoint ce projet disrupteur et passionnant il y presque 6 ans. Pourtant, je ne viens pas de l’hôtellerie, j’ai travaillé 25 ans dans le retail – j’étais entre autres le directeur de la clientèle Internationale au Printemps – mais il y a des vraies similitudes entre un hôtel et un grand magasin : le client veut avant tout vivre une vraie expérience. C’est justement parce que je n’avais pas d’expérience dans l’hôtellerie, parce je devais être entrepreneur dans l’âme, et parce que nous allions casser les codes, que j’ai choisi de rejoindre cette aventure » il y a des vraies similitudes entre un hôtel et un grand magasin : le client veut avant tout vivre une vraie expérience. Nous sommes donc partis d’une page blanche et avons tout inventé avec l’agence W et un designer anglais qui lui aussi a travaillé sur son premier hôtel. Nous sommes allés à la pêche aux insights, nous avons impliqué des publics jeunes dans le processus d’idéation pour in fine imaginer non pas un lieu où l’on vient dormir mais où l’on se crée des souvenirs. C’est ainsi que l’on a créé, avec l’agence, des marqueurs d’expérience que l’on a voulu tester grandeur nature. Un demi-étage de la tour Accor était consacré au projet et nous avions recréé un hôtel type avec un dortoir et sa salle de bain, sa cuisine partagée, ses espaces communs, un vrai JO&JOE. Quand je suis arrivé j’ai proposé qu’on « habite » cet endroit : 400 mètres carrés pour une quinzaine de personnes ! C’était impossible mais on l’a fait et pendant 4 ans nous avons vécu dans ce premier JO&JOE !   chaque lieu garde une grande latitude pour personnaliser ses espaces, en fonction de la destination et de la typologie de l’établissement IN. : le design des hôtels est très important pour vous. Est-il le même partout ? F.L. : JO&JOE a une âme-, un ADN commun à chaque projet tout en gardant une vraie unicité. Aujourd’hui, les clients veulent retrouver des lieux personnalisés, dans lesquels ils retrouvent certes le même niveau de services, mais dans des univers différents. Nous avons mis en place un canevas, des guidelines et une charte très précise sur laquelle chaque designer de chaque JO&JOE s’appuie aujourd’hui. Mais chaque lieu garde une grande latitude pour personnaliser ses espaces, en fonction de la destination et de la typologie de l’établissement. Le Street Art a, par exemple, une très grande place et se traduit par l’intervention d’artistes locaux. A ce jour, nous avons dû faire travailler une trentaine d’artistes sur les 7 JO&JOE existants. A côté de cela, on retrouve les codes JO&JOE, avec son bar central, son sofa géant appelé « pizza bed », ses lits aux formes particulières, sa scène, etc. Mais avec une ambiance graphique complètement renouvelée.   JO&JOE n’existent pas. JO est plutôt calme quand JOE veut faire la fête. Ils sont différents selon leur humeur, comme nous tous IN. : Au fait, qui sont JO et JOE ? F.L. : JO et JOE n’existent pas. C’est vous et c’est moi. Il fallait un nom unisexe, à la fois féminin et masculin selon le pays, moderne, qui se prononce dans toutes les langues et parle à deux voix comme deux amis en road trip : JO&JOE est arrivé́ tout naturellement. Nous avons testé et crée ces « personae », JO est plutôt calme quand JOE veut faire la fête, tantôt solitaire, tantôt en groupe, ils sont comme nous, différents selon notre humeur !   Répondre aux besoins de personnes qui se détournaient de l’hôtellerie traditionnelle IN. : en quoi JO&JOE est-il un lieu différent ? F.L. : l’idée n’était pas de faire de l’hôtel pas cher mais un espace ouvert à tous, locaux et touristes, venant seuls, en couple, entre amis, collègues de bureau ou en famille tout simplement. Il fallait se demander comment nous allions répondre à des besoins de personnes qui se détournaient de l’hôtellerie traditionnelle et qui veulent plutôt un lieu de vie et de rencontre. Cela peut être des gens qui ont un panier moyen assez élevé, mais aussi des personnes qui cherchent une solution très économique. Donc, du coup tout est devenu sujet à innovation permanente et nous avons créé avec l’agence W ce concept totalement nouveau de A à Z. Cela fait presque 60 ans que le groupe Accor vend des chambres, mais nous, nous vendons des lits et des moments de convivialité.  Ainsi, nous avons aussi bien une population qui préfère des chambres privées avec le service qui va avec, qu’une clientèle qui choisit des dortoirs de 10 personnes et fait son lit.  Mais nous restons des hôteliers.  Notre rôle est de faire en sorte que nos clients aient accès à un vrai confort : nos lits mesurent deux mètres de long par un mètre de large, ce qui est beaucoup plus que les standards des auberges. Nous avons créé une « changing room », un peu comme une cabine d’essayage : un espace d’environ 1mètre carré avec un rideau où les gens peuvent se changer en toute intimité. Nous avons multiplié les douches dans les dortoirs et évité au maximum les douches communes, etc. IN. : JO&JOE n’est pas juste un hôtel… F.L. : Le concept de JO&JOE est de proposer un style de vie, une expérience, mélangeant l’hébergement, la restauration et un bar qui est le cœur battant de chaque établissement. Avec son mur de bière emblématique, qui fut une première chez Accor, c’est le lieu où se retrouver en journée ou le soir, avec une cuisine maison fraîche et simple, à base de produits locaux de qualité, toujours à prix modéré. C’est une maison ouverte sur l’extérieur imaginée pour faciliter les échanges et le bien vivre ensemble. Chez JO&JOE, tous les soirs il se passe toujours quelque chose- d’ailleurs il n’y a pas de télé dans les chambres – On y dort et on y vit, on y mange, on y fait de la musique, on assiste à un concert, on y boit un verre, on y refait le monde avec des jeunes et des moins jeunes du quartier et de tous les pays.   La partie « restauration » Food and Beverage représente entre 35 et 60% du CA IN. : vos prix sont moins chers qu’un Ibis. Quel est votre modèle économique ? F.L. : nous sommes dans le segment économique mais nous avons deux atouts : la partie « restauration » Food and Beverage représente entre 35 et 60% de notre chiffre d’affaires selon les établissements (là où dans l’hôtellerie traditionnelle on dépasse rarement les 5%). Nous avons remarqué que ce que la clientèle ne dépense pas en hébergement, elle le dépense pratiquement autant en nourriture et boisson. Cela nous permet de rajouter les marges d’un restaurant ou d’un bar à celle d’un hôtel ou d’une auberge… Sur la partie restauration, la clientèle locale peut représenter jusqu’à 50% du total, ce qui assure un chiffre d’affaires régulier et une ambiance assurée tous les jours. Preuve que nous avons réussi notre mission d’imaginer lieux de vie, de nuit et de rencontre entre locaux et touristes !   Des entreprises organisent leurs séminaires ou des séjours de team building.  IN. : votre concept a-t-il changé depuis la création de la marque ? F.L. : le concept même d’auberge de jeunesse a un peu évolué, en s’ouvrant à différents types de population et en gardant notre authenticité. A côté de nos grands dortoirs, comme je vous le disais, nous proposons de plus en plus de chambres privées ou familiales. Les attentes de la clientèle ont aussi changé : nous accueillons par exemple des entreprises qui organisent leurs séminaires ou des séjours de team building chez nous. Cela n’aurait certainement pas été le cas il y a dix ans.   INf. : avez-vous souffert du Covid ? F.L. : c’est vrai qu’avec le Covid qui arrivait alors que nous n’avions que deux ans d’existence, nous aurions pu avoir des doutes. On me disait : « mais Monsieur Leclerc, les endroits partagés comme ça, c’est fini. L’Auberge est morte », Je leur répondais : « Vous allez voir, cette génération de jeunes est bien plus résiliente que n’importe laquelle, elle va revenir ». Et quand on a réouvert au bout de quelques mois et qu’on a dit : « Welcome back », elle est en effet revenue.  Nous avions ouvert nos établissements à la clientèle extérieure et locale, ce qui explique aujourd’hui les bons résultats que nous enregistrons, même en l’absence d’une partie des touristes étrangers. Notre format « d’open house » nous permet d’accueillir tout type de clientèle. À Hossegor par exemple, notre chiffre d’affaires est réalisé à 60 % par le Food and Beverage, grâce à des clients locaux. À Gentilly en mai, notre établissement a affiché 85 % de taux d’occupation avec des clients venant de destinations plus proches qu’avant la crise sanitaire.   IN. : combien de JO&JOE y a-t-il actuellement et quels sont vos projets ? F.L. : pour l’instant, nous avons 7 hôtels. Le premier qui a été ouvert en 2017 en France, à Hossegor dans les Landes, nous a permis de valider le concept. Il a été suivi par deux autres implantations françaises d’abord à Gentilly (Val-de-Marne), puis une plus petite dans le 20eme arrondissement de Paris. Pour ouvrir un JO&JOE il faut une destination touristique, un nœud de transport parce que nos clients viennent plutôt en transport qu’en voiture, et une clientèle locale. Tous les hôtels sont différents mais avec un même ADN, que vous retrouvez partout. Nous nous sommes très vite attaqués à l’international et avons de nombreux projets.  Un premier JO&JOE a été ouvert en 2021 en Autriche, à Vienne, dans un bâtiment iconique de la ville au-dessus d’un magasin Ikea de centre-ville. Puis nous sommes arrivés en 2022 à Medellin en Colombie et au Brésil avec un ressort à Rio, au pied du Corcovado avec deux piscines et 350 lits, dans un bâtiment triplement classé monument historique par la ville et l’état de Rio. Et nous allons ouvrir à Rome à la rentrée dans un ancien couvent du 17è siècle. Le prochain sera à Auckland. En France, nous avons remporté un appel d’offres à Isola 2000 avec le groupe AMO, dans les Alpes, dans le cadre d’un programme immobilier lancé par la commune pour une ouverture à l’horizon 2025.   plus de 100 000 chambres d’ici 30 ans en Chine grâce à la master franchise avec Country Garden   Le groupe Accor a également signé une master franchise en Chine continentale avec le groupe Country Garden dont l’ambition est d’introduire la marque, avec l’ouverture de 1300 JO&JOE dans le pays, représentant plus de 100 000 chambres d’ici 30 ans. Les premières signatures ont commencé !

By |2023-08-28T06:44:41+00:00August 28th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Enquête sur une rentrée littéraire sous la menace de Vincent Bolloré

Fin juin, une onde d’inquiétude s’est propagée dans le milieu de l’édition, les portables ont crépité sans répit. Le sujet ? La nomination à la tête du « Journal du Dimanche » (« JDD ») de Geoffroy Lejeune, transfuge du titre d’extrême droite « Valeurs actuelles ». Hachette Livre, autrement dit Grasset, Fayard, Stock, etc., sera-t-il le prochain domino, la prochaine entreprise mise au pas par Vincent Bolloré, après Europe 1, « Paris Match » et maintenant « le JDD » ? Toutes appartenaient au groupe Lagardère mais en absorbant celui-ci, Vivendi donne à son actionnaire, Vincent Bolloré, l’accès direct au premier éditeur français et troisième mondial. Jusqu’alors prévalait le sentiment que « l’Ogre », ainsi désigné par Erik Orsenna dans un conte (« Histoire d’un ogre », Gallimard, février 2023), s’arrêterait aux portes du sanctuaire fondé en 1826 par Louis Hachette. Mais le voir imposer au « 

By |2023-08-27T18:55:54+00:00August 27th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Après l’admission de six nouveaux pays, le poids des BRICS en quatre graphiques

Se rassembler pour peser face au G7. Les dirigeants des BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud -, rassemblés à Johannesburg, ont annoncé l'extension de leur groupe à six nouveaux pays. A compter du 1er janvier 2024, Arabie saoudite, Argentine, Egypte, Ethiopie, Iran et Emirats arabes unis rejoindront le bloc. Des partenaires de poids pour les BRICS. L'Arabie saoudite - premier pays exportateur mondial de pétrole - et les Emirats arabes unis - cinquième - vont ainsi rejoindre la Russie, pays producteur important . L'Argentine est une grande puissance agricole et l'Egypte un pays influent dans le monde arabe, comme l'Arabie saoudite. De quoi les laisser espérer contrebalancer l'influence des grandes puissances . LIRE AUSSI : A Johannesbourg, les BRICS ouvrent la porte à six nouveaux pays CHRONIQUE - Pourquoi les BRICS ne nous aiment plus Feront-ils le poids face au G7 ? La réponse en quatre graphiques. · Population : les BRICS gagnent plus de 400 millions d'habitants Le bloc rassemblera plus de 45 % de la population mondiale , avec 3,7 milliards d'habitants. Les six nouveaux pays comptent quelque 400 millions d'habitants. Une paille comparée au 1,4 milliard de Chinois et au même nombre d'Indiens. Comparée à la population du G7, cette augmentation de la population est toutefois notable. En effet, Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni ne comptent que 775 millions d'habitants. Soit à peine 10 % de la population mondiale . · Production : un PIB qui frôle les 30.000 milliards de dollars A 11 pays, les BRICS ont produit en 2023 des biens et services pour une valeur de 29,4 milliards de dollars. En s'élargissant, le PIB du groupe des émergents ne progresse que de 3.000 milliards, ce qui laisse les BRICS nettement distancés par le G7. Le G7, qui rassemble les plus grandes puissances économiques du monde à l'exception de la Chine et de l'Inde, a produit pour plus de 43.000 milliards de dollars. Les sept pays détenaient à eux seuls quelque 43,5 % de la richesse mondiale. · Commerce : un niveau d'exportation qui se resserre S'il est un indicateur où l'arrivée de six nouveaux pays resserre le match entre le G7 et les BRICS, c'est le commerce international. Le bloc des 11 pays émergents pèse pour 6.260 milliards de dollars d'exportations, contre 5.040 milliards lorsqu'ils étaient 5. La moitié de ce bond est due aux Emirats arabes unis (600 milliards de dollars d'exportations en 2022), et un tiers à l'Arabie saoudite (400 milliards), deux géants des énergies fossiles . Le G7 fait à peine mieux que les BRICS à 11, avec un peu moins de 7.000 milliards de dollars d'exportations en 2020. Si on se concentre sur les exportations de haute technologie, les données de la Banque mondiale donnent l'avantage aux BRICS, avec plus de 990.000 milliards de dollars d'exportations pour les 11 émergents, contre 755.000 milliards pour le G7. · Environnement : le grand écart Lorsqu'il est question de démographie et d'économie, difficile aujourd'hui de ne pas regarder les émissions de gaz à effet de serre . Or, il apparaît clairement que le chemin est beaucoup plus long à parcourir pour les pays émergents que pour les pays développés. Les 11 BRICS ont ainsi émis plus de 22 millions de tonnes équivalent pétrole, contre quelque 9 millions de tonnes équivalent pétrole pour le G7.

By |2023-08-26T09:33:59+00:00August 26th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Pourquoi Threads peine à faire le poids face à Twitter

Il devait être le « Twitter Killer » par excellence, sobriquet donné par les médias américains. Pourtant l'application Threads de Meta ne parvient toujours pas à enterrer définitivement son adversaire. Lors de son lancement, le 5 juillet dernier, le réseau social démarre en fanfare : en seulement une journée la plateforme gagne 30 millions d'utilisateurs et 100 millions en cinq jours devenant alors l'application la plus rapidement téléchargée de l'histoire, loin devant ChatGPT qui avait atteint un million de téléchargements en cinq jours. Un record qui a progressivement laissé place à une certaine indifférence de la part des utilisateurs, une fois passé les premières heures d'effervescence. Selon le cabinet Sensor Tower, le nombre d'usagers actifs de Threads aurait chuté de 82 % en moins d'un mois . Le taux d'engagement de l'application fait également état d'un sérieux revers : si aux Etats-Unis le temps d'utilisation de la plateforme avoisinait les 21 minutes selon l'outil d'analyse Similar Web, il n'était que de 6 minutes une semaine après. Fonctionnalités manquantes Malgré son potentiel, Threads souffre pour l'instant de sévères lacunes : impossibilité d'envoyer des messages privés à d'autres utilisateurs, de changer aisément de compte ou encore de trouver des messages par mots-clefs… Petit à petit, et pour remédier à un lancement précipité, Mark Zuckerberg multiplie les effets d'annonces et dévoile sa stratégie concernant le futur de son dernier bébé. Ainsi, il a dernièrement déclaré l'arrivée prochaine d'une version web de l'application ainsi que la très attendue fonction de recherche des messages. Ces nouvelles initiatives, qui rejoignent le fil d'actualité des personnes suivies ou encore la possibilité d'ajouter une description alternative aux images, pourraient permettre d'inverser la tendance. LIRE AUSSI : De Threads à Bluesky : que valent les alternatives à Twitter ? De son côté, Twitter, désormais baptisé X par Elon Musk , s'appauvrit de plus en plus des fonctions qui faisaient auparavant sa réussite. Après l'interface de programmation API et les tweets, c'est désormais l'outil de blocage qui est dans la ligne de mire du versatile patron. Utilisée pour limiter les incitations à la haine et notamment les cas de harcèlement en ligne, cette fonction est devenue essentielle à l'expérience de la communauté. Sa disparition pourrait néanmoins contrevenir les conditions d'utilisations de services comme Google Play ou encore l'Apple Store qui héberge actuellement le téléchargement de X. Pour les indécis, cela pourrait représenter le coup de grâce d'un réseau existant depuis 2006. Gourmand en données sensibles, le dernier né de Meta a rapidement inquiété les personnes vigilantes sur l'utilisation de leurs datas, ce qui explique, dans une certaine mesure, la réticence d'une partie des usagers de Twitter à rejoindre cette nouvelle application. On remarque notamment lors du téléchargement que cette dernière collecterait des informations médicales, bancaires, ou encore l'historique de navigation et de recherche de ses utilisateurs. Par ailleurs, la suppression d'un compte Threads est à ce jour impossible pour ceux ne désirant pas se débarrasser dans un même temps de leur compte Instagram. Seule l'est la désactivation du profil ou encore son passage d'un statut public à privé. Une sérieuse menace à la liberté et l'autonomie de la communauté. Le talon d'Achille européen Mais, plus que son interface sommaire et son avarice, Threads subit d'abord les conséquences de son déploiement partiel à l'international. Indisponible sur les catalogues d'applications d'Europe, le réseau n'est à ce jour pas conforme aux réglementations de l'Union Européenne en matière de sécurité numérique comme le Règlement général sur la protection des données. Si certains usagers européens avaient tenté de contourner l'interdiction de Meta en ayant recours à des VPN, depuis le 14 juillet le groupe a fermement bloqué l'accès au réseau social à cette partie du monde. Un handicap pour Meta amputé ainsi d'une importante partie de son public. En effet, près de 294 millions de personnes disposeraient en Europe d'un compte Instagram en 2023, soit autant d'usagers qui pourraient venir renforcer les rangs de Threads grâce au jumelage des deux applications. A l'heure où Elon Musk et Mark Zuckerberg cherchent à s'affronter dans un hypothétique combat de MMA , la véritable bataille se poursuit sur le terrain miné de l'internet où les deux réseaux sociaux multiplient les éclats. Rien ne permet de dire qui parviendra à prendre le dessus mais le chemin que les deux géants du web doivent emprunter est, quant à lui, évident : parvenir à séduire le monde entier. Difficile à faire quand l'un reste coupé d'une partie du monde et l'autre met sa communauté à l'épreuve.

By |2023-08-26T09:31:24+00:00August 26th, 2023|Scoop.it|0 Comments

FinX ou la fin des moteurs à hélice pour bateaux

La propulsion par hélice va bientôt fêter son bicentenaire, bien que l'idée originelle soit deux fois millénaire et remonte à la célèbre vis d'Archimède, conçue vers 200 avant notre ère. Mais c'est bien en 1827 que l'ingénieur autrichien Joseph Ressel dépose le premier brevet d'une hélice opérationnelle pour les navires. Une invention alors promise à un bel avenir, puisqu'elle équipe l'écrasante majorité des bateaux aujourd'hui. Mais voilà que, depuis peu, un nouveau venu plein d'ambition, FinX, a l'outrecuidance de contester ce vénérable mode de propulsion. L'histoire commence par les travaux de Jean-Baptiste Drevet, ingénieur des Arts et Métiers, portant sur une alternative à l'hélice pour déplacer des fluides. « Il est allé chercher des solutions dans la nature », raconte Harold Guillemin, fondateur de FinX et ancien collègue de « l'inventeur génial », qu'il a épaulé durant plusieurs années après une formation d'ingénieur. En observant la célérité de certains animaux marins - que l'on songe aux 60 km/h atteints par le dauphin ou aux 110 km/h de l'espadon -, Jean-Baptiste Drevet conçoit une membrane ondulante protégée par un brevet, elle aussi promise à la postérité. L'invention est notamment exploitée aujourd'hui par la société Eel Energy, qui développe des hydroliennes pour produire de l'électricité, ainsi que par la start-up CorWave et ses pompes cardiaques d'un nouveau genre. Jean-Baptiste Drevet, décédé en 2022, n'aura hélas pas eu l'occasion de voir mûrir toutes les innovations issues de son invention. Sa mémoire se perpétue cependant grâce à FinX et son fondateur, Harold Guillemin : « J'ai racheté la licence de la membrane ondulante pour fonder l'entreprise en 2019. En tant que Breton passionné de navigation, il était inévitable que je me tourne vers le secteur nautique. » L'ambition de la start-up ? Rien de moins que remplacer l'hélice dans le secteur de la plaisance par une motorisation propre, biomimétique et sans danger pour l'homme ou pour l'environnement. Un marché potentiel de plus d'un million de navires, rien qu'en France. Méduse et dauphin La jeune pousse ne perd pas de temps. Après avoir levé 6 millions d'euros en fin d'année dernière auprès de Supernova Invest, BPI France et plusieurs investisseurs normands, elle s'apprête à lancer l'industrialisation de son premier moteur électrique de bateau sans hélice, le Fin 5. D'une puissance de 2 kW - l'équivalent de 5 CV thermiques -, il est destiné aux petites embarcations et voiliers de moins de 3 tonnes. « Environ 80 % des pièces seront fabriquées en Normandie, et l'assemblage sera entièrement réalisé dans cette région par Calip », assure le fondateur de FinX. La partie émergée du moteur ne semble pas à première vue différente de ses équivalents thermiques ou électriques. Mais sous l'eau, l'hélice a fait place à un genre d'anneau contenant une membrane en élastomère, inspirée de la méduse, dont les ondulations permettent de propulser le navire. Alimenté par une batterie de 48 V, le moteur permet une autonomie d'1 h 40 à pleine puissance et se recharge sur secteur en deux heures et demie. En 2023, l'entreprise souhaite fabriquer pas moins de 800 Fin 5 et engranger un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros.

By |2023-08-26T09:30:27+00:00August 26th, 2023|Scoop.it|0 Comments

La voiture électrique creuse le déficit commercial français

La réindustrialisation ne se fait pas encore sentir dans les statistiques automobiles françaises. Production et déficit commercial restent en berne. Sur les douze derniers mois glissants, l'écart entre les importations et les exportations de voitures s'est élevé à - 17 milliards d'euros, contre - 15,6 milliards en 2022 et seulement - 12 milliards avant la crise du Covid en 2019. En relatif, les ventes à l'étranger de véhicules fabriqués en France se sont toutefois stabilisées. Les exportations pesaient 68 % des importations ces douze derniers mois, tant soit peu le même niveau qu'en 2022. C'est mieux qu'en 2020 (64 %), mais bien moins qu'en 2019 (74 %). La dynamique des importations demeure toutefois plus forte que celle des exportations. Quand les ventes à l'étranger de voitures made in France accusent toujours un fossé de 5 milliards par rapport à 2019, les véhicules en provenance de l'étranger ont dépassé de plus de 2 milliards leur niveau d'avant-Covid. Modèles à gros volumes délocalisés « En plus de la concurrence des marques étrangères sur le marché français, les choix de cette dernière décennie du groupe Renault et de Stellantis pèsent lourd dans la balance », analyse l'universitaire et consultant Bernard Jullien, grand spécialiste de l'industrie automobile. D'un seul mouvement, les deux constructeurs français ont délocalisé en 2019 leurs modèles à succès, les Clio et 208. Après la disparition de ces gros volumes s'en est suivie une forte chute de la production hexagonale, et donc des exportations. Les citadines, voitures qu'achètent en plus grand nombre les clients français, sont dorénavant produites en Europe de l'Est, en Espagne ou en Turquie. Corollaire, les importations en provenance de ces pays ont fortement progressé ces dernières années.

By |2023-08-26T09:28:04+00:00August 26th, 2023|Scoop.it|0 Comments

La vague de l’IA reflue en Bourse

L'intelligence artificielle rame à Wall Street. La rhétorique de la technologie révolutionnaire imprègne toujours les discours ambitieux des dirigeants d'entreprises et les rapports enthousiastes d'analystes, mais en Bourse, la vague est retombée. La décrue est particulièrement notable sur les fonds thématiques : le fonds indiciel coté (ETF) BOTZ, spécialisé dans la robotique et l'intelligence artificielle, a perdu plus de 15 % depuis son récent pic, le 18 juillet. Même Nvidia, dont l'action est la valeur emblématique de l'IA, est emporté. Le champion des semi-conducteurs a perdu plus de 8 % en Bourse, soit 100 milliards de capitalisation effacée. Les difficultés boursières du concepteur de puces graphiques, des composants électroniques particulièrement bien adaptés pour les applications d'IA générative, témoigne d'une certaine fatigue sur les marchés. Après avoir très largement contribué au rebond fulgurant de Wall Street au premier semestre, l'IA fait moins rêver. Remontée des taux Certes, l'environnement s'est détérioré sur les marchés en général. Les sujets d'inquiétude ne manquent pas, à commencer par l'impact du ralentissement économique en Chine. Les valeurs technologiques, dont celles liées à l'IA, souffrent en outre de la remontée des taux d'intérêt de long terme. Aux Etats-Unis, les taux évoluent à leur niveau le plus élevé en plus de quinze ans. Ils avoisinent les 4,30 % pour les Treasuries à 10 ans, alors que beaucoup d'investisseurs comptaient sur des taux stables, ou en repli. Le discours du gouverneur de la Fed, Jerome Powell, à Jackson Hole ce vendredi sera suivi de près par les investisseurs, dans l'espoir de gagner un peu de visibilité sur la trajectoire de la politique monétaire américaine. LIRE AUSSI : Intelligence artificielle générative : la révolution ChatGPT est en marche Les folles attentes des investisseurs pour Nvidia Dans ce contexte, les entreprises aux valorisations les plus élevées sont les plus vulnérables. Et après la fièvre acheteuse du premier semestre, bon nombre des sociétés les mieux valorisées du marché se retrouvent dans la thématique de l'IA. Le décrochage est brutal. Le cours de C3.ai, qui détient le « ticker » (symbole boursier) « AI » à Wall Street, a fondu d'environ un tiers depuis début août. Upstart Holdings, qui utilise l'intelligence artificielle pour évaluer le risque de crédit des clients des banques, a perdu plus de 50 % en août. Mais même après ces baisses remarquables, ces deux valeurs affichent encore des progressions spectaculaires depuis le début de l'année : +140 % pour Upstart Holdings et +170 % pour C3.ai. Les particuliers en retrait Les investisseurs particuliers, pourtant généralement peu regardants sur les fondamentaux économiques des entreprises, se sont mis en retrait ces dernières semaines. « Compte tenu de la force et de la durée du rebond en Bourse, nous pensons que les investisseurs particuliers sont arrivés à un point où il est plus intéressant pour eux de vendre et de cristalliser leurs gains plutôt que d'acheter opportunément lors des baisses », explique Giacomo Pierantoni de Vanda Research. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE L'IA, puissant mais unique moteur de Wall Street Euronext lance un indice sur l'intelligence artificielle… grâce à l'IA Pour autant, parier sur une chute des cours des champions de l'IA est loin d'être sans risques. L'effervescence boursière du premier semestre a laissé des traces. La facture a été particulièrement salée pour les gérants qui pariaient à la baisse sur Nvidia cette année. Ils affichaient des pertes théoriques de plus de 10 milliards de dollars à la fin juillet, selon le cabinet spécialisé S3. Valeur emblématique de l'IA en Bourse, Nvidia est scruté de près par les investisseurs. Les prochains résultats du groupe américain devraient faire office de juge de paix pour l'ensemble du secteur. Une nouvelle bonne surprise a toutes les chances de raviver l'engouement, alors qu'une déception risque d'accélérer le repli de la thématique à Wall Street.

By |2023-08-26T09:27:16+00:00August 26th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Paiement : l’inexorable déclin du cash

Le cash est loin d'être mort, mais il décline de plus en plus vite . Selon les données de la Banque centrale européenne (BCE), les paiements en espèces représentaient toujours 59 % des transactions en magasin en 2022 en zone euro, soit plus d'un paiement sur deux. Pourtant, le paiement en espèces est en train de perdre du terrain au profit du paiement par carte bancaire ou sur mobile. Digitalisation de l'économie En 2016, les espèces représentaient encore près de 80 % des transactions, puis 72 % en 2019. Mais la chute de 13 points entre 2019 et 2022 montre les effets de la crise du Covid : l'utilisation de la carte a été recommandée pour des raisons sanitaires, favorisant l'explosion du paiement sans contact. « Nous sommes clairement entrés dans une phase de digitalisation de l'économie et de non-contact, explique Elias Ghanem, responsable des services financiers au sein de l'Institut de recherche du cabinet Capgemini. Avant le Covid, il y avait déjà une inflexion mais la crise sanitaire a accéléré les choses. » LIRE AUSSI : Le paiement par cash : un enjeu politique grandissant Paiements : le cash de moins en moins utilisé dans les festivals La situation est pourtant contrastée suivant les pays. Aux Pays-Bas ou en Finlande, le cash ne représente plus qu'environ 20 % des transactions et sur de petits montants, alors qu'en Italie il représente encore 69 % des paiements et sur des montants relativement élevés. La France est à peu près entre les deux, le paiement en espèces représentant encore 50 % des transactions en magasin, mais seulement 35 % de leur valeur. « Ça dépend beaucoup des milieux. Si vous êtes un urbain qui touche son salaire sur son compte en banque à Paris, vous avez rarement besoin de cash, explique Elias Ghanem. A l'inverse, si vous habitez en milieu rural ou que vous êtes entrepreneur et que vous collectez des espèces, vous l'utiliserez beaucoup plus. »

By |2023-08-26T09:26:11+00:00August 26th, 2023|Scoop.it|0 Comments

L’ETF bitcoin, improbable planche de salut du marché des cryptos

Le monde du bitcoin (BTC) et des cryptos attend des gestionnaires d'actifs traditionnels et de Wall Street un nouveau catalyseur pour retrouver l'état de grâce des « 100 jours », la période de rebond des cours qui avait suivi l'effondrement de FTX, de mi-janvier à mi-avril. Ils avaient stagné jusqu'au 15 juin. Une demande d'homologation d'un ETF (fonds coté en Bourse) suivant le cours au comptant du bitcoin par le plus grand gestionnaire au monde, BlackRock, avait alors provoqué une hausse de la leader des cryptos de 25 % en quatre semaines, entraînant l'ensemble du marché. Depuis, le bitcoin (26.200 dollars ou 24.120 euros) a plongé et effacé la majeure partie du « rally » provoqué par les espoirs de l'ETF bitcoin. « Les marchés prennent conscience qu'une approbation immédiate par la Securities and Exchange Commission (SEC) d'un ETF bitcoin aux Etats-Unis est peu probable », constate James Butterfill responsable de la recherche chez Coinshares. Le krach éclair du bitcoin éloigne cette perspective et fait réfléchir les institutionnels qui souhaitaient franchir le pas. Le bitcoin atteindra 150.000, voire 180.000 dollars, si le régulateur des marchés autorise un ETF du bitcoin, assure à CNBC, Tom Lee, cofondateur de Fundstrat, une société de recherche sur les cryptos. Fin 2021, le même Tom Lee avait prédit que le bitcoin pourrait atteindre 200.000 dollars en 2022. Il avait finalement évolué entre 47.000 et 15.000 dollars et cédé les deux tiers de sa valeur en douze mois. Il estimait déjà il y a deux ans que la création d'un ETF sur la leader des cryptos permettrait d'attirer 50 milliards de dollars de capitaux en douze mois. Un afflux d'argent qui ne pouvait que provoquer une envolée des cours. Dans un marché où les volumes sont en baisse et les idées rares, les gourous recyclent leur argumentaire éculé. L'idée selon laquelle une décision de la SEC constituerait le catalyseur d'un rebond durable ne manque pas de sel : celle-ci n'a pas ménagé le secteur des cryptos depuis la faillite de FTX. Mais un certain nombre de particuliers ayant perdu confiance dans leurs intermédiaires, quitte à payer plus cher, ils préféreraient sans doute investir dans un produit régulé plutôt que d'ouvrir un compte sur des plateformes de cryptos pour investir directement sur ce marché. Mirage Les ETF qui répliquent la valeur au comptant des cryptos sont autorisés depuis 2021 au Canada. Ils représentent autour de 2,2 milliards de dollars. Pour avoir l'équivalent de ce que serait ce marché aux Etats-Unis, l'économiste John Paul Koning multiplie ce chiffre par 10 (écart de population entre les deux pays) aboutissant à des encours potentiels de 22 milliards de dollars, soit 4 % de la capitalisation du marché du bitcoin (540 milliards de dollars). Mais l'arrivée de ces ETF pourrait concurrencer les autres produits financiers sur le bitcoin, notamment ceux de la gamme Grayscale (17 milliards de dollars) qui décideraient de se transformer en ETF. Des investisseurs pourraient aussi céder leurs bitcoins pour acheter ensuite un ETF, de telle sorte que la nouvelle demande nette de bitcoins serait assez modeste, autour de 5 milliards de dollars, selon l'analyse du spécialiste sur son blog « moneyness ». Lancé le 15 août à la Bourse d'Amsterdam à l'initiative de Jacobi Asset Management, le premier EFT bitcoin au comptant en Europe a enregistré des volumes modestes. La morosité actuelle du marché n'aide pas attirer les acheteurs.

By |2023-08-26T09:25:19+00:00August 26th, 2023|Scoop.it|0 Comments