Deblock devient le deuxième acteur des cryptos agréé par le gendarme des marchés français
Deblock a rejoint le cercle très restreint des acteurs cryptos adoubés par le gendarme des marchés français. Après SG Forge en juillet 2023, la start-up est devenue ce vendredi le deuxième prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) à recevoir un agrément de la part de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Lancé en avril 2024 par des anciens de la néobanque Revolut et de la start-up crypto Ledger, Deblock propose un « wallet » crypto intégré à un compte courant en euros. « On avait très vite déposé la demande d'agrément, car c'est une façon de se rapprocher du niveau de conformité demandé par la réglementation européenne », explique Jean Meyer, directeur général de Deblock. L'obtention de ce précieux sésame constitue une étape cruciale pour la fintech, puisque les exigences de l'agrément AMF sont très similaires à celles du règlement européen MiCA. Harmoniser les pratiques Le règlement « Markets in Crypto-Assets » s'appliquera progressivement à l'ensemble de l'industrie à partir du 30 décembre. Deblock et les autres entreprises déjà agréées à l'échelle nationale devraient bénéficier d'une procédure de « fast track », c'est-à-dire d'un traitement accéléré de leur demande de licence européenne. La plupart des pays ont opté pour une période transitoire applicable aux entreprises déjà existantes avant cette date, pouvant aller jusqu'à dix-huit mois - c'est notamment le cas de la France. A l'issue de celle-ci, les sociétés devront avoir obtenu leur licence dans l'un des Etats membres de l'Union européenne pour opérer légalement. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Les cryptos face à une pression réglementaire plus forte que jamais en Europe DECRYPTAGE - Cryptos, dette : le scénario catastrophe de la chute de Tether Ce cadre vise à harmoniser les pratiques du secteur et introduit des exigences strictes, souvent complexes à mettre en oeuvre pour les start-up. Les coûts de mise en conformité sont compris entre 500.000 et 1 million d'euros par an, estime Jean Meyer. Le niveau minimal de fonds propres requis, qui varie selon le type d'acteur, peut être particulièrement difficile à atteindre. « La plupart des entreprises ne les ont pas, tranche-t-il. A moins de réaliser des levées de fonds, ce qui est devenu très compliqué depuis la faillite de FTX. L'alternative, c'est d'obtenir une assurance pour couvrir les risques, mais aucune ne veut se positionner là-dessus. » Ces prérequis visent notamment à protéger les investisseurs en cas de défaillance de l'entreprise. Audits de cybersécurité Le deuxième grand défi de mise en conformité est lié aux fortes garanties imposées en matière de cybersécurité. « Il y a un haut niveau d'audit demandé. Or, il n'y a que quelques entreprises certifiées prestataire d'audit de sécurité des systèmes d'information (Passi) en France, et elles sont déjà très occupées par des grands comptes », avance Jean Meyer. Une étude de la plateforme d'analyses Acuiti révélait en juin dernier que la majorité des entreprises concernées par MiCA n'étaient pas préparées à répondre à l'ensemble de ses exigences. 25 % d'entre elles disaient ne pas avoir entrepris le travail de mise en conformité, tandis que 9 % seulement se déclaraient prêtes.