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Deblock devient le deuxième acteur des cryptos agréé par le gendarme des marchés français

Deblock a rejoint le cercle très restreint des acteurs cryptos adoubés par le gendarme des marchés français. Après SG Forge en juillet 2023, la start-up est devenue ce vendredi le deuxième prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) à recevoir un agrément de la part de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Lancé en avril 2024 par des anciens de la néobanque Revolut et de la start-up crypto Ledger, Deblock propose un « wallet » crypto intégré à un compte courant en euros. « On avait très vite déposé la demande d'agrément, car c'est une façon de se rapprocher du niveau de conformité demandé par la réglementation européenne », explique Jean Meyer, directeur général de Deblock. L'obtention de ce précieux sésame constitue une étape cruciale pour la fintech, puisque les exigences de l'agrément AMF sont très similaires à celles du règlement européen MiCA. Harmoniser les pratiques Le règlement « Markets in Crypto-Assets » s'appliquera progressivement à l'ensemble de l'industrie à partir du 30 décembre. Deblock et les autres entreprises déjà agréées à l'échelle nationale devraient bénéficier d'une procédure de « fast track », c'est-à-dire d'un traitement accéléré de leur demande de licence européenne. La plupart des pays ont opté pour une période transitoire applicable aux entreprises déjà existantes avant cette date, pouvant aller jusqu'à dix-huit mois - c'est notamment le cas de la France. A l'issue de celle-ci, les sociétés devront avoir obtenu leur licence dans l'un des Etats membres de l'Union européenne pour opérer légalement. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Les cryptos face à une pression réglementaire plus forte que jamais en Europe DECRYPTAGE - Cryptos, dette : le scénario catastrophe de la chute de Tether Ce cadre vise à harmoniser les pratiques du secteur et introduit des exigences strictes, souvent complexes à mettre en oeuvre pour les start-up. Les coûts de mise en conformité sont compris entre 500.000 et 1 million d'euros par an, estime Jean Meyer. Le niveau minimal de fonds propres requis, qui varie selon le type d'acteur, peut être particulièrement difficile à atteindre. « La plupart des entreprises ne les ont pas, tranche-t-il. A moins de réaliser des levées de fonds, ce qui est devenu très compliqué depuis la faillite de FTX. L'alternative, c'est d'obtenir une assurance pour couvrir les risques, mais aucune ne veut se positionner là-dessus. » Ces prérequis visent notamment à protéger les investisseurs en cas de défaillance de l'entreprise. Audits de cybersécurité Le deuxième grand défi de mise en conformité est lié aux fortes garanties imposées en matière de cybersécurité. « Il y a un haut niveau d'audit demandé. Or, il n'y a que quelques entreprises certifiées prestataire d'audit de sécurité des systèmes d'information (Passi) en France, et elles sont déjà très occupées par des grands comptes », avance Jean Meyer. Une étude de la plateforme d'analyses Acuiti révélait en juin dernier que la majorité des entreprises concernées par MiCA n'étaient pas préparées à répondre à l'ensemble de ses exigences. 25 % d'entre elles disaient ne pas avoir entrepris le travail de mise en conformité, tandis que 9 % seulement se déclaraient prêtes.

By |2024-11-23T18:26:22+00:00November 23rd, 2024|Scoop.it|0 Comments

« C’est l’homme de la situation » : le baptême du feu du « Nestlé boy » français Laurent Freixe

Il devait succéder à Paul Bulcke à la tête de Nestlé en 2017. Le conseil d'administration lui avait alors préféré Mark Schneider, un « outsider » venu du monde médical allemand, un pur financier, qui avait enrichi le groupe Fresenius. Laurent Freixe, 62 ans est finalement arrivé aux commandes en septembre dernier, présenté en interne comme « l'homme de la situation » alors que Nestlé traverse une période très éprouvante. Cette valeur de fond de portefeuille a perdu 26 % sur cinq ans à la Bourse de Zurich, 23 % sur les seuls derniers mois. Le chiffre d'affaires stagne, le géant suisse de l'agroalimentaire a perdu des parts de marché au profit de marques moins chères, et les prévisions sont ternes. Charge à Laurent Freixe de sortir le leader mondial de l'ornière. Trente-huit ans dans la maison Laurent Freixe pratique la maison Nestlé depuis trente-huit ans. Il en a gravi tous les échelons et en connaît tous les arcanes. Il y est entré à l'âge de 24 ans, armé de ses diplômes de l'Ecole des hautes études commerciales du Nord (Edhec) et de l'Institut international de management de Lausanne. Après avoir fait ses premières armes comme responsable des ventes et du marketing pendant treize ans, il a été nommé à la direction de la division nutrition. Puis, il a été responsable de divers pays, dont la Hongrie et la péninsule ibérique, avant de devenir vice-président de la région Europe en 2008, puis d'être nommé à ce poste pour toute la région Amérique en 2014. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Ce qui se cache derrière le brusque départ du PDG de Nestlé Très apprécié des équipes, Laurent Freixe fait, dit-on, souffler un vent nouveau entre les murs du siège de Vevey, sur les bords du lac Léman. Décrit comme discret et ne cherchant pas les coups d'éclat, il correspond parfaitement à l'image que cultive le groupe. Il se donne deux ans pour renouer avec une croissance de l'ordre de 4 %, plus conforme aux performances historiques du groupe. En quelques semaines, il a réorganisé le management, décidant à la fois d'alléger ses directions et de les rapatrier à Vevey. Laurent Freixe veut mettre en place « une collaboration plus étroite entre les membres basés au siège ». Les décisions doivent se prendre plus vite et ainsi « apporter un élan plus puissant aux initiatives mondiales » afin que le leader mondial gagne en dynamisme et reprenne des parts de marché. Tous les responsables des principales unités […] me rendront compte désormais directement. Laurent Freixe, directeur général de Nestlé Avec cette nouvelle organisation qui concentre les pouvoirs, le nouvel homme fort de Nestlé compte bien veiller au grain. « Tous les responsables des principales unités qui stimulent notre performance et notre transformation me rendront compte désormais directement. Cela est crucial », a-t-il commenté. Les missions sont clairement définies. Il faut « se concentrer davantage sur les consommateurs et les clients » et relancer l'innovation. Laurent Freixe mettra également « davantage l'accent sur la transformation numérique de Nestlé en une organisation connectée en temps réel, de bout en bout, alimentée par les données et l'intelligence artificielle ». Marques renforcées A l'inverse de son prédécesseur, qui a réduit les dépenses de publicité afin de préserver les marges, Laurent Freixe a dit son intention, devant les investisseurs réunis le 20 novembre en « capital markets day », de réaliser des efforts accrus en direction des marques. Le budget dédié passera ainsi de 7 % à 9 % du chiffre d'affaires d'ici à la fin 2025. Ce changement de cap, surtout consacré aux 30 marques milliardaires, a déjà été illustré par l'annonce d'un partenariat entre KitKat et la Formule 1 signé mi-novembre, « le plus important pour une marque Nestlé à date ». Il sera lancé durant la prochaine saison de F1 (2025) et il se poursuivra en 2026. KitKat bénéficiera ainsi d'une exposition majeure avec cette vitrine de prestige. LIRE AUSSI : ZOOM - Nestlé allège son organisation pour mieux se relancer Au chapitre des mesures phares, le nouveau patron de Nestlé a annoncé aux investisseurs qu'il crée une entité mondiale distincte pour les eaux et boissons haut de gamme. Celle-ci sera placée sous la houlette de Muriel Lienau, directrice générale de Nestlé Waters Europe. Les eaux (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex), mises en cause pour pratiques illégales et tromperie du consommateur, représentaient l'an dernier 3,6 % du chiffre d'affaires du groupe. « La nouvelle direction évaluera la stratégie pour cette activité », a indiqué le groupe. Une formule qui ne peut exclure une potentielle mise en vente ou une forme de désengagement, telle que le géant suisse l'a pratiquée à plusieurs reprises dans certains de ses domaines d'activité.

By |2024-11-23T18:25:39+00:00November 23rd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Métavers : pourquoi VRROOM cesse son activité en France –

En quelques années, VRROOM s’est imposé comme un acteur français majeur dans l’industrie des technologies immersives. Après avoir éprouvé son savoir-faire en organisant des spectacles et des événements virtuels pour le compte de France Télévisions, Microsoft ou encore du Ministère de la Culture, Perpetual eMotion, l’entreprise exploitante de la marque VRROOM, s’est lancé dans le développement de sa propre plateforme métavers pour mieux adresser les enjeux spécifiques au monde du spectacle et du divertissement. Développée en trois ans avec un budget de 5 millions d’euros, la plateforme qui rivalise avec les mastodontes américains du secteur est l’unique projet métavers lauréat du French Tech 2030. Alors que tous les voyants étaient au vert pour assurer le développement de la plateforme métavers portée par VRROOM, contribuant à assurer la souveraineté franco-européenne dans le domaine, l’entreprise a, contre toute attente, dû mettre la clé sous la porte en l’espace de deux mois. Louis Cacciuttolo, CEO et Fondateur de Perpetual eMotion et exploitant de la marque VRroom, nous explique la situation ubuesque rencontrée par sa startup et l’urgence de retrouver un repreneur de son code source.  Vous avez récemment annoncé la cessation de votre activité en France. Vos ambitions autour du métavers se sont-elles estompées ? Louis Cacciuttolo, CEO et Fondateur de Perpetual eMotion et exploitant de la marque VRroom. Le métavers, j’y crois toujours autant. J’ai l’intime conviction que ce marché décollera lorsqu’il pourra se passer du casque de réalité virtuelle tel que nous le connaissons, car ce n’est pas un équipement approprié pour des usages quotidiens. A mon sens, l’entrée d’Apple dans le domaine avec un casque de réalité mixte, n’est que la prolongation du savoir-faire historique de la marque qui consiste à créer des écrans. Cela a débuté avec l’ordinateur fixe puis portable, le smartphone puis la montre connectée et désormais le casque qui n’est ni plus ni moins qu’un écran finalement. A terme, ce dispositif a vocation à remplacer tous les écrans. C’est une vision à laquelle je crois à condition que la marque parvienne à s’affranchir de la configuration actuelle du casque. La première édition de l’Apple Vision Pro est le silex de la marque à la pomme dans le domaine du métavers. Au fil des éditions, il deviendra plus léger, plus petit et sans câblage pour finalement ressembler au modèle de lunettes développé par Meta. Le jour où les casques de réalité virtuelle seront aussi facile à porter qu’une paire de lunettes classique, le marché explosera et ces équipements remplaceront tous les écrans. Un scénario susceptible de voir le jour au cours des 10 prochaines années.  A lire également : VRROOM : « Notre métavers culturel sera le premier à proposer du live » Votre plateforme métavers a suscité un engouement particulier au sein des instances gouvernementales, pouvez-vous nous en dire plus ? Le projet a été reconnu comme seul métavers suffisamment développé pour définir une vision de la souveraineté française dans le domaine. Celle-ci a été identifiée comme pouvant rivaliser avec des gros acteurs américains de l’industrie comme Horizon de Meta qui investit 1 milliard de dollars par an dans son projet métavers. Une plateforme comme VRChat a coûté 90 millions de dollars pour 8 ans de développement, nous sommes parvenus aux mêmes résultats en 3 ans et avec 5 millions d’euros. Image issue d’un concert virtuel de Maxence dans VRROOM Notre équipe a notamment pu bénéficier de l’expertise d’Antony Vitillo, dont la voix porte énormément dans l’industrie des technologies immersives. Nous avons pu développer le projet de cette façon grâce à lui et une équipe agile et très restreinte, une sorte de commando du métavers. Malheureusement, Perpetual eMotion, qui portait le développement de la plateforme métavers que nous avons lancé en novembre 2023 et bénéficiait d’un soutien des instances gouvernementales comme le programme French Tech 2030 et de nombreuses subventions, a été contrainte de cesser ses activités au début 2024.  A lire également : Jean-Michel Jarre et VRROOM s’allient pour la création d’un métavers culturel français Subventions, expertise technique, agilité de l’équipe, etc. Tous les ingrédients semblaient réunis pour assurer la pérennité du projet. Que s’est-il passé ? Perpetual eMotion était dans une phase de levée de fonds au cours de laquelle nous étions éligibles à de nombreuses subventions et avance remboursables d’acteurs comme la Caisse des dépôts, la région Occitanie, la BPI, etc. Pour pallier le temps long nécessaire au déblocage de subventions, nos partenaires bancaires ont accepté de réaliser des avances jusqu’au jour où, en janvier 2024, l’un de nos deux partenaires  a bancaire a refusé de faire l’avance. Cela a été une réaction en chaîne : l’autre banque a suivi cette décision et nous nous sommes retrouvés très rapidement en incapacité de paiement. J’ai essayé de débloquer des subventions et de trouver un autre partenaire bancaire mais le dossier a été bouclé en 1 mois et demi, Perpetual eMotion s’est retrouvé en liquidation judiciaire. Ma conviction vis-à-vis du métavers reste toutefois intacte. La marque VRroom continue d’être exploitée. En quoi votre activité consiste-t-elle désormais ? Nous avons un studio de production de contenus de réalité mixte basé en Italie, qui constitue l’activité historique de Perpetual eMotion. Ce sont les développements qui ont vu le jour là-bas qui nous ont conféré nos lettres de noblesse et permis de collaborer avec des acteurs comme Microsoft, le Ministère de la Culture, France Télévisions ou encore La biennale de Venise. Nous avons pu expérimenter plusieurs plateformes – Sandbox, VRchat, Roblox, etc. – mais celles-ci ne répondaient pas aux besoins spécifiques de l’industrie du spectacle et du divertissement. C’est ce qui nous a poussé à développer notre plateforme pour permettre à n’importe quel artiste d’organiser un spectacle ou un événement culturel monétisable dans le métavers. L’idée étant de créer un Youtube du métavers, une vision à laquelle quelques artistes visionnaires adhèrent encore aujourd’hui et constituent des acquéreurs potentiels de notre code source. Votre priorité est donc d’assurer la survie de la plateforme métavers en trouvant un acquéreur de son code-source ? Ma plus grande crainte est de voir le code-source et la plateforme, deux outils ultra-performants et opérationnels, disparaître. J’ai pendant longtemps adhéré à l’idée selon laquelle la souveraineté numérique franco-européenne est très importante. Le métavers revêt autant d’enjeux sociaux et même civilisationnels qu’économiques. Ce sont des espaces d’expression libre permettant notamment de faire rayonner un point de vue culturel européen, présenter une autre vision du monde et ainsi échapper un petit peu au wokisme américain, à l’image de la francophonie. « L’urgence est de retrouver un repreneur de notre code-source. » Malgré le fait que nous avons apporté toutes les garanties permettant à notre vision de se réaliser, nous nous sommes heurtés à la réalité de l’investissement en France, où la majorité des fonds d’investissement recherchent malheureusement du ROI à très court terme. Avec le recul, le fait d’avoir persisté à vouloir trouver des investisseurs français était une erreur. Désormais, si un repreneur peut permettre d’éviter que le projet tombe aux oubliettes, peu m’importe qu’il soit chinois, saoudien ou américain.  Vous recherchez donc un repreneur pour développer votre plateforme métavers. Celle-ci s’adresse-t-elle uniquement à l’industrie du spectacle et des divertissements ? L’urgence est de retrouver un repreneur de notre code-source. Il faut préciser que celui-ci est très agile et modulaire et peut tout à fait être réorienté en fonction des besoins du projet. Aussi, il est accessible à très bas prix, alors qu’il représente plusieurs millions d’euros d’investissements. Pour ce qui est du coût opérationnel de la plateforme, il se monte à peu près à 1,5 million d’euros par an, avec les équipes techniques, sachant que des revenus commerciaux étaient déjà quasiment signés et que le projet est toujours éligible à des subventions dans le cadre du programme France 2030. A partir du moment où l’on crée un environnement virtuel dédié à une interaction sociale, le champ des possibles est très large. La plateforme métavers peut être utilisée autant comme un lieu de rencontre amoureuse qu’un espace de reconstitution de scène de crime. L’outil, qui a déjà accueilli des émissions spéciales pour France Télévisions, est également adapté à l’industrie des médias mais aussi aux acteurs du monde muséal qui s’intéressent beaucoup au sujet de l’immersion ou encore du patrimoine. Le concert Versailles 400 réalisé avec Jean-Michel Jarre illustre comment le métavers permet d’étendre l’aura d’un monument lors d’une manifestation particulière et propose des expériences différenciantes qui sont souvent irréalisables sur site. La plateforme est très flexible et disponible immédiatement à très bas coût. Ma priorité est qu’elle continue son développement, et ce, avec ou sans nos équipes. 

By |2024-11-23T18:24:12+00:00November 23rd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Le cresson, trésor méconnu de Cailly-sur-Eure

Cailly-sur-Eure, paisible village eurois, abrite le dernier producteur de cresson du département : Éric Legendre. Gardien passionné de ce patrimoine agricole, il cultive cette plante riche en bienfaits pour la santé. « Le cresson est une mine d'or nutritionnelle, offrant des vertus anticancérigènes, diurétiques et antianémiques », explique le cressiculteur eurois. Consommé en salade, en soupe ou comme accompagnement, le cresson s'invite dans les recettes sous diverses formes. « Grâce à ses sources naturelles qui rejoignent l'Eure, Cailly est l'endroit idéal pour cultiver cette plante aquatique. »- Éric Legendre Le défi de la préservation Le travail ne manque pas pour Éric Legendre, qui lutte chaque jour pour maintenir cette tradition agricole vivante, tout en s'adaptant aux défis économiques. « Notre objectif est de faire revivre économiquement Cailly », souligne Georges-Édouard Dias, secrétaire général de l'association Les grandes cressonnières de Cailly-sur-Eure. À travers cette association, des collaborations avec des chefs renommés tels que David Gallienne et William Boquelet sont mises en place, visant à intégrer le cresson dans des plats variés et modernes. On retrouve la production de cresson à Cailly depuis l'époque de François 1er. Une histoire ancrée dans le passé  La culture du cresson à Cailly remonte à plusieurs siècles, où la plante faisait le bonheur des tables royales, notamment celle de Louis XIV. Pourtant, l'activité a connu des hauts et des bas. Dans les années 1920, Cailly comptait encore 12 hectares dédiés au cresson, mais cette surface a considérablement diminué au fil du temps. Aujourd'hui, la passion et la détermination d'Éric Legendre et de l'association locale cherchent à insuffler une nouvelle vie à cette tradition, notamment par la création d'un centre de formation dans un des vieux moulins de Cailly. Un autre sera transformé en restaurant et en atelier des chefs pour créer un pôle touristique autour de cette culture dans son milieu naturel. « Cette culture est une vraie richesse aussi bien pour notre santé que pour l'économie de la région et pour la mise en valeur de Cailly qui doit redevenir la capitale du cresson. »

By |2024-11-23T18:20:36+00:00November 23rd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Cession de Chrome : le gouvernement américain ne cache plus sa volonté de démanteler Google

Cette fois-ci ce n'est plus une simple rumeur ou spéculation. Le gouvernement américain vient de demander officiellement en justice un démantèlement de Google. Et notamment de céder son navigateur Chrome. Dans un document judiciaire, le ministère de la Justice (DOJ) réclame une scission des activités de la filiale du groupe Alphabet, interdisant également à Google de signer des accords avec les constructeurs pour imposer l'utilisation par défaut de son moteur de recherche sur les smartphones. Une audition spéciale en avril prochain Si la justice suit cette demande, ce serait alors une sanction historique pour le géant technologique qui a déjà été épinglé par le passé pour ses pratiques anticoncurrentielles. De fait, même si les intentions du futur gouvernement de Donald Trump à ce sujet restent inconnues, cette requête marque un changement profond de la part des autorités américaines de la concurrence. Puisqu'elles ont essentiellement laissé tranquilles les géants des technologies depuis leur échec à démanteler Microsoft il y a une vingtaine d'années. Le ministère de la Justice veut que Google se sépare de Chrome, le navigateur Internet le plus utilisé au monde, parce qu'il constitue un point d'accès majeur au moteur de recherche, sapant ainsi les chances de potentiels concurrents. Selon le site StatCounter, Google pesait, en septembre, 90 % du marché mondial de la recherche en ligne et même 94 % sur les smartphones. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Procès Google : les mesures potentielles pour mettre fin au monopole DECRYPTAGE - Google, Microsoft : les derniers combats de l'antitrust américain avant l'arrivée de Trump « Le comportement illégal de Google a privé ses concurrents non seulement de canaux de distribution essentiels, mais aussi de partenaires de distribution qui pourraient autrement leur permettre d'entrer sur ces marchés par des moyens nouveaux et innovants » indique notamment le DOJ. Après avoir reçu la requête officielle des autorités mercredi, le juge attend désormais les propositions de Google le mois prochain avant d'entendre les deux parties lors d'une audition spéciale prévue en avril. Mais si le juge retient les propositions des autorités, celles-ci pourraient remodeler le marché de la recherche en ligne. L'inconnue liée à l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche Mais les changements, s'ils ont lieu, prendront sans doute des années, Google ayant prévu de faire appel et dénonçant l'hypothèse d'un démantèlement comme « radicale ». L'affaire risque de finir entre les mains de la Cour suprême et reste suspendue à l'arrivée au pouvoir en janvier de Donald Trump. LIRE AUSSI : Après la victoire de Trump, les espoirs et les craintes de la Big Tech ENQUETE - Présidentielle américaine : l'avenir incertain de Lina Khan, icône de l'antitrust Le milliardaire républicain va placer une nouvelle équipe à la tête des autorités de la concurrence et a soufflé le chaud et le froid sur ses intentions concernant la puissance des géants technologiques. Il a nommé, pour diriger le régulateur américain des télécoms, la FCC, Brendan Carr , qui veut « démanteler le cartel de la censure » imposé selon lui par les géants de la tech que sont Facebook, Google, Apple ou encore Microsoft. Mais le président élu a aussi signalé qu'un démantèlement serait excessif.

By |2024-11-21T08:27:53+00:00November 21st, 2024|Scoop.it|0 Comments

Google Maps lance la recherche par photo –

Google Maps s’inspire d’Instagram et Snapchat pour lancer une nouvelle fonctionnalité : la recherche locale par photo. Désormais, les utilisateurs peuvent trouver des produits ou des lieux en parcourant un carrousel d’images, facilitant la prise de décision. Google Maps lance une nouvelle fonctionnalité : la recherche locale par photo. Il est désormais possible de chercher des produits spécifiques en fonction des photos publiées par d’autres utilisateurs (on parle alors d’UGC, de contenu créé par l’utilisateur). Si un touriste cherche un lieu pour manger une pizza par exemple, il pourra parcourir le carrousel pour sélectionner celle qui lui donne le plus envie. Il accèdera ainsi à l’itinéraire pour se rendre dans le restaurant en question. Le processus de recherche est le même si l’on cherche un musée à visiter par exemple. Une fonctionnalité inspirée des réseaux sociaux Avec cette nouvelle fonctionnalité, Google Maps s’appuie sur une interface visuelle inspirée des réseaux sociaux comme Snapmap ou Insta Map. Sur Instagram, la recherche se fait avant tout via les photos postées par les utilisateurs de l’application. Google s’aligne donc sur ces usages afin de rendre la recherche plus inspirationnelle et immersive. « Google passe d’une approche par activité à une approche par produit. Cela s’inscrit dans sa volonté de créer un Internet visuel dans lequel on interagit avec l’image plus qu’avec le texte« , explique Thibault Renouf, CEO de Partoo. Un enjeu stratégique pour les professionnels Pour les restaurants et les acteurs touristiques, cette nouvelle fonctionnalité met en lumière l’importance de soigner sa présence en ligne et notamment les photos de sa page Google. Or, la plupart d’entre elles sont ajoutées par des utilisateurs et non pas par les professionnels eux-mêmes. Selon Thibault Renouf cela est dû à un détail technique : « Aujourd’hui, il n’est pas possible d’ajouter une photo dans sa page Google via mobile. Les photos doivent être téléchargées sur ordinateur », détaille-t-il. Il faut donc que le professionnel opère un transfert, ce qui n’est pas très pratique. « Sauf si vous passez par notre application mobile qui est directement connecté à Google par une API », conclut le CEO de Partoo.

By |2024-11-20T23:42:12+00:00November 20th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Dogecoin (DOGE), le retour en fanfare de la crypto fétiche d’Elon Musk

Sur les cryptos, la bouffonnerie rapporte plus que jamais. Le dogecoin (DOGE), conçu à l'origine comme une plaisanterie , a encore fait tache d'huile. La crypto, au 6e rang mondial (soit 59 milliards de dollars), a fait parler d'elle grâce à son autoproclamé parrain, Elon Musk, qui a fait son entrée dans l'équipe de Trump à la Maison-Blanche. Il a fait bondir, cette fois involontairement, le cours de la crypto dont l'acronyme (DOGE) est le même que celui de l'agence dont il a désormais la charge. Son Department of Government Efficiency (DOGE) est chargé de tailler dans les dépenses. Le thème de l'Etat tentaculaire et inefficace est très porteur dans le monde des cryptos, qui se voit comme une alternative décentralisée. L'annonce de la création du DOGE, mardi, a provoqué une envolée des recherches sur le dogecoin sur Google. Elles ont été multipliées par 8 en 24 heures selon le site cases.gg. Les spéculateurs et les algorithmes de trading ont pris le relais en constatant ce regain d'intérêt et en achetant massivement la crypto. Son cours a bondi de 25 % en quelques heures à 0,4355 dollar et n'a que modérément baissé depuis. Cette envolée a entraîné un bond de 8 % d'une autre crypto à la tête de chien, le Shiba Inu (SHIB) , pourtant sans aucun lien avec le dogecoin. Elon Musk a totalement assumé ce « crypto gag » et cette confusion chaotique. Le lendemain, il jubilait sur son réseau X en publiant un dessin ressemblant à la mascotte du dogecoin posant fièrement sous l'enseigne du nouveau département à l'efficacité gouvernementale. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment Elon Musk a usé de Twitter pour manipuler les cryptos A 0,37 dollar lundi, le dogecoin, est coutumier de ces montagnes russes. Avec un gain de 315 % cette année, elle est la plus performante des 15 premières cryptos. C'est aussi la troisième crypto la plus volatile. Son cours a évolué dans son histoire entre 0,000085 et 0,73 dollar (record en mai 2021). Il n'a pas encore établi de nouveau record, à la différence du bitcoin, qui lorgne les 100.000 dollars cette année. L'envolée de la crypto parodique peut être le signe que le marché, en manque d'idées d'investissement nouvelles, est mûr pour une correction après son ascension électorale parabolique. Elle serait aussi la manifestation de l'immaturité et de l'inefficience de pans entiers du marché des cryptos qui continuent d'évoluer selon les lois de la société du spectacle . La crypto la plus performante du Top 15 Populaire sur les réseaux sociaux et chez les influenceurs , utilisée dans le monde des jeux virtuels, la crypto fait régulièrement partie du Top 10 ou du Top 20 des cryptos. Une prouesse dans un marché où le taux de mortalité est élevé. Madoff du dogecoin La crypto à l'effigie de chien est-elle la meilleure amie de l'homme, ou du moins du spéculateur ? La plus inflationniste des cryptos (offre illimitée) est en tout cas bien plus performante que la plus austère d'entre elles, le bitcoin à l'offre limitée (21 millions d'unités). Sur les 5 dernières années (2020-novembre 2024), son cours a été multiplié par 200 alors que celui de la leader des cryptos a été multiplié par 12. En 2022, Elon Musk a été accusé d'avoir manipulé le cours de la crypto. Un reproche fantaisiste selon la justice.Bloomberg Cette année, un juge avait débouté un plaignant qui réclamait pas moins de 258 milliards de dollars à Elon Musk pour manipulation du cours de la crypto. Le dirigeant de Tesla était accusé d'être le Madoff du dogecoin , un reproche fantaisiste et non fondé selon la justice. Pour elle, Elon Musk n'a pas spéculé sur la crypto pour en retirer un avantage financier au détriment des particuliers. L'homme d'affaires ne prend pas beaucoup de risques en s'amusant avec la crypto. Il aurait eu affaire depuis longtemps au régulateur des marchés américains, la Securities and Exchange Commission (SEC) s'il avait agi de même sur une action, comme Tesla.

By |2024-11-20T23:41:39+00:00November 20th, 2024|Scoop.it|0 Comments

La nouvelle tarification des transports franciliens sera appliquée le 1er janvier 2025

La nouvelle tarification des transports en Ile-de-France prendra effet au 1er janvier 2025. Les voyageurs occasionnels bénéficieront de deux titres uniques. Un titre spécial sera néanmoins nécessaire pour accéder aux aéroports. Annoncée en septembre dernier, la nouvelle tarification a été votée par le Conseil d’administration le 12 novembre. Selon IDF Mobilités, dès le 1er janvier 2025, les voyageurs occasionnels n’auront plus que deux titres de transport pour leurs déplacements et le service Navigo Liberté + sera généralisé à l’ensemble de l’Ile-de-France. Après le dézonage du Pass Navigo en 2016, cette révolution tarifaire comprend deux offres : un ticket Métro-Train-RER à 2,50 euros, valable sur toutes les lignes du réseau ferré, hors Orlyval et un ticket de Bus-Tram à 2 euros, valable sur toutes les lignes de tramway, bus (hors Orlybus et Roissybus), cars, Noctilien, bus longues distance, et transports à la demande.  > A lire aussi : La ligne 14 relie désormais le centre de Paris à Orly en 25 minutes  Ces deux titres sont sans limite de distance, peu importe la gare de départ ou d’arrivée (du moment qu’elle est en Île-de-France) et la ligne empruntée. Elles permettent des correspondances Métro-Train-RER jusqu’à 2 heures après la première validation, et jusqu’à 1h30 pour le Bus-Tram (hors interruption et aller-retour pour ce dernier).  Un titre spécifique pour les aéroports franciliens En parallèle, un titre permettra de se rendre aux aéroports, le Ticket Paris Région Aéroports, quel que soit le point de départ par les modes Métro train, RER et Orlyval au tarif de 13€. Le service Navigo Liberté + sera également disponible pour l’ensemble du réseau francilien (hors Orlyval). IDF Mobilités précise que pour les abonnés Navigo annuel, mensuel ou hebdomadaire, aucun changement n’est à prévoir.

By |2024-11-20T23:40:31+00:00November 20th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Rouen va accueillir sa première navette logistique urbaine fluviale

La décarbonation du transport des marchandises est en marche. A Rouen, sur les quais de Seine, au pied du pont Guillaume-le-Conquérant, un nouvel acteur fluvial prépare sa venue. En contrebas du centre-ville, la société Urban Logistic Solutions (ULS), créée en 2022 et installée à Strasbourg, a été désignée pour y développer son projet de logistique urbaine fluvio-cyclable. « C'est tout l'enjeu de la logistique du dernier kilomètre, devenu pour les villes un point noir. Face aux camions, le bateau est le meilleur moyen d'arriver dans l'hypercentre, surtout si l'on y ajoute les vélos-cargos électriques pour livrer particuliers, magasins ou restaurants. C'est un nouveau modèle de supply chain », plaide Thomas Castan, le président-fondateur d'ULS. Une plateforme de dégroupage de 1.200 m2 pour commencer, située dans la métropole à moins de 30 minutes de navigation du quai Guillaume-le-Conquérant, réceptionnera les marchandises avant de les transformer en colis et de les disposer sur une navette fluviale équipée d'une grue autodéchargeante. Une fois arrivés sur l'aire de distribution urbaine, les colis seront acheminés à vélos électriques. Les premiers colis devraient voyager sur la Seine en 2025. Réduire la pollution Comme 33 autres sites, celui de Rouen s'inscrit dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêt pour le déploiement d'une telle logistique sur l'axe Seine, lancé en 2022 par les métropoles du Grand Paris et de Rouen Normandie, la Ville de Paris, Le Havre Seine Métropole, Voies navigables de France et Haropa. LIRE AUSSI : Du Havre à Paris, l'axe de la Seine fait affluer les projets industriels « C'est une première pour la métropole. Nous souhaitons donner du sens aux déplacements et au transport, notamment fluvial. Ce dernier, en lui accordant une place plus importante, présente plusieurs avantages majeurs comme minimiser les coûts sociaux du transport et réduire la pollution atmosphérique et la congestion des routes dues au transport de marchandises », se félicite Hugo Langlois, délégué à la gestion de la Seine à la métropole de Rouen, dont la participation financière s'élève à 400.000 euros (40 % du coût du projet). ULS, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,3 million d'euros en 2023 et compte 57 salariés, a fait ses preuves sur les canaux de Strasbourg (avec 260.000 livraisons en 2022-2023) puis de Lyon, avant de séduire d'autres villes. Outre Rouen, une vingtaine de communes, dont Paris et Mulhouse, s'apprêtent à retenir la solution de la logistique urbaine fluviale et décarbonée. L'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique ou le Royaume-Uni regardent aussi de près sa solution, qui est « globalisée, industrialisée et intégrée », souligne le fondateur d'ULS, qui espère conclure une levée de fonds de 10 millions d'euros « pour nous accompagner sur notre développement en France et en Europe ».

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Akamai, l’indispensable géant du Web que personne ne connaît

C'est un peu comme si l'on arpentait quotidiennement les rayons d'un immense magasin sans jamais avoir entendu son nom. Ou plutôt : c'est comme si cet immense magasin habillait chacun de ses rayons aux couleurs de Carrefour, Ikea ou Decathlon, nous laissant dans l'ignorance du propriétaire des lieux. Rarement décalage aura été aussi perceptible entre la taille d'une entreprise et sa notoriété auprès du grand public. Akamai ? Il faut tomber sur le dernier rapport de l'autorité de régulation des télécommunications (Arcep) pour prendre la mesure de ce mastodonte. Sans grande surprise, on y apprend que Netflix est le premier utilisateur de bande passante sur Internet en France, avec 15,3 % du trafic. Mais en deuxième position, devant Google, Meta et Amazon, figure Akamai, avec 12,3 %. « Nous sommes le plus gros diffuseur de trafic Internet au monde », affirme même Jérôme Renoux, directeur général d'Akamai France. Qu'un internaute consulte le « New York Times », TF1 ou France Télévision, qu'il réserve un logement sur Airbnb, il y a de fortes chances pour qu'il soit en train d'interagir, sans le savoir, avec les serveurs d'Akamai. La probabilité en est encore plus élevée lorsqu'il suit en direct un événement faisant l'objet d'une forte audience mondiale. « Pendant la Coupe du monde de football ou la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, nos services ont permis d'assurer une diffusion sans faille tout en faisant face aux cyberattaques, massives », explique Jérôme Renoux. Diffuser en direct un contenu pour des centaines de millions de gens nécessite une infrastructure numérique hors de portée des médias traditionnels. Risque de saturation du réseau La plupart des clients d'Akamai gardent secret leur partenariat. Mais « si un e-commerçant tient le choc pendant le rush qui précède Noël, c'est souvent grâce à Akamai », résume Fatima Boolani, codirectrice de la recherche sur le secteur des entreprises de logiciel chez Citi. Car, veut croire Jérôme Renoux, « avec 350.000 serveurs, nous pouvons évidemment avoir des problèmes techniques, mais un black-out total de notre plateforme est impossible ». La plupart des clients d'Akamai gardent secret leur partenariat. Mais « si un e-commerçant tient le choc pendant le rush qui précède Noël, c'est souvent grâce à Akamai ».DR Il n'empêche : les quelque 20.000 sites qui, en juillet 2021, ont connu des difficultés allant jusqu'à la panne à la suite d'une mise à jour chez Akamai savent que la toute-puissance de la société américaine peut aussi avoir son revers de médaille. Ce jour-là, les problèmes ont concerné notamment BNP Paribas, Canal Plus, la FNAC ou encore, à l'étranger, British Airways, UPS, Oracle ou Amazon. LIRE AUSSI : L'autorité de la concurrence va mettre le secteur du cloud sous haute surveillance L'histoire du plus invisible des géants du Net, qui commence en 1995, témoigne de la façon dont une technologie pensée en Europe a pris son envol de l'autre côté de l'Atlantique. Cette année-là, celui qui est considéré comme le père du Web mondial, le Britannique Tim Berners-Lee lance un défi à ses collègues du Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston : l'équipe qui trouvera les moyens de repenser l'acheminement des données sur Internet et de diminuer ainsi les risques d'engorgement remportera 50.000 dollars pour amorcer un projet entrepreneurial. Si Tim Berners-Lee voit se profiler un risque de saturation du réseau mondial, c'est que celui-ci est en plein essor, et que son armature, bâtie dans une forme d'anarchie, va bientôt être submergée. « Jusqu'au début des années 1990, les flux qui circulent sur Internet sont relativement modestes, et le réseau ne subit pas de grosse pression », rappelle Pascal Griset, professeur à Sorbonne Université et spécialiste de l'histoire de l'innovation. Mais, précise-t-il, une triple révolution va changer la donne dans la dernière décennie du millénaire : « la demande se met à exploser avec le développement du Web et des services commerciaux qui y sont associés, la montée en puissance de l'ordinateur personnel et le développement de la fibre optique qui vient démultiplier les possibilités de trafic par rapport au cuivre ». Francesca Musiani, directrice de recherches au Centre Internet et Société du CNRS, confirme : « Akamai est intervenu à un moment où la congestion et la mauvaise qualité de l'acheminement des données sur les réseaux se traduisaient par un ralentissement du trafic. » Akamai est particulièrement sollicité pour les événements retransmis en direct faisant l'objet d'une forte audience mondiale.Shutterstock Au MIT, un jeune professeur de mathématiques appliquées, Tom Leighton, crée une équipe de recherche pour résoudre le problème posé par Tim Berners-Lee. Ce spécialiste des algorithmes est rapidement rejoint par un autre mathématicien, Daniel Lewin. En s'appuyant sur le travail de leur équipe du MIT, ils mettent au point une technologie qui va révolutionner Internet : le CDN, pour « content delivery network ». Elle repose sur deux idées clés. D'une part, il s'agit de dupliquer les contenus numériques des entreprises clientes d'Akamai sur de multiples serveurs dans le monde afin de réduire drastiquement la distance entre chaque internaute et l'information qu'il va chercher - tout en soulageant les serveurs du client d'Akamai. Et d‘autre part, un calcul informatique se charge d'optimiser, en permanence, la façon dont les données de ce maillage sont sollicitées et acheminées. « C'est cette technologie que nous avons toujours protégée et qui constitue notre trésor de guerre », résume Jérôme Renoux. Course de vitesse La mécanique entrepreneuriale américaine se met en route : un nom habilement trouvé (Akamai signifie « intelligent » en hawaïen), des financements généreux et une équipe qui se forme « en mobilisant tout un réseau de compétences démontrant la puissance du tissu industriel américain », estime Pascal Griset. Celui-ci pointe également « l'écosystème porteur qui se développe alors aux Etats-Unis, cet humus qui fait défaut en Europe ». Le premier client d'Akamai, en 1999, sera un certain Yahoo !. LIRE AUSSI : Cybersécurité : la surveillance du gendarme financier bientôt étendue à des acteurs de la tech La suite est une course de vitesse. Grandir rapidement est doublement stratégique. D'abord parce que la multiplication des serveurs permet de rapprocher l'utilisateur de la donnée qu'il consulte - un enjeu toujours plus important, comme en témoigne aujourd'hui la très faible latence requise dans le jeu vidéo en ligne. Mais aussi, ajoute Jérôme Renoux, parce que l'algorithme d'Akamai permet à ces serveurs « de communiquer entre eux et de dresser en permanence une météo du web mondial en temps réel ». Plus la toile d'Akamai s'étend sur celle du Web, plus la société affine sa vue d'ensemble de l'architecture du réseau mondial et sa capacité à optimiser le transit des données d'un point à l'autre. Akamai va donc frapper à la porte de la plupart des opérateurs de télécommunications de la planète et revendique aujourd'hui 4.200 implantations géographiques dans le monde ainsi qu'une interconnexion avec plus de 1.400 réseaux d'opérateurs. Avec ses 350.000 serveurs, Akamai dispose d'une force de frappe avec peu d'équivalents.Wendy Sue Lamm/Contrasto-rea Sur ce chemin, difficile de ne pas mentionner la sombre date du 11 septembre 2001. Triste paradoxe : ce jour-là fut une tragédie chez Akamai en même temps qu'une première démonstration de force pour la société. Victime des terroristes, Daniel Lewin périt dans l'avion qui s'écrase sur le Pentagone. Au même moment, rappelle Jérôme Renoux, « la plupart des grands médias américains, trop sollicités, n'ont pas réussi à maintenir leur diffusion, tandis que CNN continuait d'assurer ses services au niveau mondial, grâce à Akamai ». Forte de son maillage sans équivalent dans le monde, Akamai est devenu incontournable à mesure que la quantité de données transférées autour de la planète explosait, que l'usage de la vidéo se banalisait et que les smartphones rendaient l'internet accessible à la poche de milliards d'êtres humains. « Dans les couches plus basses de l'infrastructure Internet, il y a des acteurs tout aussi dominants que Google », commente Francesca Musiani. Aujourd'hui, la société affirme être prestataire « des 10 plus grandes sociétés de streaming vidéo, des 10 plus grandes entreprises de jeux vidéo, des 10 plus grandes banques, des 10 plus grandes entreprises de logiciels ». Jérôme Renoux estime que sa société assure plus de 60 % du marché mondial du CDN, même si « la Chine fausse un peu la donne », étant largement en marge du reste du Web mondial. Ils gèrent autour de 20 % de l'Internet mondial mais ils n'ont pas de véritable capacité de fixation des prix, ce qui les distingue d'un monopole. Fatima Boolani Analyste chez Citi Bien sûr, des concurrents comme Cloudflare, Fastly, Limelight, ou Edgecast sont apparus, « parfois financés par des entreprises de télécommunications agacées de voir le savoir-faire d'Akamai se développer sur la base d'une infrastructure qu'elles-mêmes fournissaient », analyse Fatima Boolani. Mais, note le consultant en cybersécurité Allan Kinic, « aucun de leurs concurrents ne s'approche de leur taille et toute société qui voudrait se lancer sur le même marché aujourd'hui aurait intérêt à avoir les reins extrêmement solides ». Car en plus des investissements colossaux qui seraient nécessaires pour concurrencer une entreprise valorisée autour de 15 milliards de dollars, le marché du CDN n'est plus ce qu'il était. Après l'explosion du trafic au moment du Covid, s'est produit un affaissement de la croissance. En outre, « c'est en quelque sorte devenu un marché de matière première, avec un prix du gigaoctet qui n'a cessé de diminuer à mesure que le volume de données augmentait », résume Fatima Boolani. Malgré sa position dominante, Akamai n'a pas échappé à cette pression sur les prix. « Ils gèrent autour de 20 % de l'Internet mondial mais ils n'ont pas de véritable capacité de fixation des prix, ce qui les distingue d'un monopole », poursuit l'analyste chez Citi. LIRE AUSSI : Informatique : dans le « nuage d'or » du cloud, le vent souffle moins fort « Nous avons senti le vent tourner et nous avons effectué des mouvements assez radicaux », assure Jérôme Renoux. Depuis quelques années déjà, le groupe s'est fixé un nouvel objectif : capitaliser sur son métier historique pour diversifier ses savoir-faire. Le premier axe, amorcé il y a une dizaine d'années, porte sur la cybersécurité, tandis que le second concerne le « cloud computing », consistant à proposer aux clients d'effectuer des opérations de calcul informatique dans des serveurs situés à distance - mais au plus près des besoins. Petit Poucet La méthode a consisté, essentiellement, à acquérir des sociétés expertes dans ces domaines. Rachat, en 2014, de Prolexic, leader de la protection contre les très fréquentes cyberattaques de « déni de service distribué », pour 370 millions de dollars. Acquisition, en 2021, du spécialiste du cloud Linode pour 900 millions de dollars. Prise de contrôle de Guardicore, en 2022, pour 600 millions - cette fois dans le but de renforcer les compétences en cybersécurité. Un objectif également poursuivi en mettant la main sur Noname, cette année, pour 450 millions. Le virage est pris : « sur 3,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires, plus de la moitié proviennent aujourd'hui du cloud et de la cybersécurité », explique Jérôme Renoux. Alors que, rappelle Fatima Boolani, « le CDN représentait 72 % de leur activité en 2019, et probablement près de 90 % il y a dix ans ». Reste à pérenniser ce nouveau modèle économique. En tenant le rôle, cette fois, du petit poucet face à des géants du cloud qui s'appellent Amazon , Microsoft et Google.

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