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Pourquoi la République démocratique du Congo poursuit Apple

a République démocratique du Congo (RDC) intensifie son offensive contre l'exploitation des « minerais de sang ». Le 16 décembre, Kinshasa a franchi un cap historique en déposant une plainte en France et en Belgique contre Apple. Le géant de la tech, ainsi que d'autres multinationales, est accusé de profiter des minerais extraits dans l'Est congolais, une région où des groupes armés, dont la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda selon l'ONU, profitent de cette exploitation pour financer leurs activités. Au cœur de ce bras de fer judiciaire et géopolitique, il est question de ressources stratégiques, vitales pour la fabrication de smartphones, les ordinateurs et appareils électroniques. La RDC dénonce une chaîne d'approvisionnement opaque et complice, où l'or, le tantale et l'étain extraient leur valeur au prix du sang, du travail forcé et des violations massives des droits humains. Le gouvernement congolais affirme que ces minerais sont « blanchis » en passant par le Rwanda avant d'intégrer les chaînes d'approvisionnement mondiales. LA NEWSLETTER AFRIQUE Tous les mardis à 16h45 Recevez le meilleur de l’actualité africaine. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. À lire aussi Crise entre la RDC et le Rwanda : comment éviter une guerre régionale ? Des ressources stratégiques au cœur des conflits armés Si Kinshasa avait jusqu'à présent hésité à engager des poursuites judiciaires, la plainte déposée marque une escalade dans son conflit avec le Rwanda et dans sa volonté de responsabiliser les multinationales. Le collectif d'avocats engagé par la RDC, dirigé par Robert Amsterdam et épaulé par des figures comme William Bourdon et Christophe Marchand dénonce un manque de transparence de la part d'Apple qui, malgré des engagements sur des pratiques responsables, n'aurait pas suffisamment sécurisé ses approvisionnements. Au-delà de l'aspect judiciaire, cette affaire souligne la complexité de la gestion des ressources naturelles en RDC. Le pays, riche en minerais, voit ces richesses alimenter des conflits qui durent depuis les années 1990, déplaçant des millions de personnes. Par cette plainte, Kinshasa espère non seulement alerter l'opinion publique, mais aussi forcer les entreprises internationales à revoir leurs pratiques. À lire aussi M23 : l'accord de cessez-le-feu signé entre la RDC et le Rwanda tiendra-t-il ? Traçabilité controversée Le tantale, extrait principalement du coltan (colombo-tantalite), est utilisé pour ses propriétés de conduction électrique dans les condensateurs des appareils électroniques. L'étain, quant à lui, est un composant clé des soudures, et l'or sert autant dans l'électronique que dans la bijouterie. Ces minerais transitent souvent par des chaînes d'approvisionnement complexes, où leur traçabilité est difficile à garantir. En tout cas, la plainte met en lumière les failles des systèmes de certification tels que l'Initiative de la chaîne d'approvisionnement de l'étain (Itsci), largement utilisée par des entreprises comme Apple. Ce système, censé garantir une traçabilité des minerais, a perdu en crédibilité : il a été retiré de la liste des systèmes approuvés par la Responsible Minerals Initiative en 2023. Ces dysfonctionnements permettent, selon la plainte, aux minerais issus de conflits en RDC d'être blanchis via le Rwanda avant d'être intégrés dans des produits électroniques. À lire aussi Guerre à l'est, crise avec le Rwanda, plainte contre Apple : en visite à Paris, Félix Tshisekedi sur tous les fronts La réaction du géant au logo de pomme ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué la firme a réaffirmé son engagement pour un approvisionnement responsable et rejette les accusations portées par la RDC. Apple a toutefois déclaré avoir demandé à ses fournisseurs, dès l'intensification des conflits cette année, de suspendre tout approvisionnement en minerais provenant de la région. L'entreprise révèle également s'appuyer sur des audits indépendants pour garantir la transparence et respecter des normes environnementales et éthiques strictes. « Nous reconnaissons que la situation dans la région est très difficile et nous avons accru notre soutien aux organisations qui font un travail vital en aidant les communautés. » Apple, soucieuse de préserver son image, met en avant l'utilisation croissante de matériaux recyclés dans ses produits. Elle souligne que près de 99 % du tungstène utilisé provient désormais de sources recyclées. À découvrir Le Kangourou du jour Répondre Les avocats de la RDC saluent la prise de position, mais appellent à des preuves tangibles sur le terrain. Par ailleurs, des experts craignent qu'un éventuel embargo sur les minerais congolais n'aggrave la précarité économique des populations locales, dépendantes de cette exploitation artisanale. Alors que l'enquête se poursuit en Europe, cette affaire relance le débat sur la responsabilité sociale des grandes entreprises et la nécessité de solutions globales pour réguler l'extraction de minerais dans les zones de conflit. Une décision judiciaire pourrait influencer non seulement Apple, mais aussi d'autres acteurs du secteur technologique.

By |2024-12-28T22:37:14+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

GPT-5 ou les galères d’OpenAI

A quelques jours de la Saint-Sylvestre, un des produits parmi les plus attendus de 2024 manque à l'appel. GPT-5, le dernier grand modèle (LLM) d'OpenAI, ne devrait finalement arriver que l'année prochaine. Cela fait pourtant des mois que les ingénieurs d'OpenAI travaillent d'arrache-pied pour sortir cette nouvelle version d'IA générative suffisamment innovante pour emballer une nouvelle fois la planète tech, après le succès des versions précédentes et deux ans après la sortie fracassante de ChatGPT . Il semblerait que le projet - codé sous le nom d'Orion - soit plus complexe et beaucoup plus cher que prévu, comme l'explique le « Wall Street Journal », alors qu'OpenAI tente à tout prix de conserver son rôle de leader dans la course à l'IA générative, après avoir séduit les investisseurs cette année en atteignant 157 milliards de dollars de valorisation en octobre. Matière première épuisée Les cerveaux de la pépite de Palo Alto rencontrent en réalité un problème de taille : le manque de données. Pour améliorer les performances de ses grands modèles (LLM), OpenAI a, jusqu'à maintenant, pris le parti d'élargir le nombre de paramètres d'entraînement : 117 millions pour GPT-1, 1,5 milliard pour GPT-2, 175 milliards pour GPT-3 et 1.700 milliards pour GPT-4. Les derniers grands modèles ont été entraînés sur l'immense source de données qu'est Internet afin de sortir des réponses les plus exactes possibles, malgré un taux d'erreur encore élevé. Parmi ces données, les sources primaires - ouvrages, travaux de recherche, presse, encyclopédies - ont déjà été avalées par les versions précédentes, et sont désormais taries. LIRE AUSSI : ENQUÊTE - La folle épopée d'OpenAI DECRYPTAGE - IA : Pourquoi Microsoft veut s'émanciper de la pépite OpenAI Pousser plus loin la technologie nécessite désormais d'inclure les vidéos, les images, les sons dans les données d'entraînement, mais aussi créer de nouvelles sources primaires de qualité. Un travail de longue haleine : il a fallu des dizaines d'années pour parvenir à la richesse d'informations d'Internet. OpenAI planche actuellement sur la fabrication de données synthétiques, un lot de data créée par l'IA elle-même pour entraîner l'IA. Des sources cependant susceptibles de favoriser les erreurs, d'après de multiples travaux de recherche, puisqu'elles fonctionnent par probabilité, et qui demandent la mobilisation de fonds humains et techniques (puissance de calcul) de plus en plus importants.  La start-up Writer , qui rêve de concurrencer OpenAI, s'est spécialisée sur cette verticale pour développer ses propres modèles. En 2024, le recours aux données synthétiques a dépassé l'usage des données de recherches scientifiques et des livres pour entraîner l'intelligence artificielle, d'après une étude menée par le consortium Data Provenance Initiative. Des « idées géniales » mais pas de GPT-5 Pour espérer déboucher sur le prochain modèle frontière, il faut aussi avoir les poches profondes. Et l'argent, OpenAI n'en manque pas : soutenue par le géant Microsoft, multipliant les levées de fonds, la pépite semble avoir les cartes en main. Mais selon le « Wall Street Journal », les dernières phases d'entraînement de GPT-5 ont coûté incroyablement cher (puissance de calcul, puces GPU de Nvidia ) pour un résultat encore décevant.  Il avait fallu une centaine de millions de dollars pour entraîner GPT-4. Le développement de GPT-5 pourrait atteindre jusqu'au milliard de dollars. De quoi s'interroger sur les capacités d'OpenAI de rentabiliser, un jour, de tels investissements, alors que la start-up devrait déjà encaisser des pertes abyssales cette année . LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Les chiffres affolants d'OpenAI, la star de l'IA générative IA : deux ans après ChatGPT, les limites du « toujours plus » Cette année, OpenAI a sorti o1, une version de son dernier modèle capable de « raisonner » , mais aussi Sora, son modèle de génération de vidéo. Malgré la sortie de GPT-o3 il y a quelques jours, une version encore plus poussée du modèle de raisonnement, la frontière technologique n'a pas encore été dépassée. « Tous ces modèles sont devenus très complexes et nous ne pouvons pas livrer autant de choses en parallèle que nous le souhaiterions. Nous sommes également confrontés à de nombreuses limitations et à des décisions difficiles concernant l'allocation de nos ressources informatiques à de nombreuses idées géniales », avait écrit Sam Altman, le patron d'OpenAI, lors d'une session de questions-réponses sur Reddit en octobre.

By |2024-12-28T22:34:37+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Snoop Dogg est-il le plus grand influenceur vivant ?

Cette semaine, dans « Sous INfluence », on s'attaque à l'un des rebranding les plus étonnants opéré par une personnalité publique ces dernières années : celui du légendaire Snoop Dogg, également figure de proue des JO de Paris cet été, au cas – peu probable – où cela vous aurait échappé. L'occasion de rencontrer Christophe Caurret, directeur général en charge du son chez Prodigious, qui nous livre quelques clés de compréhension pour expliquer cette mue sans précédent

By |2024-12-28T22:33:38+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Climat : remontée surprise des émissions de CO2 en France

Est-ce en raison du changement de gouvernement ou parce que les chiffres ne sont pas reluisants ce trimestre ? La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, ne s'est en tout cas pas accordée, cette fois-ci, la primeur de l'annonce de l'évolution des émissions de gaz à effet de serre en France. Selon les chiffres publiés par le Citepa ce vendredi, ces émissions affichent une (légère) augmentation trimestrielle, pour la première fois depuis 2021 (une année atypique, qui avait souffert d'un effet de base défavorable lié au Covid) : elles ont progressé de +0,5 % entre juillet et septembre 2024, par rapport à la même période de 2023. Inversion de tendance Sur les neuf premiers mois de l'année, qui augurent de la tendance annuelle, elles s'affichent certes toujours en baisse, à -2,4 %. Cette inversion de tendance trimestrielle n'en est pas moins hautement symbolique, au moment même où la lutte contre le réchauffement climatique semble être au dernier rang des priorités du nouveau Premier ministre, François Bayrou . Pour que la France tienne les objectifs affichés dans sa nouvelle stratégie annuelle bas carbone (la SNBC 3 publiée début novembre), ses émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 4,7 % par an entre 2022 et 2030, rappelle le Citepa. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Climat : les secteurs économiques en première ligne de la décarbonation EN CHIFFRES - Climat : les émissions de CO2 reculent toujours en France, mais moins vite Si en 2023, la tendance semblait plutôt encourageante (-5,8 %, après -2,7 % en 2022), le ralentissement observé cette année est moins réjouissant. D'autant que les chiffres publiés ne tiennent compte ni des émissions liées aux produits importés, ni de la chute des puits de carbone (la forêt et les sols) censée compenser une partie de ces émissions. De la même façon que les politiques publiques n'étaient que très partiellement responsables des bons résultats précédents, ce n'est pas non plus leur relâchement cette année qui explique la hausse du troisième trimestre. Une large part des évolutions des émissions reste conjoncturelle, liée à la météo ou à l'activité économique. Vague de fraîcheur C'est ainsi notamment dans le secteur du bâtiment que le retournement se fait sentir, avec une hausse de 11,8 % des émissions au troisième trimestre. Celle-ci est essentiellement due au chauffage dans les logements et les bureaux en septembre, fait valoir le Citepa. Un mois frappé par une vague de fraîcheur automnale inhabituelle. LIRE AUSSI : 2024, une des dix années les plus pluvieuses en France depuis 1959 Le transport routier a lui aussi vu ses émissions augmenter (+1,1 %), mais elles « se stabilisent à un niveau faible en comparaison des troisièmes trimestres de 2019 à 2022 », relève également l'organisme indépendant. Parallèlement, les émissions liées à la production d'électricité ont continué à baisser (-12,9 %), car le retour de la disponibilité des centrales nucléaires a permis un moindre recours aux énergies fossiles (6 % du mix au troisième trimestre contre 14 % l'an dernier). Et celles de l'industrie manufacturière ont aussi poursuivi leur baisse, mais celle-ci s'est ralentie (-1,3 %). Ce mauvais chiffre trimestriel provoquera-t-il un sursaut au sein de l'Etat, pour donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le réchauffement climatique ? « Grâce aux efforts accomplis ces deux dernières années, nous n'avons pas pris de retard. Mais il ne faut pas baisser la garde, a commenté Agnès Pannier-Runacher après la publication des chiffres, vendredi matin sur RTL. Le dérèglement climatique est là, il menace nos emplois et nos maisons et il faut agir ! Tous ceux qui disent qu'il faut ralentir mettent en danger les Françaises et les Français. » Même si le nouveau ministre de l'Economie, Eric Lombard, a insisté sur « l'urgence écologique » lors de sa passation de pouvoirs, lundi soir, il n'est pas certain que le contexte politique et l'urgence budgétaire soient propices à un virage ambitieux dans ce domaine.

By |2024-12-28T20:47:49+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Cryptos : l’Europe se dote d’un cadre rigoureux au risque de laisser les Etats-Unis prendre le large

Comment éviter qu'un fiasco tel que celui de la plateforme FTX ne se reproduise ? Au crépuscule de l'an 2022, le géant américain des cryptos s'effondrait en laissant des milliers d'investisseurs particuliers sur le carreau. On découvrait alors que l'ex-deuxième plateforme d'échange d'actifs numériques, pourtant réputée sûre, faisait l'objet d'une gestion chaotique. C'est dans ce contexte troublé pour l'écosystème que l'Union européenne (UE) a finalisé l'élaboration de normes communes à l'ensemble des pays membres. Adopté mi-2023, le règlement européen sur les marchés de cryptoactifs - ou Markets in Crypto Assets regulation (MiCA) - s'appliquera progressivement à l'ensemble de l'industrie à partir du 30 décembre. Il prévoit de solides exigences en matière de lutte contre la fraude, de fonds propres ou de protection des investisseurs… Un cadre rigoureux qui tranche avec la volonté nouvelle, outre-Atlantique, d'assouplir les contraintes du secteur. Le président élu américain Donald Trump, qui s'est mué en chantre des cryptos durant sa campagne, a en effet multiplié les promesses à leur égard. Il veut en finir avec la répression menée ces dernières années par la Securites and Exchange Commission (SEC) - le gendarme boursier américain - sous l'impulsion de son patron démissionnaire, Gary Gensler. Ce dernier sera bientôt remplacé par le pro-crypto Paul Atkins, ex-commissaire de la SEC et pourfendeur du « capitalisme woke ». Début décembre, la perspective d'un encadrement favorable au développement du marché a propulsé le bitcoin, roi des devises numériques, au-delà des 100.000 dollars. L'industrie inquiète Le fossé réglementaire qui risque de se creuser entre les Etats-Unis et l'UE soulève un certain nombre de questions et d'inquiétudes, au sein de l'industrie comme chez les superviseurs européens. Interrogé début décembre sur le plateau de BFM Business, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, jugeait « très souhaitable » que les Etats-Unis adoptent une régulation similaire à celle du Vieux Continent, « dans l'intérêt des investisseurs cryptos ». Les efforts des régulateurs pour protéger les consommateurs à travers MiCA pourraient, de fait, être affaiblis par un cadre américain trop permissif. Les entreprises cryptos seront naturellement tentées de s'y implanter pour continuer d'opérer sous des normes plus accommodantes. En vertu du principe de sollicitation inversée, ces plateformes non conformes à MiCA pourront même continuer, dans certains cas, de contracter avec des résidents de l'UE. Cette exemption leur permet, en effet, de fournir leurs services à un client européen si ce dernier est à l'initiative exclusive de l'entrée en relation. LIRE AUSSI : DOSSIER - Quand le bitcoin touche la barre mythique des 100.000 dollars DECRYPTAGE - FTX : Sam Bankman-Fried, le « Madoff des cryptos » entre au panthéon des plus grands escrocs Autrement dit, les sociétés domiciliées hors UE seront tenues de répondre aux exigences de MiCA seulement si elles ont sollicité ces investisseurs, via des publicités, par exemple. Dans ses dernières lignes directrices publiées le 17 décembre, le gendarme européen des marchés, l'Esma, précise qu'il adoptera une approche très restrictive de ce principe pour limiter les abus. Le superviseur entend étroitement surveiller les actions marketing ciblant le public européen. Perte de souveraineté Du côté de l'industrie, on redoute qu'un tel écart réglementaire ne freine l'innovation et ne menace, in fine, la souveraineté numérique du bloc. Certes, un cadre clair et harmonisé était souhaité par le secteur. Il introduit une certaine stabilité susceptible de favoriser les investissements de long terme, qui fait aujourd'hui défaut aux Etats-Unis : la réglementation y piétine depuis plusieurs années, et nul ne sait si Trump passera de la parole aux actes. Mais pour les start-up en particulier, la marche de MiCA est haute. Beaucoup sont loin d'avoir achevé le travail de mise en conformité. Les exigences de la licence européenne s'inspirent fortement de celles qui conditionnent aujourd'hui l'obtention de l'agrément français de Prestataire de services sur actifs numériques (PSAN), délivré par l'Autorité des marchés financiers (AMF). Or, à ce jour, seuls quatre acteurs l'ont reçu en France. Le pays a, comme la plupart des Etats membres, opté pour une période transitoire - en l'occurrence, jusqu'en juillet 2026 - à l'issue de laquelle tous devront se conformer à MiCA. « Le coût de la mise en conformité avec MiCA s'annonce exorbitant pour les PSAN français. Les estimations évoquent un million d'euros par entreprise, un montant considérable qui risque de contraindre de nombreux acteurs à sortir du marché », s'alarmaient récemment Cyril Armange, directeur général délégué de Finance Innovation, et Benjamin Messika, directeur juridique de Vancelian, dans une tribune publiée par « Les Echos ». Cette situation pourrait entraîner une consolidation du secteur, estiment-ils, avec le risque de voir « les grands groupes internationaux racheter les fintechs françaises en difficulté ». Rachel Cotte THÉMATIQUES ASSOCIÉES Fintech Cryptos & NFT

By |2024-12-28T20:46:42+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Le grand retour des lunettes connectées, ou le pari gagnant de Mark Zuckerberg

C'est le succès que l'on n'avait pas vu venir en 2024. Meta, non content d'être le roi des réseaux sociaux, est aussi devenu un excellent vendeur de lunettes. Désormais, dans 60 % des magasins Ray-Ban, ce sont les modèles connectés réalisés en partenariat avec Meta qui sont les plus vendus, devant les montures classiques. Ces données proviennent du directeur financier d' EssilorLuxottica (maison mère de Ray-Ban), Stefano Grassi, qui les a partagées lors d'une conférence en octobre. Après l'échec des Ray-Ban Stories présentées en 2021 - 300.000 ventes en dix-huit mois, dont 90 % finissaient au fond d'un tiroir selon un document interne consulté par le « Wall Street Journal » -, Meta avait dégainé de nouvelles Ray-Ban en octobre 2023. L'entreprise ne dévoile pas les volumes de vente mais, d'après le cabinet IDC, il s'en est écoulé quelque 700.000 paires en une année. Et le géant de la tech ne compte pas s'arrêter là. Selon le « Financial Times », il pourrait ajouter des écrans à ses lunettes l'année prochaine. Ils serviraient à afficher des notifications ou des réponses de l'assistant virtuel de Meta. Remplacer le smartphone Mark Zuckerberg avait d'abord présenté les masques de réalité virtuelle comme l'avenir d'Internet, avec le métavers comme terrain d'expression. Las, de simples lunettes de soleil (ou de vue) dotées de deux caméras, micros et haut-parleurs ont suffi pour gagner une première bataille des lunettes. « Les smartphones ont dominé les deux dernières décennies et maintenant, les géants de la tech sont en quête de la nouvelle interface, qui a failli être l'enceinte vocale », pointe Diego Ferri, chez EY Fabernovel. Pour lui, ce retour des lunettes intelligentes dix ans après l'échec des Google Glass est lié à l'intégration de l'IA, elle-même liée aux nouvelles capacités des puces informatiques. LIRE AUSSI : Accord avec Meta, nouveau siège parisien… EssilorLuxottica voit grand INTERVIEW - « La crise de gouvernance est loin derrière EssilorLuxottica » A ce jour, Meta vend certes plus de casques de « VR » Oculus. Mais, selon Bernstein, les Ray-Ban connectées seront la star des fêtes de fin d'année, et les courbes vont se croiser. Car depuis cette année, les lunettes sont équipées du système d'intelligence artificielle Meta AI - sauf pour l'instant dans l'Union européenne. Couplée aux deux caméras, l'IA peut décrire son environnement et répondre à des questions en langage naturel. Un assistant sur le nez « Il se passe clairement quelque chose sur le front des lunettes connectées », relève, de son côté, l'expert en transformation numérique Frédéric Cavazza. Certains observateurs créditent à Meta l'exploit d'avoir créé la prochaine grande catégorie de produits après le smartphone. Lui met en avant la force d'y avoir mis de l'IA sans imposer aux consommateurs de changer de monture. Alors que les chatbots vocaux semblaient se destiner à des appareils dont l'audio est la première fonction - comme les enceintes connectées ou les écouteurs Bluetooth -, les lunettes connectées apparaissent comme une façon plus naturelle d'intégrer une IA. Elles voient ce qu'on voit. On peut leur parler et les entendre. Et les avoir toujours avec soi. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Vie privée, IA : ces risques qui émergent avec les lunettes Ray-Ban de Meta Une journée avec les lunettes connectées de Meta En décembre, Google a présenté sa nouvelle IA multimodale Gemini 2.0. Et pour en illustrer les capacités, elle l'a intégrée à des lunettes connectées. Avec son « projet Astra », Google imagine un assistant universel sur le nez. Dans une vidéo, on voit un cycliste circuler le long d'un parc à Londres. Sans lever les mains du guidon, mais en regardant autour de lui, il demande de quel parc il s'agit. « C'est Primrose Hill, réputé pour sa vue panoramique », indique l'assistant intelligent. Peut-on y circuler à vélo ? « A priori non… ». De quoi offrir une nouvelle vie à Google Maps ? La démonstration devient plus effrayante lorsque le testeur de la vidéo demande à ses lunettes de lui rappeler le digicode de son immeuble. Comme celles-ci filment tout, elles ont mémorisé la dernière saisie et lui rappellent qu'il s'agit du « 1170 ». Tout cela n'en est qu'au stade du prototypage et est actuellement limité à une poignée de testeurs. Néanmoins, les effets de bord surgissent déjà. Vie privée en danger ? Ainsi, lorsque Meta a connecté ses Ray-Ban à l'IA, il n'a fallu que quelques jours pour que deux étudiants de Harvard les relient à plusieurs bases de données afin d'en faire un redoutable système de reconnaissance faciale. Identité, coordonnées… En une requête, et pour peu que ces données figurent en ligne, les Ray-Ban peuvent percer l'anonymat de personnes croisées dans la rue. Pour Frédéric Cavazza, ces craintes, de même que l'acceptabilité sociale de voir des lunettes à caméra partout, ne sont pas un obstacle. « Il y a trente ans, des gens se cachaient pour téléphoner dans la rue car ils avaient honte. Plus récemment, on s'est habitué aux Airpods partout. Demain, on filmera avec ses lunettes. Quant aux données, quelle hypocrisie ! Si on étale déjà sa vie privée sur les réseaux sociaux, pointe l'expert, veut-on vraiment protéger ses données personnelles ? » Capter plus de données Les données, c'est peut-être tout l'enjeu de ces lunettes. « Est-ce que les géants de la tech croient vraiment aux lunettes, ou est-ce surtout une nouvelle façon pour eux de capter de l'information, avec ces caméras que tout invite à enclencher le plus souvent possible ? » s'inquiète Diego Ferri. Avec près de 300 millions d'utilisateurs, ChatGPT a connu une percée folle. Et pour l'expert chez EY Fabernovel, ce n'est qu'une question de temps avant que l'on voie des gens parler avec leur monture dans la rue. Samsung et Google devraient se lancer, quand Apple et Tesla nourrissent la rumeur. Huawei a déjà ses lunettes ainsi que Snap (pour les développeurs). Pour répondre aux inquiétudes et contraintes imposées par l'Union européenne et le règlement RGPD, la start-up Looktech mise, elle, sur des montures censées respecter la vie privée.

By |2024-12-28T10:44:53+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

A 75 ans, Leclerc reste l’indiscutable leader de la distribution française

Leclerc : 25 % (ou presque) de part de marché pour soixante-quinze ans d'histoire. « Il y a soixante-quinze ans, en décembre 1949, un jeune couple d'épiciers ouvrait un premier magasin dans une petite rue de Landerneau. Ils ne se doutaient pas que leur histoire serait le premier épisode d'une grande saga » : en une phrase sur « X », le 21 décembre, Michel-Edouard Leclerc ravivait la mémoire de ses parents, Edouard et Hélène, et souhaitait un bon anniversaire à tous les adhérents des Centres E. Leclerc. Il n'aura fallu que trois générations pour que le mouvement coopératif de commerçants indépendants créé par l'épicier breton trône solidement au sommet de la grande distribution française. Le virage s'est opéré en juin 2017. Ce mois-là, Leclerc dépassait pour la première fois l'inventeur de l'hypermarché Carrefour au classement des parts de marché du panéliste Kantar. Sept ans plus tard, l'enseigne d'Edouard Leclerc rafle, selon les données de décembre 2024, 24,7 % des achats des Français de produits de grande consommation dans les supers et les hypermarchés. Carrefour court après avec 21,1 %. Une forte progression en 2023 « Leclerc a connu sa forte progression en 2023 avec un gain de 1,6 point de part de marché par rapport à 2022 », explique Gaëlle Le Floch, l'analyste qui cuisine les données Kantar aux petits oignons. De peur d'être distancé, Carrefour a repris en 2024 les hypermarchés Cora et les supermarchés Match. Dans le même temps, Intermarché, bien assis sur la troisième place du podium, rachetait 300 magasins Casino et grimpait à 17 %, en route vers les 20 %. LIRE AUSSI : Pourquoi Lidl et Aldi n'ont étrangement pas profité de l'inflation alimentaire L'écart s'est creusé avec les autres acteurs du grand commerce français. La Coopérative U tire son épingle du jeu avec une croissance qui ne doit rien aux acquisitions, avec un ratio de 12,2 % et un gain de 0,4 % à la fin de l'année. Avec 9 %, Auchan, l'autre géant des hypermarchés, paie de ne pas s'être diversifié dans les petits formats (supers et supérettes), mais tente de se rattraper avec le rachat d'une centaine de Casino. Les parts de marché des distributeurs à fin 2024, selon le panéliste de référence Kantar. Le groupe Casino, nouvelle version, après la restructuration opérée par le Tchèque Daniel Kretinsky, a fondu jusqu'à une part de marché de 3,1 %. Il ne lui reste plus que Monoprix, Franprix et un vaste réseau de magasins de proximité surtout fort à Paris et dans les grandes villes. Les discounteurs allemands Lidl et Aldi, dont on aurait pu penser que le pic d'inflation alimentaire (plus de 20 % en deux ans) les porterait, ne sont qu'à 8,4 % pour le premier et 3 % pour le second. Cela place toutefois Lidl en position de bientôt rattraper Auchan. Les émules d'Edouard Leclerc En 1949, Edouard Leclerc a inventé le discount à la française. Il a été le premier à s'approvisionner en direct auprès des fournisseurs agriculteurs et industriels, contournant les grossistes. Les consommateurs de l'après-guerre réclamaient des prix bas. Malgré les attaques des poujadistes de tout poil et de multiples procès contre les marques qui refusaient de le livrer, mais avec le soutien du général de Gaulle qui tenait l'épicier de Landerneau pour le pourfendeur de l'inflation (déjà !), le concept des produits vendus à faible marge dans des magasins en libre-service s'est imposé. La structure du réseau en mouvement d'indépendants a fait en sorte que chaque supermarché a été géré au plus près par son propriétaire. Au fil des décennies, ce modèle de franchise a pris le dessus sur le modèle intégré de Carrefour et consorts. Carrefour n'a pas pour autant perdu la bataille. Economies de coûts d'un milliard d'euros par an reversées dans la baisse des prix, passage des hypermarchés en difficulté en franchise, développement des marques propres : la stratégie du PDG Alexandre Bompard porte ses fruits. Carrefour France dirigé par Alexandre de Palmas a endigué cette fin d'année ses pertes de parts de marché en valeur et regagne des parts de marché en volume depuis octobre. Le mano à mano se poursuivra donc avec Leclerc qui a un peu patiné en décembre. En attendant le jeu à trois avec Intermarché. L'observateur se souviendra pour la petite histoire qu'Intermarché est né en 1969 d'une dissidence de Leclerc menée par Jean-Pierre Le Roch, un autre Breton. Si l'on ajoute les 25 % de Leclerc aux 17 % d'Intermarché, ce sont 42 % du marché français que les émules d'Edouard Leclerc ont conquis en trois quarts de siècle.

By |2024-12-28T10:43:55+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Depuis le Brexit, le Royaume-Uni s’est détourné de l’Europe

Le Royaume-Uni a voté pour quitter l'Union européenne (UE) il y a huit ans, ce qui l'a poussé à réorienter ses relations commerciales vers d'autres pays. Depuis le Brexit, « le Royaume-Uni est davantage tourné vers le reste du monde ». C'est ce que constate une étude des douanes françaises publiée ce vendredi. Ainsi, entre 2018 et 2023, les importations britanniques en provenance de l'UE ont baissé de 10 %, alors que celles en provenance d'autres pays ont grimpé de 48 %. En 2018, le premier fournisseur du Royaume-Uni était l'Allemagne, en 2023, ce n'était plus le cas. La Chine était passée première, devant les Etats-Unis, l'Allemagne ne pointant qu'en troisième position. Hausse des exportations vers le reste du monde De même, les exportations britanniques vers l'UE ont reculé de 6 % au cours de cette période. Dans le même temps, celles vers le reste du monde ont progressé de 16 %. Sur le plan commercial, Londres s'est donc bien éloigné de Bruxelles. Et, selon les statistiques des douanes britanniques, la hausse des exportations britanniques vers le reste du monde a largement compensé la baisse des ventes vers l'Europe. Quand on regarde l'importance de la France et de l'UE dans les échanges commerciaux britanniques, celle-ci s'est réduite ses cinq dernières années. La part des exportations du Royaume-Uni vers l'Europe est passée de 46 % des ventes totales en 2018 à 41 % l'an passé. Et celle des importations a reculé aussi, de 52 % à 40 % au cours de la même période. « Globalement, les échanges extérieurs ont perdu en intensité entre le Royaume-Uni et la France d'une part et l'Union européenne d'autre part », souligne l'étude des douanes. Notre voisin d'outre-Manche reste le pays avec lequel l'Hexagone enregistre son excédent commercial bilatéral le plus élevé. Sur les douze derniers mois, entre novembre 2023 et octobre 2024, la France a dégagé un excédent commercial des biens de 10,5 milliards d'euros avec le Royaume-Uni. C'est environ 2 milliards d'euros de moins qu'en 2019, l'année qui a précédé le Covid. Relations moins fortes avec la France Avec le Brexit et le rétablissement des contrôles aux frontières, les relations commerciales se sont distendues. Ainsi, si le nombre d'entreprises tricolores qui exportent outre-Manche a grimpé, il s'agit principalement de petites unités, spécialisées dans le commerce de gros ou de détail. Quant aux entreprises françaises important des biens en provenance du Royaume-Uni, leur nombre a baissé d'un tiers depuis 2018 alors que celui des entités achetant des produits allemands ou italiens a beaucoup progressé au cours de cette période. LIRE AUSSI : Les Britanniques favorables à une relation plus fluide avec l'UE EN CHIFFRES - « Un désastre pour les petits exportateurs » : le vrai coût du Brexit pour le commerce britannique Pourtant, la part des importations françaises venant de l'autre côté de la Manche est restée stable, et c'est une exception en Europe. Pour l'étude des douanes, ce phénomène s'explique par le fait que l'Hexagone est devenu une sorte de plateforme logistique de réexportations de biens britanniques en Europe. La France importe des biens britanniques qui sont ensuite réexpédiés vers d'autres pays de l'UE. Pour des raisons de réglementation, de tels flux n'étaient auparavant pas comptabilisés. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Pourquoi le Brexit n'a pas été une catastrophe pour l'économie britannique DECRYPTAGE - Les investisseurs continuent de fuir les marchés britanniques Il y a bien plus grave pour la France. La part des exportations françaises vers le Royaume-Uni a certes baissé depuis 2018, mais celle des exportations tricolores vers l'Allemagne a encore plus chuté. En clair, si avec le Brexit les relations commerciales avec Londres sont moins fortes qu'avant, silencieusement, un phénomène mine l'industrie française au sein de l'UE : elle vend, en proportion, de moins en moins à l'Allemagne, pourtant membre de la zone euro. Ce sont les difficultés de l'économie allemande qui expliquent cette chute.

By |2024-12-28T10:43:07+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

VIDEO – Pourquoi Playmobil galère alors que Lego cartonne

« Généralement, soit on a grandi dans une famille qui joue aux Lego, soit dans une famille qui joue aux Playmobil », pose Frédérique Tutt, expert monde du jouet pour le cabinet d'études Circana. Les deux poids lourds du secteur du jouet se ressemblent sur beaucoup d'aspects. Ils sont tous les deux nés dans une entreprise familiale : Playmobil, du fabricant Horst Brandstätter, en Allemagne et Lego au Danemark. Leurs figurines sont sorties à peu près en même temps, en 1974 pour Playmobil et entre 1974 et 1978 pour Lego. Mais aujourd'hui, leurs chemins ont nettement divergé. D'un côté, Lego occupe la place de n° 1 mondial du jouet. En 2023, l'entreprise danoise a réalisé un chiffre d'affaires de 8,8 milliards d'euros. De l'autre côté, Playmobil traverse une crise profonde. En 2021-2022, l'entreprise a vu ses résultats opérationnels chuter de 46 %. À l'été 2023, son patron démissionne, et depuis l'entreprise a annoncé une réduction de 17 % de ses effectifs d'ici 2025. Pourquoi une telle différence ? VOIR AUSSI : VIDEO - Succession : comment Rupert Murdoch a sacrifié sa famille pour son business DECRYPTAGE - Spin Master, ce géant inconnu du jouet qui a mis la main sur le Rubik's Cube « Kidultes » et licences La réponse se trouve dans les tendances du jouet. « Le marché est vraiment tiré par la construction. Et les jeux de construction, c'est Lego », constate Frédérique Tutt. Cela s'explique notamment par la part grandissante des adultes dans les acheteurs. Ils représentent désormais 29 % du marché, soit deux fois plus qu'il y a dix ans. L'autre explication principale tient dans les licences , ces jouets qui s'inspirent d'autres univers bien connus, issus de la bande dessinée (Astérix), des jeux vidéo (Minecraft, Super Mario), de l'automobile (Ferrari, Volkswagen)… Elles sont le deuxième relais de croissance du marché, avec 27 % des ventes. Alors, est-ce la fin des Playmobil ?

By |2024-12-28T10:42:19+00:00December 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments