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Ce qu’implique l’accord entre OpenAI et « Le Monde »

OpenAI tisse sa toile dans les médias. La maison mère de ChatGPT vient de conclure un accord pluriannuel avec « Le Monde », ainsi qu'avec Prisa en Espagne (« El Pais », etc.) . La société californienne a commencé, depuis quelques mois, à s'associer avec quelques éditeurs clés : l'agence AP, l'an dernier, puis, il y a quelques semaines, Springer (« Bild », « Die Welt », « Politico » etc.). Et, ce alors qu'à l'inverse, elle fait l'objet de poursuites, en particulier du « New York Times », pour violation des droits d'auteur. Le partenariat avec « Le Monde » est le premier accord de ce type en France et pose beaucoup de questions. Annoncé dans les colonnes du quotidien par Louis Dreyfus, président du directoire du « Monde » et Jérôme Fenoglio, son directeur, il porte à la fois sur l'entraînement des modèles d'IA développés par l'entreprise américaine et sur « les services de moteurs de réponse tels que ChatGPT ». Concrètement, OpenAI pourra avoir accès aux articles du journal du soir pour entraîner ses modèles. Et à partir des requêtes des utilisateurs, le robot conversationnel pourra donner les réponses, en piochant dans des contenus issus du « Monde ». Le journal sera ainsi présenté comme une référence fiable et prescriptrice, précise le journal. Les références aux articles seront « mises en exergue » et feront mention d'un logo, et d'un lien hypertexte avec le titre du ou des articles utilisés comme références (y compris ceux réservés aux abonnés). « Source significative de revenus complémentaires » Le quotidien français précise que le contenu fourni par des agences de presse (comme l'AFP) est exclu de l'accord. Le montant de cet accord n'a pas été communiqué. Dans le cas de Springer, le « Financial Times » évoquait une rémunération en dizaines de millions d'euros par an. Le quotidien du soir indique simplement qu'il bénéficiera d'« une source significative de revenus supplémentaires, pluriannuelle, qui intègre une quote-part au titre des droits voisins ». Selon un bon connaisseur du secteur, l'accord avec le « Monde » est sans doute bien moins important que celui Springer. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - IA : les médias français explorent toutes les pistes L'AI Act ouvre la voie à des négociations pour rémunérer les auteurs Enfin, l'accord prévoit que les équipes du « Monde » pourront s'appuyer sur les technologies OpenAI pour développer des projets ou des fonctionnalités utilisant l'IA. Le quotidien utilise déjà l'IA par exemple pour publier « Le Monde in English » et pour des versions audio de ses articles. « Bénéfique » pour la profession, pour l'un, cavalier seul, pour d'autres « Avec cette première signature, il sera plus difficile pour les autres plates-formes d'IA d'esquiver ou de refuser toute négociation. De ce point de vue, nous sommes convaincus que cet accord est bénéfique pour l'ensemble de la profession », expliquent Louis Dreyfus et Jérôme Fenoglio. Pour autant, ce partenariat fait quelque peu grincer des dents et pose beaucoup de questions. D'abord, en interne où l'intersyndicale SNJ et CGT fait valoir que la rédaction n'a pas encore bénéficié des accords sur les droits voisins et n'a été qu'informée au dernier moment de ce partenariat. LIRE AUSSI : ENQUETE - Intelligence artificielle : la presse cherche une alternative au pillage Le « New York Times » poursuit la maison mère de ChatGPT et Microsoft Mais aussi à l'extérieur, parce que « Le Monde » a fait cavalier seul, comme il l'avait aussi fait dans les négociations sur les doits voisins à l'époque. « Le Monde joue le jeu d'OpenAI plutôt que de trouver une solution collective, globale pour les éditeurs de presse », commente un patron de la presse. En négociant ensemble, les éditeurs auraient sans doute pu espérer un plus gros chèque, et ne pas laisser potentiellement de côté des plus petits, moins intéressants pour OpenAI. « Ce partenariat risque d'imposer des bases de négociations communes à tous, or, tous les éditeurs et agences n'ont pas nécessairement les mêmes intérêts, ni les mêmes exigences », note Julien Guinot-Delery, avocat associé chez Gide.

By |2024-03-14T22:38:49+00:00March 14th, 2024|Scoop.it|0 Comments

VIDEO – SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser le prix des billets de train ?

Que celui qui n'a jamais pesté contre un train bondé ou en retard de la SNCF jette le premier sandwich triangle. Mais tout ça, c'est fini ! Depuis 2019 le transport ferroviaire français s'ouvre à la concurrence, et de nouveaux opérateurs se positionnent sur les rails français. Avec des liaisons entre Paris et Milan opérées par Trenitalia, ou encore vers Madrid ou Barcelone au départ de Marseille et Lyon, grâce à la compagnie espagnole Renfe. Une offre qui augmente, une demande toujours plus forte pour le train… pour l'usager, c'est forcément la promesse de prix qui baissent ? Rien n'est moins sûr, car concernant le rail, c'est plus compliqué que ça. RETROUVEZ LES AUTRES EPISODES DE NOTRE NOUVELLE SERIE « ÇA S'EXPLIQUE » Défense : est-ce que les Européens peuvent reprendre le contrôle de leur sécurité ? Autoroutes : pourquoi les péages augmentent chaque année ? Immobilier : la maison individuelle est-elle encore un rêve accessible ? Il y a d'abord les barrières énormes à l'entrée sur le marché : péages ferroviaires, prix des rames, absence de marché de l'occasion… Les nouveaux arrivants sont prévenus, ils ont intérêt à avoir les reins solides et à être patients. Et après ? Après, il y a la fixation des prix des billets. Et là, c'est le grand flou. Impossible de connaître le prix moyen d'un billet sur un trajet donné : la SNCF (comme les nouveaux arrivants) pratique le « yield management », une technique de tarification dynamique qui fait varier le prix en fonction du remplissage du train. Enfin, la concurrence pourrait, de manière contre-intuitive, avoir comme conséquence le fait de sous-investir sur les lignes qui seraient jugées moins intéressantes car moins rentables.

By |2024-03-13T22:24:50+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Christine Lagarde face à la clique des économistes

Quelle mouche a donc piqué la présidente de la puissante institution financière européenne ? Il est certes arrivé qu'elle gaffe. Nommée ministre de l'Economie en 2007, elle avait déclenché un tollé en conseillant aux Français pénalisés par l'essence plus chère de circuler à vélo. Peu après son arrivée à la BCE, elle provoqua une panique financière en expliquant que la Banque centrale européenne « n'était pas là pour réduire les écarts de taux d'intérêt », alors que l'inquiétude grandissait sur le taux de la dette publique italienne. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - Les sept apprentissages de Christine Lagarde Mais Christine Lagarde apprend vite. Et quand elle parle des économistes, elle le fait en connaissance de cause, car elle les côtoie depuis près de vingt ans. A Bercy, elle s'était bien entendue avec Benoît Coeuré, le chef économiste du Trésor devenu ensuite membre du directoire de la BCE puis président de l'Autorité française de la concurrence. Chocs venus par hasard La suite a été plus compliquée. Lors de la crise financière de 2008, Lagarde a constaté le désarroi des économistes. Aucun de leurs modèles n'avait laissé entrevoir la possibilité d'un tel événement. En particulier les modèles les plus employés par les banques centrales où les chocs étaient « stochastiques », venus par hasard, alors que la secousse de 2008 est venue d'une accumulation de déséquilibres. La ministre a vu ensuite de loin Dominique Strauss-Kahn, qui dirigeait alors le Fonds monétaire international, monter au front sur la nécessité de mener des politiques ambitieuses de relance alors que beaucoup d'économistes de son institution étaient partisans d'un rééquilibrage rapide des finances publiques. Tempête force 10 ou 11 Devenue directrice générale du FMI en 2011 après la chute terrible de DSK, elle a vécu ces débats de l'intérieur. Celle qui se dit « juriste de formation et avocate par passion » a vu ses équipes d'économistes s'affronter, modèle contre modèle, sur la position à adopter face à la Grèce pendant la crise de la zone euro. A la tête de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde a écouté les économistes qui lui expliquaient mi-2021, modèle à l'appui, que l'inflation allait se calmer . Six mois plus tard, ils ont changé leur fusil d'épaule avec une prévision d'inflation pour 2022 passée de 1,5 % à 3,2 %. Ils ont porté ce chiffre à 5 % après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, puis à 8 % en septembre. Pour une institution ayant le maintien de la stabilité des prix pour mission première, pareille envolée équivaut à une tempête force 10 ou 11 sur l'échelle de Beaufort. Elle a dû relever ses taux d'intérêt à toute allure. Sous les critiques d'économistes du secteur privé, l'accusant d'un retard insupportable alors qu'ils n'avaient rien dit quelques mois plus tôt. Représentations simplifiées Quand elle s'attaque à certains économistes, Christine Lagarde le fait donc sur la base d'un dossier bien rempli. Au fond, le plus étonnant n'est pas son offensive. C'est que son offensive soit encore d'actualité. Car la crise de 2008, vieille déjà de plus de quinze ans, a mis en lumière les défauts des modèles visés par Lagarde, ou plutôt de leur usage. LIRE AUSSI : ANALYSE - L'économie, science fermée ou science ouverte ? Comme le savent (ou devraient le savoir) tous les économistes, leurs modèles sont par définition des représentations outrageusement simplifiées de la réalité. Ils peuvent éclairer la décision, mais ne devraient jamais la dicter. Modèles et rochers Comme l'a relevé Lagarde, leurs effets sont souvent linéaires alors que la vie économique est pleine de seuils, de ruptures et de retours de bâton. Bâtis sur une conception classique de l'économie (allocation de ressources rares), ils n'intègrent pas des priorités émergentes comme la lutte contre le changement climatique ou la sécurité énergétique. Christine Lagarde a raison de dénoncer les économistes qui s'accrochent à leurs modèles comme des moules à leurs rochers. Elle a aussi raison d'appeler à l'ouverture de l'économie sur d'autres sciences. Par bonheur, beaucoup d'économistes ont déjà pris de la distance avec leurs modèles et ouvert la porte sur la vraie vie. La tribu évoquée par Lagarde est en voie de dépérissement.

By |2024-03-13T15:05:00+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

L’adieu chinois à la croissance

Lors de la crise financière de 2008, la Chine avait été le premier pays à manier le bazooka pour soutenir sa croissance. Elle l'avait de nouveau sorti en 2015 en lançant un vaste programme d'infrastructures. Mais elle ne l'a pas ressorti lors de l'épidémie de Covid en 2020. Et il y a peu de chance qu'elle le fasse en 2024, malgré la reprise décevante de l'activité après la fin des mesures anti-Covid. Devant le Parlement chinois réuni cette semaine à Pékin, le Premier ministre chinois devrait se contenter d'annoncer une prévision de croissance autour de 5 % et quelques mesures de soutien de l'activité. Rêve cassé L'exécutif chinois a deux raisons d'être prudent. D'abord, un bazooka risquerait de tirer dans le vide. Il ne suffit plus d'injecter de l'argent ou de baisser les taux d'intérêt pour relancer la croissance chinoise. La population diminue. L'immobilier subit une crise qui commence à peine à être purgée. Les infrastructures nécessaires ont désormais été construites. Entreprises et consommateurs se méfient d'une action publique intrusive et arbitraire, bien au-delà de la gestion chaotique de l'épidémie. La montée du chômage des jeunes a cassé le rêve d'une spirale de progrès. L'Etat durcit son emprise La crise de confiance va jusqu'aux marchés financiers. La Bourse a dévissé jusqu'à ce que les autorités poussent les investisseurs sur lesquelles elles ont prise à racheter des actions. Les étrangers, en particulier les Américains, considèrent la Chine « ininvestissable », ce qui s'est traduit par une chute massive des flux de capitau x venus du reste du monde. La seconde raison de la prudence de Pékin est encore plus puissante : pour la première fois depuis quarante ans, la croissance n'est plus la priorité. Cap sur la sécurité ! Sous la houlette de Xi Jinping, l'appareil d'Etat durcit son emprise sur tous les compartiments de la société. Il verrouille les entreprises de la tech. Il surveille encore davantage les citoyens, avec l'aide des outils numériques. Il sécurise aussi ses approvisionnements extérieurs en développant ses relations commerciales avec une Russie en voie de vassalisation. Le scénario de l'implosion Cette volonté de contrôle pèse sur l'activité économique. Ce que ne peuvent compenser ni l'essor des industries vertes, ni les percées en intelligence artificielle, ni même un hypothétique déferlement de produits chinois sur le reste du monde. LIRE AUSSI : La vérité sur la croissance chinoise Certains experts commencent même à imaginer le scénario d'une implosion de l'économie chinoise. Nous n'en sommes pas là. Mais les doutes sur l'avenir de ce qui est, selon la mesure employée, la deuxième ou la première économie mondiale, renforcent encore le nuage d'incertitudes dans lequel est plongée la planète.

By |2024-03-13T15:03:49+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Le nouveau président de Biocoop annonce la fin de la crise du bio

Comme ses prédécesseurs, il parle de « la » bio et non pas « du » bio. C'est le signe des promoteurs historiques, des militants de l'agriculture biologique. Pourtant, Henri Godron n'a ouvert son premier Biocoop qu'en 2013, dans la Manche, après une carrière de commercial dans la banque, et il n'a été élu qu'il y a un mois à la présidence du premier réseau spécialisé français du secteur. « Je me suis tout de suite impliqué dans notre organisation, explique celui qui a remplacé Pierrick de Ronne, à la présidence depuis quatre ans. En 2023, nous avons eu des débats, mais au final notre ligne n'a pas changé. » Biocoop, qui a poussé loin le curseur du militantisme avec des publicités stigmatisantes (« N'achetez pas des fraises en hiver », « N'achetez pas des pommes traitées chimiquement », etc.), reste fidèle à ses racines et à ce qui le distingue de ses concurrents. Cela tombe bien, Henri Godron croit que la crise du marché du bio s'estompe. Un tournant à la rentrée 2023 Après une décennie de croissance à deux chiffres, le bio a été l'une des premières victimes de l'inflation alimentaire qui a atteint 20 % en deux ans. Les consommateurs se sont détournés de prix en moyenne supérieurs de 50 % à ceux des produits conventionnels. Les ventes ont plongé de 4 % en France en 2022, et même de 13 % dans les grandes enseignes de supermarchés au premier semestre 2023. LIRE AUSSI : Alimentation : cette spirale infernale qui renvoie le bio cinq ans en arrière « Nous avons vu un tournant à la rentrée 2023 », explique le nouveau président de Biocoop. Les clients militants étaient restés, les occasionnels sont revenus. L'enseigne affiche une progression de 2,3 % de ses ventes. le gain de 2 points de part de marché chez les spécialistes (à 45 %) montre que Biocoop a aussi profité de la consolidation du secteur. Les boutiques indépendantes ont souffert. Biocoop lui-même a fermé 39 magasins l'an passé (sur 298). « Les points de vente les plus récents ont été les plus touchés, car les deux premières années d'exploitation sont les plus critiques en matière d'amortissement », explique le dirigeant. Baisse des prix Sans suivre son concurrent Naturalia, filiale de Monoprix, qui a ouvert ses rayons aux produits locaux non bio, pour le non alimentaire surtout, Biocoop, comme les autres spécialistes, a aussi bénéficié des effets positifs de l'inflation. Parce qu'elle n'utilise pas d'intrants chimiques, l'agriculture bio a moins souffert du déclenchement de la guerre en Ukraine. Les prix ont moins monté et l'écart avec le conventionnel s'est réduit, voire inversé sur certains articles comme l'huile d'olive. Signe des temps, Bio c'Bon et So.bio, les deux marques du groupe Carrefour, ont annoncé mardi la baisse de 300 prix. La crise a perturbé certaines filières de production comme celles du lait et du porc - des éleveurs ont été poussés à la « déconversion » -, « mais je crois au rebond du marché sur le long terme », prêche Henri Godron, apôtre d'une « agriculture plus simple ». « Nous fermerons encore des magasins en 2024, mais nous en ouvrirons aussi une douzaine », prédit le nouveau président de Biocoop, qui affirme que « la crise du bio est derrière nous ».

By |2024-03-13T15:03:09+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Transition écologique : vers un malus pour les produits de la « fast fashion »

Le gouvernement part à l'assaut de la « fast fashion », cette « mode jetable » proposée par des marques chinoises comme Shein ou Temu . Lors d'un colloque organisé ce lundi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé que le gouvernement soutiendrait la proposition de loi présentée par des députés Horizons (il est lui-même numéro deux du parti), qui sera débattue à l'Assemblée le 14 mars prochain. « Il s'agit avant tout de réduire l'impact environnemental de cette industrie », a insisté, lors du colloque, la députée Anne-Cécile Violland, rapporteur du texte. Avec leurs milliers de nouvelles références quotidiennes (7.200 par jour pour Shein ) et leurs prix défiant toute concurrence, ces marques contribuent lourdement à la détérioration de la planète. « Frapper très très fort » Représentant 10 % des émissions de gaz à effet de serre, l'industrie textile contribue à la pollution des sols, mais aussi à la production d'une quantité astronomique de déchets, notamment plastiques. Cet impact dramatique sur l'environnement se double d'un impact social (violation des droits humains) et économique (destructions de filières locales). Le texte des députés Horizons veut donc « frapper très très fort sur ceux qui font très très mal », a expliqué Anne-Cécile Violland. Toute la question sera de définir les entreprises concernées. Pour l'instant, la proposition de loi se borne à expliquer que cette définition dépendra du « nombre de nouveaux modèles par unité de temps » ou « du nombre de modèles et de la durée moyenne de commercialisation » et que les seuils seront fixés par décret. LIRE AUSSI : Uniqlo, Zara, H&M : la fast fashion est en vogue en Bourse L'industrie textile priée de se rhabiller en vert Or le choix de ces seuils est loin d'être neutre : de leur niveau dépendra l'inclusion ou pas de certaines marques. « Le nombre de nouvelles références est de 7.000 par jour chez Shein et d'environ 500 par semaine chez H&M ou Zara… A titre de comparaison des enseignes françaises en difficulté comme Pimkie comptaient 1.500 nouveaux produits par an », avance Charlotte Soulary de l'ONG Zero Waste France. Le texte prévoit de soumettre les marques concernées à de nouvelles contraintes. Elles devraient ainsi afficher leur score environnemental - un dispositif déjà prévu sur la base du volontariat à compter de janvier 2025, qui pourrait donc devenir obligatoire pour elles. Christophe Béchu a annoncé ce lundi qu'il relancerait mi-mars la concertation sur cet « éco-score » du textile. Principe « pollueur-payeur » Les marques se verraient aussi potentiellement soumettre à un « malus », qui pourrait représenter jusqu'à 50 % du prix du produit et atteindre à terme un plafond de 10 euros. Ce malus s'inscrirait dans le dispositif de la responsabilité élargie du producteur qui pose le principe « pollueur-payeur » : aujourd'hui l'écocontribution à laquelle sont soumises les entreprises textiles ne peut dépasser 20 % du prix du produit. « Ces entreprises font des profits mais elles laissent à la planète le soin de trouver des ressources publiques pour éliminer les dégâts causés par leur mode de production », a insisté Christophe Béchu, évoquant les coûts « de dépollution, de retour à la nature, de collecte, etc. ». Le ministre se dit également favorable à la mise en place d'un bonus pour les entreprises les plus vertueuses, un dispositif qui ne figure pas dans le texte des députés Horizons. LIRE AUSSI : ENQUÊTE - La mode commence à s'habiller plus vert La mode durable, une opportunité pour le Made in France Les marques concernées seraient aussi interdites de publicité, sur tous les supports, y compris par des influenceurs. Dans son exposé des motifs, le texte rappelle que la loi climat et résilience a interdit la publicité pour les énergies fossiles ou celles relevant d'une démarche de « greenwashing », sans doute pour prévenir la levée de boucliers que cette interdiction pourrait susciter. Shein n'a d'ailleurs guère tardé à réagir, invoquant l'impact du texte sur « le pouvoir d'achat de millions de Français ». La proposition de loi pourrait faire l'objet de modifications d'ici son examen, la semaine prochaine, notamment après son passage en commission environnement ce jeudi. Le député LR Antoine Vermorel-Marques, qui a déposé mi-février une proposition de loi concurrente sur le sujet, s'est dit prêt à soutenir le texte Horizons si un compromis est trouvé. Il défend lui-même un système de bonus/malus, mais se dit totalement opposé à l'interdiction de la publicité. Un lourd impact environnemental L'industrie textile affiche un lourd impact environnemental. Non seulement elle représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, mais elle génère aussi une quantité astronomique de déchets, notamment plastiques. « Le polyester est devenu la fibre la plus utilisée par l'industrie textile en 2000, et sa production a, depuis, plus que doublé. En 2030, il représentera 85 % du total », rappelle Nusa Urbancic, directrice générale de la Changing Markets Foundation. Or, non seulement ces fibres plastiques sont fabriquées avec des énergies fossiles, mais elles sont difficilement recyclables. Et quand elles le sont, les capacités de collecte et de traitement n'existent pas forcément. Sans parler des microfibres rejetées lors de leur lavage. Plus généralement, la teinture et le traitement du textile génèrent 20 % de la pollution des eaux. Et le coton est la première culture consommatrice de pesticides.

By |2024-03-13T15:02:30+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

100 % électrique en 2035 : l’industrie automobile se met à douter

Quel changement de pied ! Il y a trois ans, les constructeurs occidentaux rivalisaient de zèle dans leurs plans pour se convertir au 100 % électrique en Europe, fouettés par la volonté de ne pas se faire ringardiser par Tesla. Mais depuis quelques mois, l'euphorie n'est plus de mise. Des perspectives de ventes moins roses que prévu et l'évaporation des subventions à l'achat versées par les Etats font grimper la nervosité chez la plupart des grands groupes, amenant même certains d'entre eux à briser le tabou d'un report de l'échéance de 2035. Le premier à mettre les pieds dans le plat a été Carlos Tavares. A plusieurs reprises ces dernières semaines, le patron de Stellantis a évoqué « deux scénarios » pour les élections européennes de cette année : « une accélération des voitures électriques » si les « progressistes dogmatiques » l'emportent, ou « un ralentissement », en cas de victoire des « populistes ». En agitant la seconde hypothèse, Carlos Tavares a introduit implicitement dans le débat l'hypothèse d'une révision du calendrier réglementaire qui doit conduire à l'interdiction du moteur thermique en 2035. Lutz Meschke, le directeur financier de Porsche, a été plus direct. « Il y a beaucoup de discussions en ce moment autour de la fin du moteur à combustion, a-t-il confié à l'agence Bloomberg fin janvier. Je pense que cela pourrait être retardé. » « Un peu plus tard… » Lors du Salon automobile de Genève , fin février, Luca de Meo a soufflé le chaud et le froid. Le patron de Renault, qui est également le président de l'Acea, le lobby des constructeurs européens, a expliqué lors d'une conférence de presse que l'industrie ne pouvait plus reculer sur 2035, tout en réclamant que les « conditions adéquates » soient mises en place pour tenir l'échéance. LIRE AUSSI : ANALYSE - Voitures électriques : à quoi joue le patron de Stellantis, Carlos Tavares ? Le lendemain, il précisait toutefois à l'AFP que le secteur s'accommoderait d'un report : « A la base, nous demandions une date postérieure parce que nous pensions que le délai serait trop court. C'est entre les mains du législateur […] j'espère que l'interdiction s'appliquera un peu plus tard, parce que nous ne serons pas capables de le faire sans endommager toute l'industrie. » La marque Renault avait annoncé en 2022 qu'elle serait tout électrique en Europe dès 2030, en précisant qu'il faudrait que les conditions de marché soient réunies. Fabrice Cambolive, le patron de la marque, vante aujourd'hui les « deux jambes » du groupe, l'électrique et le thermique, ce qui peut fonctionner selon lui « pour les dix années à venir ». Une vraie inflexion de discours, même si Renault a toujours dit qu'il continuerait à vendre des voitures thermiques hors d'Europe. Rééquilibrage des discours « Avec la fin du projet de mise en Bourse d'Ampere , son entité consacrée à l'électrique, Renault est en train de rééquilibrer son discours, décrypte Thomas Besson, analyste chez Kepler Cheuvreux. D'autres constructeurs font de même. Et certains 'désinvestissent' en repoussant des investissements ou des lancements dans l'électrique, contribuant à la hausse de leurs cours de Bourse, augmentant le potentiel de retour de cash aux actionnaires et améliorant la perception du risque électrique. » LIRE AUSSI : PODCAST - Elon Musk accumule les ennuis L'ambiguïté de Biden sur la voiture électrique inquiète les géants sud-coréens de la batterie Les constructeurs américains ont annoncé désengager des moyens dans l'électrique. Certains européens aussi. Volkswagen, peu avant de renoncer à lancer une introduction en Bourse de sa filiale dans les batteries, a reporté un projet supplémentaire de gigafactory. Ce changement de pied est à la fois en phase avec le ralentissement de la croissance des ventes d'électriques, et avec les nouvelles attentes des investisseurs. Les marchés sont échaudés par le tout électrique.

By |2024-03-13T15:01:19+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Eté, automne, hiver… le monde enregistre record sur record de chaleur

L'hiver le plus chaud de l'histoire ? Les trois derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde. Février s'est même inscrit dans une série de neuf records mensuels d'affilée, sous l'effet de la poursuite des émissions de gaz à effet de serre et du phénomène climatique El Niño, selon Copernicus. L'observatoire européen égrène, dans son dernier bulletin mensuel publié ce jeudi, une nouvelle série de chiffres chocs. Avec une température de l'air de 13,54 °C en moyenne, le mois passé s'est inscrit 1,77 °C au-dessus d'un février moyen sur la période 1850-1900. C'est aussi 0,12 °C de plus que le record précédent pour un mois de février, qui remontait à 2016. Sur quatre journées, du 8 au 11 février, les températures ont même été supérieures de 2 °C à l'ère préindustrielle - ce qui ne signifie toutefois pas pour autant que la limite haute de l'accord de Paris, qui s'exprime en moyenne sur plusieurs décennies, a été atteinte. Neuvième record mensuel Sur les douze derniers mois, le monde a connu une température 1,56 °C plus élevée que le climat moyen du XIXe siècle, un nouveau record. Février 2024 représente ainsi le neuvième record mensuel consécutif battu, souligne Copernicus. L'hiver météorologique dans l'hémisphère nord (décembre à février) est donc le plus chaud dans le monde, succédant aux trois mois d'automne et d'été les plus chauds. LIRE AUSSI : Inondations, ouragans… : le réchauffement climatique amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes Des chaleurs remarquables ont été relevées à travers le monde, de l'Amérique du Nord au Vietnam, en passant par le Maroc et la majorité de l'Amérique du Sud. Mais l'Europe s'est distinguée. Le Vieux Continent a connu cet hiver une chaleur exceptionnelle avec des températures 3,30 °C au-dessus des normales (1991-2020), et avec une situation encore plus anormale en Europe centrale et orientale. Réchauffement des océans La température moyenne des océans, qui recouvrent 70 % de la Terre, a atteint un nouveau record absolu, tous mois confondus, avec 21,06 °C enregistrés en février à la surface des mers (hors zones proches des pôles). Ce réchauffement menace directement la vie marine et peut réduire les capacités d'absorption de nos émissions de gaz à effet de serre dans les mers, puits de carbone qui absorbent 90 % de l'excès d'énergie de l'activité humaine. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE Climat : 4 questions sur El Niño, le phénomène météo qui fait craindre le pire Les mois passés ont subi l'effet du phénomène climatique naturel El Niño - synonyme de températures plus chaudes - qui, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), a atteint son pic en décembre mais se traduira jusqu'en mai par des températures au-dessus de la normale sur la terre ferme. L'OMM indique qu'il y a des chances que La Niña - qui, à l'inverse d'El Niño, fait baisser les températures mondiales - se développe « plus tard cette année » après des conditions neutres (ni l'un ni l'autre) entre avril et juin. Emissions de gaz à effet de serre toujours en hausse Ces phénomènes cycliques s'ajoutent à une tendance de long terme qui ne marque pas d'inflexion : le réchauffement, sous l'effet de l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, liée essentiellement à la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) par l'humanité. A moins que nous ne parvenions à « stabiliser » ces concentrations, « nous ferons inévitablement face à de nouveaux records mondiaux de température et à leurs conséquences », a prévenu Carlo Buontempo, le directeur du service sur le changement climatique de Copernicus. Les émissions de gaz à effet de serre doivent, selon le GIEC, chuter de 43 % d'ici à 2030 par rapport à 2019 pour espérer tenir la limite de 1,5 °C fixée par l'accord de Paris. Ces émissions mondiales doivent aussi atteindre un pic d'ici à 2025. Mais cela n'en prend pas encore le chemin : selon les dernières données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont progressé de 1,1 % en 2023 pour atteindre un niveau record. Les pays du monde entier ont encore un an pour rehausser leurs engagements climatiques internationaux, qui seront discutés lors de la COP29 de Bakou en fin d'année.

By |2024-03-13T15:00:17+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Ecologie et surconsommation : les Français en pleine contradiction

La campagne de publicité de l'Ademe, à la veille du Black Friday en décembre dernier, pour alerter les Français sur les dérives de la surconsommation , avait déclenché la colère des commerçants et même celle du ministre de l'Economie. Elle était révélatrice des tensions que peut provoquer le sujet de la sobriété dans une économie de marché, mais aussi des contradictions qui traversent les Français lorsqu'on les interroge sur leur pratique de consommation. Dans un sondage (*) publié ce jeudi par l'Ademe, l'agence de la transition écologique, les personnes interrogées se montrent très critiques sur l'évolution de la consommation : 83 % estiment ainsi que « les gens consomment trop », mais seulement 28 % disent trop consommer « personnellement ». Dans le détail, 81 % des sondés estiment que « les gens passent trop de temps à consommer plutôt qu'à profiter des plaisirs simples de la vie ». Dans le même temps, plus d'un quart des Français (26 %) préférerait sacrifier du temps libre pour gagner plus d'argent alors que 12 % seulement sont prêts à réduire leurs revenus pour disposer de davantage de temps libre. La voiture, mode de transport principal La possession de biens matériels reste un marqueur fort du bien vivre en France. Si 76 % des sondés considèrent que consommer beaucoup ne rend pas plus heureux, ils restent très attachés à certains biens malgré tout : 89 % estiment que posséder son propre lave-linge est une nécessité, un chiffre qui s'élève à 84 % pour la possession d'un véhicule. Il faut dire que pour 60 % des Français, la voiture reste le mode de transport principal. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - Pourquoi le dévendeur finira par avoir raison « Nous avons tous des biais dans la perception de notre consommation, que l'on a souvent tendance à minorer par rapport à la réalité. Mais le sondage montre que les Français sont prêts à changer », estime Sylvain Wassermann, le président de l'Ademe. Limiter certaines pratiques Pour une partie de la population, le chemin est toutefois encore long : la moitié des personnes interrogées estime que « manger des fruits et légumes dont on a envie, quelle que soit la saison », est une nécessité, et 21 % des Français consomment de la viande tous les jours, notamment parmi les ménages jeunes et les plus modestes. Enfin, pour 28 % des personnes sondées, être en T-Shirt toute l'année dans son logement est un confort auquel elles ne veulent pas renoncer. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Une baisse de TVA réclamée sur les réparations de vêtements et d'électroménager DECRYPTAGE - Transition écologique : vers un malus pour les produits de la « fast fashion » Curieusement, et malgré l'inertie de certains comportements, les Français se montrent favorables à des mesures très volontaristes : 72 % soutiennent l'idée que l'Etat devrait faire plus pour préserver l'environnement, même si cela signifie « contrôler ou limiter certaines pratiques (voyages en avion, déplacements avec des véhicules à essence…) ». Plus étonnant encore, 74 % estiment les politiques publiques doivent privilégier en priorité la protection de l'environnement et la planète, « avant la croissance économique ». Une proportion qui devrait, cette fois encore, émouvoir le ministre de l'Economie.

By |2024-03-13T14:59:11+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Du Maroc au Cameroun, les femmes font bouger les lignes

REVUE. Elles brisent des tabous, réclament leurs droits et portent haut les voix des Africaines : illustration dans deux pays qui accélèrent à leur manière. Par Sylvie Rantrua Publié le 08/03/2024 à 08h00, mis à jour le 08/03/2024 à 10h51 Temps de lecture : 7 min Ajouter à mes favoris Google News Commenter Partager L'arrestation, le 31 janvier 2024, de l'homme d'affaires camerounais Hervé Bopda à la suite de multiples accusations de viols et d'agressions sexuelles a mis fin à 10 jours d'une grande mobilisation. Il est tombé grâce à un lanceur d'alerte et d'un hashtag : #stopBopda. LA NEWSLETTER AFRIQUE Tous les mardis à 16h45 Recevez le meilleur de l’actualité africaine. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. Tout a commencé le 19 janvier. Sur ses comptes Facebook et X, le lanceur d'alertes N'Zui Manto publie le témoignage d'une femme qui dit avoir été giflée et menacée avec une arme à feu par Hervé Bopda, un homme d'affaires bien connu au Cameroun. N'Zui Manto a ouvert la boîte de Pandore. En quelques jours, il reçoit des centaines de messages et relaye plus de 70 témoignages anonymes. Le lanceur d'alerte, qui utilise un nom d'emprunt pour sa sécurité, décrit Hervé Bopda « comme l'un des pires violeurs du Cameroun ». Sur les réseaux sociaux, le #stopBopda devient viral. Dans les stades de foot, à l'occasion de la Coupe d'Afrique des nations, les pancartes #stopBopda fleurissent. Le retentissement est énorme. Devant la puissance de cette vague MeToo, l'ordre des avocats du Cameroun a réclamé, le 25 janvier l'ouverture d'une enquête par le parquet et l'exhorte à traduire l'agresseur présumé « devant les juridictions compétentes afin que justice soit rendue conformément à la loi ». À lire aussi #VraieFemmeAfricaine : le hashtag qui libère la parole Au Cameroun, le long combat contre l'impunité Une lettre ouverte signée par 22 femmes issues de la société civile camerounaise a également été déposée le même jour auprès des autorités, dénonçant « l'inaction ou la lenteur des services gouvernementaux compétents » dans les cas de violences faites aux femmes. L'affaire devient politique. L'opposant Maurice Kamto appelle le gouvernement à agir. La ministre des Droits des femmes Marie-Thérèse Abena Ondoa, dans un communiqué transmis le 26 janvier « encourage » les victimes présumées à « briser le silence » et « à fournir aux autorités judiciaires les éléments nécessaires à la conduite des procédures destinées à établir la matérialité des faits ». Les faits se seraient déroulés en majorité dans les villes de Douala et Yaoundé. Les témoignages décrivent un homme violent, menaçant ses victimes avec une arme à feu. Au fil des récits se dessine le portrait d'un prédateur sexuel hors norme ayant sévi pendant deux décennies, et de l'impunité dont il aurait bénéficié. Une centaine de jeunes filles ont dénoncé des viols et agressions sexuelles commis par l'accusé. Certaines ont été enlevées sous la menace d'une arme ou avec l'assistance de ses gardes du corps ou d'autres personnes. La plupart des victimes refusent de quitter l'anonymat par peur des représailles. Un des témoignages lui attribue de fortes influences et des relations à la présidence. Des dénonciations concordantes lèvent le voile sur un vaste réseau de proxénétisme et des ramifications dans l'appareil étatique. Les victimes, pour la plupart, étaient mineures au moment des faits. À 45 ans, Hervé Bopda homme affaires bien connu au Cameroun apparaissait comme intouchable, en raison de la profondeur de son portefeuille et de son réseau. Fils du richissime homme d'affaires, Emmanuel Bopda Fodoup, décédé en 2020, il fréquentait assidûment le milieu de la jet-set avec tous les attributs du flambeur, cigares, whisky, belles montres et grosses voitures. Il aurait même bénéficié de passe-droits des autorités. Après un mois garde à vue, Hervé Bopda a été inculpé pour « viol aggravé » et placé en détention provisoire le 29 février et transféré à la prison de New Bell, selon son avocat, Roland Ojong-Ashu. Selon les indications de ce dernier, « douze personnes ont porté plainte ».

By |2024-03-13T14:58:23+00:00March 13th, 2024|Scoop.it|0 Comments