Toutes les citadelles sont prenables. On apprenait le même jour que deux des forteresses les plus emblématiques de notre civilisation étaient infiltrées par Google, un de ces ogres du numérique qu’on appelle Gafa. De ce côté de l’Atlantique, en autorisant l’usage de leurs services à l’école, l’Education nationale se fait accuser de « brader les données scolaires des élèves », « donner les clefs de la maison éducation nationale ». Avec plus de 2 millions d’employés, Walmart le roi de l’épicerie américaine, emploie deux fois plus de monde que le « mammouth » français. N’empêche qu’il vient lui aussi à Canossa. Tel l’empereur germain Henri IV, pieds nus dans la neige et sa robe de bure, Walmart est obligé de s’incliner devant Google, le pape du numérique. Ses propres ventes en ligne n’ont pas assez décollé pour qu’il puisse combattre seul face à Amazon. Cette bataille sera menée par un produit aussi maison que le peanut butter Great Value. Doug McMillon, cinquante ans, a commencé tout jeune à arpenter les rayonnages dépouillés des chevaliers du prix bas – « Economisez plus, vivez mieux » . Depuis son job d’été en 1984, il ne les a pratiquement quittés que pour continuer ses études en finance. L’ex-chouchou de Sam Walton, fondateur du groupe, en est devenu, à son tour PDG en 2013. Aujourd’hui, il vaudrait mieux l’appeler Mc Million que McMillon. En 2016, le fils du dentiste de Jonesboro (Arkansas) a gagné 22,4 millions de dollars, 2,6 de mieux que l’année d’avant. Tout augmente, sauf l’estime de Doug pour Trump qu’il a vertement critiqué sur le site maison après ses propos sur Charlottesville.
@Sabinedelanglad
Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr
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