Autre cheval de bataille de l’UA : l’identification numérique de millions d’Africains, sur le 1,1 milliard de personnes « invisibles » dans le monde qui n’ont pas de preuve d’identité (pour de multiples raisons telles que non-enregistrement à la naissance, pauvreté, coût dissuasif, dissimulation hors mariage ou après un viol, conflits armés, …). C’est par exemple flagrant en Ethiopie, au Libéria ou encore en Somalie. Une approche commune a été adoptée en avril 2016 avec la Banque mondiale qui a lancé le programme Identification for Development (ID4D). Plus d’un quart des pays africains l’ont déjà évalué, dont la Côte d’Ivoire et la Guinée qui en bénéficieront dès 2018, suivies par le Niger et le Burkina Faso en 2019, puis le Bénin et le Mali en 2020, pour un investissement total de 310 millions d’euros. « Dans l’Afrique subsaharienne, 437 millions de personnes (soit 44 % de la population) sont sans preuve d’identité. Par conséquent, elles font face à des barrières dans l’accès à l’éducation, les services financiers, la santé, le bien-être social, et la participation au développement économique et les activités civiles », déplorent la Banque mondiale. Sur un autre registre, avec le soutien de l’Unesco qui organisait le 8 septembre 2017 la Journée internationale de l’alphabétisation sur le thème de « l’alphabétisation dans un monde numérique », l’UA a prévu d’éradiquer à termes l’illettrisme – conformément à l’Agenda 2063 et dans le cadre du Continental Education Strategy for Africa 2016-2015.

Quant à la sécurité numérique, elle a fait l’objet d’une Convention de l’UA – sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel (Convention de Malabo) – adoptée le 27 juin 2014 sur le modèle de celle du Conseil de l’Europe, dans le respect des libertés fondamentales et des droits de l’homme et des peuples. Il s’agit désormais pour les chefs d’Etat et de gouvernements africains d’« un enjeu majeur de la société de l’information ». Ce texte est divisé en quatre chapitres : les transactions électroniques, la protection des données à caractère personnel, la promotion de la cybersécurité et lutte contre la cybercriminalité, et les dispositions finales. Selon l’UA, ce sont pour l’instant neuf pays africains qui ont signé cette Convention « cybersécurité »****** et le premier à l’avoir ratifiée est le Sénégal. Au moment où la lutte contre le terrorisme au Sahel se met en place sous l’autorité du G5 (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), la coopération panafricaine contre le cyberterrorisme s’impose aussi.

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