Sa présidente, Marie Ekeland, a démissionné ce mardi sur fond de tension avec le secrétaire d’Etat au Numérique. La plupart des membres de son équipe ont quitté l’instance.

Elle a finalement décidé de claquer la porte. En conflit depuis plusieurs jours avec le secrétaire d’Etat au Numérique, la présidente du Conseil national du numérique (CNNum), Marie Ekeland, a annoncé ce mardi sa démission, soulignant le manque d’indépendance de l’instance dont elle venait juste de prendre la direction, le 11 décembre dernier.

« Les formes actuelles de nomination et de fonctionnement du CNNum portent à confusion et ne peuvent pas garantir son indépendance », a regretté la startuppeuse sur le site de l’institution destinée à éclairer l’exécutif sur les sujets numériques, comme la neutralité du net ou l’intelligence artificielle. Par « solidarité », vingt des trente membres de son équipe ont annoncé dans la foulée leur démission du CNNum.

 
Manque de sérénité

C’est l’histoire d’un revirement gouvernemental. Après avoir laissé Marie Ekeland choisir en toute indépendance les membres de son CNNum, le secrétaire d’Etat, Mounir Mahjoubi, et le Premier ministre valident cette sélection par arrêté… avant de demander à la cofondatrice du fonds de capital-risque Daphni de revoir sa copie. La nomination de l’essayiste Rokhaya Diallo – connue pour ses dénonciations d’un « racisme d’Etat » en France – avait déclenché une polémique nourrie par la députée Les Républicains Valérie Boyer, sur les réseaux sociaux.

« Les réactions qui ont suivi cette nomination me font mesurer à quel point mon pari était osé et innovant. A quel point, dans notre pays, nous ne voulons pas entendre des voix dissonantes », a commenté l’ex-présidente du CNNum dans le texte expliquant les raisons de sa démission. Marie Ekeland voulait élargir le CNNum à des personnalités extérieures au monde du numérique.

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