L’an dernier, les 10 % des Français les plus riches détenaient plus de la moitié de la richesse du pays, note l’ONG Oxfam dans un rapport publié ce lundi.

Les inégalités de revenus et de richesses dans le monde étaient au centre des débats du World Economic Forum (WEF) de Davos l’an dernier… et il y a fort à parier qu’il en sera de même cette année.

« L’an dernier, les 10 % des Français les plus riches détenaient plus de la moitié des richesses alors que les 50 % les plus pauvres se partageaient à peine 5 % du gâteau (…) [et] tout en haut de la pyramide, le 1 % des ultra-riches détenait 22 % de la richesse contre 17 % en 2007 », pointe l’ONG Oxfam dans son rapport « Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent », publié ce lundi, à la veille de l’ouverture de la 48e édition du WEF .

Les inégalités de richesse se sont encore creusées dans le monde
Le tableau pour la France est très contrasté aux extrêmes. En vingt ans, la fortune cumulée des dix plus grandes fortunes françaises a été multipliée par 12, parallèlement 1,2 million de personnes supplémentaires ont grossi les rangs de la population pauvre.

Dans ce contexte, les 38 milliardaires recensés dans l’Hexagone possèdent désormais autant que les 40 % les plus pauvres de la population.

Et en haut de la pyramide, tout va plus vite. Le nombre de milliardaires français en dollars est ainsi passé de 15 à 38 en onze ans et leur richesse a triplé, par rapport à 2009, pour atteindre 245 milliards d’euros l’an passé.

Ce boom des milliardaires est-il le signe d’une économie florissante ? « C’est d’abord le symptôme d’un système économique défaillant qui enferme les plus vulnérables dans la pauvreté et porte aussi atteinte à la prospérité économique de toutes et tous, comme le reconnaissent de plus en plus d’institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) ou l’OCDE », commente Manon Aubry, la porte-parole d’Oxfam France (cf: Lire aussi).

La France championne d’Europe pour les dividendes

Comment expliquer ce phénomène ? En partie, et en partie seulement, par le rôle moteur des entreprises. Plus 44,3 milliards d’euros ont été reversés l’an passé aux actionnaires par les sociétés cotées sur le CAC 40, c’est trois fois plus qu’il y a quinze ans et un record en Europe  mais 4,1 % de moins qu’en 2016 . « Le taux de redistribution de ces entreprises dépasse désormais les 50 % contre 33 % au début des années 2000. Dans le même temps, le salaire moyen n’a augmenté que de 14 % en France », note l’étude.

Sourced through Scoop.it from: www.lesechos.fr