C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein : chacun choisi d’être cynique et résigné ou plus naïf et enthousiaste. Depuis début 2018, Google Chrome, qui d’après StatCounter est utilisé pour afficher environ 56% des pages web, veut débarrasser la Toile des sites remplis de publicités ou dégradés par des pubs détestables. Annoncée par Ryan Schoen, chef de produit Google, l’intention est concrétisée par l’intégration dans Chrome d’un bloqueur publicitaire qui s’attaque aux pop-up, aux vidéos en lecture automatique avec du son, aux pages plein écran ainsi qu’aux pubs avec compte à rebours. Bref tout ce qui ne correspond pas aux standards de la Coalition for Better Ads, le groupement international auquel Google vient d’adhérer. Réponse sérieuse appropriée ou leurre hypocrite inutile ? " Cela peut d’abord faire sourire car ce filtre ne va bloquer que 1% des pubs. Mais c’est la preuve d’un changement en marche. Google est la première plateforme publicitaire sur le Web, donc cette autorégulation est un énorme pas en avant ", tranche Laura Dornheim, docteur en informatique et chargée de communication de la société allemande Eyeo, qui édite Adblock Plus, premier bloqueur publicitaire au monde.

 

D’après Deloitte, 31% des utilisateurs du web sollicitent un bloqueur de publicités dans le monde, ils sont même 45% concernant les millennials. Fin 2016, une étude de l’agence Fabernovel Data & Media " Adblock, enquête sur un détraqueur de performance digitale ", apportait son écot au débat sur les moyens de contourner l’Adblocking, qui finalement peut se révéler être un mal pour un bien pour l’industrie publicitaire. La pub n’a jamais eu une bonne image auprès du grand public. L’adblock rejette carrément aujourd’hui sa raison d’être, la faute au matraquage en ligne. L’industrie doit donc se réguler pour changer ses pratiques et montrer ses deux visages. Au printemps dernier, un projet participatif original sollicite cette remise en question. En octobre 2017, l’Office Hollandais des Fleurs transformait un adblock en bannière publicitaire originale, en l’occurrence un magnifique tableau floral artistique. " Chacun possède sa vision du web et c’est à nous de les aider à se rapprocher de cette idée qu’ils se font d’Internet. Adblock Plus est un outil de choix et de liberté ", estime Laura Dornheim. Avec Adblock Plus et Flattr, le service de micro-paiement en ligne, elle veut assainir la Toile.

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