· L’affaire Cambridge Analytica ébranle Facebook

C’est par elle que l’annus horribilis a commencé. En mars, Facebook est accusé d’avoir siphonné les données d’au moins 89 millions d’utilisateurs au profit d’un cabinet de marketing politique, Cambridge Analytica, qui a travaillé pour Donald Trump. L’affaire tombe au plus mal pour Mark Zuckerberg qui avait justement promis de  « réparer Facebook » en 2018, après les soupçons d’interférences russes pendant la campagne électorale américaine. La crise s’amplifie de jour en jour. Le fondateur du réseau social est auditionné des heures durant par le Congrès. La croissance patine. Début août, sa capitalisation s’effondre : 20 % de baisse en une seule journée. Du jamais-vu. Mois après mois, de nouvelles failles apparaissent, chez Google aussi.  Le géant américain est même contraint de fermer son réseau social, Google+, après une brèche qui a exposé les données de 500.000 de ses utilisateurs. Au-delà des deux poids lourds de la tech, ce sont tous les mastodontes du secteur qui doivent remettre à plat leur politique avec  l’entrée en vigueur, le 25 mai, du RGPD.

· Les « fake news » inquiètent les démocraties

Réguler les plates-formes par la donnée, ou par les contenus ? Google, avec YouTube, et Facebook, avec Instagram et WhatsApp, sont aussi accusés de propager des contenus haineux, pornographiques et des « fake news ». Mark Zuckerberg est ainsi incriminé pour avoir laissé se propager  des messages racistes contre la communauté musulmane des Rohingya en Birmanie. Au Brésil, Facebook a lui aussi été mis à l’index après que des entreprises soutenant le candidat victorieux à l’élection présidentielle, Jair Bolsonaro, ont envoyé des millions de messages via WhatsApp pour affaiblir le candidat de l’opposition.

· L’antitrust Européen frappe Google

Coup de tonnerre en juillet. Après trois ans d’enquête,  la Commission européenne condamne Google à une amende de 4,3 milliards d’euros dans l’affaire Android, son système d’exploitation pour mobile qui équipe  8 téléphones sur 10 à travers la planète. La firme de Mountain View est accusée d’avoir utilisé Android pour mieux asseoir sa domination dans le marché de la recherche en ligne. Alors que le dossier Google Shopping semblait clos depuis l’amende de 2,4 milliards d’euros en 2017, celui-ci se rouvre : la firme de Sundar Pichai  aurait « triché » sur les remèdes mis en place après la condamnation de Bruxelles. Une troisième enquête, concernant elle la régie publicitaire de Google, AdSense, est en cours.

· Les employés de la tech se rebiffent

Dans la foulée du mouvement #MeToo,  des milliers d’employés de Google manifestent début novembre devant les bureaux du groupe à travers le monde, pour protester contre le harcèlement sexuel et les inégalités de salaire. Les ralliements, derrière le mot d’ordre #GoogleWalkout, interviennent une semaine après la « bombe » du « New York Times » : selon le quotidien, Andy Rubin, le fondateur d’Android, lui-même accusé de harcèlement sexuel contre l’une de ses collaboratrices, a reçu 90 millions de dollars d’indemnités lors de son départ du groupe, en 2014. En interne, des employés se sont aussi rebiffés  contre le projet de Google de retourner en Chine, avec un moteur censuré. Facebook n’a pas été épargné par la vague de contestation. En plus de son directeur de la communication, les cofondateurs de WhatsApp et d’Instagram, deux services rachetés par Mark Zuckerberg,  ont quitté le navire cette année.

· Apple perd sa couronne

2018 ne fut pas non plus une année de tout repos pour Apple.  La firme a la pomme a perdu cet été son rang de deuxième fabricant mondial de smartphones, au profit du chinois Huawei, qui jusqu’à présent était à la troisième place. Un mois plus tard, Apple présentait ses  trois nouveaux iPhone mais plusieurs signaux ont ensuite mis en doute la capacité de l’entreprise à maintenir un rythme de croissance élevé.  Depuis peu, le groupe ne communique plus d’ailleurs sur le nombre de ventes d’iPhone. De fait, les ventes se tassent.

· La taxe Gafam divise l’Europe

C’est une demi-victoire pour les Gafam. Car l’OCDE avance à tout petits pas et l’Europe est divisée sur ce sujet. Faute d’avoir convaincu Berlin,  la France va finalement faire cavalier seul avec une taxe sur les géants du numérique qui s’appliquera le 1er janvier 2019. Le montant devrait attendre 500 millions d’euros, selon Bruno Le Maire, et pourra financer en partie les mesures sociales annoncées par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des « gilets jaunes »

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