La force du bitcoin, c’est d’abord l’efficacité de son protocole qui permet de transférer de la valeur en ligne de « pair à pair », sans en référer à une autorité centrale. Des plates-formes d’échanges sont régulièrement hackées, mais le réseau Bitcoin, lui, ne l’a jamais été. Sa technologie ne cesse même de se renforcer. L’écosystème industriel est en croissance, tandis que les applications de la blockchain se multiplient. Et les ICO constituent des innovations formidables qui sont destinées à durer, une fois le bon grain séparé de l’ivraie.

L’histoire est pleine de ces experts qui n’ont pas vu venir des tournants majeurs. En 1878, Stevenson avait pris la plume pour dissuader la ville de Londres d’adopter l’électricité pour son éclairage public : trop brillante, dangereuse pour l’oeil humain. En 1995, les premiers rapports français sur Internet présentaient la Toile comme un repaire de pirates, de néo-nazis et de pédophiles, qui ne ferait jamais concurrence au Minitel…

Aujourd’hui, les défis à relever sont nombreux pour le bitcoin.  L’extravagante volatilité des cours est un frein à son émergence comme moyen d’échange ou réserve de valeur. Il lui faudra encore beaucoup de temps pour devenir une monnaie « normale ». Mais il faut aussi mesurer le chemin parcouru depuis dix ans. Et savoir apprécier le rythme de ses innovations, qu’elles soient économiques, technologiques ou culturelles.

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