Vive la crise
 

Les émissions de la ville ont déjà chuté de 40% depuis 2006. Cette baisse atteint même 50% par habitant si on inclue l’augmentation de la population (10.000 nouveaux résidents par an). La municipalité a plus d’un atout dans son sac pour atteindre cet objectif. Elle abrite tout d’abord à peine plus de 600.000 habitants. Après la crise pétrolière de 1973, le gouvernement danois a également souhaité limiter sa dépendance envers ses importations de brut. Copenhague a transformé au fil des années ses centrales électriques en centrales de cogénération, qui alimentent en eau chaude son réseau de chauffage urbain. Les habitants ont été encouragés, grâce à des incitations fiscales, à abandonner leurs chaudières à fioul pour se connecter au réseau de chauffage urbain qui couvre aujourd’hui 98 % des besoins des habitants. Un record mondial.

 
Un projet lancé dès 2009
 

L’élection de la sociale-démocrate et ancienne commissaire européenne à l’environnement, Ritt Bjerregaard, à la mairie en 2005 a encore accéléré cette mutation. A l’occasion de la réception de la quinzième Conférence internationale sur le climat, la municipalité a adopté en 2009 un plan ambitieux afin de devenir « carbon neutral » en 2025. Une liste de soixante projets a été définie. Parmi eux figurent la conversion des centrales de cogénération qui ne consommeront plus que de la biomasse d’ici 2020 ainsi que la construction pour 740 millions d’euros d’une centaine d’éoliennes en baie de Copenhague et l’extension du métro pour un coût de cinq milliards d’euros. Pour chaque couronne (la monnaie locale) que la ville dépense dans la construction de nouveaux bâtiments, la réhabilitation d’anciens logements ou le développement du système des transports (soit 360 millions d’euros entre 2011 et 2025), le secteur privé en investit 85. Pour stocker l’énergie produite par les éoliennes et les panneaux solaires, une énorme batterie capable d’alimenter soixante foyers pendant vingt-quatre heures a été installée en plein cœur de l’Energylab dans le quartier de Nordhavn dans lequel 40.000 personnes devraient à terme vivre et travailler. Mais l’enfer est parfois pavé de bonnes intentions.

 L’air n’est pas toujours bon pour les cyclistes
 

Les habitants de Copenhague ne rejettent pas suffisamment de déchets pour alimenter l’incinérateur d’Amager Bakke. Pour éviter la faillite, la centrale doit importer des détritus de l’étranger qui sont souvent mal triés et donc nettement plus polluants . Les cyclistes de la ville ne respirent donc pas toujours un air sain lorsqu’ils se baladent à vélo. Les efforts, aussi nobles soient-ils, ne sont pas toujours récompensés à leur juste valeur.

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