Les amendes et les enquêtes des autorités contre Facebook se multiplient mais le réseau social continue de séduire toujours plus d’utilisateurs et d’annonceurs.
Le contraste était saisissant mercredi : après que la Federal Trade Commission (FTC) a confirmé infliger une amende de 5 milliards de dollars au réseau social le matin, l’entreprise californienne a publié des résultats trimestriels meilleurs que prévus l’après-midi.
Le chiffre d’affaires de l’entreprise a crû de 28 % sur un an pour atteindre 16,8 milliards de dollars fin juin, un chiffre légèrement supérieur aux attentes de Wall Street. Les internautes sont toujours plus nombreux à se tourner vers la plateforme : 1,59 milliard d’entre eux utilisent désormais Facebook chaque jour, une augmentation de 8 % par rapport au deuxième trimestre de l’année dernière. Le nombre d’utilisateurs mensuels a également grossi dans les mêmes proportions. « Malgré la menace de régulation quasi récurrente, la participation et la monétisation restent fortes », soulignent les analystes d’Oppenheimer dans une note.
Soulagement de Wall Street
La société a annoncé dans le même temps que la FTC avait ouvert une enquête sur ses pratiques anticoncurrentielles au mois de juin. La presse américaine avait déjà indiqué que l’agence envisageait de le faire, mais le communiqué confirme l’existence d’une procédure formelle. La nouvelle n’a pas suffi à déterrer les marchés : le titre a augmenté de 1 % à la clôture de la Bourse, après avoir déjà grimpé de 56 % depuis le début de l’année.
Les investisseurs sont rassurés par la teneur de l’accord avec l’autorité de régulation du commerce. Si le document créé de nouveaux garde-fous contraignant Facebook à mieux intégrer la protection de la vie privée dans ses produits, elle ne va pas jusqu’à l’obliger à réduire l’ampleur des données collectées et à modifier ses techniques de ciblage publicitaire. Signe du soulagement de Wall Street, un analyste a félicité Facebook pour son accord avec l’agence de régulation lors de la conférence téléphonique.
La société ne sort cependant pas indemne de cet épisode : son bénéfice a été réduit de 49 % au deuxième trimestre. Après avoir mis de côté trois milliards de dollars au premier trimestre pour faire face à l’amende de la FTC, la société en a ajouté deux autres. Un changement comptable sur les déductions fiscales l’a également conduit à une charge d’1,1 milliard de dollars.

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