Une étude du Conseil d’analyse économique montre que la perte d’équipements publics ou privés a pu avoir un rôle primordial dans la mobilisation locale autour du mouvement des « gilets jaunes ». Les chercheurs appellent à prendre en compte le bien-être local, et non les seuls critères économiques, dans la mise en place des politiques publiques.

Les trois chercheurs montrent par exemple que 30 % des communes qui ont perdu une supérette ces dernières années ont connu un événement « gilets jaunes », alors que ce taux n’est que de 8 % pour celles qui n’ont pas vu de fermeture. « La fermeture de la supérette, c’est souvent le dernier lieu de socialisation qui disparaît. Si l’on regarde les services publics, on voit que toute fermeture liée à l’éducation ou la santé joue sur le mal-être des habitants », souligne Yann Algan.

Les trois chercheurs veulent mettre leurs outils à disposition des pouvoirs publics, pour les aider à mener les politiques publiques à l’échelle locale. « Il faut rééquilibrer les arbitrages entre équité et efficacité », souligne Philippe Martin. L’étude préconise aussi d’en finir avec des dispositifs nationaux type ZRR (zones de revitalisation rurale), pour donner plus de leviers sur le terrain aux maires. Enfin, les chercheurs mettent en garde contre la tentation du « tout numérique » pour les maisons « France Services » voulues par l’exécutif en réponse au déclin des services publics locaux. « Il faut que ce soit un vrai lieu de socialisation », prévient Yann Algan."

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