Gabriel Colletis, professeur agrégé d’économie à l’université Toulouse 1, pointe du doigt un autre facteur pour expliquer la désindustrialisation à la française : « Le passage de l’agriculture à l’industrie, puis de l’industrie aux services, a toujours été perçu comme un gage de modernité. Comme si un pays qui se modernise devait abandonner son industrie. Or, cette représentation des secteurs primaire, secondaire et tertiaire, que l’on a tous apprise à l’école et que l’on doit à l’économiste Colin Clark, apparaît aujourd’hui dépassée, et porte grand tort à l’industrie, qui n’apparaît pas comme un secteur du futur, alors qu’elle doit être justement à la pointe pour relever les défis de la transition écologique ». 

Anciennes usines Fagor-Brandt à Lyon. © Romainbehar, Wikimedia Commons
Quelles conséquences pour les territoires français ? Alors que ce sont les villages qui se sont dépeuplés lors de l’exode rural, la désindustrialisation a vidé les villes moyennes. « Ce sont elles qui étaient parvenues à attirer les industries, décrypte Olivier Lluansi : elles disposaient de main d’œuvre et offraient un foncier moins onéreux comparé à celui des métropoles ». Le mouvement des gilets jaunes, qui a secoué la France à partir de l’automne 2018 serait le dernier avatar, selon lui, de ce mouvement de fond de dépeuplement des villes moyennes. S’il faut « considérer les gilets jaunes comme un avertissement  », appuie Thierry Ravot, directeur régional pour la région Occitanie à la Banque des territoires, « il y a urgence à réindustrialiser les territoires, abonde Olivier Lluansi. Si on ne le fait pas, ces villes moyennes, qui représentent 25 % de la population, vont rester en souffrance et poseront à terme un risque de cohésion pour notre pays ». Soit, mais comment ? 

Lire l’article complet sur : usbeketrica.com