“Orange Bank est en marche !”. Par ce tweet enthousiaste du 22 avril 2016, Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur historique de télécommunications, annonçait la diversification de son groupe vers la banque en ligne. Près de cinq ans plus tard, cette activité – pourtant un des éléments clefs de son programme pour sa réélection à un deuxième mandat – est dans la tourmente. Selon le Canard Enchaîné, la société cherche un repreneur pour acquérir la participation résiduelle de Groupama dans la néobanque (22%). “Nous n’avons pas monté ce projet pour devenir banquier, mais pour mesurer notre capacité d’innovation”, a indiqué le dirigeant à l’hebdomadaire. 

Il faut dire que depuis ses débuts, Orange Bank accumule les pertes, soit 643 millions d’euros, et n’a pas réussi à atteindre ses objectifs en termes de clients. A ce jour, il en revendique 1,2 million en France dont 650 000 dans les services bancaires et un plus de 500 000 qui ont souscrit une assurance pour leur smartphone vendu en boutique ou en ligne. La société n’est pas la seule à s’être attaquée à ce secteur et à y rencontrer des difficultés. Le géant de la distribution Carrefour a arrêté son offre C-Zam l’an dernier, une carte de paiement sans possibilité de crédits ou de découverts. Depuis juillet dernier, il propose l’ouverture d’un Compte Nickel en remplacement, une néobanque rachetée par BNP Paribas.  

L’avenir d’OCS, prochain dossier à suivre
Pour Orange, il est difficile de quitter ce marché à un an de la fin du mandat de Stéphane Richard prévu en mai 2022. Car, l’entreprise va déjà arrêter à la fin du mois de mars tous les services de son assistant personnel Djingo, à l’origine censé concurrencer l’Amazon Echo, le Google Nest ou encore l’Apple HomePod. Lancé conjointement avec Deutsche Telekom, ce projet européen n’a pas réussi à séduire les foules alors qu’il avait été présenté comme la contre-attaque du Vieux Continent face aux Gafa. 

Dans les prochains mois, le dirigeant va devoir également négocier un nouveau contrat qui se termine en 2022 avec HBO (Game of Thrones, Westworld, Watchmen…) dont les célèbres feuilletons alimentent le service Orange Cinema Series (OCS) avec plus de 3 millions d’abonnés. L’Américain a annoncé en février vouloir lancer son offre concurrente de Netflix, HBO Max, dans le monde dont l’Espagne et le Portugal d’ici à la fin de l’année. La France ne fait pas encore partie de ce plan. En tout cas, pour l’instant. Perdre le catalogue de HBO serait un nouveau coup dur pour Orange et son patron. 

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