Un soldat de la Légion étrangère française vérifie les documents d’une femme rwandaise souhaitant traverser la frontière pour se rendre au Zaïre, le 15 août 1994. HECTOR MATA / AFP

« Un travail scientifique assez colossal. » C’est ainsi qu’est accueilli, à l’Elysée, le rapport de la commission Duclert sur l’engagement de la France au Rwanda en soutien au régime hutu, entre 1990 et 1994. Remis vendredi 26 mars, le document répond en tout point à la lettre de mission signée par le président de la République – ainsi que s’en félicite l’entourage de ce dernier –, malgré un « délai très contraint ». L’accès promis à l’ensemble des archives consultées par les historiens répond à un souci de transparence, que les prédécesseurs de M. Macron n’avaient pas manifesté. Dans un communiqué publié dans la soirée, l’Elysée a salué « une avancée considérable dans la compréhension et la qualification de l’engagement de la France au Rwanda. »

La satisfaction de l’Elysée porte sur deux aspects. Par son exhaustivité et par sa profondeur, le rapport permettrait enfin de sortir des fantasmes et de réunir tous les volets de l’engagement français au Rwanda, égrenés, depuis vingt-sept ans, au fil des publications. Les blancs dans les archives ne sont pas niés mais relativisés. « Ce qui est très utile, c’est que ces absences sont objectivées, et [qu’elles] ne peuvent plus faire l’objet de spéculations sur le fait qu’on chercherait à dissimuler la preuve de telle ou telle décision, assure-t-on à l’Elysée. C’est important par rapport à l’opinion publique. »

Temps de l’infusion dans l’opinion publique
Le deuxième point se trouve dans la conclusion. Les historiens réunis autour de Vincent Duclert auraient trouvé un équilibre judicieux entre reconnaissance des responsabilités et des dysfonctionnements de l’Etat d’une part et rejet de la notion de complicité de génocide de l’autre. « La conclusion écarte cette affirmation, en disant qu’aucune trace dans les archives ne permet d’attribuer à la France un rôle en matière de préparation et d’exécution du génocide », souligne un conseiller.

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