Certains théorisent la fracture sociale. D’autres constatent déjà une fracture dans le bloc des consommateurs français. En décembre, ce sont les enseignes les moins chères , Lidl, Aldi et Leclerc qui ont gagné le plus de clients, malgré l’insouciance des fêtes. Les deux réseaux d’origine allemande totaliseront bientôt 10 % du marché de la grande distribution alimentaire, soit autant que le pionnier Auchan.

Avec le breton Leclerc qui domine le secteur, c’est un tiers des ventes de produits du quotidien qui sont désormais réalisés par des adeptes des prix les plus bas. Et c’est sans compter des concepts nouveaux, comme celui du hollandais Action, qui remportent un franc succès, à l’instar de l’irlandais Primark dans l’univers de la mode.

Les tendances entrevues avant la crise sanitaire se confirment. Le Covid a joué les accélérateurs de particules commerciales. Le flot des consommateurs se divise en deux. D’un côté, ceux qui n’ont pas vraiment de problème de pouvoir d’achat et qui continuent à avancer vers une consommation plus responsable. Ce sont les acheteurs de bio, ceux qui « premiumisent » leur panier, comme disent les panélistes, en achetant un peu moins et un peu plus cher.

De l’autre côté, se rassemblent les Français qui sont à dix euros près lorsqu’ils poussent leur chariot. Des années 1970 aux années 2000, ils côtoyaient les plus aisés dans les rayons des grands hypermarchés qui offraient toute la gamme des tarifs : des premiers prix aux marques nationales en passant par les marques de distributeurs. Les Carrefour, Leclerc, Auchan et autres avaient réussi à les détourner des hard-discounters allemands Aldi et Lidl qui déboulaient dans nos campagnes et dans nos villes. Les plus modestes n’étaient pas attirés par des magasins austères qui les renvoyaient à leur condition.

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