Exotec, chef de file français d’un marché de l’automatisation des entrepôts en plein essor

Exotec est aussi la première licorne française issue de l’industrie, un secteur qui a plus de mal à se faire financer que la fintech, le « SaaS » (les logiciels sous abonnement) ou encore l’e-commerce. « C’est le parent pauvre en termes de volumes. Les investisseurs ne se battent pas pour faire partie des tours de table », confirme François Breniaux, directeur d’investissement chez Supernova Invest, société de gestion spécialisée dans la deeptech, c’est-à-dire les technologies de rupture.

Exotec fait donc figure d’exception dans l’écosystème, notamment grâce à de bons résultats financiers. La start-up double son chiffre d’affaires tous les ans. En 2018, elle générait 7,4 millions de revenus, contre 19,9 millions en 2019 et 42,9 millions en 2020. « Nous avons fait 105 millions de chiffre d’affaires l’an dernier et nous allons faire 200 millions sur l’année à venir », anticipe Romain Moulin.

La licorne doit son succès aux Skypods, des petits robots qui préparent les commandes dans des entrepôts logistiques et sont livrés avec des racks qui permettent de stocker des produits en hauteur. Elle a aussi mis au point le Skypicker, un bras robotisé capable d’attraper des produits dans les bacs de stockage, puis de les déposer dans les bacs de préparation de commandes.

A ses débuts, Exotec avait frappé un grand coup en équipant Cdiscount. Elle a ensuite su convaincre des acteurs comme Decathlon, Uniqlo (Japon) ou encore Gap (Etats-Unis) d’utiliser ses robots intelligents. « Ils développent des beaux projets, ont gagné des gros contrats et peuvent vraiment devenir une entreprise à succès », observe Rueben Scriven, un spécialiste du marché de l’automatisation des entrepôts.

L’opportunité américaine

Exotec veut continuer à grandir vite, alors que le boom spectaculaire du e-commerce lui ouvre un boulevard. La licorne espère ainsi recruter 500 personnes en R&D dans les années à venir. « C’est l’une des choses sur lesquelles il faut mettre le plus l’énergie pour que cela ne soit pas un facteur limitant pour le développement de notre entreprise », insiste Romain Moulin. Exotec a des atouts à faire valoir pour attirer des jolis CV. « Nous mélangeons du hardware et du logiciel, ce qui est très orignal sur le marché. Cela nous donne du sex appeal ! », sourit le patron.

La licorne nordiste cherche aussi à se renforcer à l’international – elle réalise déjà 40 % de son activité hors d’Europe -, et notamment aux Etats-Unis. La société y a ouvert un bureau à Atlanta (Géorgie) et mise sur Goldman Sachs pour séduire des nouveaux clients. « C’est un grand nom et cela va nous ouvrir des portes », est convaincu le patron. « Contrairement à ce qu’on peut penser, le marché américain n’est pas beaucoup automatisé. Il y a peu de concurrence et c’est donc une belle opportunité », décrypte François Breniaux.

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