« The rocket is on the launchpad » (la fusée est sur la rampe de lancement). L’opérateur télécoms Free se prépare à lancer un nouveau service de paiement, baptisé Stancer. Difficile à ce stade de savoir exactement de quoi il s’agira. Le groupe reste très discret sur le sujet, et n’a pas encore fait de communication officielle. Interrogé par « Les Echos », il n’a pas souhaité réagir.

Un site Web a néanmoins été créé pour l’occasion, comme l’a repéré le site d’information spécialisé UniversFreebox, avec en guise d’illustration une fusée prête à décoller – le symbole utilisé par Free pour chaque nouveau lancement de produit phare. Sur la fusée figure un message codé informatique, qui renvoie, selon UniversFreebox, vers le site d’offres d’emplois d’Iliad.

« Launching soon »
Le compte twitter de Stancer , créé il y a deux ans mais très peu actif depuis, donne un peu plus d’indications. « Stancer aide les entreprises à grandir grâce à des solutions de paiement simples, accessibles et transparentes », peut-on lire en guise de description de profil. Même chose sur le compte LinkedIn de la marque.

Depuis le mois de janvier, Stancer distille sur les réseaux sociaux quelques messages, essentiellement liés à des offres d’embauche (développeur, gestionnaire financier, chargé d’exploitation informatique, etc.).
Mercredi, un nouveau message plus équivoque a néanmoins été publié : « La révolution du paiement arrive… », accompagné d’une animation Gif avec l’inscription « Launching soon » (le lancement approche). Ce teasing, typique de la stratégie de communication énigmatique de Free, laisse penser qu’une annonce pourrait être faite dans les tout prochains jours.

Pas de néobanque
L’intérêt de Xavier Niel et de son groupe pour les services financiers n’est pas nouveau. La rumeur court depuis quelques années déjà d’une possible diversification dans les métiers proches de la banque. Notamment depuis le lancement d’Orange Bank en 2017.
En 2019, Iliad avait créé un certain émoi en obtenant un code Swift, soit le numéro d’identification internationale d’une banque, et l’autorisation auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) de déployer des services d’agrégation de comptes et d’initiation de paiement.

Certains observateurs pariaient alors sur le lancement imminent d’une Free Bank pour concurrencer son rival des télécoms. Depuis, les difficultés d’Orange dans le métier – le directeur général d’Orange Bank vient d’annoncer son départ après plusieurs années de pertes – ont montré les limites d’une telle stratégie pour un groupe de télécoms.

Diversification
Mais Free espère bien prouver le contraire. Après un trou d’air en 2018, l’opérateur a remonté la pente et s’est montré très offensif à l’étranger, en se lançant en Italie puis en Pologne. En France, l’opérateur compte près de 14 millions d’abonnés mobiles, une bonne base pour lancer de nouveaux services.

Par ailleurs, Free a intérêt à se diversifier : le chantier de la fibre est quasiment terminé, la 5G n’a pas encore fait naître de nouveaux usages et le groupe n’a pas investi dans les médias, contrairement à Orange ou SFR.

A en croire les descriptifs disponibles pour l’instant, il ne serait cependant pas question pour Iliad de lancer une néobanque. Mais plutôt d’offrir des solutions de paiement en ligne et physique, à destination des entreprises, à l’instar de ce que propose Square par exemple. Le suspense ne devrait plus durer très longtemps.

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