Après un retard de quelques années dû à la crise du Covid-19, la fusion entre Eurostar et Thalys est définitivement enclenchée. Les deux filiales de la SNCF – la première dirigée vers Londres et la seconde focalisée sur l’axe Paris-Bruxelles-Amsterdam – vont bientôt faire cause commune sous bannière unique, conformément au souhait de la SNCF exprimé dès septembre 2019 , puis au feu vert communautaire de mars 2022.

A terme, le projet est ambitieux, puisqu’il s’agit de forger « la première entreprise ferroviaire internationale à grande vitesse », desservant cinq pays européens. Une réponse à Trenitalia et Renfe, désireux de piocher des trafics au départ de l’Hexagone.

Mardi, la SNCF a ainsi annoncé la fin prochaine de la marque Thalys, qui avait effectué son lancement commercial à la mi-1996 sur Paris-Amsterdam. La signalétique Thalys sera recouverte au troisième trimestre sur les 51 rames TGV par un flocage au nom d’Eurostar, un blason plus porteur dans une stratégie de croissance des trafics. « En Amérique du Nord ou en Asie, la marque Eurostar est par exemple plus connue que la marque TGV », explique Gwendoline Cazenave, la directrice du nouvel Eurostar, détenu à 55,7 % par SNCF Voyageurs, après réaménagement du capital.

Intégration très progressive
« Après une entreprise belge et une autre britannique, nous devenons une entreprise européenne et internationale, avec des équipes à Londres et à Bruxelles », détaille la dirigeante, une ancienne du TGV Atlantique. Pour autant, l’opérateur ferroviaire, qui compte 2.200 salariés issus de 39 nationalités, a prévu un chemin d’intégration très progressif.

Les deux couleurs d’origine des rames, le rouge rubis de Thalys et le bleu et jaune propre à Eurostar, sont pour l’heure maintenues, de même que les aménagements intérieurs des rames, signées Alstom pour le premier et Siemens pour le second. Le système de distribution des billets et une appli commune, le nerf de la guerre pour fidéliser la clientèle, sont prévus au troisième trimestre.

Sur le plan du trafic, le nouvel attelage Eurostar-Thalys revient de loin, avec la crise sanitaire qui a failli remettre les compteurs à zéro. Alors que l’objectif avoué de la SNCF était de tendre vers un volume total de 30 millions de voyageurs annuels à horizon 2030 (contre 18,5 millions en 2019), la pandémie a ravagé ces plans. A lui seul, Eurostar a été privé de 95 % de son activité normale pendant quinze mois, avec une seule fréquence quotidienne Paris-Londres, tandis que de nombreux emplois basés à Bruxelles ont versé dans le télétravail contraint.

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