Monthly Archives: February 2023

Hydrogène bas carbone : la France lance un cri d’alarme

C'est un cri d'alarme que lance Agnès Pannier-Runacher. La ministre de la Transition énergétique française s'inquiète de la tournure que prennent les discussions avec Bruxelles sur la directive « énergie renouvelable » qui sera examinée par les trois colégislateurs européens (Parlement, Conseil, Commission) le 7 février prochain. Elle impose notamment des objectifs très élevés d'énergie renouvelable (éolienne, solaire, hydroélectrique, marine) pour l'industrie, à 42 % en 2030 et 60 % en 2035. Autant de solutions de substitution aux combustibles fossiles qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'UE vise la neutralité carbone d'ici 2050. Mais la directive a un inconvénient majeur pour l'Hexagone : elle exclut de ses objectifs l'hydrogène bas carbone, qui est produit notamment à partir d'électricité d'origine nucléaire. La France - et d'autres pays - alertent depuis des mois sur le sujet, expliquant que, dans ces conditions, ils auront beaucoup de mal à atteindre les objectifs européens. LIRE AUSSI : Bruxelles mise 5 milliards de plus sur l'hydrogène « Les négociations à Bruxelles ne prennent pas une tournure satisfaisante, a déploré la ministre jeudi soir, lors d'un échange avec quelques journalistes. S'interdire d'utiliser le nucléaire, qui est une énergie émettant moins de carbone que le photovoltaïque où l'éolien est une position climaticide et absurde. » La ministre souhaite ainsi « très clairement avertir contre le risque d'un scénario où des Etats comme la France, avec un mix électrique très peu émetteur, seraient empêchés de décarboner ». L'Allemagne en soutien Un courrier a été envoyé le 1er février à la Commission européenne, par la France, la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, la Slovénie, la Croatie, la Slovaquie, la Hongrie et la République tchèque, avançant force arguments en faveur de l'intégration de cet hydrogène dans les textes européens actuellement négociés, parmi lesquels figure aussi un « paquet gaz ». Cette lettre arrive au lendemain de l'annonce du plan industriel vert de l'UE pour une industrie décarbonée et quelques jours après un accord scellé entre la France et l'Allemagne lors du conseil des ministres franco-allemand à Paris début février. LIRE AUSSI : France, loi sur les énergies renouvelables : le solaire et l'éolien en mer se taillent la part du lion Le couple franco-allemand s'est promis de s'assurer que les deux types d'hydrogène renouvelable - qu'utilise l'Allemagne - et bas carbone, pourront « être pris en compte dans les objectifs de décarbonation » de l'Union européenne. Laisser de côté l'hydrogène bas carbone « limiterait la vitesse de déploiement de l'hydrogène », ce qui « entraînerait inévitablement une hausse des coûts de production » et réduirait la « compétitivité mondiale de l'industrie européenne », pointent les signataires. Selon eux, l'hydrogène bas carbone permettrait de « décarboner les secteurs difficiles à décarboner », comme l'acier ou l'aluminium. Une « stratégie s'appuyant essentiellement sur l'hydrogène renouvelable pourrait conduire à de nouvelles dépendances » en Europe, soulignent-ils encore

By |2023-02-04T18:31:55+00:00February 4th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Les 6 clés qui ont fait d’Apple un géant mondial de la tech

1. Une personnalité : Steve Jobs Il restera célèbre comme l'homme qui, vêtu de son col roulé noir, a présenté le premier iPhone dans un amphithéâtre comble en 2007. Le génie Steve Jobs, créateur du Macintosh, de l'iPod, de l'iPhone, est devenu un véritable gourou de la tech. Steve Jobs est né en Californie en 1955. Il est, avec Steve Wozniak, le père d'Apple, qui a vu le jour en 1976 à Cupertino. Steve Jobs a contribué, à seulement 21 ans, à construire ce mythe fascinant de l'entrepreneur lançant son projet depuis un garage de la Silicon Valley. Et pour cause, il a donné naissance au premier ordinateur à usage personnel, le Macintosh, présenté en 1984. L'appareil sera le premier grand succès d'Apple. LIRE AUSSI : Steve Jobs, l'enfant prodige de la Silicon Valley Les ventes d'Apple ont plus reculé que prévu à la fin de l'année L'entrepreneur laisse rapidement apparaître un caractère autoritaire au sein de sa société, ne fait confiance qu'à lui-même. De nature assez secrète, il évite les médias, mais fait preuve d'un grand charisme lorsqu'il s'agit de présenter les nouveaux produits de la marque. Il est évincé de chez Apple en 1985 après avoir recruté John Sculley, de chez Pepsi, qui prend sa place. Steve Jobs lance de son côté NeXT, toujours dans l'informatique. La nouvelle société est rachetée par Apple en 1997, opération qui catapulte à nouveau Steve Jobs aux commandes de l'empire en 2001. C'est le début d'une période faste pour l'entrepreneur. Apple devient tête de gondole des entreprises de la tech : iPod, iPhone, Mac book, autant de produits qui ont changé le quotidien des clients et révolutionné le secteur. LIRE AUSSI : Ces 8 anciens patrons rappelés pour reprendre les commandes de leur entreprise Apple entre dans l'ère de « l'après Steve Jobs » Mais la star de la Silicon Valley est stoppée par la maladie . Début 2011, il annonce se mettre en retrait de ses fonctions à cause d'un cancer qu'il supporte de longue date et qui l'oblige à démissionner de son poste de directeur général. Steve Jobs meurt en octobre 2011. Mais entre-temps, il a été remplacé par Tim Cook , encore aux manettes aujourd'hui. Celui-ci parvient à imprimer sa patte sur la marque : il diversifie les revenus et développe les produits existants, notamment l'iPhone. 2. Un objet : l'iPhone L'iPhone est devenu LE produit mythique d'Apple. Il représente encore aujourd'hui plus de 50 % du chiffre d'affaires de la marque. Lors de sa présentation en 2007, Steve Jobs dévoile trois particularités du premier smartphone : un écran tactile intégral, un téléphone révolutionnaire, avec la possibilité de naviguer directement sur internet. « Aujourd'hui, Apple va réinventer le téléphone », lançait alors Steve Jobs. Une phrase prémonitoire : depuis son lancement, l'iPhone est l'un des modèles de mobiles les plus vendus du monde. Des études ont été menées pour établir un portrait des possesseurs d'iPhone . En France, c'est une personne de 30 ans, qui gagne mieux sa vie que la moyenne et qui a fait des études supérieures. Car l'iPhone, c'est aussi un produit de luxe : le premier modèle était vendu à 400 dollars, tandis que le seuil de 1.000 dollars est dépassé en 2017 avec l'iPhone X. Design étudié, expérience utilisateur maximisée, extension de l'écran, appareil photo de plus en plus performant… L'appareil devient un vrai bijou de technologie, dont le design inspire les autres fabricants et dont le caractère haut de gamme crée une différenciation majeure. LIRE AUSSI : Apple et l'incroyable succès de l'iPhone Les iPhone deviennent majoritaires aux Etats-Unis pour la première fois Dix ans après sa sortie, le téléphone s'était déjà écoulé à plus d'un milliard d'exemplaires. Pourtant, Apple n'est pas le leader mondial du téléphone mobile : il est de loin devancé par la firme sud-coréenne Samsung, qui propose une gamme de smartphones bien plus large. En 2021, le sud-coréen a écoulé 76 millions d'appareils, contre 52 millions pour Apple. Et suivi de près par le chinois Xiaomi, avec 49 millions de mobiles vendus, d'après le cabinet d'analyse Canalys. La contrepartie du succès de l'iPhone : la forte dépendance d'Apple à ce produit. Le moindre caillou dans la production peut avoir un impact immense sur la société tout entière, comme l'a montré l'épisode des grèves en Chine fin 2022. 3. Un berceau de production : la Chine Les images avaient fait le tour du monde : fin novembre, des milliers d'employés de l'usine Foxconn de Zhengzhou en Chine, qui fabrique des iPhone, ont cessé le travail pour faire grève contre les mesures drastiques de lutte contre le Covid. Une situation qui a entraîné une baisse de la production de smartphones, estimée entre 6 et 20 millions d'unités au moment de Noël. LIRE AUSSI : Ecrans, puces : pourquoi Apple s'émancipe de plus en plus de ses sous-traitants Entre Apple et Foxconn, une dépendance historique et désormais problématique Apple épinglé en raison des conditions de travail dans ses usines en Chine Car cette usine située à Zhengzhou est la plus grande productrice d'iPhone du monde, et Foxconn exploite six autres sites de production dans le pays. Plus de la moitié des appareils mobiles Apple sont produits chaque année en Chine. Un choix stratégique pour Apple depuis 1999 : c'est un hub mondial de l'électronique, avec de nombreux ports et une main-d'oeuvre bon marché. Pour autant, les cartes ont été rebattues ces dernières années. La main-d'oeuvre chinoise est devenue moins compétitive avec la montée des salaires. Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine sous l'ère Donald Trump, suivie de la crise du Covid qui a paralysé l'activité chinoise, ont poussé Apple à amorcer un mouvement de délocalisation de la production . C'est notamment l'Inde et le Vietnam qui commencent à profiter de cette conjoncture. Désormais, le pays dirigé par Narendra Modi produit des iPhone 12, 13 et 14 dans les usines de Foxconn et Pegatron. Le Vietnam a pour sa part récupéré une partie de la production d'iPad, Mac Book et AirPods. JP Morgan estime par ailleurs que d'ici à 2025, un quart des mobiles d'Apple seront produits en Inde. Un changement de paradigme qui s'explique par le besoin de la marque de diversifier ses pays producteurs en cas de nouvelles difficultés en Chine. 4. Un support : l'App Store Pour parer partiellement à sa dépendance au hardware, Apple tente de miser au maximum sur des revenus issus du software, et en particulier de l'App Store. Créé en juillet 2008, c'est le deuxième plus important magasin d'applications au monde avec plus de 2 millions de références disponibles, derrière le Google Play Store, largement en tête (3,5 millions d'applis). Le principe est simple : les développeurs créent des programmes conçus pour être implémentés sous forme d'applications sur les appareils Apple. En échange, la société de Tim Cook prend des commissions, entre 15 et 30 % des transactions réalisées par les clients via ces applications. Une véritable machine à cash pour la marque. LIRE AUSSI : App Store : Apple va bientôt augmenter le tarif des applications Netflix s'émancipe de l'App Store pour contourner la « taxe Apple » Apple a dévoilé début janvier avoir versé depuis 2008 l'équivalent de 320 milliards de dollars aux développeurs d'applications, et 60 milliards de dollars rien que sur l'année 2022, un millésime record d'après la société. Néanmoins, le résultat est comparable à celui de l'année précédente , témoignant d'un certain ralentissement de l'activité et des revenus. Pour autant, la part des revenus issus des « services » (App Store, Cloud et publicités) ne cesse de croître dans le bilan d'Apple depuis 2017. Elle est passée de 14 % à presque 20 % du chiffre d'affaires en 2022 (exercice annuel se terminant fin septembre). Mais ce savant calcul est montré du doigt et la société est régulièrement confrontée à la justice pour abus de position dominante. Les entreprises reprochent notamment à Apple ses tarifs exorbitants , mais aussi de favoriser le développement de ses propres applications concurrentes d'applications natives (musique, streaming…) qui n'ont pas à payer les commissions. Autre reproche, celui de ne pouvoir payer dans les applications que via les systèmes de paiement d'Apple. La Corée du Sud vient par ailleurs d'interdire cette pratique sur son territoire et plusieurs procès sont en cours . 5. Un prix : 3.000 milliards de dollars Au lendemain du nouvel an 2023, la valorisation d'Apple est repassée sous la barre des 2.000 milliards de dollars pour la première fois depuis juin 2021. Un recul douloureux, alors qu'Apple avait été la première entreprise du monde à passer le cap des 3.000 milliards de dollars de valorisation le 3 janvier 2022, soit un an avant exactement. La crise du Covid avait largement profité à Apple, et au secteur de la tech en général. L'entreprise a su mettre en place une organisation du travail solide durant la pandémie et a continué à vendre ses produits dont sa création phare, l'iPhone. En 2021, les actions ont pris quelque 37 % au cours de l'année. LIRE AUSSI : Comment le roi Apple a perdu sa couronne boursière DECRYPTAGE - Les géants de la tech nagent en pleine incertitude Courant 2022, les perspectives économiques se sont assombries. Apple a souffert de la situation épidémique en Chine qui a provoqué une baisse de la production. Néanmoins, l'entreprise maintient le cap par rapport à ses équivalents des Gafam. Elle reste la première valorisation mondiale, et une valeur plébiscitée par les investisseurs. 6. Un projet : transformer les paiements La bataille des paiements est un autre combat d'Apple, qui s'est s'imposé en quelques années sur ce secteur. La firme a su développer un écosystème complet autour de ses appareils pour fidéliser les clients. Désormais, nul besoin d'avoir sur soi sa Carte Bleue pour payer à la caisse ou sur internet, un iPhone ou une Apple Watch suffit. Au début jugée trop chère par les banques, la solution Apple Pay, arrivée en France en 2016, a fini par s'imposer auprès des établissements financiers , obligés d'innover pour conserver leurs clients. Or, la technologie de puce « NFC » implémentée sur les appareils Apple pour payer est bloquée aux autres applications, empêchant le développement d'autres fonctions de paiement hors Apple. Un autre abus de position dominante, d'après Bruxelles, qui s'en est pris à la société une nouvelle fois . LIRE AUSSI : iPhone, Bourse, bénéfices : les 5 chiffres fous d'Apple La firme de Cupertino a par ailleurs investi pour développer à long terme un terminal de paiement intégré à ses appareils pour les commerçants, sans nécessité d'avoir une machine lectrice de Carte Bleue. Elle avance aussi ses pions sur le secteur du paiement fractionné (« buy now, pay later »), en plein essor. Tim Cook a annoncé en juin 2022 le lancement d' Apple Pay Later , qui permet d'effectuer une dépense en quatre fois sans frais sur six semaines. Le secteur du paiement fractionné pourrait permettre à Apple d'attirer de nouveaux clients, notamment des jeunes, en offrant des solutions de paiement plus flexibles.

By |2023-02-04T18:19:24+00:00February 4th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Big Data : plongée dans l’énigmatique machine Palantir

A l'origine liée aux services de renseignement, la société américaine à la réputation sulfureuse génère désormais la moitié de ses revenus dans le secteur privé. Son PDG, Alex Karp, lève un coin du voile sur le fonctionnement de son algorithme, alors que la DGSI a passé un appel d'offres visant à le remplacer. Lire plus tard Commenter Partager Airbus Donald Trump Le bénéfice d'exploitation de Palantir Technologies pour 2021 était de -411 millions de dollars. (Ascannio/Shutterstock) Par Leïla Marchand Publié le 2 févr. 2023 à 7:10Mis à jour le 2 févr. 2023 à 12:46 « Bad times are good for Palantir… » De l'aveu même de son PDG, Alex Karp, la société américaine de Big Data ne se porte jamais aussi bien qu'en temps de crise. La discrète firme, cofondée par le milliardaire Peter Thiel (aujourd'hui président du conseil) et cotée à Wall Street depuis 2020, a passé le cap du milliard de dollars de revenus à la faveur de la pandémie, durant laquelle les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont fait appel à ses services pour fluidifier l'organisation sanitaire. L'an dernier, c'est avec la guerre en Ukraine que la société a mis à profit son logiciel nourri à l'intelligence artificielle (IA). « Je ne suis pas autorisé à commenter ce sujet », nous prévient Alex Karp tout en nous renvoyant vers un article du « Washington Post » arguant que Palantir a donné un avantage technologique décisif aux forces ukrainiennes. A partir d'une carte interactive donnant en temps réel l'emplacement probable des troupes russes (grâce à un savant mélange de données issues de satellites commerciaux, de drones de reconnaissance, de capteurs de chaleur et d'informations d'espions sur le terrain), l'armée aurait ainsi pu commander des frappes plus rapides et précises. Toujours au coeur des services secrets français Né aux Etats-Unis au lendemain du 11 septembre, Palantir est originellement lié aux services de renseignement. Financé dès ses débuts par In-Q-Tel, le fonds d'investissement de la CIA - sortie récemment du capital après en avoir possédé quelques pourcents -, la start-up comptait d'abord exclusivement comme clients des agences gouvernementales : CIA, FBI, NSA, armée américaine… Et, depuis 2016, la DGSI, « faute de solution française disponible ». Les services de renseignement de l'Hexagone ont de nouveau choisi cette option étrangère en 2019, au risque de faire grincer des dents. « La partie 'visualisation sur écran' de Palantir est bluffante, certes, mais quand on regarde dans le moteur, il n'y a plus rien d'exceptionnel, on le ferait aussi bien de manière plus souveraine, avec des industriels français », affirme une source bien au fait de ces questions, alors que l'appel d'offres visant à lui trouver un remplaçant est de nouveau en jeu. LIRE AUSSI : INTERVIEW - Alex Karp : « L'image erronée selon laquelle nous sommes une vitrine de la CIA nous est plutôt bénéfique » Atos et Thales face à de sérieux concurrents pour le big data des services secrets « Si la France trouve mieux que Palantir, God bless them ! » rétorque Alex Karp, qui affirme assurer ce contrat « peu rémunérateur » (à 10 millions pour cinq ans) surtout « par amitié » pour le pays. L'homme d'affaires, qui cultive un look de savant lunatique et tient à son titre de Docteur en philosophie, se refuse à l'inverse à travailler avec la Chine et la Russie, estimant que le monde se dirige vers un affrontement Ouest-Chine et qu'il « faut se préparer ». Le secteur privé, 50 % du chiffre d'affaires En parallèle de cette fibre patriotique, la firme située à Denver s'est peu à peu tournée vers le secteur privé, qui représente aujourd'hui la moitié de son chiffre d'affaires, avec 228 clients au total. Cette activité « croît à un rythme fou », notamment aux Etats-Unis, précise le PDG. En France, son plus gros contrat reste celui conclu avec Airbus, mais la société a fait progressivement une percée dans le secteur automobile en signant avec Fiat Chrysler, l'équipementier Faurecia et, récemment, tout le groupe Stellantis. LIRE AUSSI : Palantir, l'histoire d'un Janus de la tech Le logiciel Foundry, tel qu'il a été baptisé, permet d'agglomérer des sources de données très différentes venant de tous les services de l'entreprise, voire de ses fournisseurs et clients, et de les exploiter pour améliorer les opérations. « Par exemple, en période de crise des composants électroniques, cela permet de voir quel composant va dans quel produit, d'optimiser pour vendre des véhicules là où le marché en a besoin, d'intégrer des données commerciales… Cette vision holistique globale, qui permet aussi d'anticiper en faisant tourner des scénarios, n'est possible qu'avec le logiciel de Palantir », affirme Fabrice Brégier, ancien numéro deux d'Airbus et désormais à la tête de la filiale française de la société. L'autre grande force du logiciel, « développé à partir de code open source », est de faire remonter ces informations sur une plateforme « facile à prendre en main par les opérationnels qui n'y connaissent rien en data », ajoute le directeur.

By |2023-02-04T18:16:03+00:00February 4th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Chief of Staff, un tremplin de carrière hors pair

Une étude de « The Hustle » évalue à 63 % la proportion de dirigeants d'entreprise qui se sont déjà sentis épuisés après une journée de travail. Cela n'a rien d'étonnant : c'est vers eux que se tourne désormais la société pour répondre à ses attentes. A mesure que l'environnement gagne en incertitude et en complexité, ces dirigeants voient leur rôle de leaders d'opinion et leur exposition médiatique se renforcer ; face à autant de pression, ils ressentent le besoin d'être épaulés. Voilà qui explique la montée en puissance d'un indispensable bras droit : le ou la Chief of Staff (COS), version moderne du classique directeur de cabinet des grands groupes, dont le modèle est calqué sur l'organisation des cabinets ministériels. Dans le cockpit Au nombre de 4.700 aux Etats-Unis, les Chiefs of Staff sont 800 en France - principalement dans la tech (35 %), la finance et l'assurance (18 %) et l'industrie (17 %) - nous apprend une étude inédite du cabinet de conseil Roland Berger et de l'Institut Choiseul, obtenue en exclusivité. Au total, 67,5 % des organisations du CAC 40 et du Next40, 45 % des entreprises du SBF120 et 34 % de celles du Next120 font appel à eux. Tout comme les start-up en croissance , où leur dimension est moins politique et leur pérennité incertaine. « Il me faut bien une minute et trente secondes pour expliquer ce que je fais », plaisante Stéphanie Cau, Chief of Staff pendant huit ans auprès de Didier Michaud-Daniel, CEO de Bureau Veritas de 2012 à juin prochain. Normal, dépendant de la personnalité et du parcours du CEO, la feuille de route du COS est protéiforme. « J'étais dans le cockpit : j'ai ainsi accompagné le CEO dans ses projets de grosse transformation d'entreprise, dans ses voyages professionnels comme dans son quotidien. Etre Chief of Staff, c'est exercer un métier d'écoute, d'écoute des doutes du dirigeant, de ses questionnements, de ses allers-retours intellectuels… C'est aussi être amenée à lui donner un avis stratégique, à organiser des comités exécutifs, être très opérationnelle en préparant, par exemple, des slides pour le conseil d'administration », détaille Stéphanie Cau, qui renoue depuis peu avec sa formation d'origine - la communication -, au poste de directrice de la communication et de la RSE du groupe. Stéphanie Cau fait partie des 10 % de COS qui évoquent « un métier » quand les autres 90 % y voient un tremplin de carrière à très court terme, plutôt une fonction à exercer de 2 à 5 ans. Une fonction d'une grande intensité Elsa Mainville, en charge du développement corporate B2B d'Orange, a été Chief of Staff de 2010 à 2013 au sein d'Orange Business Service. « Une fonction d'une grande intensité, en délégation du CEO, avec une vision à 360 degrés sur l'ensemble de l'activité de l'entreprise », résume-t-elle. « C'est un poste ambigu : vous avez vue sur tout et êtes au courant de tout. Vous avez de l'influence et tout à la fois beaucoup et aucun pouvoir. Vous vous retrouvez sur une ligne de crête entre une grande autonomie et l'obligation de ne pas outrepasser vos prérogatives, car vous n'êtes pas le chef », ajoute-t-elle. Une opinion que partage Stéphanie Cau : « Etre COS requiert un ego domestiqué . Ne pas être détenteur du pouvoir n'en fait pas un métier moins intéressant. La lumière doit être sur le CEO mais, fonctionnant en matriciel, vous devez être doté d'un certain leadership et d'un fort degré d'influence pour convaincre et engager des gens dans et à l'extérieur de l'entreprise. J'ai pu, par exemple, signaler à mon CEO les talents de femmes du réseau - pas très visibles - qui ont pu ensuite être davantage exposées. » Rendez-vous ministériels, rencontres avec des collègues scientifiques ou dirigeants de groupes industriels pour des créations de chaires ou des laboratoires de recherche communs, animation d'équipes de direction comme opérationnelles en interne… Telle est, pour bonne partie, la feuille de route de Stéphane Potelle, depuis trois ans Chief of Staff au sein de Télécom Paris. « Exercer ce métier 'couteau suisse' est techniquement toujours possible, mais si on veut que ça irrigue toute l'organisation et que ça percole, il faut beaucoup de proximité avec le dirigeant. Une très grande confiance mutuelle doit être au coeur du réacteur », insiste celui qui accompagne Nicolas Glady, le directeur de Télécom Paris, dans la transformation de l'école d'ingénieurs sur ses volets de transition sociale et écologique, de communication et de transition numérique.

By |2023-02-04T18:13:32+00:00February 4th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Paris-Venise, Amsterdam-Londres… l’Europe va aider 10 liaisons de train

Alors que l’Europe relance ses trains, la Commission européenne a annoncé mardi qu’elle apporterait son soutien à 10 liaisons ferroviaires transfrontalières, dont un confortable train de nuit Paris-Venise, un Amsterdam-Barcelone traversant la France et des liaisons entre la Catalogne et l’Occitanie. L’un des projets retenus concerne le train de nuit Paris-Venise que veut (re)créer la compagnie privée française Midnight Trains, qui entend lancer des « hôtels sur rail » confortables. La Commission a également sélectionné le train de nuit Amsterdam-Barcelone d’European Sleeper, jeune compagnie belgo-néerlandaise qui doit lancer ses premières liaisons nocturnes en mai entre Bruxelles, Amsterdam et Berlin. Elle veut aussi aider le lancement des liaisons franco-espagnoles envisagées par le gouvernement régional catalan, entre la Catalogne et l’Occitanie. Simplifier les démarches Les dix projets pilotes sélectionnés par Bruxelles doivent permettre de s’attaquer aux problèmes d’homologation des matériels et autres obstacles aux liaisons entre pays. « La Commission soutiendra ces projets pilotes en facilitant les contacts entre les parties prenantes concernées et en fournissant son assistance », a-t-elle écrit dans son appel à candidatures, lancé l’été dernier. Bruxelles se propose en particulier d’aider les opérateurs à s’y retrouver dans la législation européenne et à identifier les aides existantes ou à venir. Autre projet aidé : celui des chemins de fer néerlandais NS et d’Eurostar (filiale à 56% de la Française SNCF) pour développer la très lucrative liaison Amsterdam-Londres, dont le développement est entravé par un manque de place et de moyens pour contrôler les papiers des passagers, suite au Brexit. Le train attire en Allemagne mais aussi en Espagne Sont également retenus un bouquet de liaisons entre l’Allemagne, le Danemark et la Suède qui intéresse plusieurs compagnies, dont les SJ suédois, les DSB danois, la Deutsche Bahn allemande, Snälltåget (filiale du Français Transdev), FlixTrain (cousin ferroviaire de l’Allemand FlixBus) et même les chemins de fer tchèques Ceské dráhy. La Commission a ajouté des liaisons Munich-Vienne-Budapest, une connexion entre l’Autriche, la Hongrie et la Roumanie, une coproduction publique germano-italienne pour Munich-Rome et Munich-Milan (Deutsche Bahn et Trenitalia), et un Munich-Zurich de FlixTrain, ainsi que des liaisons Madrid-Lisbonne et Lisbonne-Porto-La Corogne présentées par Ilsa (iryo), filiale espagnole de Trenitalia.

By |2023-02-01T17:44:36+00:00February 1st, 2023|Scoop.it|0 Comments