Moscou reste un acteur relativement petit en Afrique par rapport à la Chine, à l’Union européenne et aux grandes puissances européennes (Royaume-Uni, France). Traditionnellement, Moscou s’est concentré sur l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie. C’est en train de changer.

L’Afrique figure devant l’Europe (son premier partenaire commercial) et l’Amérique du Nord dans la nouvelle conception de politique étrangère récemment établie par Moscou. De nombreux pays africains rejettent la tentative occidentale d’isoler Moscou . Mais cela ne se traduit pas pour autant en coopération accrue avec la Russie. Aujourd’hui, le Kremlin entretient des liens relativement forts avec seulement une poignée de pays – Egypte, Algérie, Afrique du Sud.

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, semble être le principal émissaire du Kremlin…

Au premier semestre, il a fait trois longs voyages sur le continent et visité dix pays africains, dont certains où il n’était jamais allé. Les Occidentaux mettent l’accent sur le Mali ou la République centrafricaine. Les intérêts de la Russie sont bien plus larges. Elle essaie de bâtir un « pivot africain ». C’est un investissement stratégique pour le Kremlin, pas une spéculation politique.

Ce pivot a été annoncé au premier sommet Russie-Afrique, à Sotchi en 2019. Un succès facile : il suffisait d’annoncer des plans généraux, de signer des protocoles d’accord. A Saint-Pétersbourg cette semaine, il faudra des résultats concrets. Le secteur privé russe ne connaît pas bien l’Afrique, réticent à entrer dans ces marchés sans soutien direct de l’Etat russe. Du coup, le commerce russo-africain se limite à 20 milliards de dollars par an, loin de son potentiel.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr