Monthly Archives: June 2024

IA, identité, vote : comment la licorne française Ledger veut dépasser les cryptos

Dans la sphère des cryptofans, Ledger est du genre prophète en son pays. Start-up française respectée au niveau mondial, elle sécurise 20 % des cryptos dans le monde avec ses portefeuilles numériques stockant les clés privées. Comme publicité, elle assure ne jamais avoir été piratée en dix ans de vie. Tout cela est bien, mais plus suffisant. Si l'adoption des cryptoactifs progresse en continu (de 10 à 12 % en France en 2023), elle n'offre pas une dynamique assez forte pour la licorne (valorisée 1,3 milliard d'euros lors de sa dernière levée de 100 millions en 2023) qui vise 1 milliard de chiffre d'affaires en 2025. Elle doit donc dépasser son premier cercle de fidèles. Et pour cela, la start-up veut simplifier l'utilisation de ses clés (Nano S et X), qui demandent une certaine connaissance. C'est tout le sens de son dernier appareil, Stax, dessiné par le designer de l'iPod, Tony Fadell. Présenté fin 2022 il est enfin livré - après des retards de production - dès mardi 28 mai aux premiers clients qui l'ont précommandé. Avec son écran « e-ink », il mise sur une interface plus conviviale pour sécuriser ses cryptos. Mais la démocratisation de ces portefeuilles numériques a un prix… nettement supérieur aux 149 euros du Nano X (Ledger n'a pas souhaité le révéler). Ne pas écouter la frange dure de sa clientèle Ledger avait déjà fait un pas vers les utilisateurs profanes en dégainant son offre Recover en mai 2023. Cet abonnement à 10 euros par mois doit permettre aux cryptoépargnants de retrouver leur clé privée en cas de perte. Une bonne idée qui avait pourtant provoqué l'ire des clients « canal historique » qui y ont vu une atteinte à un des principes fondateurs de cet écosystème : « Not your key, not your coin. » Autrement dit, c'est à l'utilisateur de sécuriser sa clé privée et tant pis s'il la perd ! Ledger avait pris le soin de découper la clé, répartie en trois parts entre lui, Coincover et EscrowTech. C'est-à-dire que personne ne peut y avoir pleinement accès, sauf le client final. LIRE AUSSI : Ledger : 4 choses à savoir sur la licorne française des cryptomonnaies Worldcoin, le projet fou de scan de la rétine du fondateur de ChatGPT Mais à écouter Pascal Gauthier, le dirigeant de la jeune pousse, l'avenir de Ledger dépassera les cryptos. « Avec le bitcoin, on revendique la propriété privée d'un actif numérique, eh bien je pense que ce type de technologie va s'appliquer à plein de choses, comme l'art, notre identité et même les pass keys [des codes d'identification plus sûrs que les mots de passe, NDLR], qui peuvent être stockés sur Stax. » « Ledger est une réponse à l'IA » Alors que les intelligences artificielles génératives commencent à faire douter de l'identité des auteurs de contenus en ligne, émerge le concept de « preuve d'humanité », soit une façon de prouver qui sont les vrais humains sur Internet. OpenAI (ChatGPT) veut y répondre avec sa société soeur Worldcoin , qui cherche à enregistrer l'iris de nos yeux. Ledger, lui, imagine se positionner sur ce créneau en sécurisant nos « signatures humaines » sur ses appareils. Pour le PDG, les cas d'usage sont multiples et « à la fin, Ledger servira à voter depuis son canapé ». Mais alors que le smartphone a phagocyté tous les gadgets numériques, du lecteur MP3 jusqu'à l'appareil photo numérique, le grand public peut-il accepter un portefeuille numérique ? Dans le schéma inverse, Ledger n'exclut pas d'intégrer ses solutions à nos smartphones. Comme Intel dans les années 2000 pour la puissance de calcul des PC, Ledger « travaille sur l'éventualité » où il peut devenir le coeur de la sécurisation des actifs numériques des smartphones, façon « Ledger inside ». Une perspective attendue d'ici cinq ans. « On a vendu sept millions de Nano, si je peux avoir Ledger dans des milliards de smartphones, s'enthousiasme Pascal Gauthier, c'est mieux ! »

By |2024-06-10T13:41:12+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

La Bourse de Chicago envisage de s’ouvrir au trading de bitcoins au comptant

C'est un nouveau signal fort d'institutionnalisation pour le bitcoin. Quatre mois après l'entrée à Wall Street des fonds cotés investis directement en bitcoins (« ETF bitcoin spot »), les regards se tournent désormais vers Chicago et CME Group, la plus grande Bourse de contrats à terme au monde. D'après le « Financial Times », le Chicago Mercantile Exchange prévoit de s'ouvrir au trading de bitcoins au comptant, afin de capitaliser sur l'appétit croissant des traders pour cet actif. Pour ces derniers, l'enjeu est de s'appuyer sur un acteur régulé pour acheter et vendre du bitcoin, alors que la principale Bourse d'échange au comptant (toutes cryptos confondues), Binance, avec 31 milliards de dollars de volume spot le 24 mai, a des démêlés avec la justice américaine . Et que la plus réputée (car cotée à Wall Street), Coinbase (4 milliards de volumes quotidiens) est elle aussi dans le viseur du gendarme des marchés, accusée d'opérer une place boursière non déclarée. Faciliter le « basis trading » Au-delà de la confiance, l'introduction du trading de bitcoins au comptant sur le CME - cette place propose déjà des contrats à terme sur les cryptos - répond à un besoin de stratégie d'investissement. Cela permettrait aux traders professionnels, explique le « FT », de faciliter le « basis trading », consistant à emprunter de l'argent pour vendre des contrats à terme sur le bitcoin (vente à découvert, ou « short selling »), tout en achetant le sous-jacent (« long »), afin d'empocher les gains liés aux écarts (« spread ») entre les deux. LIRE AUSSI : ANALYSE - Immobilier, finance, montres : le pari de la « token économie » DECRYPTAGE - ETF bitcoin : les banques et les courtiers français restent très frileux sur les produits liés aux cryptos Certes, le bitcoin a marqué le pas en avril pour tomber à 57.000 dollars le 1er mai, sur fond de tensions géopolitiques entre l'Iran et Israël, et d'incertitudes sur le calendrier de détente des taux américains. La demande pour les ETF bitcoin spot s'est, elle aussi, tassée durant quelques jours fin avril, avec de premières décollectes. Mais depuis ce creux, la reine des cryptos est repartie de l'avant, à 67.500 dollars. Aussi, un rapport du gendarme américain de la Bourse (SEC) le 14 mai a enfin mis un visage sur les acheteurs de ces parts d'ETF. On y apprend que le fonds de pension de l'Etat du Wisconsin a acheté pour 163 millions de dollars de bitcoin via les fonds de BlackRock (IBIT) et Grayscale (GBTC) ; ce qui est certes une goutte d'eau comparé à ses 38 milliards d'actifs sous gestion. Mais ces cas pratiques sont à même de mieux cerner les usages. Un pont vers la tokenisation ? Si ces échanges ont eu lieu à Wall Street, Chicago a bénéficié de cette vague acheteuse. En mars, le CME a approché un pic de 200 milliards de dollars de volumes échangés sur les futures - certes presque cinq fois moins que Binance sur la même période, selon The Block . Toutes cryptos confondues, les futures pèsent un peu plus de 80 % des volumes échangés, selon CryptoRank . C'est le rapport inverse sur les produits cotés, où l'arrivée des ETF spot (adossés à de vraies réserves de bitcoins) a complètement éclipsé les nombreux ETF futures (reposant sur des contrats de vente à venir) existants, en captant 90 % des volumes. CME Group emboîterait donc le pas à Deutsche Börse qui a annoncé en mars sa propre plateforme d'échange au comptant de bitcoins et d'ethers. Pour autant, CBOE Global Markets, le rival du CME, a annoncé fermer sa plateforme de trading spot de cryptos d'ici à l'automne. Selon le « FT », le fait que des Bourses réglementées s'ouvrent aux cryptos spot signifie qu'elles pourraient accepter des jetons de fonds monétaires tokenisés , tels que ceux récemment lancés par BlackRock (BUIDL) ou encore Franklin Templeton (FOBXX).

By |2024-06-10T13:40:43+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

« Fox », «Pamelia» ou « Charlie » : quand Air France commence à tester l’IA

L'intelligence artificielle générative ne sera pas de sitôt aux commandes des avions, mais elle tourne déjà autour. Chez Air France, plus de 80 projets d'utilisation de cette nouvelle forme d'intelligence artificielle, popularisé par le succès de l'application ChatGPT, sont déjà lancés, dont certains seront bientôt déployés dans les aéroports. Dès cet été, vous croiserez peut-être à Roissy-CDG des personnels d'Air France capables de répondre à toutes vos questions, grâce à des tablettes connectées à une IA générative baptisée Pamelia. Il s'agit d'une version adaptée de ChatGPT dotée d'une interface lui permettant d'aller puiser dans les énormes bases de données d'Air France, avec la possibilité de répondre dans 85 langues. « Pamelia », « Charlie » et « Fox » en test cet été Si votre avion a un problème technique, vous verrez peut-être arriver un technicien de maintenance munie, lui aussi, d'une tablette connectée à une autre solution nommée « Charlie ». Elle doit lui permettre d'identifier en un éclair les références d'une pièce défectueuse, plutôt que de devoir chercher dans une pile de manuels papier. LIRE AUSSI : Ce que l'IA générative a déjà changé dans les entreprises Le transport aérien à l'aube d'un nouveau cycle de croissance Et si l'accueil à l'aéroport ou l'avion en panne n'ont pas répondu vos attentes, vous pourrez aussi envoyer un message au service clients, qui sera analysé par « Fox », une autre IA générative, capable, nous dit-on, de comprendre toute forme de verbatims dans 31 langues. Y compris les messages empreints d'humeur et d'ironie, du genre « Quelle chance, encore du poulet sur mon vol ! » 35 % des passagers rétifs à la numérisation Pas de quoi sauter de joie sur son siège, diraient les 35,5 % de passagers rétifs à la numérisation galopante des services aériens, selon une étude menée par la chaire Pégase de la Montpellier Business School . D'après un sondage réalisé dans le cadre de cette étude, auprès d'un échantillon représentatif de 1.022 passagers aériens français, 66 % préféreraient plus d'interactions humaines. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle Air France a tenu à ce que l'utilisation de l'IA pour sa clientèle ne se fasse pas en direct, mais via un employé de la compagnie, afin d'éviter les dérives. En dépit des réticences du public, la course à l'intelligence artificielle n'en est pas moins irrésistible pour les entreprises, dans le transport aérien comme ailleurs. Air France a aussi tiré les leçons de l'expérience d'Air Canada, condamnée en justice à indemniser un passager auquel son « chatbot » avait assuré qu'il pourrait se faire rembourser son voyage. L'ascension irrésistible de l'IA Mais en dépit des réticences du public, la course à l'intelligence artificielle n'en est pas moins irrésistible pour les entreprises, dans le transport aérien comme ailleurs. Cette tendance ne date d'ailleurs pas d'hier, même si l'irruption de l'IA générative en 2023, offre des perspectives bien plus étendues, notamment grâce à sa capacité à dialoguer avec ses utilisateurs et à apprendre de ses erreurs. Depuis le début des années 2000, Air France et ses concurrents ont recours à des logiciels de traitement des données, dans de nombreux domaines, comme la maintenance, la relation client ou la fixation des prix. LIRE AUSSI : Air France-KLM a creusé ses pertes au premier trimestre Comment Air France-KLM a fait de son programme de fidélité une machine à cash Ces formes frustes d'intelligence artificielle leur permettent notamment d'estimer à quel prix maximum vendre un siège sur un vol en fonction de l'historique de la demande. Ou encore, à quel moment envoyer un avion en révision ou changer une pièce, pour ne pas risquer une panne ou une immobilisation plus longue. Et les résultats sont là. Selon les statistiques de l'IATA, la maintenance prédictive permettrait ainsi aux compagnies aériennes, d'économiser jusqu'à 3 milliards de dollars par an en coûts de maintenance, tandis que Bloomberg chiffre à 10 % l'augmentation moyenne des revenus générée par l'optimisation des prix.

By |2024-06-10T12:43:33+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Des salariés de géants de l’IA tirent la sonnette d’alarme

Le risque ultime de l'IA ? L'extinction humaine… Il y a presque un air de science-fiction dans la lettre ouverte signée par des experts de la technologie. Une douzaine de collaborateurs actuels et anciens d'OpenAI, derrière le célébrissime ChatGPT, et deux de Google tirent la sonnette d'alarme. Ils mettent en garde contre les risques liés à l'IA qui vont du renforcement des inégalités existantes à la manipulation et à la désinformation, ou encore la perte de contrôle des systèmes d'intelligence artificielle autonomes, qui pourrait entraîner… l'extinction de l'humanité. Des risques potentiels déjà connus par les entreprises d'IA, les experts et les gouvernements, rappellent-ils. Ce courrier signé par plusieurs professionnels - anonymement ou avec leurs noms - est approuvé par Yoshua Bengio, professeur reconnu de l'Université de Montréal , Geoffrey Hinton, professeur émérite à l'Université de Toronto, ainsi que Stuart Russell, professeur émérite de Berkeley, considérés parmi les pères de l'IA. Eviter une surveillance efficace Ils expliquent que les entreprises d'IA ont de fortes incitations financières à éviter une surveillance efficace. Et « nous ne pensons pas que les structures de gouvernance d'entreprise habituelles soient suffisantes pour changer cette situation ». LIRE AUSSI : ENQUÊTE - La folle épopée d'OpenAI La philosophie de l'altruisme efficace au coeur de la saga OpenAI Les entreprises du secteur possèdent, selon eux, de nombreuses informations sur les capacités et les limites de leurs systèmes, sur l'adéquation de leurs mesures de protection et sur les risques, mais elles n'ont que de faibles incitations à les partager. « Dans la mesure où ces sociétés ne sont pas soumises à la supervision des autorités, les employés actuels ou anciens font partie des rares personnes qui peuvent leur demander des comptes », expliquent les 13 signataires de cette lettre ouverte, publiée mardi. Mais, ils sont soumis à des accords de confidentialité et craignent « diverses formes de représailles ». Vers davantage de transparence Ils demandent donc à ce que les entreprises de l'IA s'engagent à ne prendre aucune mesure de rétorsion à l'égard d'éventuels lanceurs d'alerte, à instaurer des processus permettant de signaler les problèmes et dangers et à encourager une culture de la « critique ouverte ». Ces dernières semaines, OpenAI a été confronté à une controverse concernant son approche de la protection de l'intelligence artificielle, après avoir dissous l'une de ses équipes de sécurité les plus en vue et avoir été touchée par une série de départs. LIRE AUSSI : Quand l'IA propose de demander conseil à son « moi » du futur DECRYPTAGE - ChatGPT, Gemini, Claude, Le Chat… Quelle IA choisir ? Un porte-parole d'OpenAI s'est défendu auprès de l'agence Bloomberg : « nous convenons qu'un débat rigoureux est crucial compte tenu de l'importance de cette technologie et nous continuerons à nous engager avec les gouvernements, la société civile et d'autres communautés dans le monde entier ». La société a également indiqué qu'elle disposait notamment d'une « hotline d'intégrité » anonyme pour les employés et les sous-traitants. Ce n'est pas la première fois que des experts tirent la sonnette d'alarme. L'an dernier, Elon Musk et des centaines d'experts mondiaux avaient signé un appel à une pause de six mois dans la recherche sur les intelligences artificielles, s'inquiétant des menaces sur l'emploi, de la désinformation et même du risque de perdre le contrôle de notre civilisation.

By |2024-06-10T12:42:19+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Quand l’IA propose de demander conseil à son « moi » du futur

En attendant l'invention d'une machine à voyager dans le temps, l'intelligence artificielle peut être un moyen de communiquer avec son « moi » du futur. C'est en tout cas ce que proposent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Comme le révèle le « Guardian » , une équipe de scientifiques du célèbre centre de recherche américain a développé un chatbot, baptisé « Future You », qui permet aux utilisateurs d'échanger avec leur futur « soi » et à lui demander des conseils. En détail, l'outil, qui semble sorti tout droit d'un film de science-fiction, propose d'interagir avec une simulation de l'utilisateur à 60 ans - l'équipe de chercheurs précise sur son site que « ce projet s'adresse aux jeunes ». Avant de pouvoir communiquer avec le robot, la personne doit répondre à une série de questions. Ces dernières portent notamment sur les précédentes expériences de l'utilisateur, ainsi que sur son entourage et sur ses projets de vie. Opéré avec le modèle GPT3.5 d'OpenAI Les informations ainsi récoltées sont ensuite transmises à un modèle de langage afin de permettre à l'outil de générer des réponses cohérentes. Le chatbot est, quant à lui, opéré grâce au modèle GPT3.5 d'OpenAI . Il se présente « comme une potentielle version plus âgée de l'utilisateur, qui est capable de parler de ses expériences », explique le « Guardian ». Pour pousser la simulation encore plus loin, le programme invite à télécharger une photo de l'utilisateur, qui est ensuite vieillie par l'outil pour représenter cette version plus âgée avec rides et cheveux blancs. Selon le quotidien britannique, « Future You » a pour ambition « d'encourager les gens à réfléchir davantage aujourd'hui à la personne qu'ils veulent être demain ». « L'objectif est de promouvoir la réflexion à long terme et le changement de comportement », confirme Pat Pataranutaporn, un des chercheurs du MIT impliqués dans ce projet. « Cela pourrait inciter les gens à faire des choix plus judicieux dans le présent, afin d'améliorer à long terme leur bien-être et leur vie. » Reste à savoir si le chatbot pourra réellement aiguiller les utilisateurs dans leurs choix de vie. Interrogé par le « Guardian », Ivo Vlaev, professeur de sciences comportementales à l'université de Warwick, estime qu'il en a le « potentiel », mais que cela dépendra de sa « capacité à simuler des conversations significatives et pertinentes », plutôt que des interactions « superficielles ou gadget ».

By |2024-06-10T12:41:49+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Shein se lance dans la vente de vêtements d’occasion

Accusé d'encourager la « surconsommation », voire de créer des comportements addictifs avec ses « prix de ouf », comme l'indique son site, le géant chinois de la « fast fashion » Shein riposte avec le lancement en France d'une plateforme de revente de vêtements d'occasion. « La France est le premier pays d'Europe où nous lançons ce service », confie Donald Tang, le président exécutif de Shein, dans un entretien aux « Echos ». Cette plateforme baptisée « Shein Exchange » existe déjà aux Etats-Unis, où elle compte plus de 4 millions d'utilisateurs inscrits. A la différence d'un site comme Vinted, Shein Exchange permet uniquement la revente d'articles achetés sur la plateforme. « La transaction est très simple, car votre historique d'achat étant enregistré, il suffit d'un clic pour revendre un produit », explique Donald Tang, qui estime que ce service « favorise l'économie circulaire ». « C'est une demande forte des consommateurs français », assure-t-il. Modèle économique En quête de respectabilité, le groupe né en Chine, mais dont le siège social est situé à Singapour, se trouve dans le collimateur de plusieurs pays européens et de Bruxelles. Au niveau européen, il sera soumis, à partir de la fin du mois d'août, aux contrôles renforcés prévus par la directive sur les services numériques (DSA). Des dispositions législatives pour encadrer la « mode jetable » sont également en discussion en France . Shein est capable de mettre en ligne plus de 7.000 nouvelles références par jour, mais « à la différence d'autres enseignes, qui produisent en grande quantité et accumulent des stocks et donc des invendus, nous ne produisons que ce que nos clients nous demandent de produire », explique Donald Tang, qui estime que « ce modèle économique est meilleur pour la planète. Nous vendons tout ce que nous faisons produire. Nous sommes l'exact contraire de nos concurrents, qui sont des producteurs de masse. Nous 'micro-produisons' à la demande. »

By |2024-06-10T12:41:00+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

‘Good intentions lead to bad marketing’: Why purpose is missing the mark

Source: Shutterstock “Even public companies with good intentions are under too much pressure to create short-term gain at the expense of long-term vitality and responsibility.” I’ve been making the case against purpose for seven years, and working as a writer on the front line of branding and strategy for much longer. But that opening quote doesn’t come from me, or any of the purpose critics often cast as naysayers and cynics. It comes from Yvon Chouinard, founder of Patagonia, writing in his open letter of 2022 about what a disaster it would have been to take his company public. Setting aside the wider story of Patagonia (which is more complex than the PR suggests, which I wrote about in a Substack post here) what about the substance of the quote? ‘The penny has dropped’: Is purpose having a crisis of confidence? If Chouinard is right, where does it leave Unilever? Or any of the 181 CEOs who signed the ‘Statement on the purpose of the corporation’ with great fanfare in 2019? A document that claimed to put social purpose at the top of the corporate agenda. All have proclaimed their good intentions, often through high-profile marketing campaigns. But there’s a proverb about good intentions paving the road to somewhere, and it isn’t anywhere good. In my new book ‘The Road to Hell’, I take a serious look at an idea that has loomed large for many in the marketing world in recent years, and remains deeply institutionalised to this day. It’s the idea of purpose, with its signature slogans ‘do well by doing good’ and ‘start with why’, and its favoured language of ‘stepping up’, and being ‘on the right side of history’. Many have criticised the results, and it’s certainly easy to mock the obvious targets, such as the infamous Kendall Jenner Pepsi ad. But I’ve always aimed to go beyond that and take purpose seriously on its own terms – or purpose ‘done right’ as its proponents say. Oatly’s creative chief: You can’t strategise on purpose In the book, I trace the story of this idea from the roots of business, through more recent debates about shareholder vs stakeholder capitalism, up to the crash of 2008, when global business entered a severe reputational crisis and saw purpose as the way out of it. To some thinkers at the time, it was clear that the idea had fundamental flaws. If purpose is what an organisation is ‘for’, then it should be relevant that society designates some organisations as ‘for-profit’ and others as ‘not-for-profit’. A lot rides on that distinction – we tax those organisations differently, and have different expectations of them. We expect not-for-profits to tackle social issues, because that’s their reason for being. Traditionally, we haven’t expected for-profits to do the same, because they have no social licence to do so. What they describe as ‘stepping up’ is more often an attempt to step out of their realm and influence questions better settled by society and democracy. Good intent, bad marketing The good intentions also lead to bad marketing. In the book, I trace how starting with why (a theory based on a ‘triune’ brain theory that was already discredited at the time) leads companies towards generic abstractions and weak claims. The practice of marketing becomes about straining to link your product to a wider social good. Some do it more slickly than others, but the fundamental game is the same, and it’s one that treats consumers as fools. Even Dove, hailed as a towering success in the marketing world, is viewed differently by many on the outside. Yes, it’s been commercially successful, but some executions have been greeted by eye-rolling articles (by Arwa Mahdawi, Virginia Postrel, Shagun Gupta among others) accusing Dove of co-opting the language of empowerment to tell stories that reinforce the insecurities they claim to fight. If the purpose of purpose is purpose (as Mark Ritson has written in the past), then the success of any purpose campaign has to be measured on its social outcomes. That’s tricky with Dove because its ‘The Real Truth About Beauty’ report in 2004 was a shaky foundation. It may strike some as absurd to suggest a link between a soap brand’s advertising and the rising mental health crisis. But if so, it should strike us as equally absurd that Dove has any effect in the other direction. Despite carrying the endorsement of three scientists, it was primarily a market research exercise carried out by StrategyOne, and the headline finding that only 2% of women considered themselves ‘beautiful’ was misleading when you consider that 72% responded that they considered themselves of average beauty, only 13% considered themselves below average, and most didn’t regard ‘beauty’ as important compared to family, friends, faith, career success and other factors. That didn’t stop Dove launching into two decades of ads magnifying the issue and casting itself as a solution, with results that may be working better for Dove than for society. Dr Jean Twenge, professor of psychology at San Diego State University, has tracked the rise in mental health problems in young women, and explicitly cited the over-emphasis on ‘self-esteem’ as part of the problem. It may strike some readers as absurd to suggest a causal link between a soap brand’s advertising and the rising mental health crisis. But if so, it should strike us as equally absurd that Dove has any effect in the other direction. That is the advantage of social issues for brands. Unlike economic issues such as low pay or supply chain exploitation, they are not things that can be definitively solved, so your brand can remain in permanent crusade mode. The Gen Z contradiction But aren’t consumers demanding this? Especially Gen Z consumers? That’s the story Gen Z consultancies would like anxious middle-aged marketers to believe. But the reality refuses to fit. According to two recent polls in America for NBC and The New York Times, Gen Z plans to vote 46% Trump and 42% Biden in the next election. Even if you flip those numbers around, it’s hardly evidence of a generation united in its desire for corporations pushing a progressive agenda. Even if they were united, the rise of two of Gen Z’s favourite brands, according to data from Morning Consult, in fast-fashion brand Shein and social media app TikTok, which was last year fined by the UK Information Commissioner’s Office for misuse of data, suggests consumer habits rarely track what people say in surveys about making ethical choices. The rise of trends like ‘quiet quitting’ and ‘lazy girl jobs’ is a further sign that Gen Z is detaching itself from the corporate purpose narrative, and looking for purpose beyond the realm of corporations and consumerism, where it usually belongs. The old purpose vanguard needs new ideas Some readers will understandably be thinking the evidence says otherwise: aren’t there countless studies proving that purpose works? Again, the reality is different, and unfortunately it takes more work to debunk the inflated claims than it takes to produce and popularise them. One of the founding texts of the purpose movement was Jim Stengel’s ‘Grow’, in which he presented the Stengel 50 of companies who (he argued) had embraced purpose and thrived as a result. You may remember Marketing Week columnist Richard Shotton doing the work to unpack the shoddy data behind this back in 2015. But it didn’t stop the work being endorsed by Martin Sorrell and large swathes of a credulous marketing world. Years later, the work of Peter Field and the IPA, sponsored by purposeful Danone, carried more credibility, but the top-line finding that purposeful campaigns were far less effective than non-purposeful campaigns was buried. I don’t write this purely in order to tear down. The idea of businesses and marketers contributing positively to society is a good one. But it needs to be rescued from the complacent and contradictory thinking of the purpose movement. Marketers can do social good by producing effective marketing that helps the businesses that sustain entire families and communities. They can do even more good by working for genuinely purposeful non-profit causes, rather than putting them in the small print while a chocolate bar, craft beer or fabric conditioner gets the headlines and the ‘purpose’ awards. The idea of businesses and marketers contributing positively to society is a good one. But it needs to be rescued from the complacent and contradictory thinking of the purpose movement. Most of all, marketers can honour the social contract on which advertising depends. Every day, we interrupt people with giant billboards on the street, or unskippable ads inserted into the latest Prime Video or Netflix release. We’re an uninvited guest, and that comes with a duty to be respectful to the people we address. We should be more interested in them, with all their diverse values and purposes, than we are in ourselves. Instead, too many brands shout preachy messages that centre themselves as the hero and implore people to ‘join the conversation’ on a social issue they discovered five minutes ago. All while warping those same conversations through the ad-funded social media model that incentivises polarisation and tribalism to generate clicks. Some will already be tired of the purpose debate and I understand that instinct. But the deeper debate about the ethics and effectiveness of marketing should never get tired – and it goes back a long way. In 1971, an adman by the name of Bill Bernbach said: “A principle isn’t a principle until it costs you something.” I think it’s a better slogan to pin over your desk than ‘Do well by doing good’. And it might just lead somewhere better.

By |2024-06-10T12:40:32+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Airbus : le feu vert approche pour l’A321 XLR, l’avion qui doit changer la donne du long courrier

Airbus peut déjà mettre le champagne au frais, car il aura très bientôt une grande nouvelle à fêter. A savoir la certification d'un nouveau modèle d'avion particulièrement attendu par les compagnies aériennes : l'A321 XLR . Après plus de 5 ans d'efforts, le dernier-né de la famille A320 devrait obtenir le mois prochain le feu vert de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), dernière étape avant les premières livraisons et le début d'une carrière commerciale qui s'annonce particulièrement prometteuse. Le directeur de l'AESA, Florian Guillermet, a lui-même annoncé ce jeudi, lors du congrès de la fédération de l'aviation, une certification de l'A321 XLR « avant l'été ». Avion multitâche L'appareil a achevé tous les essais en vol et au sol et a satisfait aux exigences de l'AESA et de la FAA américaine, qui devrait valider sa certification européenne dans la foulée. Il ne reste plus aux équipes d'Airbus qu'à compléter la documentation technique. La première compagnie à le mettre en ligne devrait être Iberia, qui attend son premier exemplaire pour la fin de l'été. Sur le papier, l'A321 XLR n'est qu'un dérivé de l'A321, le plus gros modèle de la large gamme de monocouloirs d'Airbus. Mais comme le soulignait Florian Guillermet lui-même, cet avion est susceptible de « changer la donne, en matière de connectivité et d'économie du transport aérien ». LIRE AUSSI : VIDEO - Le nouvel A321 XLR d'Airbus s'offre une sortie élégante dans le ciel du Bourget Avec l'A321 XLR, Airbus offre en effet le premier avion « deux en un », capable d'assurer aussi bien des vols moyen-courriers que long-courriers, avec le même niveau de confort qu'un gros-porteur long-courrier. Et ce, grâce à son autonomie sans équivalent pour un monocouloir, y compris chez Boeing. Elle lui permet de parcourir jusqu'à 8.700 kilomètres sans escale - l'équivalent de 11 heures de vol - avec jusqu'à 220 passagers à son bord en configuration bi-classes. Des vols long-courriers pour le coût d'un moyen-courrier De quoi desservir en vol non-stop la plus grande partie de l'Europe ou de l'Amérique du Sud depuis New York ou la plus grande partie de l'Amérique du Nord, de l'Afrique et de l'Asie depuis l'Europe. Et ce pour un coût au siège et une consommation de carburant nettement inférieurs à ceux d'un gros-porteur. Iberia prévoit ainsi de desservir Boston et Washington au départ de Madrid, deux lignes sur lesquelles elle utilise actuellement un A330. Ce qui lui permettra de réduire la consommation de carburant d'environ 30 %, mais aussi d'ouvrir de nouvelles lignes directes vers des métropoles secondaires aux flux de trafic trop faibles pour être desservies en direct par un gros-porteur. Et avec, en prime, la possibilité d'utiliser l'avion sur des lignes intra-européennes en fonction de la saisonnalité. Tour de force technique Pour réussir ce tour de force, les ingénieurs d'Airbus ont dû adapter un réservoir de carburant central supplémentaire dans le ventre de l'appareil. Ce qui a nécessité des modifications des trains d'atterrissage, des volets des ailes et du système informatique des commandes de vols. Mais aussi de gros efforts d'innovation pour garantir la sécurité. LIRE AUSSI : Airbus s'offre à Toulouse une ligne d'assemblage dernier cri pour l'A321 A la demande de l'AESA et de la FAA, l'avionneur a même dû revoir sa copie, ce qui a retardé le programme d'un an, en ajoutant une sorte de « liner » sur le fuselage, afin de pouvoir garantir l'absence de risque d'embrasement en cas d'atterrissage sur le ventre, avec une résistance à une vitesse de chute jusqu'à 7,6 mètres par seconde.

By |2024-06-10T12:35:31+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Les buralistes à la dure école de la banque

Faire de la banque avec ses bons… mais aussi ses mauvais côtés. Courtisés par deux grands acteurs, à savoir Nickel (filiale de BNP Paribas) et la FDJ (avec son offre Nirio) , qui proposent tous les deux des services financiers de base, les buralistes se retrouvent confrontés aux mêmes complexités que certains conseillers bancaires en agence. « Vendre des services bancaires, c'est encore du travail en plus », sourit une commerçante peu enthousiaste au bout de trois formations dédiées qui ne lui ont « pas rapporté un centime ». Première contrainte, contribuer à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT). C'est ce que fait Stéphanie (prénom modifié) avant de vendre une carte Nickel à un client dont elle ne sait encore rien. La jeune buraliste saisit la carte d'identité, l'examine de longues secondes. Rassurée, elle oriente ensuite le client vers une borne dédiée un peu en retrait, où des procédures de contrôles dématérialisés seront menées Une pression peu habituelle L'opération n'aura duré que quelques minutes, mais elle est loin d'être anodine, puisqu'elle place le commerçant sous une pression peu habituelle : il s'agit de repérer les tentatives de fraude, voire les comportements suspects. Sur le plan légal, le buraliste n'est certes pas en première ligne : il sert de simple « agent » (selon la terminologie bancaire) pour un établissement de paiement, et en cas d'irrégularité, c'est bien l'établissement « qui demeure seul responsable des agissements » de ses agents ou mandataires, précise aux « Echos » l'ACPR, le gendarme bancaire français. Signe de sa vigilance, l'autorité a infligé l'an dernier à la Financière des paiements électroniques (FPE), la maison mère de Nickel, un blâme et une sanction pécuniaire d'un million d'euros pour « des carences du dispositif de suivi et d'analyse des opérations […] », sur le fonctionnement observé entre 2017 et 2020. Mais pas sur des « cas avérés » avait alors précisé Nickel, qui avait entretemps amélioré son dispositif. Seul contact direct Autre difficulté classique pour les conseillers bancaires, les buralistes doivent faire face à l'insatisfaction des clients, voire à leurs incivilités. Cela peut notamment se produire lorsque le service téléphonique est engorgé, le cafetier étant alors bien souvent le seul contact direct que peut trouver un client. LIRE AUSSI : Pour ses dix ans, la néobanque Nickel élargit son offre au crédit et à l'assurance Sur le plan humain, « les buralistes sont de grands professionnels qui savent se sortir de situations parfois complexes », salue Marie Degrand Guillaud, directrice générale de Nickel, qui a prévu « des processus coécrits avec les buralistes pour anticiper ces scénarios-là ». Et la ressemblance avec les agences ne s'arrête pas là. Outre la FDJ et Nickel, le réseau de buralistes a aussi été sollicité ces dernières années par les transporteurs de fonds Loomis (distributeurs de billets) ou Brink's (paiement en cash d'achats en ligne), ou encore par la banque Delubac qui permet à ses clients de déposer du cash. De quoi aider le réseau de buralistes à se diversifier face à l'érosion du tabac- une priorité pour la Confédération qui accompagne ses adhérents dans ce sens - mais aussi de quoi créer de nouveaux enjeux de conformité, de logistique ou de sécurité.

By |2024-06-10T12:34:45+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Nouvelle-Calédonie : le soutien de l’Etat représente déjà 20 % du PIB

Le calme n'est pas encore revenu en Nouvelle-Calédonie que les calculatrices chauffent déjà. Le bilan économique de l'insurrection s'annonce catastrophique. Les dommages sont « colossaux », a souligné Emmanuel Macron ce jeudi depuis Nouméa. Les assurances se préparent donc à sortir le chéquier. L'Etat également. Pour ce dernier, soutenir financièrement Nouméa n'a rien d'inédit. La métropole fournit des subsides conséquents à l'archipel chaque année. Hors situation de crise, cette aide représente environ 20 % du PIB annuel de la Nouvelle-Calédonie. En 2023, les dépenses de l'Etat sur le Caillou ont ainsi atteint 1,68 milliard d'euros, selon la Direction des finances publiques locale. Un nouveau programme d'infrastructures L'Education nationale, à elle seule, engloutit un quart de ce budget (429 millions d'euros). Dans le cadre du transfert de la compétence « éducation » à la Nouvelle-Calédonie, l'Etat continue notamment de prendre en charge la rémunération des enseignants du second degré - ce qui pèse d'autant plus que les traitements des fonctionnaires calédoniens bénéficient d'une majoration comprise entre 73 et 94 % par rapport à la métropole. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Acculé, Emmanuel Macron revoit sa feuille de route pour la Nouvelle-Calédonie DECRYPTAGE - Nouvelle-Calédonie : après des dégâts « colossaux », Emmanuel Macron dégaine des aides d'urgence De la même façon, les deux autres gros postes de dépenses de l'Etat en Nouvelle-Calédonie - « Intérieur, Outre-mer et Collectivités territoriales » (404 millions d'euros) et « Défense » (269 millions) - incluent la solde des effectifs de police et de gendarmerie. Ces derniers viennent d'ailleurs d'être renforcés, avec la création de trois nouvelles brigades sur l'île en 2024. L'Etat attribue également des dotations aux collectivités calédoniennes (253 millions d'euros en 2023). Il verse les pensions de retraite (158 millions d'euros), elles aussi majorées pour tenir compte du coût de la vie dans l'île. Et, pour des sommes plus modestes, la métropole finance certains programmes d'infrastructures (aérogare de Lifou, musée de Nouvelle-Calédonie…) via les « contrats de développement », dont une nouvelle génération a été annoncée début 2024, avec un investissement de l'Etat de 320 millions d'euros sur quatre ans en Nouvelle-Calédonie - soit le tiers de ce budget commun à tous les territoires ultramarins. Pour stimuler l'économie locale, Bercy accorde aussi des réductions d'impôts aux contribuables qui font des investissements dans l'archipel (achat de navires de pêche, d'équipements industriels…) - une niche qui coûte au fisc environ 100 millions d'euros pour la seule Nouvelle-Calédonie. Enfin, l'Etat est parfois contraint de combler les trous dans les budgets locaux. A l'automne dernier, l'Etat a par exemple accordé une aide de 37 millions d'euros pour pérenniser le régime de retraite des fonctionnaires territoriaux et le régime handicap et perte d'autonomie. LIRE AUSSI : Nouvelle-Calédonie : des dégâts économiques déjà considérables Nouvelle-Calédonie : les assureurs face à un choc de 1 milliard d'euros Ces dernières années, ce type de corde de rappel a été mobilisé fréquemment. La crise du Covid notamment a mis les finances locales dans le rouge et contraint Nouméa à s'endetter à plusieurs reprises. Et c'est alors l'Agence française de développement qui a prêté plus de 400 millions d'euros à la Nouvelle-Calédonie. La somme n'est pas comptabilisée dans les dépenses de l'Etat, mais « la Nouvelle-Calédonie n'a pu procéder de la sorte que grâce au soutien de l'Etat, lequel s'est porté garant de ces deux emprunts et a autorisé que leur produit finance les dépenses courantes de la collectivité », a souligné la Chambre territoriale des comptes de l'archipel, dans un rapport sur la fiscalité publié l'an dernier. LIRE AUSSI : La filière nickel, l'autre dossier explosif en Nouvelle-Calédonie De même, face à la crise de la filière nickel, c'est bien l'Etat qui est venu à la rescousse des métallurgistes calédoniens ces dernières années, avec des prêts directs pour un encours total de 620 millions d'euros depuis 2016, dont 140 millions débloqués in extremis en mars dernier pour éviter la fermeture d'une importante usine, après qu' une première a été mise en sommeil en début d'année . Des sommes qui viennent s'ajouter au milliard et demi d'euros officiellement versés annuellement par l'Etat à Nouméa. Et à la future facture des émeutes.

By |2024-06-10T12:33:50+00:00June 10th, 2024|Scoop.it|0 Comments