Soupçon de manipulation de cours : Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, en garde à vue
Le PDG de Casino Jean-Charles Naouri a été placé en garde à vue ce jeudi dans les locaux de la police judiciaire parisienne. Ceci, dans le cadre d'une enquête pour manipulation de cours et délit d'initié notamment, a appris l'AFP de source proche du dossier. Le PDG est auditionné par la Brigade financière, a précisé cette source, confirmant une information du journal hebdomadaire « JDD ». L'enquête a été ouverte en 2020 par le Parquet national financier (PNF) pour « manipulation de cours en bande organisée, corruption privée active et passive » et « délit d'initié ». Une enquête ouverte suite à un signalement à l'AMF Elle fait suite à un signalement de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et porte sur des faits qui remonteraient à 2018 et 2019. En mai 2022, des enquêteurs de l'AMF s'étaient rendus au siège du groupe ainsi qu'au domicile de Jean-Charles Naouri. Selon une source proche du dossier, cette enquête concerne les liens de Jean-Charles Naouri et du groupe Casino avec le patron de presse Nicolas Miguet. Contacté, l'avocat du PDG de l'enseigne, Me Marie-Alix Canu-Bernard, n'a pas donné suite. Sollicité, Me Sébastien Schapira, qui le représente également, n'était pas joignable dans l'immédiat. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Casino : la conciliation démarre, l'action dévisse DECRYPTAGE - Casino soupçonné d'entente avec Nicolas Miguet par le gendarme boursier La semaine dernière, Jean-Charles Naouri , à la tête de l'enseigne de grande distribution depuis 25 ans, a demandé au président du tribunal de commerce de Paris l'ouverture d'une procédure de conciliation, afin de négocier avec les créanciers du distributeur, qui étouffe sous 6,4 milliards d'euros de dettes. Casino a officialisé vendredi dernier son entrée dans une procédure de conciliation pour une période de quatre mois afin de renégocier son endettement, annonçant sa volonté de céder une centaine de supermarchés et hypermarchés au groupement Intermarché. Le groupe emploie actuellement plus de 50.000 personnes en France et 200.000 dans le monde, sous de nombreuses enseignes.
La banque, le pari manqué d’Orange
Depuis octobre, l'opérateur télécoms tente de trouver un repreneur pour la banque, ses 2 millions de clients en France et en Espagne et ses 700 salariés. Mais au fil des mois, les options se réduisent. Les autres banques ayant passé leur tour, seuls des fonds ont remis une offre, ou plutôt une facture, salée : 900 millions d'euros dans le cas du fonds américain Cerberus . Interrogée la semaine dernière lors de l'assemblée générale des actionnaires, la nouvelle directrice générale s'est contentée de rappeler que des discussions avaient été engagées « en vue d'identifier un partenaire pour accompagner le développement de la banque ». « Comme le conseil d'administration n'a pas pris de décision, je ne ferai pas plus de commentaire », a-t-elle dit. Une vente au plus mauvais moment Selon nos informations, l'opérateur, qui avait déjà tenté sans succès d'ouvrir le capital de sa banque en 2021 , étudie désormais d'autres schémas. Il discute notamment de la cession du seul portefeuille clients, ce qui pourrait cette fois intéresser des banques et nécessiter un chèque moins élevé mais signifierait un démantèlement. Si l'opération aboutit. « En termes de timing, on peut difficilement faire pire. Il y a un reflux massif des valorisations dans la tech et la fintech », souligne un ancien de la maison quand d'autres évoquent une vente « à la casse ». 'Le churn rate dans la banque, c'était quand le client décède', ironise un acteur du secteur. Comment en est-on arrivé là ? La question agite le milieu bancaire qui n'a cessé de scruter à la loupe ce nouveau venu depuis son lancement tonitruant en novembre 2017. Un concept de départ séduisant « A l'époque, je ne faisais pas le malin, raconte le dirigeant d'une banque en ligne. Je me disais : si Orange met beaucoup d'argent, sur le papier, ça peut le faire. » L'idée de départ est effectivement séduisante. Orange dispose du plus gros parc d'abonnés en France qu'il veut monétiser, d'autant qu'il doit faire face au tassement de son activité historique dans les télécoms, plombée par l'arrivée de Free - déjà lui - dans le mobile. L'action Orange se morfond et le PDG de l'époque, Stéphane Richard, doit trouver une nouvelle histoire à raconter aux marchés pour son plan 2015-2020. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE : Orange Bank creuse ses pertes Un an après, Christel Heydemann a bousculé la maison Orange Avec la banque, Orange espère faire coup double : trouver un relais de croissance et réduire son « churn », le taux de désabonnement, cet ennemi des opérateurs télécoms surveillé de près par les marchés. McKinsey, qu'Orange a fait plancher, l'assure : les clients les plus fidèles sont ceux de la banque ; les plus volages, ceux des télécoms. « Churn killer » et « digital gap » Et il y a un créneau à prendre - un « digital gap », disent les slides - car si Fortuneo et Boursorama existent déjà, les banques traditionnelles, elles, vont vers la banque en ligne à reculons. « Il y avait un statu quo qui arrangeait un peu tout le monde finalement. Le 'churn rate' dans la banque, c'était quand le client décède », ironise un acteur du secteur. LIRE AUSSI : Abandons en série chez les candidats au rachat d'Orange Bank Orange Bank : les raisons du divorce entre Groupama et l'opérateur télécoms Pour réussir ce pari inédit - il n'y a pas beaucoup d'autres exemples dans les télécoms - Orange ne mégote pas. Recrutements de professionnels de la banque dont Laurent Paillassot venu de LCL, conférence de presse de lancement digne d'un « one man show », suivie d'une campagne de communication « tapis de bombe ». « Il manquait une banque à la banque », dira un brin bravache Stéphane Richard, qui reste en revanche prudent sur les objectifs : 2 millions de clients à un horizon de dix ans, un point mort au bout de quatre à cinq ans. Un milliard de pertes d'exploitation cumulées Cinq ans et demi plus tard, la jeune pousse n'a pas tenu ses promesses, tant s'en faut. Orange Bank affiche certes près de 2 millions de clients en incluant l'Espagne, derrière le numéro un Boursorama (Société Générale) et ses 5 millions de clients mais devant la banque en ligne de BNP Paribas, Hello bank (750.000 clients), par exemple. Mais l'établissement a accumulé près d'un milliard d'euros de pertes d'exploitation depuis sa naissance, avec un record l'an dernier à 200 millions d'euros à l'échelle de l'ensemble des services financiers du groupe, obligeant sa maison mère à le recapitaliser régulièrement. LIRE AUSSI : Free et Orange : deux stratégies différentes dans les services financiers L'avenir des banques en ligne, un vrai casse-tête pour le secteur financier Surtout, il n'a pas réussi à faire la démonstration de sa plus-value pour le noyau historique des télécoms. « Ce qui manque, c'est le renvoi de valeur de la banque aux telcos. Cela a toujours un peu fait défaut », explique un proche du groupe.
Chanel ouvre un jardin éphémère au cœur de Paris
ace au déclin de la culture du bigaradier, la maison s’emploie à redynamiser la filière. À découvrir lors de l’événement « Jardins Jardin » aux Tuileries. Par Yohan Cervi À l'occasion de l'événement Jardins Jardin, aux Tuileries, à Paris, Chanel présentera sa filière Fleur d'oranger via un parcours olfactif et botanique au cœur d'un jardin de 200 m2. © EDOUARD DUCOS Publié le 01/06/2023 à 10h30 Temps de lecture : 3 min Le bigaradier, c'est l'autre nom de l'oranger amer qui offre chaque année au printemps la célèbre fleur d'oranger, matière incontournable de la parfumerie. Si Grasse jouit d'une renommée majeure pour ses cultures de jasmin ou de rose, c'est moins le cas pour celle de cette fleur blanche au parfum unique. Il faut dire que la filière connaît, depuis un siècle, un long déclin. Pour répondre au développement majeur de la parfumerie au début du XXe siècle, les distilleries grassoises réclament un apport de plus en plus important en fleur d'oranger. En 1900, la région en produit 1 500 tonnes et, dès 1904, les producteurs se rassemblent au sein d'une coopérative agricole (désormais nommée Nérolium) pour distiller eux-mêmes les fleurs. L'entreprise est prospère, tant et si bien qu'au cours des premières décennies, les Alpes-Maritimes concentrent près de la moitié des volumes produits dans le monde ! Malheureusement, durant les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, développement de la synthèse, pression foncière et autres délocalisations à l'étranger mettent la filière à mal. PUBLICITÉ Le jardin éphémère de Chanel s'est ouvert jeudi 1er juin à Paris, et le restera jusqu'à dimanche 4 juin. © EDOUARD DUCOS Pour Chanel, une fleur qui vaut de l'or Toujours très qualitative, mais devenue confidentielle, la production de la fleur d'oranger française s'établit désormais à cinq tonnes par an. Triste constat. Mais pour Chanel, la fleur vaut de l'or. Dès la naissance de l'iconique N°5 en 1921, le parfumeur attitré de la maison, Ernest Beaux, convoque depuis son laboratoire cannois les plus belles matières premières qui abondent aux alentours, parmi lesquelles le néroli grassois (le nom de l'huile essentielle de fleur d'oranger). Une matière qui se déploie en majesté également dans des créations plus récentes, comme l'Eau de Cologne, de la ligne Les Exclusifs et Paris-Riviera, de la collection Les Eaux de Chanel. À LIRE AUSSICe qu'il fallait retenir du défilé Cruise 2024 Chanel à Los Angeles C'est donc tout naturellement que la maison entreprend désormais de soutenir et développer cette filière précieuse. Grâce au partenariat établi avec le groupe Mul, allié de confiance depuis plusieurs décennies, et avec l'aide de la coopérative Nérolium et de l'agrumiculteur bio Jean-Noël Falcou, Chanel organise la relance de la culture du bigaradier en pays de Grasse. Soixante producteurs et propriétaires de terrains de bigaradier, à Vallauris et au Bar-sur-Loup, sont désormais formés pour garantir la pérennité d'un patrimoine précieux. Avec pour objectif de produire dix tonnes annuelles à l'horizon 2026, 600 nouveaux pieds de ce petit arbre sont sur le point d'être plantés sur une surface de 15 000 m². Une pratique millimétrée, où rien ne se perd Entre-temps, les pratiques n'ont pas changé. Durant le printemps, les fleurs sont récoltées à la main, à l'aube, lorsqu'elles sont encore très concentrées en principes odorants. Elles sont ensuite distillées à la vapeur d'eau pour produire le fameux néroli. À l'issue de la récolte, les arbres sont taillés et le bois et les rameaux permettent d'obtenir l'huile essentielle de petit-grain, à l'odeur verte. Quant aux oranges amères, cueillies en hiver, elles servent à la fabrication de confitures, de vin d'orange ou encore d'oranges confites. Ainsi, dans ce projet qui fonctionne en économie circulaire, rien ne se perd. L'ensemble est cultivé dans une démarche d'agriculture biologique et avec une forte dimension sociale (formation des propriétaires, partenariats avec les écoles et les centres de formation du département pour des stages et des contrats d'apprentissage), dans le but d'assurer une culture pérenne. Visiter le jardin de Chanel, c'est s'assurer de pouvoir sentir d'agréables parfums aux senteurs fleuries. © EDOUARD DUCOS Afin de faire découvrir au grand public cette filière unique, Chanel s'associe cette année encore à l'événement « Jardins Jardin », qui se tiendra au jardin des Tuileries du 1er au 4 juin. Au cœur d'un jardin de 200 m², la maison invite à un parcours olfactif et botanique unique au cœur des bigaradiers. L'occasion de respirer, au cœur de Paris, un doux air fleuri.
Une étude américaine montre que les voitures électriques améliorent la santé
Des chercheurs de l’école de médecine de l’université de Californie du Sud ont mené une étude prouvant les effets positifs des véhicules électriques sur l’amélioration de la qualité de l’air et sur la réduction des risques de maladies respiratoires. La voiture électrique n’est pas une solution miracle qui résoudra tous nos problèmes, qu’ils soient écologiques, financier, sociétaux ou environnementaux. Mais elle aura un rôle important à jouer afin de diminuer nos émissions de CO2, booster la mobilité bas carbone de demain mais aussi afin d’améliorer la santé. C’est ce qu’on voulu prouver des chercheurs de la Keck School of Medicine de l’université de Californie du Sud. Les résultats, publiés dans la revue Science of the Total Environment, affirment une chose très simple : plus il y a de véhicules électriques en circulation, moins les visites aux urgences concernant des problèmes d’asthme étaient fréquentes. En résumé, les voitures électriques améliorent la qualité de l’air et les habitants de Californie ont moins de problèmes respiratoires. Des effets visibles. Entre 2013 et 2019, le nombre de véhicules électriques a été multiplié par dix en Californie. Il est passé de 1,4 voiture électrique pour 1 000 habitants à 14,7 véhicules électriques pour 1 000 habitants, expliquent les chercheurs. Dans certains quartiers, les chiffres ont atteint 20 véhicules pour 1 000 habitants, soit 2%. Cette faible augmentation a tout de même eu des effets bénéfiques sur la santé des Californiens puisque selon les résultats, les visites annuelles aux urgences en raison d’incidents liés à l’asthme ont diminué de 3,2% dans les quartiers où les taux les plus élevés ont été constatés. Les chercheurs ont également observé une légère baisse des niveaux de dioxyde d’azote (NO2), un composé chimique qui peut « pénétrer dans les voies respiratoires profondes, où il fragilise la muqueuse pulmonaire face aux agressions infectieuses, notamment chez les enfants », explique Actu-Environment. Un enjeu de santé publique. « Lorsque nous pensons aux actions liées au changement climatique, c’est souvent au niveau mondial, explique Erika Garcia, l’une des professeure en science de la population et santé publique ayant participé à l’étude, dans un communiqué. Mais l’idée que les changements apportés au niveau local peuvent améliorer la santé des communautés pourrait être un message puissant, aussi bien pour les populations que pour les pouvoirs publics ». Si les résultats se sont concentrés sur l’asthme, l’amélioration de la qualité de l’air aura des effets à plus long-terme sur la diminution des maladies cardiovasculaires et des cancers. En analysant les taux d’adoption des voitures électriques par quartiers, l’étude montre aussi les fossés qui se creusent entre les populations riches et celles qui sont plus pauvres, où les taux d’adoption sont généralement plus bas. Cela montre la nécessité d’aider les populations les plus démunies à opérer leur transition écologique afin d’éviter que les plus pauvres soient aussi les plus exposés à ces risques de santé publique.
Le Crédit Mutuel lance un prêt à taux zéro pour financer l’achat d’un vélo
Une première depuis 1998. Cela faisait 25 ans que le groupe Crédit Mutuel - organisé autour de 19 fédérations couvrant l'ensemble du territoire - n'avait pas lancé une même offre commerciale. Plus précisément, il ne s'agit pas d'une offre unique à l'échelle du groupe, mais d'une offre similaire proposée par chacune de ses composantes. Pour cette quasi première, l'ensemble mutualiste a choisi un sujet particulièrement consensuel : le financement du vélo. Crédit Mutuel Alliance Fédérale (principale composante du groupe qui réunit 14 des 19 fédérations) a ainsi annoncé mardi une offre de crédit à taux zéro pour l'acquisition d'un vélo, distribuée à partir du 12 juin prochain et jusqu'à la fin 2024. Le montant du prêt peut aller jusqu'à 6.000 euros pour un particulier et jusqu'à 10.000 euros pour un professionnel. Spectaculaire réconciliation « Cette offre sera également proposée par les autres fédérations de Crédit Mutuel : Crédit Mutuel Arkéa (Crédit Mutuel de Bretagne, Crédit Mutuel du Sud-Ouest), Crédit Mutuel Océan, Crédit Mutuel Maine-Anjou, Basse-Normandie », précise l'Alliance Fédérale dans un communiqué. Il s'agit là d'un premier effet tangible de la réconciliation intervenue ces dernières semaines au sein du groupe mutualiste, encore impensable il y a quelques mois. Longtemps en quête de son indépendance, Arkéa, deuxième poids lourd du groupe derrière CMAF, s'est rangé à une simple « autonomie garantie ». Cette dernière se traduira mercredi - sauf coup de théâtre - par une modification des statuts de l'organe central du groupe, la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM). Avec cette approche commerciale coordonnée, Crédit Mutuel se rapproche d'un fonctionnement un peu comparable à celui du Crédit Agricole : composé de 39 puissantes caisses régionales, ce dernier parvient à pousser des offres commerciales nationales, en bâtissant en amont un consensus entre ses membres. Le groupe avait d'ailleurs lui-même expérimenté en 2020, au travers de sa filiale LCL, une offre de financement de vélo à taux zéro. « Financement solidaire » Cette approche coordonnée n'empêche pas l'Alliance fédérale de suivre aussi sa propre stratégie. L'offre doit lui permettre à la fois de viser les particuliers, « pour les déplacements domicile-travail, pour les loisirs », mais aussi une clientèle de professionnels et d'artisans « avec notamment les vélos-cargos à assistance électrique ». Elle sera distribuée à la fois dans les caisses de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, mais aussi au CIC, sa filiale davantage orientée vers les entreprises. Autre marque du groupe, ce dernier donne une dimension sociétale à son annonce , s'inscrivant volontiers dans les débats politiques du moment. Le taux zéro du crédit sera ainsi intégralement à sa charge. « Cela représente un effort de 15 à 20 millions d'euros par an pour Crédit Mutuel Alliance Fédérale », souligne, dans un communiqué, son président Nicolas Théry, y voyant un « financement solidaire ». La charge pour la banque est elle-même financée par son « dividende sociétal » , mesure consistant à affecter chaque année 15 % de son résultat net au « financement de projets de transformation environnementale et sociétale ». L'an dernier, CMAF avait dégagé un bénéfice net de 3,5 milliards d'euros, et fixé son dividende sociétal à 525 millions.
Métro : Keolis brise le monopole de la RATP et va exploiter deux lignes du Grand Paris
C'est une grande première depuis la création de la RATP en 1948 : la régie de transports publics n'exploitera pas certaines lignes automatiques de la région parisienne actuellement en construction. L'autorité organisatrice des transports IDFM a confirmé mardi avoir retenu Keolis pour l'exploitation de deux nouvelles lignes du réseau Grand Paris Express , les 16 et 17, essentiellement en Seine-Saint-Denis, à compter d'octobre 2026. Un contrat d'une durée de sept ans pour commencer et dix ans maximum avec de possibles extensions, et d'un montant de quelque 300 millions sur le plan des recettes. Filiale de la SNCF (70 %) et de la Caisse de dépôt du Québec (30 %), Keolis exploite déjà des métros sans conducteur à Lille, Rennes, Lyon, Dubaï et même Shanghai, mais aucun réseau en Ile-de-France, en raison du monopole historique de la RATP . Quant au réseau de trains régionaux Transilien, financé par IDFM, il est sous la coupe directe de la SNCF. La RATP n'a pas tout perdu L'ouverture inédite à la concurrence, dans un nouveau cadre d'appels d'offres, se solde donc par un premier échec pour la RATP, qui postulait ici avec sa filiale RATP Dev chargée du « hors Paris ». Le groupe, qui se refusait mardi à tout commentaire, se consolera néanmoins puisque l'Etat lui a déjà attribué, via une loi, la gestion de l'infrastructure du Grand Paris Express, donc la partie « sol ». En gros, la RATP sera responsable des rails, tunnels, aiguillages et des portes palières automatiques «en association» avec Keolis, mais pas de la régularité des métros qui s'y arrêteront… Une dichotomie juridique unique au monde (vertement critiquée en son temps par l'état-major de Keolis), qui a incité un autre acteur, Transdev, à ne pas postuler sur ces bases bancales.
Pourquoi l’IA n’est pas… encore intelligente
Que nous réserve l'intelligence artificielle ? Avec l'émergence de ChatGPT, qui a cumulé plus de 4 milliards de visites depuis ses débuts, jamais l'intelligence artificielle n'a été si présente dans nos vies, suscité tant d'inquiétude et posé tant de questions. Le débat fait même rage parmi les spécialistes. La démission de Google de Geoffrey Hinton, pionnier de l'intelligence artificielle moderne, faisant part de ses inquiétudes, a même sonné comme un signal d'alerte. Depuis le début de l'IA, une question lancinante ne cesse de tarauder les chercheurs : sera-t-elle un jour l'égal de l'être humain ? Pour l'heure, nous sommes encore loin, explique aux « Echos » Yann Le Cun, considéré comme l'un des inventeurs de l'apprentissage profond et qui a reçu le prix Turing 2018 : « Malgré les progrès fulgurants de ces dernières années, notamment en matière de systèmes de dialogue, nous sommes loin d'avoir des machines qui puissent apprendre aussi vite que les humains ou les animaux, qui possèdent un certain sens commun, comprennent comment fonctionne le monde, raisonnent et soient capables de planifier. » L'absence de sens commun De fait, cette technologie est loin de posséder les qualités les plus banales d'un humain. Un assistant virtuel serait bien incapable d'appeler un pompier pour venir réparer une fuite ou d'organiser un voyage. Les tâches à enchaîner, qui nous paraissent, à nous humains, d'une simplicité biblique, sont en réalité très complexes et exigent un minimum de connaissance du monde qui nous entoure. LIRE AUSSI : Solana imagine démocratiser la blockchain avec ChatGPT Le principal handicap de l'IA ? L'absence de sens commun. Une étude publiée récemment dans la revue « Cognition » a montré que des bébés de 11 mois étaient bien supérieurs dans ce domaine à des IA. Soumis au même « Baby Intuitions Benchmark » (BIB), qui évalue la capacité à comprendre ce qui motive les actions des autres, le logiciel a été battu à plate couture. L'étonnement Fondée sur l'utilisation de réseaux de neurones et l'apprentissage profond (deep learning), une intelligence artificielle, dopée aux statistiques, n'est à l'aise que sur des opérations précises pour lesquelles elle a été entraînée. Une IA a regardé plusieurs fois des milliers d'images de chat avant d'en reconnaître un à coup sûr quand un petit enfant identifie cet animal familier après l'avoir vu une seule fois. Tout en étant capable ensuite de le distinguer facilement d'un écureuil ou d'un lapin. LIRE AUSSI : Anthropic, le concurrent « fiable » de ChatGPT, lève 450 millions de dollars La capacité à s'étonner constitue une différence encore plus fondamentale entre l'IA et l'humain, note Jean-Louis Dessalles, chercheur en intelligence artificielle et maître de conférences à Télécom Paris : « L'étonnement est un des fondements de l'intelligence humaine. C'est une capacité qui permet de détecter l'inattendu, d'éveiller l'intérêt, de repérer les dangers ou de corriger ses erreurs. Une IA numérique entraînée grâce à l'apprentissage profond, elle, ne s'étonne de rien. » Les exemples abondent pour illustrer le phénomène. Ainsi, devant une photo de chat auquel il manque une oreille, un système de reconnaissance d'images verra un chat, quand un enfant se focalisera sur l'anomalie que constitue l'oreille manquante. Même chose pour une représentation de saint Denis portant sa tête coupée. Elle interpelle évidemment n'importe quel être humain « tandis qu'une IA n'y voit qu'un être humain normal sauf si une centaine d'exemples identifiés de saint Denis tenant sa tête figurent dans le jeu de données qui ont servi à son entraînement », précise Jean-Louis Dessalles. Ecrire une chose, puis l'inverse Autre difficulté, l'intelligence artificielle ne connaît pas la logique. C'est particulièrement flagrant avec ChatGPT qui, sans mémoire ni cohérence, peut de se contredire d'une phrase à l'autre. « ChatGPT génère du texte mot à mot et forme des phrases qui n'ont aucun sens pour lui. Il peut donc écrire quelque chose et dire l'inverse quelques lignes plus bas, car il reprend toutes les erreurs qu'on trouve sur la Toile », insiste Jean-Louis Dessalles. Dès lors, à quelles conditions une IA serait-elle capable d'égaler l'être humain ? Une bonne partie des spécialistes, souvent surpris face aux progrès de ChatGPT, s'avouent désormais incapables de fixer une limite théorique aux possibilités de l'IA. « Aujourd'hui, je ne saurais pas désigner les capacités cognitives qu'on ne saurait pas, un jour, reproduire avec une machine », résume Jean-Gabriel Ganascia, informaticien, philosophe et spécialiste de l'intelligence artificielle. D'autant que la machine réserve bien des surprises. Même s'il s'est révélé un piètre joueur, ChatGPT est capable de jouer aux échecs. « Ce n'était pas prévu, car c'est un programme fait pour générer du texte, pas pour jouer aux échecs. Et encore plus inattendu, il est capable d'avoir une représentation en deux dimensions de l'échiquier », assure Jean-Louis Dessalles. L'apprentissage autosupervisé Le débat sur les capacités de l'IA dépend beaucoup de la conception que l'on a de l'intelligence. Pour Yann Le Cun, cela ne fait pas de doute, l'intelligence artificielle dépassera un jour celle de l'homme, notamment grâce aux progrès de l'apprentissage autosupervisé (SSL pour self-supervised learning) qui consiste à masquer une partie des données d'apprentissage, et à entraîner le modèle à prédire et identifier ces données cachées. Depuis 2019, cette technologie a déjà permis des avancées dans tous les domaines, depuis la modération de contenus, la traduction ou encore la reconnaissance de la parole et d'images. « Cette approche pourrait notamment conduire les machines à apprendre comment fonctionne le monde en s'entraînant à prédire ce qui va se passer dans des vidéos. Ce faisant, les machines pourraient acquérir une forme de sens commun. Cela constituera peut-être la base de la prochaine révolution en IA. Mais il y a encore du pain sur la planche pour en arriver là », prédit Yann Le Cun.
Uber et Waymo s’associent pour proposer des courses en robot-taxi –
Anciennement rivaux, il semblerait que Uber et Waymo aient désormais des intérêts communs. L’éditeur d’application mobile et la société spécialisée dans les robots-taxis se sont associés pour tester des courses et des livraisons à bord de véhicules autonomes dans la ville de Phoenix. Ces véhicules devraient transporter leurs premiers passagers dans le courant de l’année, sur une zone de 160 kilomètres carrés. Les courses et livraisons pourront être commandées directement sur l’application Uber et Uber Eats. En revanche, Waymo a précisé que ses services n’étaient pas exclusivement réservés au géant américain. Progressivement, ce nouveau service devrait s’étendre dans plusieurs autres villes des Etats-Unis. Avec ce partenariat, Uber et Waymo entendent offrir « une expérience sûre, agréable, entièrement électrique et entièrement autonome » aux utilisateurs.
Intermarché signe avec Casino et lâche Teract
C'est un retournement dans l'histoire récente déjà complexe de Casino. Le groupe de distribution présidé par Jean-Charles Naouri annonce ce vendredi matin avoir reçu d'Intermarché une lettre d'intention en vue du rachat de 180 magasins. A première vue, rien de surprenant puisque des discussions exclusives avaient été annoncées le 24 avril . Mais il y a un mois, la pièce comptait trois personnages. Il n'en reste que deux. L'accord du 26 mai est noué entre Casino et le groupement des Mousquetaires, la structure de tête d'Intermarché. Teract a disparu. Le 24 avril, l'annonce portait sur des négociations entre les Mousquetaires, Teract et Casino. Soucieux de sécuriser le rachat de magasins d'un groupe Casino qui pourrait changer d'actionnaire de contrôle, Thierry Cotillard, le patron d'Intermarché s'est engagé sans attendre l'issue des négociations entre Teract et le distributeur français. Un acompte de 100 millions Le fond de l'affaire est similaire, à quelques détails près toutefois. Intermarché s'est engagé à prolonger de deux ans son partenariat à l'achat avec Casino. S'ajoutent aux trois centrales d'achat communes (une pour l'alimentaire, l'autre pour le non alimentaire, la troisième pour les achats dits non marchands), une alliance pour les produits à marque de distributeur ainsi qu'un approvisionnement auprès des filières marée et boucherie des Mousquetaires qui exploitent un pôle industriel doté de 56 usines. LIRE AUSSI : Renégociations à tous les étages de la dette du château de cartes Rallye Casino Est également prévu la cession à Intermarché de magasins - des hypers et des supermarchés, quelques Franprix - représentant un total d'1,15 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Une première tranche de 600 millions sera cédée d'ici à la fin de l'année. La seconde tranche de 500 millions pourra être vendue dans les trois ans à venir au plus tard. Selon nos informations, Intermarché table sur une acquisition relativement rapide. Un tiers du chiffre d'affaires La nouveauté tient à une troisième tranche de points de vente, pour un volume d'affaires de 500 millions supplémentaires. Intermarché a signé une promesse d'achat que Casino peut exercer dans les trois ans. Au total, les Mousquetaires récupéreraient 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires, de quoi rapprocher leur part de marché de celle de Carrefour, le numéro 2 français derrière Leclerc.