C’est une grande première depuis la création de la RATP en 1948 : la régie de transports publics n’exploitera pas certaines lignes automatiques de la région parisienne actuellement en construction. L’autorité organisatrice des transports IDFM a confirmé mardi avoir retenu Keolis pour l’exploitation de deux nouvelles lignes du réseau Grand Paris Express , les 16 et 17, essentiellement en Seine-Saint-Denis, à compter d’octobre 2026. Un contrat d’une durée de sept ans pour commencer et dix ans maximum avec de possibles extensions, et d’un montant de quelque 300 millions sur le plan des recettes.

Filiale de la SNCF (70 %) et de la Caisse de dépôt du Québec (30 %), Keolis exploite déjà des métros sans conducteur à Lille, Rennes, Lyon, Dubaï et même Shanghai, mais aucun réseau en Ile-de-France, en raison du monopole historique de la RATP . Quant au réseau de trains régionaux Transilien, financé par IDFM, il est sous la coupe directe de la SNCF.

La RATP n’a pas tout perdu
L’ouverture inédite à la concurrence, dans un nouveau cadre d’appels d’offres, se solde donc par un premier échec pour la RATP, qui postulait ici avec sa filiale RATP Dev chargée du « hors Paris ». Le groupe, qui se refusait mardi à tout commentaire, se consolera néanmoins puisque l’Etat lui a déjà attribué, via une loi, la gestion de l’infrastructure du Grand Paris Express, donc la partie « sol ».
En gros, la RATP sera responsable des rails, tunnels, aiguillages et des portes palières automatiques «en association» avec Keolis, mais pas de la régularité des métros qui s’y arrêteront… Une dichotomie juridique unique au monde (vertement critiquée en son temps par l’état-major de Keolis), qui a incité un autre acteur, Transdev, à ne pas postuler sur ces bases bancales.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr