HOSPITALITY LAB & PRACTICE FOR BRANDS

Blog2017-10-23T13:43:48+00:00

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.

En imposant aux marques de privilégier l’intérêt de leurs clients dans la gestion des données qu’elles détiennent, l’Europe fait de l’hospitalité le vecteur principal de leur croissance.

1. AUJOURD’HUI, LA CROISSANCE DES MARQUES PASSE PAR LA QUALITÉ DE LEUR RELATION CLIENTS.

Dans un monde digital, « Les Marchés sont des Conversations ».

Dès 1999, Doc Searls et ses co-auteurs avaient mis cette idée au coeur de leur “Clue Train Manifesto” (Manifeste des Evidences) (1), démontrant alors avec brio comment le développement du “capital relationnel” de la marque pouvait devenir le principal moteur de la croissance des entreprises.

L’arrivée des sites internet dans la fin des années 1990 avait eu en effet le mérite de faire prendre conscience qu’il pouvait se nouer une relation directe entre l’entreprise et ses clients, sans passer par un distributeur ; et que ces nouveaux liens produisaient énormément de données qu’il était probablement intéressant d’exploiter : ainsi, pour développer plus loin l’idée du “Clue Train”, lorsqu’il s’agit de générer une croissance durable des ventes et des profits, les meilleurs atouts de la marque sont sa légitimité à susciter des échanges autour de son coeur de métier (Conversation), son intelligence à les analyser (Curation), sa capacité à apporter des réponses adaptées aux besoins exprimés (Customization), et finalement son empathie relationnelle, propre à mettre le client en résonance avec la marque (Communion). Autant d’atouts qui précèdent dorénavant la simple « qualité des produits » mis au catalogue, autrefois le principal fer de lance des entreprises.
Une vision depuis partagée par Interbrand(2), qui dans sa publication annuelle du classement de la valeur des marques insiste sur le fait que “la croissance est la conséquence d’une stratégie claire et d’expériences exceptionnelles délivrées au consommateur”.
Voici donc venu le temps pour les marques soucieuses de croissance durable de passer un nouveau contrat relationnel avec leurs consommateurs, où l’achat et la livraison du produit n’est plus la fin mais le début de la relation : un contrat qui couvre d’abord l’usage, et l’expérience qui l’accompagne. Un contrat qui est aussi l’occasion de proposer de nouveaux moments de consommation, de nouveaux services, qui sont autant de chiffre d’affaires supplémentaire pour les marques. Mais un contrat relationnel d’abord fondé sur le respect de l’intérêt du client, notamment en matière d’utilisation de ses données.

 

2. GDPR : UNE RÉGLEMENTATION POUR SAISIR DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE.

Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
La Commission souligne également que le marché en ligne est constitué à 57% d’échanges avec des opérateurs américains, alors que seulement 4% des échanges se font au travers d’opérateurs pan-européens. Elle estime que si les 100 plus grosses entreprises Européennes faisaient un usage judicieux de leurs données clients, le PNB Européen pourrait s’octroyer 1,9% de progression supplémentaire d’ici 2020, soit plus de 200 Milliard d’Euros de gain potentiel.
C’est avant tout à cette opportunité de croissance que la GDPR s’attaque : permettre une meilleure utilisation des données pour les entreprises grâce à un consentement avéré des consommateurs, favoriser les échanges intra-européens au sein d’un univers mieux sécurisé. Loin d’être une contrainte, la GDPR est une chance de développement de nouvelles sources de revenus pour les marques européennes : elle conduit à un modèle de croissance durable rendu possible par une approche choisie et non plus subie de la consommation. Avec la GDPR, les marques doivent négocier avec chacun de leurs clients un contrat relationnel : elles doivent se mettre à l’écoute, comprendre les besoins, proposer leurs services, et définir les modalités de la relation ; le tout dans la transparence ( accès aux données, droit de modification) qui établit la confiance, l’attachement. Les marques deviennent alors attachantes dans le bon sens du terme, et c’est de cet attachement que nait la croissance durable.
C’est à ce nouveau modèle relationnel qu’appellait lui-même Doc Searls dans son “Clue Train Manifesto” : il lui avait même trouvé un nom, la VRM (Vendor Relationship Management). Une approche basée sur le consentement avéré du client vis à vis de ses fournisseurs (vendeurs) avec un postulat simple : “un consommateur libre a plus de valeur qu’un consommateur captif – pour lui-même, pour les marques et pour l’économie en général”.
Encore faut-il s’entendre sur la définition du consommateur “libre”. Searls le définit en cinq points :
1. Il entre en relation avec les marques de manière indépendante et sans contrainte.
2. Il est le point d’intégration de sa propre donnée (c’est lui seul qui peut relier sa donnée à sa personne).
3. Il a le contrôle de la donnée qu’il génère et collecte. Il décide de ce qu’il veut partager, à qui et comment.
4. Il définit son propre niveau d’engagement avec les marques.
5. Il est libre d’exprimer ses exigences et ses intentions en dehors du contrôle de toute entreprise.
C’est ce consommateur “libre” que la GDPR souhaite aujourd’hui promouvoir, afin d’en faire le vecteur de croissance de l’économie.

3. L’HOSPITALITE DES MARQUES, PRINCIPAL VECTEUR DE LEUR PROPRE CROISSANCE.

Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Le produit devient simplement la porte d’entrée à la marque, celui qui va forger les impressions de la première rencontre, et donc le début (et non la fin) de l’histoire. Le produit n’est plus qu’un prétexte, c’est la marque qui devient le réel support de l’expérience pour le consommateur : c’est d’ailleurs à elle qu’il va naturellement s’adresser s’il a besoin d’assistance ou s’il a simplement des remarques à formuler. À la marque de se montrer engageante, accueillante, généreuse et humaine pour fidéliser le consommateur au-delà du premier produit, et pour entretenir une relation proche, intime, qui permettra de continuer à vendre sans qu’il soit besoin de déployer la coûteuse armada publicitaire du premier jour : avoir une stratégie à long terme d’entretien de la relation, plutôt que de s’épuiser dans des efforts permanents de recrutement.
Autant le “tunnel de vente” était indifférencié et anonyme, donc étranger à toute notion d’hospitalité, autant le “cycle de décision d’achat” est personnalisé et fait appel à la relation humaine : c’est de la capacité de la marque à accueillir que dépend la fidélisation du client, et encore plus, sa propension à devenir activement promoteur vis à vis de ses pairs. Pour le dire différemment, c’est du niveau d’hospitalité de la marque que va découler l’amplitude de la réalisation du cycle d’achat, et donc le montant de la valeur créée.
Autant le “tunnel de vente” s’envisageait dans un temps le plus court possible, avec l’espoir de limiter la durée d’exposition nécessaire pour déclencher l’achat afin de réduire les coûts, autant le “cycle de décision d’achat” s’inscrit dans la durée la plus longue possible afin de maximiser les revenus. En se plaçant dans une notion de permanence, on met forcément en exergue la qualité de l’hospitalité, seule capable de générer de la pérennité dans la relation.
Plus le consommateur progresse avec la marque, plus la marque fait preuve de « disponibilité » vis à vis des demandes du consommateur, plus se crée la confiance dans la relation, le consommateur récupérant de plus en plus de valeur d’usage en retour de sa relation avec la marque, la marque obtenant de plus en plus de “permissions” qui lui permettent d’aller encore plus loin dans son service du consommateur.
C’est bien là le cercle vertueux de l’hospitalité des marques : un marketing “on demand” (inbound marketing), un marketing de l’échange, de la confiance, de la permission, du partage de la valeur, où les clients sont aussi des hôtes ; un marketing qui se définit d’abord par rapport au client pour qu’il puisse adopter lui-même la marque, la faire sienne et en devenir à son tour le porte-parole…
Alors que la GDPR fait des marques le gibier de consommateurs devenus madrés, l’hospitalité est la meilleure réponse pour faire de ces mêmes marques les plus désirables des proies : avec bienveillance, humanité et intimité. Assurant ainsi la pérennité de leur croissance.

4. QUELLES APPROCHES POUR LES MARQUES FACE A LA GDPR ?

Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.
Une étude publiée en Mai dernier par le gouvernement Britannique4 s’était alarmée sur le fait que seulement 30% des grandes entreprises du pays avaient commencé à prendre les mesures nécessaires à la mise en conformité de leurs pratiques d’utilisation des données, alors que la transcription dans la loi Britannique vient d’être réalisée en ce mois d’Août, et qu’elle survivra au Brexit. Les autres pays feront-ils preuve de la même insouciance, par rapport à une échéance qui dans la plupart des pays européens, a été fixée à Mai 2018 ?
La GDPR transforme radicalement la manière dont les entreprises utilisent les données. Il va falloir arrêter d’acheter des listes d’adresses, et même se débarasser des listes qu’on aura pu acheter auparavant. Contacter un client exigera d’avoir les permissions nécessaires, sauf à s’exposer à des amendes prévues pour atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires.
Il n’y aura donc pas d’échappatoires.
Mais n’est-ce pas justement l’opportunité d’une prise de conscience salutaire dans le futur de la relation client ? Quelle marque aujourd’hui a encore besoin d’avoir accès à des millions de noms dont simplement un infime pourcentage montre un intérêt pour ses propositions ? Ne vaudrait-il pas mieux établir une véritable relation avec moins de clients mais qui ont un véritabe intérêt à avoir un dialogue, un échange, une conversation avec la marque ?
N’est-il pas temps, tout simplement, que les marques apprennent à devenir hospitalières vis à vis de leurs clients ?
Et si la GDPR n’était qu’un manifeste pour l’hospitalité des marques ? Une manière de sauver les marques traditionnelles à l’heure du digital ? La dernière opportunité à saisir avant liquidation ou reprise par les acteurs de la nouvelle économie ?
En développant leur hospitalité pour se mettre en conformité avec la GDPR, ce n’est pas tant l’amende que les marques vont éviter, c’est leur futur qu’elle vont assurer.
Aucune raison d’attendre. Embrassons la GDPR en développant l’hospitalité des marques (5).

 

 

(1) Le Cluetrain Manifesto (Manifeste des évidences) est un texte rédigé par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls, et David Weinberger. Il est d’abord diffusé sur le web en 1999 comme un ensemble de quatre-vingt-quinze thèses, puis est publié sous forme de livre en 2000 avec les thèses prolongées de sept essais. https://www.amazon.com/Cluetrain-Manifesto-End-Business-Usual/dp/0738204315
(2) Etude 2016 Interbrand : http://interbrand.com/best-brands/best-global-brands/2016/
(3) Etude de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/commission/publications/why-we-need-digital-single-market_en
(4) Citée par Tanya Joseph dans le magazine Marketing Week (UK) du 7 Août 2017, New data laws are a chance to reset customer relationships : https://www.marketingweek.com/2017/08/07/tanya-joseph-data-law/
(5) Cf, “Manifeste pour l’Hospitalité des Marques”, Georges-Edouard DIAS, Edition Netexplo : https://www.amazon.fr/dp/2954667230/

Le bleisure allonge la durée des déplacements à l’étranger

By |December 29th, 2024|Categories: Scoop.it|

Une analyse mondiale auprès de 562 décideurs, travel managers et voyageurs d’affaires menée par Corporate Traveller et FCM Travel, révèle que les voyages à l’étranger d’une journée enregistrent la croissance la plus faible entre 2023 et 2024. Ces déplacements sont relégués au second plan par rapport aux séjours prolongés, notamment ceux de 6 ou 7 jours, qui affichent une augmentation de 10 % sur la même période. D’après la même enquête, “des événements tels que des concerts ou des compétitions sportives influencent désormais de manière stratégique les déplacements professionnels.” Extrapolons l’analyse de FCM : la stratégie, en pareil cas, ne relève pas du travel management mais du voyageur lui-même. Dans le cas d’un déplacement que son activité professionnelle lui impose, la date sera choisie en fonction d’une prolongation bleisure offrant une expérience particulière. Melissa Elf, COO Monde de Flight Centre Corporate se fait plus précise : “Selon nos données internes, les séjours prolongés autour de grands événements continuent de gagner en popularité, qu’il s’agisse de concerts de Taylor Swift en Australie, du Grand Prix de Formule 1 à Singapour, des matchs des Jaguars de Jacksonville à Londres, des Mets à New York, ou simplement d’un voyage d’affaires prolongé pour profiter de moments en famille.” Des loisirs pour 75% des voyageurs Que les déplacements d’une journée soient les moins prisés pour les déplacements à l’étranger n’a rien d’inédit. Déjà, l’indice GBTA Business Travel Index Outlook 2024, basé sur les réponses de 4.100 voyageurs d’affaires dans cinq régions du monde, publiée en juillet 2024, le confirmait. Ce qu’il y a de nouveau c’est la progression de 10% des séjours de 6 ou 7 jours. Et tout démontre donc que cette appétence pour les séjours longs est à mettre en relation avec une pratique bleisure - à vrai dire, un séjour de 6 ou 7 jours contenant au moins une partie de week-end l’implique forcément. La même enquête confirme que plus de 75 % des personnes interrogées déclarent qu'eux-mêmes ou leurs collaborateurs intègrent des moments de loisirs à leurs voyages professionnels. “Ces données mettent en avant des tendances mondiales, à la fois émergentes et durables, dans les voyages d’affaires. Elles offrent aux entreprises une opportunité précieuse d’ajuster leurs politiques pour répondre aux attentes de leurs collaborateurs, tout en constituant un levier stratégique pour attirer et fidéliser les talents”, ajoute Melissa Elf.

Internet : la France face à l’irrésistible ascension du Starlink d’Elon Musk

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

L'anecdote est racontée devant un parterre de professionnels des télécoms, dont le métier est de déployer la fibre optique. « Un restaurant sur la côte atlantique ouvre deux mois dans l'année et a souhaité se raccorder à la fibre. Le devis était de 120.000 euros. Pour lui, cela n'a aucun sens de choisir la fibre alors qu'il peut aller chez Darty et acheter une antenne Starlink à 350 euros. » Alors que l'extinction du réseau cuivre, qui sert à véhiculer le téléphone et l'ADSL, va se concrétiser le 31 janvier 2025 avec un premier lot de 162 communes concernées, la question du satellite resurgit de façon aiguë. Un Français sur dix n'est toujours pas éligible à la fibre optique, selon l'Arcep, le régulateur des télécoms. Et ils ne le seront peut-être jamais, car leur raccordement est soit trop cher ou trop complexe. Autant de clients qui intéresseront Starlink, l'opérateur satellite d'Elon Musk. Dans les zones mal desservies par la fibre La France a fait le choix du 100 % fibre : opérateurs et collectivités (qui déploient les réseaux en régions) ne jurent que par les fils de lumière. Si bien qu'ils osent à peine évoquer Starlink, devenu « l'éléphant dans la pièce ». L'opérateur est pourtant de plus en plus présent dans l'Hexagone. D'un point de vue commercial d'abord, il se positionne en concurrence frontale avec les offres fixes du marché, avec un abonnement à 40 euros par mois. Au niveau des usages ensuite : si l'Américain ne dévoile aucun chiffre - et ne répond pas aux sollicitations des journalistes -, le trafic aurait néanmoins triplé en France en 2024, selon Cloudflare. D'après l'Arcep, qui vient de mener une consultation publique auprès de 4.700 personnes, Starlink est plébiscité pour développer la connectivité dans les zones mal desservies par la fibre et le mobile, tant par les particuliers que les entreprises. Les utilisateurs existants du service américain se disent d'ailleurs globalement satisfaits. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Air France va offrir du wi-fi haut débit grâce à la constellation Starlink d'Elon Musk Internet par satellite : comment la Chine veut s'imposer face au Starlink d'Elon Musk Pour les particuliers, le kit satellitaire est seulement distribué par FNAC-Darty, et depuis plus récemment par Boulanger, et sur Internet. Sur le terrain, il suffit de tendre l'oreille. « Starlink perce fort dans les campagnes qui ne sont pas desservies par la fibre, mais aussi dans les quartiers résidentiels où il y a des problèmes », raconte Gaspard Pierre, installateur Starlink. Implanté à Arles et Carpentras, il voit son activité grimper depuis 2021, avec 15 installations par mois. Le recours à un artisan est certes coûteux, de 700 à 1.000 euros pour la main-d'oeuvre, sans l'antenne ni le bras officiel. Mais selon le professionnel, « il y a de plus en plus d'installateurs spécialisés dans la fibre qui proposent Starlink ». Des clients lassés d'attendre la fibre Si le satellite est logiquement envisagé par les propriétaires isolés (fermes, chalets, commerces saisonniers, maisons secondaires…), la solution technologique touche aussi « ceux qui sont lassés d'attendre la fibre, et même les logements neufs, où il faut désormais payer 650 euros rien que pour localiser le point d'accès au réseau, contre 15 euros avant pour le cuivre », souffle Ariel Turpin, délégué général de l'Avicca, l'association du numérique en région. LIRE AUSSI : EXCLUSIF - Le gendarme des télécoms sonne l'alerte sur le déploiement de la fibre et réclame un « portage politique » ENQUETE - Fibre optique : pourquoi les clients saturent « Bravo Orange ! » ironise sur le forum Lafibre.info un abonné qui fait face à ce problème et s'est, depuis, abonné à Starlink pour moins cher. Ce n'est pas tout. Alors que la France est réputée avoir déployé sa fibre optique vite - mais avec parfois des problèmes de qualité -, l'Avicca observe que, de plus en plus d'abonnés, déçus par leur connexion fibre, basculent chez Starlink. « Le satellite peut servir de solution transitoire pendant les déploiements, mais il n'y a rien de mieux que la fibre », plaide Laurent Halimi, le nouveau président de la Fédération française des télécoms. Or, l'exemple de Mayotte a montré que la résilience des réseaux terrestre avait ses limites. L'île, dont les réseaux télécoms sont presque totalement tombés, doit s'en remettre à des kits de secours envoyés par les opérateurs… dont aucun n'avoue qu'ils contiennent du Starlink ! Les entreprises intéressées Chez les opérateurs, seul Bouygues Telecom Entreprises a choisi de « pactiser » avec la firme d'Elon Musk, en nouant un partenariat de distribution en juillet. Cette offre doit répondre aux besoins des entreprises qui seront bientôt coupées du cuivre, et n'ont pas de possibilité de se connecter en 4G ou 5G. Et constitue un mode de connexion en plus (« back-up »), par sécurité. LIRE AUSSI : Turbulences en vue sur les télécoms d'entreprise avec la fin de l'ADSL Télécoms : ces entreprises qui hésitent à passer à la fibre « Starlink apporte une réponse aux entreprises qui n'ont pas encore d'accès à la fibre », relève Sylvain Plagne, directeur marketing chez Bouygues Telecom Entreprises, qui compte accentuer la mise en avant de cette offre à l'avenir. L'intérêt des entreprises serait manifeste, entre inquiétude liée à la fin du cuivre et hésitation à passer à la fibre. La France reste très bien équipée en télécoms. « La guerre porte sur les 10 % qui ne sont pas encore raccordés à la fibre », pointe Sylvain Chevallier, analyste chez BearingPoint. « Mine de rien, cela fait 3 millions de foyers, ce qui est loin d'être négligeable », complète l'expert - c'est à peine moins que le parc fixe de Bouygues Telecom. D'ailleurs, Starlink est en train d'être rejoint par d'autres… Orange et Amazon sur les rangs Orange, qui reste très discret sur ce sujet, a lancé son offre Nordnet d'Internet par satellite en décembre, avec des débits (200 mb/s) et un prix (50 euros par mois) comparables à Starlink, mais une latence supérieure. Contrairement à l'Américain qui possède 6.000 satellites de basse orbite à 550 km de la Terre, Nordnet ne compte que sur un lointain satellite géostationnaire situé à 36.000 km. La différence est la latence : 33 millisecondes pour Starlink et 700 millisecondes pour le second. LIRE AUSSI : Satellites : Face à SpaceX, Bruxelles lance sa constellation pour plus de 10 milliards d'euros Les choses pourraient s'agiter en 2025. Pas avec la constellation européenne Iris2 , attendue seulement en 2030. Mais avec Amazon qui prévoit de lancer commercialement son offre Kuiper l'année prochaine. Après avoir obtenu un feu vert de l'Arcep en juillet pour des tests, Amazon a accéléré mardi 17 décembre avec la demande d'« établir et exploiter un réseau ouvert au public ». Et il se dit que les prix de Kuiper seront inférieurs à ceux de Starlink… Pour le secteur français des télécoms, qui peine à rentabiliser ses 14 milliards d'euros investis dans les réseaux fixes depuis dix ans, il ne manquerait plus que la guerre des prix du mobile s'étende désormais au fixe.

Allemagne : Elon Musk s’invite avec fracas dans la campagne en apportant son soutien à l’extrême droite

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

C'est une série de tweets qui n'est pas passée inaperçue. Le milliardaire américain Elon Musk est entré dans la campagne électorale allemande avec des déclarations chocs. « Seule l'AfD peut sauver l'Allemagne », a-t-il écrit sur sa plateforme X, l'ex-Twitter sur laquelle l'entrepreneur peut se targuer d'avoir 208 millions d'abonnés, lui assurant une gigantesque caisse de résonance. « Vous avez parfaitement raison », s'est empressée de réagir la coprésidente du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), Alice Weidel. Alors que des élections sont prévues pour le 23 février, l'AfD est créditée d'environ 19 % d'intentions de vote. Reste que ce soutien à un parti d'extrême droite, dont les propositions ont été qualifiées «de bon sens» par Elon Musk, n'est pas sans poser de problèmes : il constitue une interférence étrangère, de la part d'un milliardaire non élu, dans une campagne déjà sous tension et un pays fracturé. A l'ancien commissaire européen Thierry Breton qui s'en inquiétait sur X ce week-end, Musk a répondu que si le Français ne parlait pas russe ou allemand aujourd'hui, c'était grâce à une «interférence étrangère américaine»... Appel à la démission de Scholz Quelques heures après l'attentat de Magdebourg, qui a coûté la vie à 5 personnes, Elon Musk est allé plus loin, attaquant directement le chancelier Olaf Scholz, qu'il a appelé à « démissionner immédiatement », en le traitant d'« incompétent » et d'« idiot ». En interpellant de cette façon le chef du gouvernement allemand à la veille d'élections, il est difficile de ne pas y voir une tentative de déstabilisation, venant, qui plus est, d'un homme qui a régulièrement des contacts téléphoniques avec le président russe Vladimir Poutine, selon le « Wall Street Journal ». Ce n'est pas la première fois que l'homme d'affaires sud-africain, qui a vécu sous le régime de l'apartheid jusqu'à l'âge de 17 ans, s'immisce dans la vie politique d'Etats étrangers, en faisant avancer son agenda pro-extrême-droite. Elon Musk, la personne la plus riche du monde et financier de la campagne de Donald Trump, l'a fait dans la politique britannique en attaquant le parti travailliste au pouvoir, et des rumeurs circulent sur une aide financière au parti d'extrême droite Reform UK , de Nigel Farage. En Allemagne, le propriétaire de Tesla et de SpaceX est également un habitué des tweets provocateurs. Il a récemment insulté Angela Merkel, tout comme Olaf Scholz. « Olaf est un imbécile », avait-il écrit en allemand en novembre, en commentaire d'un post annonçant la chute de la coalition. « Sur X, règne la liberté de pouvoir dire ce que l'on veut », s'était contenté de répondre le gouvernement allemand. Quelques jours plus tard, le chancelier avait concédé que la remarque n'était « pas très aimable » mais que comme les entreprises du secteur d'Internet n'étaient « pas des organes d'Etat », il « n'avait pas accordé d'attention » particulière à cette attaque. Des intérêts en Allemagne En septembre 2023, Elon Musk avait également jugé que le gouvernement allemand avait une politique « folle » en matière de réfugiés. « Si un gouvernement démocratique agit contre la volonté du peuple, il devrait être révoqué », avait-il tweeté. Le milliardaire, q ui entend radicalement réformer le fonctionnement de l'Etat fédéral américain, ne se fixe visiblement aucune limite dans ses propos, alors qu'il est désormais un élément clé de l'équipe Trump bientôt au pouvoir. Et qu'il a des intérêts importants en Allemagne. En 2019, Elon Musk avait choisi le pays pour y construire sa seule usine en Europe. Située à Grünheide, près de Berlin , celle-ci emploie 12.000 salariés et dispose d'une capacité de production de 500.000 véhicules par an. Le constructeur, qui occupe une superficie de 300 hectares, souhaite défricher une centaine d'hectares supplémentaires, afin de construire des entrepôts, une gare de marchandises et une crèche et porter la capacité de production du site à 1 million de voitures par an.

Chez KLM, tous les B777 et B787 désormais équipés d’une Premium Comfort

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

KLM (groupe Air France-KLM) vient d’achever, à l’issue de deux années de réaménagement de ses cabines long-courrier, l’ajout entre sa classe économique (Economy et Economy Comfort) et sa World Business Class, d’une Premium Comfort Class, sur la totalité de sa flotte Boeing 777 et 787, soit 54 avions au total. « Les premières réactions ont été très positives chez nos passagers, lesquels mentionnent en particulier le fait qu’ils bénéficient de plus de confort et de repas plus savoureux » se félicite Barry ter Voert, directeur de l’expérience au sein de la compagnie néerlandaise. Selon le type d’avion, la section Premium Comfort compte de 21 à 28 sièges, des fauteuils plus larges et offrant plus d’espace pour les jambes, dotés également d’un écran plus grand et d’un repose-pieds à la différence de la classe Economy. Les sièges de la section Premium Comfort peuvent également être davantage inclinés vers l’arrière qu’en économie. Lors de la conversion des B777, KLM Royal a également remplacé les sièges de la World Business Class, dotés désormais d’une porte coulissante pour plus de confort et d’intimité. En outre, tous les passagers de la World Business Class ont un accès direct au couloir.

Le nouvel Airbus A330NEO de Malaysia Airlines cloué au sol quelques jours après son vol inaugural

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

oilà sans doute une mauvaise publicité dont Airbus mais aussi Malaysia Airlines auraient bien voulu se passer. La compagnie aérienne Malaysia Airlines a cloué au sol son nouvel Airbus A330NEO à peine 3 jours après que celui-ci a effectué son vol inaugural de Kuala Lumpur à Melbourne, en Australie. L'avion a été immobilisé pour 48 heures. En cause : une série de problèmes techniques que l'appareil a rencontré depuis son vol inaugural. Airbus et Rolls-Royce pointés du doigt par le DG de Malaysia Airlines « Le problème vient de l'usine et cela affecte la réputation et la marque de Malaysia Airlines », a indiqué dimanche le directeur général de la compagnie aérienne, Izham Ismail, au journal malaisien « New Straits Times ». Selon lui, Malaysia Airlines a identifié trois problèmes techniques dus au niveau de qualité de la production en usine et au niveau de la livraison. Lors de son vol inaugural, le 19 décembre, l'avion aurait ainsi connu des premiers problèmes techniques impliquant son moteur et ses systèmes hydrauliques. Ces problèmes se sont reproduits le 20 décembre, ce qui a obligé l'avion à être immobilisé pour réparation à son retour à Kuala Lumpur. Le 21 décembre, Malaysia Airlines a ensuite annulé le vol MH149 à destination de Melbourne en raison de la persistance de ces problèmes. « La sécurité est essentielle. Je ne prendrai pas de risques sur la sécurité », a expliqué Izham Ismail. Il pointe du doigt la responsabilité du constructeur de l'appareil qui est équipé d'un moteur Rolls-Royce Trent 7000. « Nous avons besoin qu'Airbus et Rolls-Royce enquêtent sur la cause profonde de ces problèmes sur ce tout nouvel avion. Les constructeurs doivent être tenus responsables. Ce qui arrive à un avion flambant neuf n'est pas acceptable. Pour moi, c'est embarrassant », a ajouté Izham Ismail, cité par le « New Straits Times ». Contacté par le quotidien malaisien, Rolls-Royce a indiqué avoir trouvé un composant défectueux, tandis qu'Airbus s'est dit prêt à aider Malaysia Airlines. Malaysia Airlines enchaîne les revers Cette immobilisation arrive au plus mauvais moment pour la compagnie aérienne qui a subi plusieurs revers cette année. Elle a notamment été obligée, cet été, de réduire plusieurs liaisons aériennes en raison des problèmes de main-d'oeuvre mais aussi de pénurie de composants et de pièces de rechange. LIRE AUSSI : Le transport aérien mondial n'arrive plus à répondre à une demande insatiable Sans oublier les retards de livraisons des appareils commandés. Si en 2022, l'entreprise a accepté d'acquérir 20 avions Airbus A330NEO afin de moderniser sa flotte de gros-porteurs, l'Airbus immobilisé, le premier livré, l'a été 29 novembre dernier, avec deux mois de retard sur le calendrier. Par ailleurs, la compagnie aérienne fait aussi face à des retards de livraisons des Boeing 737MAX 8 commandés en 2016. Et n'a que récemment reçu le cinquième appareil de sa commande

Apple, Meta, OpenAI : pourquoi la Silicon Valley fait acte d’allégeance à Trump

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

La Silicon Valley, ancien bastion du Parti démocrate, a décidé de se ménager les faveurs de Donald Trump. Les PDG de Meta, Amazon et OpenAI - Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Sam Altman - ont chacun contribué à hauteur d'un million de dollars au fonds d'investiture du président élu. La jeune pousse de l'intelligence artificielle Perplexity vient aussi d'ajouter son nom à la liste. Plusieurs patrons, dont Tim Cook et Sundar Pichai, le PDG d'Alphabet, se sont en outre rendus à Mar-a-Lago pour dîner avec Donald Trump. Masayoshi Son, le patron de Softbank, le fonds géant japonais dédié à la tech, devait aussi s'entretenir avec le leader républicain ce lundi dans sa résidence floridienne. De nombreux investisseurs et autres dirigeants de la Silicon Valley participent d'ores et déjà au processus de sélection du nouveau gouvernement. La mafia PayPal C'est le cas de Marc Andreessen, cofondateur du célèbre fonds d'investissement Andreessen Horowitz, qui dit passer la moitié de son temps avec le futur président. « J'essaie d'aider de toutes les façons possibles », déclare-t-il sur un podcast de The Free Press. Notamment en donnant son avis sur « les politiques publiques autour de la tech, les affaires, l'économie et la santé du pays ». LIRE AUSSI : INTERVIEW - « Dans la Silicon Valley, on trinque au rosé et on mange des homards avec le retour de Trump » CHRONIQUE - Elon Musk, le véritable vice-président de Donald Trump David Sacks, un ancien de la « mafia PayPal » et investisseur en série, a été récompensé de sa loyauté envers Donald Trump par un poste au titre ronflant mais aux contours flous : « tsar de l'IA et des cryptos ». Comme pour Elon Musk, chargé de couper dans les dépenses du gouvernement, il s'agit d'un rôle informel, à temps partiel, mais qui devrait lui permettre d'influer sur la politique du nouveau gouvernement. Dérégulation et acquisitions Pour les entreprises de la tech, l'enjeu est de taille. Les dirigeants de la Silicon Valley espèrent que la future administration Trump les débarrassera de tous les obstacles législatifs et réglementaires qui menacent d'entraver leurs activités. Ils espèrent notamment que le départ de Lina Khan, l'actuelle directrice de la FTC, se traduira par une reprise des acquisitions. Dans le secteur de l'IA, le gouvernement actuel a tenté d'encadrer les entreprises de la tech, en leur demandant de notifier le gouvernement de leurs activités notamment, et en développant des standards visant à tester les modèles d'IA avant leur lancement. Ces barrières réglementaires devraient disparaître avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. De nombreux dirigeants du monde de la crypto ont soutenu la campagne de l'ancien président, qui leur a promis qu'ils allaient « gagner, gagner, gagner » (« win, win, win ») s'il retournait à la Maison-Blanche. Le président élu a commencé à tenir parole en nommant Paul Atkins, un lobbyiste pro-crypto, à la tête de la SEC - le gendarme américain des marchés. Révolution au Pentagone L'arrivée de Donald Trump au pouvoir pourrait aussi bouleverser les règles d'attribution des contrats de la défense. Pour les entreprises de la Silicon Valley, cela représente une chance unique de décrocher une plus grande part du budget du Pentagone - qui représente plus de 820 milliards de dollars cette année. LIRE AUSSI : REPORTAGE - Comment JD Vance fait le lien entre Trump et la Silicon Valley PORTRAIT - Equipe Donald Trump II : la loyauté au service d'une ambition « Beaucoup d'entre nous espèrent qu'une révolution arrive », a récemment déclaré Joe Lonsdale, l'un des cofondateurs de Palantir, qui investit dans des entreprises du secteur. Il espère notamment « choquer la bureaucratie. » Plusieurs personnalités de la tech, sans expérience militaire, pourraient d'ailleurs être choisies par Donald Trump pour diriger le puissant département de la défense. Selon Politico, le président élu envisage de nommer Stephen Feinberg, un investisseur devenu milliardaire, comme numéro deux de cette administration. Les noms de Shyam Sankar, chef de la technologie chez Palantir, et Trae Stephens, cofondateur d'Anduril, circuleraient également à Mar-a-Lago.

Avec ses agents IA, Salesforce veut se rendre à nouveau incontournable dans les entreprises

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

Avec le lancement de son Agentforce, Salesforce joue gros. Le leader mondial du logiciel de gestion clients a lancé une véritable croisade sur le sujet émergent des agents d'intelligence artificielle. Un millier de contrats ont déjà été signés par les clients de l'entreprise à ce stade, contre 200 fin octobre, a annoncé en début de semaine son patron Marc Benioff, lors d'une présentation pour les clients et la presse sur la deuxième version du produit. Le fondateur de la société qui fête ses 25 ans veille au grain. Selon le média spécialisé « The Information », il se serait montré particulièrement insistant auprès de ses équipes commerciales pour vendre systématiquement l'offre d'agents IA dans les nouveaux contrats depuis son lancement mi-septembre. Salesforce va même embaucher 2.000 personnes spécifiquement sur le sujet, signe que le business pourrait accélérer - ou que les équipes n'étaient jusqu'alors pas suffisamment formées dans le domaine. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Salesforce : comment l'IA générative bouscule le géant du logiciel d'entreprise Cet acharnement s'est déjà révélé payant à Wall Street : lors de la publication de ses derniers résultats il y a quinze jours, Salesforce a affiché des ventes en hausse de 8 %, à près de 10 milliards de dollars, sur le trimestre clos en octobre, alors que les précédents résultats étaient en net recul. Le titre s'est envolé de plus de 10 % en une séance. La capitalisation boursière de Salesforce s'élève désormais à 326 milliards de dollars, un niveau record. Des hommes et des machines « Désormais, je ne manage plus seulement des humains en tant que dirigeant. Je manage des humains et des agents », s'est exclamé le patron de Salesforce mardi. Et d'ajouter : « Ce marché, ce sont des centaines de milliards de dollars, peut être même plus. » LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Les agents IA, ces nouveaux compagnons de travail qui boostent la productivité En réalité, Salesforce doit mettre les bouchées doubles pour maintenir son positionnement dans un marché bouleversé par l'arrivée de l'intelligence artificielle générative, un outil incroyablement efficace pour les problématiques qui touchent les ventes et les relations clients. « Les agents permettent de résoudre une équation jusqu'à maintenant insoluble : faire de l'hyper-personnalisation auprès des clients avec une expertise de pointe, malgré une productivité bloquée dans les entreprises », assure Emilie Sidiqian, à la tête de la branche française de Salesforce. Course à l'échalote L'innovation est pressante, le risque étant que les entreprises ne se séparent des services de Salesforce pour créer leurs propres outils afin de gérer leur portefeuille client. Certains ont déjà quitté le navire, comme la plateforme de paiement fractionné Klarna fin août, qui va développer ses propres solutions en interne, en partie pour des raisons économiques. Il faut dire que le développement des agents a un coût : 2 dollars par conversation, une somme comparable au coût théorique de l'interaction d'un salarié avec un client, avance l'entreprise. Une addition néanmoins conséquente pour les clients de Salesforce, notamment les PME. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - IA : Microsoft plonge à son tour dans la bataille des « agents » « Il faut être clair, les POC [proof of concept, NDLR], ça n'a pas marché. Les acteurs qui sont passés à l'échelle sont ceux qui se sont concentrés sur des cas très précis et orientés clients », précise Emilie Sidiqian. Pour Salesforce, l'enjeu est clairement de montrer que l'entreprise est en pointe et au plus près des partenaires, qui sont de leur côté prêts à passer à l'étape suivante pour récolter les fruits de l'IA. Une chose est sûre, le combat fait rage sur l'accompagnement des entreprises sur les applications d'IA générative. Marc Benioff ne s'est pas privé, ces derniers mois, de critiquer les solutions concurrentes, notamment celles de Microsoft. « On me dit que certaines entreprises ont lancé des produits il y a déjà deux ans pour les clients. Mais pour moi, Copilot, c'est exactement le même qu'il y a deux ans », a-t-il encore taclé mardi.

UE-Suisse : l’accord historique face au mur des référendums

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

C'est un moment historique dans les relations entre l'Union européenne et la Confédération helvétique. Après plus de dix ans de négociations tendues et près de 200 sessions de pourparlers depuis mars dernier, Bruxelles et Berne ont conclu ce vendredi un accord-cadre destiné à moderniser leurs relations bilatérales. Un accord qualifié d'« historique » par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et de « bon et équilibré » par la présidente de la Confédération suisse, Viola Amherd. LA NEWSLETTER INTERNATIONAL Tous les mardis à 11h Recevez le meilleur de l’actualité internationale. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. L'UE est le principal partenaire commercial de la Suisse, tandis que cette dernière est le quatrième partenaire de l'UE pour les biens et le troisième pour les services. Les échanges bilatéraux s'élèvent à quelque 550 milliards d'euros par an. Mais au-delà des chiffres, c'est toute l'architecture des relations entre Berne et Bruxelles qui se trouve modernisée. La protection des salaires suisses est maintenue Le texte conclu prévoit notamment un accès élargi au marché unique européen dans de nouveaux domaines comme l'électricité, la sécurité alimentaire et la santé. Indispensable pour la Confédération. L'accord garantit la libre circulation des personnes et l'égalité de traitement des citoyens européens en Suisse, tout en préservant les spécificités helvétiques en matière de protection salariale. C'était l'un des points les plus délicats de cette longue négociation. Les étudiants européens continueront de bénéficier des mêmes conditions d'accès aux universités suisses que les étudiants suisses. À lire aussi « La neutralité suisse, ce n'est pas être mou » En contrepartie, la Suisse s'engage à verser une contribution régulière aux fonds de cohésion européens : 375 millions d'euros par an entre 2030 et 2036, auxquels s'ajoutera un versement annuel de près de 140 millions d'euros dès la fin de l'année 2024 jusqu'à l'entrée en vigueur de l'accord. Une clause de sauvegarde, particulièrement sensible côté suisse, a également été négociée : elle permettra à Berne d'adopter des mesures unilatérales en cas de « conséquences économiques graves » liées à l'immigration, sous réserve de l'aval d'un tribunal arbitral. La passe délicate des référendums suisses Le commissaire européen Maros Sefcovic, qui a mené les négociations côté UE, s'est félicité d'un accord « équilibré » qui préserve « l'intégrité du marché unique ». Mais le plus dur reste à venir : la ratification. Si, côté européen, le processus devrait être relativement aisé, le parcours s'annonce semé d'embûches en Suisse. À lire aussi Les 10 points clés de l'accord UE-Mercosur L'accord devra, en effet, survivre à plusieurs référendums, comme le veut la tradition démocratique helvétique. Un exercice périlleux dans un pays où l'euroscepticisme a pénétré profondément la société, la classe politique ayant baissé les bras. En 2021, c'est d'ailleurs la crainte d'un rejet populaire qui avait poussé Berne à interrompre brutalement les négociations sur un précédent accord-cadre. Un coup de grisou qui avait jeté un sacré froid entre l'UE et la Suisse… La Suisse accède à Horizon dès le 1er janvier 2025 À découvrir Le Kangourou du jour Répondre Pour convaincre les citoyens suisses, Bruxelles a fait plusieurs gestes : outre la clause de sauvegarde, la Commission proposera dès janvier 2025 des dispositions transitoires permettant aux chercheurs suisses de participer immédiatement aux programmes européens de recherche (Horizon Europe). Une carotte importante pour un pays qui mise beaucoup sur l'innovation et qui y excelle. À lire aussi L'UE aux Suisses : « Il faut être deux pour danser le tango » « Je ne veux pas spéculer sur des scénarios négatifs, a déclaré M. Sefcovic, faisant référence à l'hypothèse d'un rejet par référendum. Nous avons négocié un très bon accord, équilibré, qui mérite d'être soutenu. » L'horizon de ratification est fixé à 2028-2029, laissant le temps nécessaire aux processus démocratiques de se dérouler et aux syndicats et patronats suisses de le digérer. Ce sera le point clé en Suisse.

Voitures électriques : la fronde contre les règles CO2 s’intensifie

By |December 28th, 2024|Categories: Scoop.it|

Plus la fin de l'année approche, plus la pression augmente sur la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen. Constructeurs automobiles et Etats membres réclament un assouplissement des règles de décarbonation de l'industrie automobile. L'an prochain, celles-ci impliquent une baisse de 15 % des émissions moyennes des voitures neuves vendues, ce qui passe principalement par la hausse des ventes de voitures électriques. La marche est trop grande, martèlent depuis l'été la majorité des constructeurs. L'association européenne qui les représente, l'ACEA, a encore insisté, dimanche, par la voix de son président Luca de Meo, pointant du doigt un risque considérable pour le secteur. « L'industrie automobile risque de perdre jusqu'à 16 milliards d'euros de capacités d'investissement en payant des pénalités, en réduisant la production, en s'associant à des concurrents étrangers ou en vendant des véhicules électriques à perte », a-t-il détaillé. Il y a quelques jours, l'organisation tablait toutefois sur 15 milliards d'euros pour les seules pénalités. Aménager les règles Ce chiffrage est remis en cause par une ONG comme Transport & Environnement, qui doute de la volonté des constructeurs de verdir leurs ventes. Les voitures électriques dégagent moins de marge que celles à essence, avance-t-elle en substance. Les analystes financiers d'HSBC et d'UBS tablent pour leur part sur de potentielles pénalités de l'ordre de 5 à 8 milliards d'euros. Ce qui est déjà considérable. LIRE AUSSI : Emissions de CO2, sécurité… comment l'Europe influe déjà sur nos voitures L'ACEA dépeint un scénario du pire, mais les constructeurs pourraient avoir du mal à remplir leurs objectifs au vu des faibles performances des ventes de voitures électriques en 2024. Celles-ci représentent une part de marché de 13,4 % en Europe sur les onze premiers mois de l'année, d'après les statistiques d'immatriculation de l'ACEA. Pour réaliser une baisse de 15 % des émissions de CO2, cette part de marché doit dépasser les 20 % l'an prochain. A noter que BMW, qui s'estime prêt à affronter l'échéance de 2025, s'est élevé contre toute modification des règles. La France et d'autres Etats membres, comme l'Allemagne, demandent également des modifications. Les ministres de l'Industrie, Marc Ferracci, et de la Transition écologique, Agnès Panier-Runacher, ainsi que leur cabinet ont poussé la position française ces dernières semaines. Une coalition contre les amendes Dans une note diffusée lors des derniers conseils environnement, compétitivité et transports, Paris estime « essentiel d'aborder les questions politiques liées aux pénalités pour 2025 » dans le cadre de la clause de revoyure de 2026 sur les normes CO2 dans l'auto. Le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé le 19 décembre « qu'il est juste de ne pas imposer d'amendes ». L'Italie, l'Autriche, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie ont exprimé des idées similaires. Le puissant PPE, principal groupe politique au parlement européen, dont est issue Ursula van der Leyen, pèse également pour créer des « flexibilités » afin d'éviter aux constructeurs d'avoir à payer des amendes. Mais à ce stade, la Commission européenne campe sur ses positions. « Comme le prévoit le règlement, la Commission réexaminera l'efficacité du règlement en 2026 », a indiqué le 18 décembre le commissaire du Climat, Wopke Hoekstra, dans une réponse écrite à une question parlementaire, repérée par l'agence Contexte. La Commission craint qu'en faisant disparaître le bâton, les constructeurs amenuisent leurs efforts pour abaisser leurs émissions. « Dialogue stratégique » La décision finale revient à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui voit un à un ses chantiers de verdissement de l'économie européenne remis en cause à l'ouverture de son deuxième mandat. Pour faire baisser la pression, la responsable de l'exécutif européen a annoncé le 19 décembre l'ouverture d'un « dialogue stratégique » avec le secteur de l'automobile. Sans fixer la date du rendez-vous. L'initiative pourrait déboucher sur des modifications du cadre réglementaire actuel, si le besoin s'en fait sentir, a précisé la présidence de la Commission. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bruxelles en quête d'un subtil équilibre entre climat et compétitivité Mais les constructeurs et les Etats membres mobilisés sont pressés. « Attendre le début du dialogue stratégique de la Commission ou la révision de la législation sur le CO2 en 2026 n'est pas une option, aussi bienvenue et nécessaire soit-elle », a insisté dimanche Luca de Meo. Il réclame un geste avant… le 31 décembre. Une simple prise de parole politique au niveau de la Commission, faite avant la fin de l'année, éviterait aux constructeurs de devoir provisionner, à la clôture des comptes 2024, un risque de pénalité CO2 pour 2025, fait-on valoir aussi bien à Paris qu'à l'ACEA. Un débat de comptables Cela éviterait aux constructeurs de négocier l'achat des crédits carbone à un concurrent, grâce à une opération de « pooling ». « C'est l'assurance-vie des constructeurs en matière de CO2, explique un acteur financier très impliqué dans le secteur. Et comme tout le monde cherche à 'pooler', les prix montent très haut cette année. » « Provisionner, c'est obérer la capacité d'investissement ; acheter des crédits carbone, c'est financer les concurrents extra-européens », fait-on valoir à Bercy. Certains analystes financiers restent toutefois circonspects sur le besoin de provisionner dès le 31 décembre 2024 des pénalités 2025. Le montant de celles-ci, rappelle l'Institut mobilité en transition (qui dépend de l'IDDRI), ne sera communiqué par la Commission qu'en janvier 2027.

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