« Nomophobie se dit de quelqu’un qui ne peut se passer de son téléphone portable et éprouve une peur excessive à l’idée d’en être séparé ou de ne pouvoir s’en servir ». La définition du Larousse est claire et pour mieux appréhender le phénomène, une étude publiée à la fin de l’été 2013 et menée par YouGov déterminait notamment que 53% des utilisateurs britanniques de téléphones mobiles devenaient anxieux quand ils ne trouvaient plus leur compagnon de connexion.
 
Le phénomène est mondial et lorsque l’on voit passer certaines campagnes de publicité sur le sujet, la tendance devrait s’amplifier. Dernier exemple en date, celui de l’entreprise de téléphonie basée en Afrique du Sud, Cell C et de son agence 1886. Sous la bannière #ConnectYourWay, vous prenez un shot d’une minute aux allures de caricature pour la génération des millennials où les silver passent même pour des aigris incapables de vivre avec leur temps. Rythmée par une bande son bizarrement dépassée (“I Love It”, Icona Pop feat Charli XCX), l’opérateur en fait des caisses pour nous vanter les bienfaits du smartphone et de son usage quotidien. S’il ne s’agit pas ici de remettre en cause l’utilisation du portable et de tout ce qu’il apporte en termes de réactivité, créativité, exploration… Il aurait été préférable de ne pas répéter les mêmes erreurs que les annonceurs occidentaux en nous vantant une connexion à outrance et irréfléchie.
 
Alors que l’Afrique s’éveille au numérique, ce continent doit cultiver son particularisme : « Si vous voulez, l’Afrique invente des solutions qui ne sont pas du tout en usage dans les pays développés. Elles sont déjà beaucoup plus familières en Chine, en Inde et dans toute une partie du monde qui inventent des nouveaux usages sociaux de la technologie. Pour la fierté du continent c’est très important de se dire que nous sommes les premiers dans notre genre, que nous faisons des choses que les autres n’ont jamais fait et qui sont plus efficaces que des modèles qui seraient importés des pays développés », déclarait Lionel Zinsou dans nos colonnes, ancien Premier ministre du Bénin, chef de file d’une école de pensée : l’afro-optimisme, et fondateur d’AfricaFrance.

Sourced through Scoop.it from: www.influencia.net