Mais les bousculades que cette « mégapromo » a provoquées montrent mieux qu’un long discours que le prix cassé demeure la porte d’entrée préférée des consommateurs. Certains ont fait du phénomène une analyse économico-marxiste sur fond de paupérisation des territoires. La réalité est autre. «  Les pauvres aiment les rabais, les riches les adorent », disent les professionnels du discount. Le poids des soldes et des promotions dans le prêt-à-porter féminin est passé de 33 % à 45 % de 2008 à 2016. Le succès des ventes privées confirme cet appétit pour les bonnes affaires.

Les experts répliquent que les consommateurs privilégient désormais le rapport qualité-prix. Les chiffres du bio explosent. Et 90 % de la croissance des produits de grande consommation vient des PME. Mais il ne faut pas s’y tromper : le client réinjecte dans le bio les économies faites sur le Nutella. Le prix bas finance la meilleure alimentation. Sur cette ligne constante du prix, Leclerc est devenu le premier épicier de France. Autre illustration : en novembre dernier, avec une seule opération promotionnelle « anniversaire », Carrefour a regagné 0,3 point de part de marché. «  La compétitivité prix est un impératif », a répété Alexandre Bompard lors de la présentation de son plan stratégique . Il prévoit d’y injecter une bonne part des 2 milliards d’économies qu’il a annoncées.

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