A l’échelle européenne, la France marque le pas en revanche.  Face au Royaume-Uni , qui a enregistré des opérations supérieures à 200 millions de dollars lors des trois derniers trimestres 2017, elle ne fait  pas le poids en termes de volume (10,86 milliards de dollars levés outre-Manche et 4,74 milliards en Allemagne). Un constat brut qui assoie encore davantage la théorie selon laquelle l’écosystème tricolore, même avec l’appui d’investisseurs étrangers, n’a pas encore atteint la dimension nécessaire pour se battre sur l’échiquier mondial. Sur le plan national, Paris continue de catalyser les investissements avec près de la moitié des levées qui y sont effectuées (342), très loin devant Lyon (26), Bordeaux (17), Nantes (14), Montpellier (12) et Toulouse (10). Mais aussi sur les volumes, les six plus importantes levées ayant été conclues avec des start-up parisiennes (Data4Group, Actility, ManoMano, Oodrive, Vestiaire Collective et Shadow).

Tourisme et intelligence artificielle

L’ampleur du  phénomène French Tech commence également à se doter d’une identité propre. Selon CB Insights, le transport est l’un des plus dynamiques dans le monde puisqu’il pèse 7 % des opérations réalisées sur ce secteur, alors qu’il ne représentait que 2 % en 2013. Il s’inscrit également au pied du podium derrière les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, dépassant l’Allemagne et le Royaume-Uni au passage. Trois deals portent cette vague, avec  TravelCar (15,8 millions de dollars) ,  Le Collectionist (10 millions) et Misterb & b (8,5 millions). Moins surprenant, ce sont les technologies d’intelligence artificielle qui attirent le plus les investisseurs avec un total de 141 millions de dollars investis dans des jeunes pousses qui en font leur fer de lance ( 28 millions de dollars pour Shift Technology par exemple), y compris au stade de l’amorçage comme le prouve la multiplication des « petites » levées de fonds (1,1 million pour DestyGo ou 1,58 pour Wiidii). Reste à savoir si cela sera suffisant pour que 2018 marque le virage tant espéré par l’écosystème : un nombre croissant de reventes ou d’introductions en Bourse, et un financement intermédiaire plus important.

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