Monthly Archives: March 2021

Les trois leçons de Danone

Ce n'est pas parce qu'une crise n'est pas totalement terminée qu'on ne peut pas en tirer de premières leçons. A la mi-temps d'une bataille dont l'issue reste incertaine , l'on doit ainsi déjà reconnaître que les secousses qui affectent aujourd'hui Danone sont susceptibles de laisser des traces allant au-delà du simple cas de ce champion français du yaourt, des petits pots pour bébé et de l'eau en bouteille. La première leçon de cette crise est que les fonds activistes souvent accusés de tous les maux par un capitalisme douillet savent parfois appuyer à juste titre là où cela fait mal . On peut certes les accuser de tout critiquer bien qu'ils ne contrôlent qu'une fraction du capital et on ne voit pas au nom de quoi ils pourraient avec juste quelques actions dicter leur loi. Mais ils ont incontestablement le mérite de mettre sur la place publique des débats qui trop souvent ne sont pas tranchés derrière les portes closes de conseils d'administration trop prudents ou consanguins. Dictature ou démocratie La deuxième est qu'un patron, aussi brillant ou visionnaire soit-il, ne doit jamais gouverner seul. Quelle que soit la forme de gouvernance (conseil d'administration ou de surveillance, PDG ou présidence et direction dissociées), il est crucial que ceux qui dirigent soient face à des contre-pouvoirs. Qu'il s'agisse d'administrateurs ou de cadres dirigeants. Car il est indispensable que l'entreprise soit aussi un lieu de débats stratégiques. Une société n'est ni une démocratie dans laquelle toute décision se prend en consultant tout le monde ni une dictature éclairée sans forces de rappel. Salomon La troisième leçon est qu'il est souvent risqué de couper la poire en deux. En refusant de céder à toutes les injonctions des fonds sans pour autant conforter totalement Emmanuel Faber, les administrateurs de Danone jouent avec le feu. Décider de trancher dans le vif contre un PDG affaibli ou renvoyer totalement dans leur but des activistes n'avait sans doute rien d'évident. Mais un jugement à la Salomon pourrait déboucher sur une forme de pourrissement de la situation. Les administrateurs ont jugé que ce risque était pour l'instant moins élevé que le tremblement de terre qu'aurait provoqué une décision radicale. Mais il vaut parfois mieux une crise dure et courte qu'une crise sourde et qui dure. Le conseil de Danone a tranché mais il y a de fortes chances que les fonds continuent de s'agiter et les ailes d'Emmanuel Faber vont être en partie rognées, même s'il n'a pas renoncé à se battre… pour son bien, celui de Danone mais peut-être aussi demain contre un bras droit qui lui aura été en partie imposé ou un Conseil qui l'aura placé en liberté surveillée.

By |2021-03-03T08:10:59+00:00March 3rd, 2021|Scoop.it|0 Comments

Orange cherche un repreneur pour sa banque

C'est peut-être déjà la fin de l'aventure d'Orange dans la banque. Un peu plus de trois ans après le lancement en grande pompe d'Orange Bank, l'opérateur télécoms serait prêt à en abandonner le contrôle. « Nous n'avons pas monté ce projet pour devenir banquier, mais pour mesurer notre capacité d'innovation », a déclaré Stéphane Richard dans « Le Canard enchaîné », qui a révélé l'information mardi. A l'origine, Orange cherchait un nouveau partenaire pour reprendre les 22 % du capital encore détenus par Groupama. C'est l'assureur qui avait cédé à l'opérateur télécoms 65 % du capital de sa filiale Groupama Banque pour constituer la banque mobile. « Groupama n'est pas dans un processus de cession à ce stade », indique-t-on dans l'entourage du groupe. La banque d'affaires Barclays mandatée Mais l'opérateur télécoms serait prêt à céder aussi une partie du capital qu'il détient afin de trouver un bon repreneur. Selon nos informations, il aurait mandaté la banque d'affaires Barclays dans cette optique. Alors que le processus démarre, des manifestations d'intérêt émanant de banques françaises, telles que BNP Paribas, Crédit Agricole ou encore Société Générale et l'espagnol Santander seraient évoquées. Interrogées, aucune des banques n'a réagi dans l'immédiat. Comme le montrent les difficultés que rencontre HSBC avec sa filiale française, céder une banque en ce moment est toutefois compliqué. Des acteurs financiers du digital pourraient aussi être intéressés. « Orange a entamé une réflexion pour trouver un nouveau partenaire et continuer ainsi à développer Orange Bank, indique une source bien informée. Le groupe n'en est pas au stade de la répartition du capital d'Orange Bank et est très fier du chemin parcouru en un peu plus de trois ans. »

By |2021-03-03T08:09:31+00:00March 3rd, 2021|Scoop.it|0 Comments

La convention citoyenne pour le climat se sépare sur une note sévère au gouvernement

Clap de fin pour la convention citoyenne pour le climat (CCC). Quelques minutes avant 16 heures, dimanche 28 février, les travaux de la huitième et ultime session se sont achevés dans l’émotion… et l’expression d’une réelle déception. Dix-sept mois après les débuts de leur mission, en octobre 2019, les 150 volontaires, tirés au sort, se sont accordés sur « la réponse à la réponse », soit leur sentiment sur le sort réservé par le gouvernement à leurs 149 propositions pour permettre de « diminuer d’au moins 40 % (par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ». Lire aussi Les principales propositions de la convention pour le climat passées au crible S’agissant de leur appréciation de la prise en compte par le gouvernement de leurs propositions, la note est rude : 3,3 sur 10. « Insatisfaisant », selon le barème établi pour cette notation – de 0 à 1 pour « très insatisfaisant », jusqu’à 9 à 10 pour « très satisfaisant ». Pire, à l’interrogation « dans quelle mesure les décisions du gouvernement relatives aux propositions de la CCC permettent-elles de s’approcher de l’objectif fixé » par le président de la République, les conventionnels ont accordé un sec 2,5. « Ce n’est pas une surprise, on s’y attendait, a expliqué au Monde, après le vote final, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili. Ils ont réagi comme si le projet de loi était la seule base pour la reprise de leurs propositions, mais c’est une erreur, leurs objectifs se retrouvent aussi ailleurs. » La ministre se dit par ailleurs « motivée par ces votes pour reprendre le bâton de pèlerin pour continuer de convaincre ». Les réactions ne se sont pas fait attendre. « Tous les avis rendus le confirment : la copie remise par le gouvernement n’est pas au niveau et la loi climat va devoir passer son oral de rattrapage. Les citoyens ont rempli leur contrat démocratique. Aux parlementaires maintenant de s’emparer, avec courage et responsabilité, de la crise climatique dans un esprit de justice sociale », juge Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Greenpeace a, elle, décerné un « bonnet d’âne au gouvernement ». « On ne peut pas demander à des citoyens et citoyennes de s’impliquer pendant des mois sur un sujet aussi crucial et attendre d’eux d’adhérer à la manipulation qui en est faite », affirme ainsi Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques. « Cent filtres » Il vous reste 76.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

By |2021-03-01T18:34:19+00:00March 1st, 2021|Scoop.it|0 Comments

“Il faut imposer un prix plancher de 350 € A/R pour les vols domestiques”

le gouvernement doit mettre un terme aux pratiques du "monde d'avant" où des billets d'avion sont vendu 30 €, ce qui ne couvre même pas les taxes d'aéroports. Dans ce cas, se pose en outre la légalité d'une vente à perte. Pour cela, il n'y a qu'une solution : que soient fixés des prix planchers par billet. La France dispose du cadre juridique pour la mise en place d'une telle mesure. Nous proposons des prix planchers correspondant environ aux tarifs médians des compagnies non low cost, en l'occurrence : 350 € TTC aller/retour pour les vols nationaux; 450 pour les vols en provenance ou à destination de l’Europe; 550 pour les vols hors Europe. Quel en est l'objectif ? Il est avant tout de nature environnementale. On ne peut pas se contenter de vœux pieux sur les avions qui voleraient à l'essence de pissenlit, ni sur ceux, à hydrogène, qui verraient le jour en 2050. Même si c'est effectivement le cas, ce n'est que dans 30 ans. Et même si c'était avant, les compagnies sont tellement exsangues qu'on les voit mal investir dans les moteurs adaptés... Or, il y a urgence à diminuer l'empreinte carbone. L’impact des prix planchers sur la diminution des vols serait immédiate, et l’impact environnemental également immédiat, évitant ainsi de fabriquer des impôts et des taxes pour compenser…

By |2021-03-01T18:24:24+00:00March 1st, 2021|Scoop.it|0 Comments

S. de Saint-Sauveur, APG (1/2) : “EasyJet arrive à Nice, tout le monde regarde avec dédain ce machin orange avec son numéro de téléphone sur la carlingue”

Quand, à la fin des années 90, EasyJet arrive à Nice, tout le monde regarde ce machin orange avec son numéro de téléphone sur la carlingue avec un dédain profond. Et le refrain des agences de voyages, c'est : “De toute façon, si tu n'es pas dans le GDS, tu n’es pas vendu !”, etc. C’est toujours une erreur de dédaigner. Les compagnies en place ont oublié deux choses : l’humilité et tester le produit.  A l’époque un Paris-Rome, c'était l’équivalent de 600-700 € l’aller-retour journée. Ca ne les valait pas ! Et elles se sont retrouvées à se battre sur des prix avec des coûts incomparablement plus élevés au lieu de se battre sur un produit. Il y a eu parallèlement le développement des hubs pour alimenter le trafic international et c'est sur les "point à point" court courrier qu'on gagnait de l’argent et les low cost ont raflé ce marché-là.  Et celui du long courrier, c’est pour bientôt ? En tout cas, c’est ce qu’aurait aimé Norwegian… Est-ce que ça a du sens ? Je ne sais pas... Je pense que ce qui a du sens, pour une compagnie, c’est que ses tarifs couvrent ses coûts. Norwegian ne couvrait pas ses coûts. Normalement, une compagnie aérienne est contrôlée tous les mois - c'est le cas de la nôtre - sur ses ratios financiers et surtout, on doit présenter des bilans solides, sans perte de capitaux propres, notamment, sinon on perd notre agrément… Je pense qu'il serait intéressant de savoir combien de compagnies sont aujourd’hui encore dans les clous. Cette crise remet l’église au milieu du village… Le transport aérien a perdu en 2020 ce qu’il a gagné en 20 ans. C’est qu’en 20 ans il y a dû avoir des erreurs… Le cash est brûlé, il arrive et sert à payer les charges du mois d’avant. Si je suis IATA, je dis : “Si vous voulez être distribués correctement, montrez vos bilans. Et si vous perdez de l’argent, mettez des garanties bancaires”. Sauf que personne ne veut faire ça !

By |2021-03-01T18:14:16+00:00March 1st, 2021|Scoop.it|0 Comments

Danone : les cinq moments clés du règne d’Emmanuel Faber

La rédemption ou la sentence irrévocable ? Six ans après avoir pris les commandes de Danone, Emmanuel Faber vit sans doute les heures les plus critiques de son règne à la tête du groupe agroalimentaire. Les plus incertaines, en tout cas : fragilisé par une fronde de fonds plus ou moins activistes, le dirigeant joue sa tête, ce lundi soir, à l'occasion d'un conseil d'administration sous haute tension. Attaqué sur son bilan, le PDG est la cible de plusieurs investisseurs, dont le troisième actionnaire de Danone, l'américain Artisan Partners, qui réclame la dissociation des fonctions de directeur général et de président du conseil d'administration. Une menace sérieuse pour Emmanuel Faber, qui n'a plus l'assurance de pouvoir mener son mandat à son terme.

By |2021-03-01T18:02:58+00:00March 1st, 2021|Scoop.it|0 Comments