Le low cost vous met en colère…

Le tout moins fait cher en Chine, au Bangladesh… a abîmé et appauvri la France. Le prix est une négociation, la valeur est ailleurs, dit Warren Buffett, qui n’est pas notre plus grand philosophe. Une baguette à 80 centimes d’euros n’a déjà pas de sens, mais à 29 centimes comme chez Leclerc , c’est la filière agricole qu’on assassine ! La farine est de mauvaise qualité et le pain mal transformé. L’objectif non avoué n’est-il pas d’augmenter les flux en magasin ?

Une baguette à 1,30 euro avec une farine bien sourcée et le temps de fermentation nécessaire est le produit d’un artisan boulanger soucieux de qualité. Cette baguette peut être considérée comme un produit de luxe ; le luxe n’étant pas une insulte à la misère mais à la médiocrité. L’important est de faire monter les gens en compétence pour qu’ils s’instruisent mieux, aient une vie et un salaire meilleurs et ne confondent pas prix et valeur…

Pourquoi lancez-vous un restaurant signature cette année ?

Dans les écoles hôtelières, l’obtention du diplôme est corrélée à la validation d’un travail de précision accompli dans un établissement de haute qualité, où on vend cher la prestation (des menus à 150, 200, 300 euros). L’endroit où vous avez travaillé donne de l’importance à votre diplôme et à votre expertise. C’est la même chose dans d’autres secteurs artisanaux : cordonnier chez Berlutti ou chez le talon-minute d’une grande surface, ce n’est pas la même chose.

Le problème est que trop de gens n’ont pas accès aux prestigieuses maisons. Voilà pourquoi, après avoir créé Té Traiteur, un traiteur de luxe, je vais lancer, cette année, un restaurant de luxe qui leur permettra de valider un travail à haut niveau.

Un restaurant de luxe dans l’économie sociale et solidaire ?

Comprenez bien que l’économie sociale et solidaire n’est pas une économie de miséricorde. Son objectif est de rendre le capitalisme plus juste. Appuyé sur une banque, le tour de table est quasi bouclé. Ce sera un lieu de synthèse de tout ce que je défends depuis vingt ans : l’ESS, la croissance en conscience, la HQE…

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr