Ce 28 juillet, nous avons consommé l’ensemble des ressources naturelles renouvelables par la planète en un an, d’après les estimations du Global Footprint Network. C’est l’augmentation de l’empreinte carbone et la dégradation des surfaces productives biologiquement qui sont responsables de l’avancée de cette date chaque année.

Chaque année, ou presque, l’échéance tombe plus tôt. A partir de ce jeudi 28 juillet, date symbolique du « jour de dépassement » , calculé par le think tank américain Global Footprint Network, l’humanité vivra au-dessus de ses moyens. Sur les sept premiers mois de l’année, « nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, construit et cultivé sur plus de terres que ce que la nature peut nous procurer au cours d’une année », explique le Fonds national pour la nature (WWF). « Cela marque également le moment où nos émissions de gaz à effet de serre par la combustion d’énergies fossiles auront été plus importantes que ce que nos océans et nos forêts peuvent absorber. »

Gestion des forêts, pêche, agriculture, pâturage, émissions de carbone et infrastructures : voilà les composantes de l’empreinte écologique calculée par le Global Footprint Network. Le think tank la compare alors avec la biocapacité de la planète, c’est-à-dire la surface disponible pour produire des ressources naturelles et absorber les déchets. Notre empreinte augmente avec nos émissions de gaz à effet de serre tandis que la biocapacité prend une trajectoire inverse, faisant place à un déficit écologique.

Le constat est sans appel : alors qu’en 1970, l’humanité consommait autant de ressources que ce que la planète pouvait offrir, il lui faudrait maintenant 1,75 planète pour vivre à l’équilibre. Le déficit s’est aggravé de façon continue depuis cinquante ans, à l’exception de 2020, où le ralentissement économique provoqué par la pandémie de Covid-19 a reculé le jour du dépassement au 22 août .

Ecosystèmes en danger
La disparition des forêts est l’un des symptômes de cette consommation effrénée des ressources naturelles. L’année dernière, la déforestation a atteint des records pour répondre aux besoins de matières premières : elle a augmenté de 20,1 % dans la seule forêt amazonienne brésilienne . L’Union européenne est responsable de 16 % de la déforestation tropicale dans le commerce international derrière la Chine (responsable à 24 %).

Non seulement la déforestation empêche le renouvellement total du bois utilisé par l’humanité mais cela menace également sa fonction de puits de carbone. Aujourd’hui, ces forêts amazoniennes émettent deux fois plus de CO2 qu’elles n’en absorbent à cause de leur dégradation, accélérant le réchauffement.

Pollution des eaux
A court terme, la menace n’est pas tant que les ressources s’épuisent complètement mais qu’elles soient difficilement accessibles et qu’elles dérèglent les écosystèmes. C’est par exemple le cas de l’eau. Selon WWF, seulement 1 % de l’eau sur Terre est directement accessible par les humains.

La pollution des eaux reste un problème majeur, deux millions de tonnes de déchets agricoles et industriels étant déversées dans les eaux chaque jour, selon le Pacific Institute. De plus, nos habitudes de consommation et l’augmentation de la population mondiale entraîneront une hausse de 50 % de la demande mondiale en eau d’ici à 2030, d’après l’ONU.

Le concept de « jour du dépassement » appelle à une prise de conscience générale quant aux habitudes de consommation. Il lui manquerait tout de même d’inclure les progrès des énergies renouvelables dans son calcul.

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